Derrière le masque
70 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Derrière le masque , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
70 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Dans une époque et un monde plus éloigné, la quête de justice reste la même. Enfermé dans les diktats de la société magique du XVIIe siècle, Charles De Noir n'a qu'une envie : tout changer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 octobre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342056983
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0034€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Derrière le masque
Fanny Benoist
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Derrière le masque
 
1. Derrière le Masque
Les De Noir étaient une riche famille de nobles qui habitait au château d’un petit village dans les Montagnes Noires. Le château aux hautes tours et d’apparence rustique était fait de pierres noires, surélevé par rapport au chemin qui y menait et derrière lui se tenait la dense forêt sauvage. C’était un endroit terrifiant pour les habitants du village, qui n’osaient guère s’aventurer « là-haut », comme ils disaient. D’autant que les De Noir avaient mauvaise réputation, passant pour des vampires auprès des non-sorciers.
M. et Mme De Noir – Comte et Comtesse des Montagnes Noires – étaient des personnages assez sombres et rigides. Ils s’efforçaient pourtant de se faire des amis à la Cour de Salem et de collaborer si besoin était avec les non-sorciers.
 
Charles – le fils – avait les cheveux d’un noir de jais, plutôt courts et raides, les yeux de la même couleur qui exprimaient malgré lui une colère. Il était pourtant d’un caractère plutôt paisible, aimant la musique et la lecture. Intelligent, bel homme, élégant et souvent qualifié d’insolent.
Rien ne l’ennuyait plus que les réunions interminables que tenaient ses parents avec les autres nobles et sorciers de la région sur le partage des territoires et des domaines. Ils invitaient ce que la communauté des sorciers appelait les Nobles en couleurs car hormis les De Noir, tous les autres étaient vêtus de couleurs souvent flamboyantes. Ils avaient tous été désignés par la Cour de Salem pour protéger leur région. Ils en étaient les Gardiens et se répartissaient sur l’ensemble du pays.
À toutes les réunions, les Nobles racontaient leurs problèmes, leurs envies et prenaient des décisions, en transgressant parfois les Lois de Salem. Charles détestait ses parents car c’étaient toujours eux qui prenaient ces décisions et ils étaient convaincus que la Cour ne s’en prendrait jamais à eux. Ce qui l’agaçait le plus, c’était de savoir les intentions des autres sans qu’ils aient à parler. En effet, comme beaucoup de sorciers, Charles pouvait lire dans les pensées, sans condition particulière. Quelque part, ce don l’arrangeait car les plus jeunes n’avaient pas le droit de parler pendant ces réunions, jugés trop immatures par leurs parents pour décider de ce qui était bien ou pas.
 
Le matin avait été chargé d’ennui et la soirée ne promettait guère mieux. Charles, à l’aube de ses vingt-deux ans, s’était réveillé, forcé par le bruit de son bureau qui semblait jouer avec ses tiroirs d’ébène. Il savait d’ores et déjà que la raison de son réveil très matinal n’était pas un cours d’épée donné par son père – il n’en avait plus besoin – mais bien des formalités et des obligations à remplir quand on possédait un titre de noblesse. Il s’habilla de son habituel costume noir, se rasa et passa un coup de peigne dans ses cheveux raides puis descendit à la cuisine où régnait une douce odeur de toasts délicatement grillés. Son père, un homme à la moustache élégamment recourbée et à la redingote noire, était assis à la table en sirotant sa tasse de thé. Sa mère, en robe noire et au haut chignon, semblait exaspérée par la moindre miette, guettant avec sa longue baguette le moindre faux pas.
— Bonjour, Père. Bonjour, Mère.
Il s’assit face à son père qui se releva presque aussitôt.
— Bonjour, Charles. Et comment va Madame la Comtesse ? dit-il en faisant un baisemain à son épouse.
— Très bien, Monsieur le Comte.
 
Charles soupira avec lassitude sur sa tasse de thé déjà refroidie.
— Un rappel des bonnes manières ne peut pas te nuire, dit sa mère d’un ton sec.
Le fils réchauffa la tasse d’un coup de baguette magique puis répondit :
— Après vingt-trois ans de vie commune, je pense tout connaître sur ce sujet.
— Très bien. Dans ce cas, tu accompagneras ton père chez le Duc, au sujet du dragon.
Le dragon… Un problème existentiel pour les De Noir. Habitant sur leur territoire, il mettait le secret de la magie en péril.
Une demi-heure plus tard, Charles et son père étaient dans le carrosse qui les conduisait à l’hôtel de ville. M. le Comte brisa le silence :
— Je sais cette tâche rébarbative et ennuyeuse pour toi mais nous y sommes tenus par la Cour de Salem, nos obligations de gardiens comme celles de notre rang. Elles se transmettent et j’espère que tu les transmettras.
Charles savait ce à quoi pensait son père : à presque vingt-deux ans, il n’était pas fiancé, et n’avait aucune fille en vue. Donc pas d’héritier possible, ce qui désespérait ses parents. Aux yeux de la société, il était déjà un "vieux garçon".
— Parmi nos invitées, aucune n’est intéressante, se justifia-t-il, et les seules familles qui m’intéresseraient n’ont pas de fille.
— Tu devrais sortir plus souvent. Tu en rencontrerais.
Charles sortait rarement, il détestait le bruit et la foule. Il lui arrivait de sortir avec Gregory Vert-Emeraude, un voisin mais c’était assez rare. Ce soir faisait figure d’exception si toutefois Charles parvenait à échapper à une partie de la réunion…
— Il faudra que nous rendions visite à la Comtesse Grisaille et à sa fille… Nous voilà arrivés à l’hôtel de ville.
 
Le carrosse s’arrêta et ils purent descendre. La demeure du Duc se tenait devant eux. Elle faisait office d’hôtel de ville et paraissait démesurée par rapport à la taille du village.
Le Duc De Bourg-Sombre (qui n’était qu’un simple mortel) appréhendait un peu – comme à chacun des entretiens qu’il avait eu avec des sorciers ou d’autres créatures – ce rendez-vous pourtant coutumier et qui jusque-là c’était toujours très bien passé. Il ne savait pas pourquoi (se laissait-il envahir par la rumeur des gens du village ? ou bien était-ce la couleur des armoiries des Noir qui le mettait dans cet état ?) mais il se sentait anxieux, cela était sans doute dû à la supériorité naturelle qu’avaient les sorciers sur les humains. Pour se calmer les nerfs, le Duc effectuait de petits mouvements de balancier d’avant en arrière sur ses chaussures à talonnettes tout en se massant les mains.
— Mon cher Comte, dit le Duc.
— Monsieur le Duc…
Les De Noir s’inclinèrent brièvement.
— Vous êtes venu avec votre fils.
— Oui, je vous présente Charles, Monsieur.
— Très honoré, Monsieur.
— Moi de même, mon jeune ami. J’ai moi-même une fille Edwina un peu plus jeune que vous… Venez, entrez.
Ils entrèrent dans le hall trop somptueux pour un si petit village.
— La voici, dit-il en montrant la jeune fille rose pâle qui semblait pétrifiée dans les escaliers. Viens saluer, ma chérie.
Elle descendit vers eux d’un pas timide et hésitant.
— Un honneur, Mademoiselle, dit Charles en lui faisant un baisemain.
Le Duc avait eu vaguement le projet il y avait quelques années de marier sa fille à ce jeune Noir, mais plus Charles grandissait, plus il semblait prendre plaisir à mettre à mal les projets des adultes, dont celui du duc. Devant lui, le fils du comte s’ennuyait clairement de cette entrevue.
 
Pour s’amuser un peu, celui-ci avait transmis par télépathie quelques pensées à la fille du Duc. Edwina, pauvre enfant qu’elle était, n’avait pas l’habitude de la télépathie et fut profondément choquée par ce qu’elle entendit dans sa tête. Elle se précipita hors du bureau en pleurant.
— J’ignore ce que tu as dit à sa fille mais elle avait l’air terrifiée, dit Édouard à son fils quand ils furent de nouveau dans le carrosse.
— Je ne lui ai rien dit, répondit Charles avec un sourire. Juste de m’oublier. Salem ne veut pas que les sorciers et les non-sorciers se mélangent, n’est-ce pas ?
— Il peut faire exception quand certaines personnes sont bien placées.
— Non, cela, c’est notre rang qui nous le dicte, répliqua Charles.
Son père garda le silence. Il savait que son fils avait raison. Toute discussion était vaine.
La pente se fit plus forte, ils rentraient au château. La table avait déjà été dressée dans la salle de réception, couverte d’une nappe de soie noire sur laquelle scintillaient déjà les couverts d’argent.
— Le déjeuner est prêt.
Charles mangea en quelques minutes puis monta à la bibliothèque. Il prit un roman et s’installa négligemment sur un fauteuil pour le lire. Sa mère arriva quelques instants plus tard en fronçant ses sourcils fins.
— Ne mets pas les pieds sur les fauteuils !
— Je les nettoierais après.
— Je ne veux pas le savoir. Et d’ailleurs, c’est l’heure de ta leçon de piano.
Comme les bonnes manières et l’épée, Charles pensait aussi maîtriser le sujet. Son professeur n’avait plus rien à lui apprendre. Il ne venait que pour soutirer de l’argent aux De Noir. Le jeune homme lui fit quelques remarques à ce propos.
Le maître de piano, vexé par l’impolitesse de son élève, demanda à convoquer les parents.
 
— Ils vont se rendre compte de votre entreprise et vous sortirez d’ici à coups de sortilèges, sourit Charles.
Après le cours, les De Noir parlèrent longuement avec le professeur et celui-ci partit. Charles se tourna alors vers ses parents qui achevaient les préparatifs de la soirée.
— Vous gaspillez votre argent. Et il en profite.
— C’était la dernière fois qu’il venait, tu aurais pu être plus aimable. Mais puisque tu n’as rien à faire, je te suggère d’aller chez la Comtesse Grisaille et prendre des nouvelles de sa fille.
— Accompagnez-le, ma mie. Je m’occupe des derniers préparatifs.
Charles et sa mère prirent le carrosse pour se rendre au Château Gris qui était situé non loin du leur mais côté anglais. Le châ

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents