Diavolus in Machina
194 pages
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Diavolus in Machina , livre ebook

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Description

Lili Swamp, une jeune femme séduisante, libre et impétueuse, vit sa vie à la façon d’un papillon butinant joyeusement le monde.


Lors de multiples aventures étranges qui la mènent de ville en ville, elle rencontre de nombreux personnages atypiques. Entre autres : un jeune poète errant, un lutteur homosexuel andalou, un allumeur de réverbères commandant à des feux follets, une aimable sorcière, un inspecteur de police, une maîtresse sadomasochiste, et celui dont elle deviendra brièvement l'épouse, un savant Russo-Gabonais parvenant à se dupliquer lui-même.


Mais au-delà de son apparente légèreté, quelque chose en elle la pousse à fuir en permanence et à se livrer aux courants du monde...


Un démon qui la brûle de l’intérieur et lui impose sa volonté.


Un démon dont il faudra bien qu'elle se débarrasse un jour.



Diavolus in Machina est le deuxième roman de Sylvain Lamur publié aux Éditions du 38. Pensé comme un hommage aux littératures du XIXe siècle (Mary Shelley, Edgar Poe, Alexandre Dumas, Arthur Rimbaud, Goethe...), il nous propose un fix-up trépidant autour du personnage de Lili Swamp, dans un univers fantastique steampunk.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 janvier 2021
Nombre de lectures 2
EAN13 9782374538228
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Lili Swamp, une jeune femme séduisante, libre et impétueuse, vit sa vie à la façon d’un papillon butinant joyeusement le monde.
Lors de multiples aventures étranges qui la mènent de ville en ville, elle rencontre de nombreux personnages atypiques. Entre autres : un jeune poète errant, un lutteur homosexuel andalou, un allumeur de réverbères commandant à des feux follets, une aimable sorcière, un inspecteur de police, une maîtresse sadomasochiste, et celui dont elle deviendra brièvement l'épouse, un savant Russo-Gabonais parvenant à se dupliquer lui-même.
Mais au-delà de son apparente légèreté, quelque chose en elle la pousse à fuir en permanence et à se livrer aux courants du monde…
Un démon qui la brûle de l’intérieur et lui impose sa volonté.
Un démon dont il faudra bien qu'elle se débarrasse un jour.

Diavolus in Machina est le deuxième roman de Sylvain Lamur publié aux Éditions du 38. Pensé comme un hommage aux littératures du XIXe siècle (Mary Shelley, Edgar Poe, Alexandre Dumas, Arthur Rimbaud, Goethe…), il nous propose un fix-up trépidant autour du personnage de Lili Swamp, dans un univers fantastique steampunk.
DIAVOLUS IN MACHINA
Sylvain LAMUR
Collection du Fou
Première partie : Le Sens de la Vie
Nous avions convenu de nous retrouver à midi pétante et, comme d’habitude, il était en retard. L’horloge de l’Hôtel de Ville indiquait midi quinze et je ne pus me retenir de souffler. J’avais rangé mon étal, qui consistait en pas grand-chose de toute façon, et n’avais rien d’autre à faire que de l’attendre en évitant consciencieusement de croiser le regard des gens pour ne pas attirer leur attention.
Midi vingt.
Il arriva enfin, un immense sourire sur les lèvres, son regard sombre d’hidalgo bien planté sous sa chevelure et toute ma rancœur s’évapora comme par magie. Je suis un garçon faible, je le sais.
Mais je m’en moque.
« Excuse-moi », me dit-il. Une pointe à peine perceptible d’accent perçait quand il parlait, ce qui le rendait plus irrésistible encore. « C’était pas facile de s’en aller. »
Je ne dis rien. Inigo avait passé la nuit chez une « cliente » du village, et elle l’avait retenu un peu plus longtemps que prévu. Cela arrivait. Je remis en place son nœud papillon.
Personnellement, peu me chaut qu’il couche avec des femmes. Cela fait nos affaires ; que ce qu’il y gagne contribue à nous nourrir doit y jouer un certain rôle, je le reconnais. En revanche, si par malheur il avait des vues sur un autre homme, je crois que je le tuerais.
Nous devions prendre le train dans la journée. Le départ était prévu pour quatorze heures onze. La rumeur courait qu’à Tihème, un artiste hollandais, De Bruyne , avait conçu une œuvre d’art absolument révolutionnaire, capable de vous faire saisir le sens de la vie au premier regard.
Vous ne connaissez pas Tihème ? C’est normal. Attendez un peu la fin de cette histoire, vous verrez ce qu’il en est.
C’est dans le Charivari , une feuille de chou éphémère dégottée un mois plus tôt dans la petite ville anonyme où nos pas nous avaient alors portés, que j’avais entendu parler pour la première fois de la sculpture de De Bruyne. Depuis, l’idée avait fait son chemin, jusqu’à ce que je décide que je devais voir ça de mes propres yeux.
La veille, je m’étais procuré auprès d’un vendeur ambulant un exemplaire du journal local, qui consacrait une demi-page au sujet, et cela n’avait fait qu’augmenter mon excitation. Inigo, pour sa part, se moquait un peu de cette affaire, mais il avait accepté de me suivre. Il faut dire que nous n’avions rien de mieux à faire que d’errer par le pays, à la recherche de l’endroit où, un jour, nous nous sentirions peut-être à notre aise. Malheureusement, les autochtones finissaient immanquablement par nous repérer et nous passions notre temps à fuir vers de meilleurs lendemains.
Et après tout ? Qui sait si la vue de cette machine n’avait pas déjà permis aux gens de Tihème de changer de mode de pensée et d’accepter son prochain tel qu’il était ? S’il était vrai qu’elle vous faisait accéder au « sens de la vie », alors ne devait-elle pas permettre à tous de vivre en harmonie ?
Inigo, qui est parfois un âne incorrigible, soutenait de son côté qu’au contraire, quand nous aurions vu le De Bruyne , nous reviendrions enfin dans le « droit chemin ». Il pourrait ainsi retourner auprès des siens, à Alméria. Qu’alors, ce qui existe entre nous disparaisse à jamais ne semblait pas le déranger outre mesure.
Ce n’était qu’un imbécile, mais quand je pensais à sa peau chaude et dorée, à son odeur inimitable, à son regard plein de tendresse et de mystères, je me rappelais à quel point sa présence m’était indispensable.
Et je ne pouvais qu’espérer qu’il se trompe – que la machine de De Bruyne ne m’en éloignerait pas. Auquel cas, sens de la vie ou non, elle n’aurait rien compris à l’affaire.
 
*
 
Je m’emparai de ma valise et me mis en marche, m’appuyant sur ma canne à pommeau d’argent – accessoire esthétique autant qu’indispensable dans la vie d’un jeune homme errant. Un costume distingué reste un moyen efficace de retarder le moment où les imbéciles commencent à s’en prendre à vous, mais avoir de quoi faire sonner creux leur caboche quand l’heure est venue est un bon complément.
La matinée n’avait pas été si mauvaise : j’avais écrit deux lettres, vendu un exemplaire de mon recueil et récolté quelques pièces pour mes déclamations. Avant de nous mettre en route, il nous fallait manger, et nous nous rendîmes au troquet pour avaler un repas rapide. Quand nous eûmes terminé, Inigo hocha la tête, semblant se souvenir de quelque chose, et plongea la main dans la poche de son veston de cuir.
« C’est pour toi. »
Il me tendit une montre de gousset. Elle était magnifique, cuivrée avec une sorte d’Oiseau de feu sur le couvercle. Les chiffres romains, à l’intérieur, étaient admirablement tracés. Une bouffée d’émotion me gagna et je regrettai de ne pouvoir l’embrasser sur-le-champ. Nous étions en public.
« C’est la bourgeoise qui me l’a donnée, m’expliqua-t-il. Je crois qu’elle appartenait à quelqu’un de sa famille, mais je n’ai pas écouté qui. »
 
*
 
La gare était un gros bâtiment empli de bruit, de colonnes antiques et de fumée, derrière lequel serpentaient les lignes ferroviaires s’éloignant vers le monde. Contrairement à beaucoup, je n’étais pas impressionné par les monstres de fer qui nous y attendaient ; j’avais fait leur connaissance très tôt, pour avoir grandi non loin d’une voie ferrée. Il y avait une petite queue devant le guichet et nous dûmes patienter quelques minutes parmi les gamins agités, les demoiselles pomponnées et les moustachus en haut-de-forme avant de prendre notre ticket.
Dans le train, nous trouvâmes un compartiment relativement confortable, avec des sièges en tissu brun et de la moquette au sol. Nous y étions encore seuls quand, dans un rugissement infernal, le cortège mécanique se mit en branle.
Inigo n’était pas très bavard, et de mon côté, mon caractère rêveur ne m’enjoignait pas non plus aux épanchements verbaux. Souvent, nous restions silencieux, en présence l’un de l’autre. Ce n’est pas que nous n’avions rien à nous dire, mais cela nous convenait ainsi.
Je ressortis la splendide montre que m’avait offerte mon homme. Elle avait dû coûter une fortune à son propriétaire… je me demandai un instant à qui elle avait appartenu. Peut-être au défunt époux de la dame ? Si j’avais bien compris, il avait été un colonel de marine.
« Tu es déjà allé à Tihème ? » me demanda Inigo, et je secouai la tête. Tihème était une ville étrange, presque mythique. Ceux qui s’y rendaient en tombaient la plupart du temps complètement amoureux et n’en ressortaient plus. Il se disait que les rues y avaient un air de mystérieux inimité, et des rumeurs farfelues couraient à son propos. J’avais entretenu pendant plusieurs mois une correspondance avec un romancier, Héri Nébel, qui y vivait. Un être énigmatique, mais charmant, e

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