Ekleipsis : 2 - L’ange noir
201 pages
Français

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Ekleipsis : 2 - L’ange noir , livre ebook

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Description

Léa va enfin intégrer l’Académie des Apprentis. Elle devra lutter pour ne pas sombrer dans la magie noire et la tâche ne sera pas aisée. Quelqu’un, au sein de l’école, semble vouloir lui nuire personnellement. Ce sera sans compter le retour de Artchi… Qui la Mort choisira-t-elle cette année ? Léa va tout faire pour le découvrir…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 avril 2021
Nombre de lectures 2
EAN13 9782365389297
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EKLEIPSIS
2 – L’ange noir
Melody GAILLARD
www.rebelleeditions.com  
Chapitre 1
L’homme en noir
Dans une ruelle obscure, en plein cœur de Toulouse, une silhouette grande et fine attendait patiemment dans l’ombre. Son long manteau sombre ainsi que son haut-de-forme lui permettaient de se fondre dans la noirceur de cette nuit sans lune. D’épais nuages masquaient le ciel et camouflaient le scintillement des astres. Et bien que l’endroit se situe en plein centre, une force supérieure paraissait ternir l’éclat des quelques lampadaires présents qui luttaient pour garder un semblant de lumière. Seuls quelques jeunes inconscients empruntaient cet accès sombre et étroit. Ils passaient leur chemin d’une démarche rapide, ne s’attardant pas sur l’inconnu tapi dans l’ombre. On ne pouvait discerner que ses yeux noirs, injectés de sang, qui scrutaient la rue. La lueur malsaine qui dansait à l’intérieur suffisait à dissuader les plus intrépides à s’éterniser dans le coin. Un bruit sur sa droite attira son attention. Un sourire pernicieux émergea à la commissure de ses lèvres quand il vit une jeune femme s’engager dans la ruelle. Comme une proie flairant la présence d’un prédateur, cette dernière avançait d’une démarche craintive. Le martèlement de ses talons sur la chaussée perturbait le silence qui s’était installé. L’homme ne la quittait pas des yeux. Elle approchait, le col de son caban relevé jusqu’au menton pour dissimuler les traits de son visage marqués par la terreur et l’angoisse de mort. Il pouvait sentir la peur qui se nourrissait d’elle. Il n’avait aucun mal à imaginer son cœur s’emballer, éjectant du sang oxygéné dans tout son corps à une cadence beaucoup trop rapide. Elle lança un regard discret dans sa direction et détourna aussitôt les yeux. Sa respiration s’accéléra et à présent il pouvait apercevoir la sueur s’évacuer de ses pores disgracieux. Le rictus de l’homme s’étira jusqu’à laisser apparaître une partie de ses dents. Il aimait provoquer ce sentiment d’effroi chez les gens. Il avait toujours inspiré la crainte, et ce, depuis ses plus jeunes années. Ses parents, pour peu qu’il s’en souvienne, avaient vu ses prédispositions pour la magie noire et ils n’avaient eu d’autres choix que de se plier à sa volonté. Il avait accepté la marque. À présent, son poignet revêtait la preuve de sa loyauté envers les Sinister et il l’arborait fièrement depuis des siècles. Le jour de son initiation avait jalonné un tournant dans sa vie. Il considérait cette journée comme une renaissance, celle où il avait enfin découvert la lumière. Avant ça, il n’était rien ; rien de plus qu’un enfant élevé au bon vouloir de ses parents. Mais ce jour-là, il avait tracé un trait sur cette vie. Et sur ses géniteurs. Eux qui ne vivaient que pour le bien et qui n’avaient que le mot « pardon » à la bouche. Des faibles, voilà ce qu’ils étaient. Il avait eu l’occasion de se choisir une nouvelle famille et c’était ce qu’il avait fait. Les Sinister l’avaient accueilli à bras ouverts. Oh La tâche n’avait pas été facile ! Ils avaient placé beaucoup d’espoir en lui et il ne devait pas les décevoir. Il ne l’avait jamais fait, d’ailleurs. Cela comptait trop pour lui. Il s’était hissé à un statut de maître, ravissant le rôle de conseiller très rapidement. Son prédécesseur n’avait pas la carrure suffisante pour cette tâche. Il n’avait pas été très compliqué de l’évincer du pouvoir. Il n’avait eu qu’à prouver sa loyauté. Pour cela, il avait dû faire un pacte avec la Mort. Et même si, aujourd’hui, Elle avait décidé de le punir, il ne regrettait en rien son choix. Son regard croisa une nouvelle fois celui de l’imprudente. Elle détourna aussitôt les yeux avant d’accélérer sa démarche. Toujours la même curiosité qui caractérisait l’homme. Ils avaient beau craindre la Mort, ils ne pouvaient s’empêcher de la dévisager. Il hésita, puis se ravisa. Il laissa sa proie lui échapper.  
Il n’était pas d’humeur à jouer.
— Vous vouliez me voir, Artchi ?
Artchi quitta la femme des yeux et reporta son attention sur l’origine de cette voix si familière. Ses sens n’étaient plus aussi affûtés qu’avant et il s’inquiéta de ne pas avoir entendu plus tôt l’individu se faufiler jusqu’à lui. L’attrait du sang l’avait momentanément coupé du monde. Il s’était focalisé sur sa proie. Il avait laissé la fragrance de peur qui émanait d’elle l’envahir jusqu’à l’aveugler totalement. Quand un prédateur se mettait en chasse, plus rien ne comptait hormis sa victime et cette odeur si particulière de condamné à mort. Si danger il y avait eu, il n’aurait pas donné cher de sa peau. Mais heureusement pour lui, ce ne fut pas le cas. À la vue de son interlocuteur, un rictus machiavélique envahit son visage. Les cheveux du jeune homme en question étaient dissimulés sous la capuche de son sweat. Il ne laissait apparaître que sa bouche, dont les lèvres pincées ne suscitaient aucune émotion particulière, mais sa voix l’avait déjà trahi sur sa véritable identité.
— Eh bien, eh bien, un revenant, ironisa Artchi. Pendant un court instant, il m’a semblé voir ton père !
Les images se bousculèrent dans sa tête. Trop de souvenirs. Il les chassa, réprima ses sentiments, comme il avait si bien appris à le faire depuis son enfance. Il s’était rendu compte très tôt que, pour survivre, il fallait savoir se détacher. Oublier ce qui faisait de lui un humain. Jusque-là, ça lui avait plutôt bien réussi. Enfin, jusqu’à récemment…
— Syrielle m’a expliqué que vous vouliez me voir, continua l’adolescent.
Le timbre de sa voix était morne, presque robotisé. Artchi se dit aussitôt qu’il serait parfait pour ce à quoi il le destinait. L’échec de Syrielle avait laissé un goût amer en lui, mais il n’était pas prêt à baisser les bras. Il devait, certes, se montrer plus discret à présent, mais il ne comptait pas renoncer. Il n’abandonnerait pas sa famille, même si ce terme n’était pas le plus adapté à la situation. Il ne s’agissait pas d’amour, mais plutôt d’honneur. Il n’avait jamais aimé personne et s’en félicitait. Même pas ses propres parents. À ses yeux, l’amour rendait faible et vulnérable. Cependant, quand ses pensées dérivaient, certaines questions le taraudaient et l’angoissaient. Il s’était toujours appliqué à se préserver, mais il avait échoué à une occasion. Il y avait bien eu une personne. Un être qui avait su le toucher. Il n’avait jamais pu se l’expliquer et n’avait jamais cherché à développer ce qu’il avait ressenti, mais il se souvenait avoir eu peur. Pour la première fois de sa vie, il avait été terrifié à l’idée de souffrir, affolé par la simple possibilité de perdre cette personne. Il repoussa ses souvenirs et reforgea sa carapace. Se protéger devait être une priorité. Il lorgna longuement le jeune homme qui se trouvait face à lui, tout en essayant de percer à jour ses sombres pensées. Ce gamin avait une volonté d’acier, il pouvait le deviner rien qu’en observant la lueur dans son regard. Il s’était totalement abandonné à Syrielle. Il ne vivait que pour les Sinister, comme lui, à son âge. Il lui manquait cependant cette ambition, cette « niaque » dont il avait fait preuve lui-même pour accéder à son statut de conseiller, d’homme de confiance. Il avait pourtant vu ce trait de caractère chez l’un des gamins, mais la Mort avait décidé de le lui prendre. Hugo. Il n’avait eu d’autres choix que de le faire disparaître dans les abysses. Il refoula la preuve qu’il avait un cœur et se concentra de nouveau sur son interlocuteur.
— Exactement. J’ai une mission pour toi. Une mission délicate qui te conviendra parfaitement. Et qui te ravira, je pense.
Le jeune homme resta de marbre. Il leva les yeux sur Artchi et attendit patiemment la suite des explications. Au loin, on pouvait discerner des éclats de voix provenant des bars alentour. Les étudiants faisaient la fête et ne se gênaient pas pour le faire savoir.  
— Le temps où la brume envahissait ces rues me manque… avoua alors le jeune homme, dont l’attention avait été subitement attirée par le bruit d’un verre brisé.
Le regard d’Artchi était également tourné vers l’origine du vacarme. D’une voix grave, il s’adressa à son vassal.
— Ce n’est qu’une question de temps avant que la brume ne se réinstalle. Et alors, ils feront beaucoup moins la fête, tu peux me croire. Mais pour ça, nous avons besoin de tes… facultés.
Il sembla hésiter sur ce dernier mot, mais son interlocuteur ne réagit pas. Les mains dans les poches de son sweat, il attendait que sa mission lui soit enfin révélée.
— En quoi puis-je vous aider ? demanda-t-il alors.
— Syrielle t’a parlé de notre… situation ?
— O

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