Elijah
88 pages
Français

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Description


Dans un monde où la magie a été éradiquée, Elijah, ménestrel coureur de jupons et amateur de bon vin se retrouve sur les routes en compagnie de trois mages à qui il ne peut refuser son aide. C'est avec horreur qu'il découvre qu'il est l'un des leurs et que le destin des quatre royaumes est entre ses mains.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070001585
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Elijah
Tome 1 : Vertemuraille



Créé et écrit par : Jennifer Tellier
Illustrations : Stéphane Morel et Cyrielle Loriot




Edité par : Nanachi
La Rabatelière
www.nanachi.fr



ISBN : 979-10-7000-158-5
Dépôt légal : 11/2019
Pour leur aide et leurs encouragements, je remercie Philippe Martineau - lecteur n°1, relecteur et correcteur ! - Cyrielle Loriot - lectrice et cartographe de talent - Stéphane Morel pour sa magnifique illustration, Yade Tellier, Cécile Boudeau, PPDD, Diana Popa, Arnaud Gaugain et Jérôme Caux qui a bien voulu me faire confiance et m'ouvrir les portes de Nanachi.
Du premier au dernier mot, ce roman est dédié à mes trois amours : Ewane, Charline et Elliot.

Jennifer Tellier

1
Roncefolle
— Debout paresseux !
— Mmm...
— Cesse de grogner et va aider en cuisine !
Sa tante sortit en trombe, marmonnant qu'il faudrait bien qu'un jour ce garçon se rende utile...
— Vingt-quatre ans ! Mais quand va-t-il donc se décider à se mettre au travail !
Elijah se redressa doucement sur son lit et tenta de se réveiller, assis, la tête entre les mains. Encore une gueule de bois... Il savait très bien qu'il n'aurait pas dû, une fois encore, accepter tous ces verres hier soir. Son oncle avait bien tenté d'expliquer au public jovial qu'il fallait payer le ménestrel en pièces et non en vin... mais certains, ses amis en particulier, lui avaient offert godet sur godet. Combien ? Il n'en avait pas la moindre idée. Il frotta doucement ses tempes avec des mouvements circulaires et se leva lentement pour se passer de l'eau fraîche sur le visage. Brrr. Après avoir enfilé ses vieilles braies en toile marron, il se tourna vers la fenêtre que sa tante venait d'ouvrir. Le lit de Jed était vide, bien sûr. Son frère était bien plus matinal que lui. Le soleil était déjà à son zénith. Bah, de toute façon, il ne savait pas cuisiner et Jed était probablement en train de s'en charger avec l'oncle Cal, se dit-il avec un petit sourire. Il attrapa nonchalamment sa tunique, ses grandes bottes de cuir et passa ses doigts dans ses longs cheveux bruns en se dirigeant sans entrain vers l'étage inférieur.
La salle principale était déjà pleine. Une cinquantaine de personnes, principalement des voyageurs, à en juger par leurs capes et leurs visages inconnus, occupaient une dizaine de tables en bois massif mangeant, bavardant ou attendant leur plat. Quelques regards se tournèrent vers lui tandis qu'il descendait les marches grinçantes et il tourna à droite vers la cuisine après avoir fait un clin d'œil à une jeune fille qui le dévisageait. Elle détourna le regard en rougissant et Elijah rit intérieurement. Il ne se souvenait même pas de celle d'hier soir ! Peut-être bien Lison, la fille du tailleur... Il haussa les épaules. Quelle importance ?
Son oncle fronça les sourcils à son arrivée dans la cuisine. Il lui montra l'imposante cheminée sans rien dire et le jeune homme comprit qu'il devait mélanger le potage avant d'aller le servir. C'était bien la chose qu'il détestait le plus au monde. Il était né pour les distraire, les amuser... pas pour leur faire des courbettes ! Un jour, il partirait. Il voyagerait de ville en ville, d'auberge en auberge. Il quitterait Roncefolle et même le royaume d'Arganie. Ses amis riaient bien de ses rêves, lui disant qu'il était bien trop paresseux pour avoir le courage de partir. La vie prenait d'étranges tournants parfois. Si ses parents n'étaient pas morts, il serait sans doute devenu pêcheur, comme son père. Eh, que lui arrivait-il ? Nostalgique ? Non, certainement pas ! Il ravala ses souvenirs et attrapa des bols pour y verser le potage au lait d'amandes. Sa tante servait la tourte à l'ail et le civet de lapin aux épices de Talforge, entourée d'un halo d'arômes suaves. Elle le regarda sévèrement, mais il n'y prêta pas attention. Avançant mollement vers la première table, il y déposa les deux premiers bols. Une dame le fixa avec un petit sourire. Il en avait l'habitude. Même rendu à la table du fond, il sentait toujours son regard détailler sa longue silhouette svelte, mais vigoureuse. Il l'ignora pour aller rechercher du potage en cuisine. L'odeur du lapin plongé dans les épices lui mit l'eau à la bouche.
Encore une heure ou deux, et il pourrait quitter La Wyverne Rousse et rejoindre ses amis pour l'entraînement. Beil devait encore être à la forge et Merl chez le tonnelier où il était apprenti. Quant à Lydoric, il n'arriverait que bien plus tard puisqu'il était aux champs. C'était sans doute le plus travailleur et le plus costaud de leur petit groupe. Elijah soupira en servant un godet de vin à un vieil homme encapuchonné. Il n'aidait qu'une heure ou deux par jour le midi, mais le soir venu, il attirait une clientèle de plus en plus nombreuse grâce à ses chansons paillardes. Il n'était pas le seul à ramener du monde à La Wyverne, il y avait "les filles", Molly et Tammy, deux jeunes femmes qui vivaient et travaillaient chaque soir dans l'auberge en vendant leurs charmes. Tante Sira avait eu bien du mal à accepter cette idée, mais l'Oncle Cal l'avait persuadée il y a dix ans de les accueillir chez eux dans un moment où les finances étaient au plus bas, surtout depuis qu'ils avaient deux jeunes garçons à nourrir... C'était avec de grands yeux ébahis qu'Elijah les avait vues arriver. Et elles avaient été particulièrement gentilles avec lui. À cette heure-ci, elles devaient encore dormir.
Tante Sira commençait à débarrasser. Il la suivit avec deux écuelles vides en se disant qu'elle ressemblait beaucoup à sa sœur, petite, grassouillette. Le père d'Elijah était tout le contraire, grand, filiforme, les joues creusées, l'air triste, surtout les dernières semaines... Jed était son portrait craché.
Il déposa les derniers plats sales et attrapa un morceau de lard avant de partir rapidement dans la pièce principale maintenant presque vide, où Jed nettoyait les tables. Il se précipita vers la porte d'entrée sans un regard pour son frère.
Ah ! Il inspira une grande bouffée d'air frais en regardant les gens s'affairer vivement autour de lui. La Wyverne Rousse était bien située, c'était l'auberge la plus grande et la plus fréquentée de Roncefolle,l'endroit qu'on conseillait aux voyageurs, et le soir venu, c'était aussi le lieu de rendez-vous de la jeunesse citadine. Elijah n'était pas peu fier d'y être pour quelque chose. Sa réputation de musicien à la voix rieuse avait tôt fait de conquérir le cœur des jeunes filles que les parents n'empêchaient pas de sortir. Quant aux autres, elles n'intéressaient pas Elijah. Sa tante avait beau lui répéter qu'il devait trouver une femme à épouser qui viendrait l'aider à l'auberge avec son frère pour prendre la relève, puisqu'ils n'avaient jamais eu d'enfant, il n'en était pas question. Pourquoi s'attacher à une seule femme quand toutes étaient à ses pieds ? Jamais il n'avait parlé à sa tante de ses projets de voyage... pourtant elle devait bien voir que l'auberge ne représentait qu'un toit au-dessus de sa tête et en aucun cas son avenir... Il laissait ça à Jed.
Il avançait d'un pas assuré dans les rues pavées où des enfants jouaient en riant. Comme cette ville avait changé depuis quelques années. Autrefois, s'il en connaissait chaque habitant, c'était loin d'être le cas à présent. En tournant dans une ruelle sur la gauche, il arriva chez Jonas le Tonnelier qui fronça les sourcils en le voyant approcher.
— Encore toi !
Elijah offrit son plus beau sourire, qui désarmait toujours les remontrances de sa tante, avant de répondre.
— Bien le bonjour, Maître Jonas ! Comment vont les affaires ?
Ledit Jonas grommela.
— Elles vont bien, sans doute grâce aux litres de vin que Merl et toi engloutissez tous les soirs !
— Ah ah ! C'est bien vrai ! Mais où est-il donc ?
— Il travaille, lui ! Tu ne crois pas que vous avez passé l'âge de jouer à vous battre ! Vous êtes des hommes maintenant ! Tu devrais te trouver un travail !
— Mais j'en ai un, Maître Jonas, venez me voir ce soir et vous m'entendrez vanter le sérieux des tonneliers !
L'homme ne lui répondit que par un haussement d'épaules et se retourna pour cercler un nouveau tonneau.
Le jeune homme le salua bruyamment puis s'éloigna. Il ne s'était pas rendu compte qu'il était si tôt. Inutile d'aller chercher Beil. Lui aussi travaillerait encore. Tout en les plaignant, il se so

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