Et planent les ombres 3 - Le nécromancien
148 pages
Français

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Et planent les ombres 3 - Le nécromancien , livre ebook

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Description

Dansaient alors devant lui une bonne douzaine de squelettes dont le craquement des os se réverbérait dans l’écho de l’ossuaire. Au milieu de cette danse aussi macabre que grotesque, Déméanor s’agitait dans une exaltation manifeste. Puis, d’un geste nonchalant, l’homme se saisit d’une bille de cristal et la tint en direction d’un des macchabées...
Déméanor, le brillant embaumeur, se voit propulsé dans les hautes sphères de la nécromancie. Grâce à ce savoir hors de portée de tous les sasgarls, il devient un autre homme. Une intuition intense, insufflée par une présence invisible, le pousse ensuite à prendre la route à pied pour s’exiler de la Nécropole.
Pendant ce temps, le capitaine Lothar a bien l’impression qu’on veut la fin de sa compagnie de carouges. En effet, après la disparition de Tomass, certains de ses meilleurs éléments sont affectés à des missions autour desquelles on cherche à conserver le secret.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 septembre 2013
Nombre de lectures 7
EAN13 9782894358993
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

NICOLAS FAUCHER
Illustration de la page couverture : Boris Stoilov
Illustration de la carte : Nicolas Faucher
Infographie : Marie-Ève Boisvert, Éd. Michel Quintin
Conversion en format ePub : Studio C1C4

La publication de cet ouvrage a été réalisée grâce au soutien financier du Conseil des Arts du Canada et de la SODEC.
De plus, les Éditions Michel Quintin reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par procédé mécanique ou électronique, y compris la microreproduction, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

ISBN 978-2-89435-899-3 (version ePub)
ISBN 978-2-89435-666-1 (version imprimée)

© Copyright 2013

Éditions Michel Quintin
4770, rue Foster, Waterloo (Québec)
Canada J0E 2N0
Tél. : 450 539-3774
Téléc. : 450 539-4905
editionsmichelquintin.ca

R ÉSUMÉ DU TOME 2
Des six morrighas jadis enfermées dans la pierre par les magiarks, cinq ont été libérées. Jékuthiel, le ménestrel mégalomane, est parvenu à rompre l’ancien sortilège et à libérer les terribles spectres de leur geôle. Trahissant Tomass Anghelis, son compagnon de route, mais aussi les Sept Royaumes tout à la fois, Jékuthiel plonge le monde dans un nouveau crépuscule. En dépit des efforts inouïs de Tomass pour contrer les desseins funestes du ménestrel, quatre morrighas subsistent après la terrible nuit de Samain . Depuis plusieurs lunes maintenant, quatre royaumes sont aux prises avec le courroux des spectres malveillants qui répandent terreur et désolation dans leur sillage. Quant à ce qu’il est advenu de Tomass : secret de fomor.
Une lueur pointe à l’horizon, cependant. Espoir ou désillusion? L’énigmatique Mitgarth a dépêché des messagers dans les Sept Royaumes pour que ceux-ci envoient des émissaires à une rencontre où tout sera révélé.
1 P AR UNE NUIT SANS LUNE
Il faisait nuit noire. Une de ces nuits d’été où le temps semble s’arrêter, ce temps qui précède l’orage, qui retient son souffle avant la tempête. Dans le Premier Sanctuaire, au cœur de la plus ancienne section de la Nécropole, seul un bruit de pas venait perturber la quiétude des sépultures : quelqu’un avançait prestement. Des chaussures de cuir foulaient le sable humide du sentier. Un sasgarl, gardien de la Nécropole, encensoir fumant à la main, se hâtait sur le chemin. Devant lui, un autre sasgarl éclairait du mieux qu’il le pouvait les pas de son collègue au moyen d’une lanterne dont la lueur vacillante filtrait péniblement à travers les brumes bordant le sentier.
Les deux individus étaient vêtus d’une toge noire et d’un étrange masque, noir également, qui leur donnait un air grotesque. Profitant de la lumière de la lanterne, le premier sasgarl se hâta de vider le contenu de l’encensoir par terre. Pressé par son collègue, il replaça le couvercle ajouré sur son instrument.
Ils rejoignirent ainsi, un peu plus loin, la grille qui gardait l’entrée du Premier Sanctuaire. Là les attendait un troisième gardien, qui referma la grille derrière eux. Soulagés de quitter l’endroit, les trois hommes empruntèrent d’un pas plus léger le sentier qui menait vers leurs quartiers.
Cependant, dans le Premier Sanctuaire, quelque chose d’autre vint perturber la tranquillité des lieux. Dans la pénombre, un cheval s’ébroua. Comme surgissant du néant apparurent trois cavaliers tout de noir vêtus montés sur de fiers destriers au pelage sombre et à l’armure bien singulière : entièrement noire, plutôt légère et comportant une têtière de métal pourvue de cornes. Des fomors. Les deux plus costauds du trio étaient vêtus du haubert long, caractéristique de leur ordre, et coiffés du légendaire heaume dont la seule ouverture avait la forme d’un « X ». Le troisième portait un manteau à capuchon, ne partageant de l’armure de ses acolytes que les gantelets articulés et les grandes bottes de cuir à plates.
Précédant ses deux sbires, le prince noir porta sa main devant sa bouche. Dans sa paume apparut une petite flamme. Comme si le fomor eût soufflé dessus, la flamme voleta, tel un feu follet, à quelques coudées devant lui. Les trois cavaliers engagèrent leurs montures sur le sentier désormais éclairé par la lueur de la petite flamme.
Les fomors suivirent un sentier qu’ils semblaient bien connaître. Ils s’arrêtèrent devant une arche de pierre. Le prince descendit de cheval, retira ses gantelets et plongea une main dans l’une des sacoches de sa monture. Il en ressortit un masque de sasgarl, quelques petits flacons et un livre ancien. De sous son manteau, il retira un bijou : une très vieille ferronnière ornée d’une pierre écarlate. Il contempla l’objet dans sa paume ouverte, puis il referma doucement sa main sur le bijou, qu’il rangea de nouveau sous sa houppelande.
Abandonnant les deux guerriers à l’obscurité, il revêtit le masque et s’engagea en claudiquant dans un autre sentier : celui qui passait sous une arche de pierre en direction d’une vaste sépulture. Le prince noir disparut sous le voile des brumes.
De longues minutes durant, les deux fer-vêtus se tinrent quasi immobiles. Seul grinçait le fer de leur heaume sur le cuir de leur cotte lorsqu’ils tournaient la tête, comme pour sonder les ombres de part et d’autre du chemin. Même les montures donnaient l’impression d’être capables d’un stoïcisme surnaturel.
Un des chevaux s’agita néanmoins lorsque le prince noir émergea enfin du sentier. Celui-ci remonta aussitôt en selle. Les trois mystérieux cavaliers reprirent lentement le chemin en sens inverse, jusqu’à ce qu’ils aient rejoint la brèche par laquelle ils avaient pénétré dans le Premier Sanctuaire. Le prince noir mit pied à terre et s’y engouffra. Il fut bientôt suivi des deux autres fomors et de leurs montures.
2 L E SASGARL
— Mes frères, c’est désormais officiel! clama la voix de celui qui s’introduisait dans le réfectoire à l’heure du repas. Le grand embaumeur a conclu à l’impossibilité de restaurer la momie.
La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre dans la salle. S’ensuivit un bourdonnement de commentaires.
— Le grand prêtre ne doit pas être très heureux de la nouvelle, dit un des sasgarls.
— Et le coupable n’a pas été pris, cette fois! d’ajouter un autre.
— Avez-vous vu le corps? L’entreprise était vaine, à ce qu’on dit. Il ne restait apparemment pas grand-chose à rafistoler, de préciser un autre encore.
— Oui, mais le maître embaumeur, tout de même!
— Il est vieux.
— Comment oses-tu, frère Berel?
— En effet, ce genre de propos pourrait être retenu contre toi. Prends garde à ce que tu dis!
Le reste du repas s’anima ainsi de la nouvelle, que d’aucuns avaient anticipée. Chacun y allait de ses commentaires, sincères ou convenus. Aucun sasgarl ne se serait permis l’indifférence ouverte ni surtout l’amusement après l’annonce de la profanation d’une sépulture. Il convenait, au contraire, de se montrer outré de la chose. Mais plusieurs, assurément, se délectaient de l’anecdote, qui avait au moins le mérite d’apporter un peu de divertissement dans la vie souvent fastidieuse des gardiens de la cité des morts.
La Nécropole jouissait – ou pâtissait, auraient plutôt dit certains – d’une réputation selon laquelle ses innombrables cimetières seraient truffés de pièges, voire hantés par de dangereux spectres et autres revenants. Seuls les sasgarls, disait-on, arrivaient à s’en protéger au moyen de mystérieux artifices. Conséquemment, pilleurs de tombes et autres profanateurs de sépultures n’étaient pas monnaie courante. Qui plus est, les sasgarls, qui ne s’entretenaient que rarement avec les étrangers, ne faisaient rien pour faire taire ces rumeurs ni pour rectifier les faits. S’il y avait bel et bien quelques pièges, parfois mortels, dans les cadastres les plus prestigieux de la Nécropole, la grande majorité des sépultures étaient trop modestes pour comporter de tels dispositifs de protection. Quant aux revenants, des rumeurs circulaient bien parmi

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