Être Ange
43 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
43 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Ce livre est un recueil de nouvelles, riches en émotion, dans lesquelles l'imaginaire et le réel se confondent. On y rencontre de l'étrange... On y croise un être ange qui marquera à jamais la vie de ceux qui l'on connu...

Informations

Publié par
Date de parution 30 octobre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312005409
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ETRE ANGE
Aline CASTEL LANVIN
ÊTRE ANGE




Les éditions du net
70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
À mon père qui me manque tant






.







Avant-Propos
Ce recueil de nouvelles vous invite dans un monde étrange où fiction et réalité se confondent parfois, aux grés d’un événément ou d’une rencontre.

J’espère que la lecture de ces quelques histoires fera naître en vous autant d’émotions que celles que je ressens aujourd’hui en vous faisant pénétrer dans mon univers ; Un univers que certains qualifieront de naïf ou de sucré, mais qu’importe ; Ces nouvelles sont à mon image : remplies d’amour, d’illusion, de mélancolie mais aussi d’humour et d’imagination.


Il y a vingt ans, j’ai trouvé mon être ange, celui que vous croiserez dans Intemporel, dans Evanescence ou dans Claire… et Net ;


Et vous, avez-vous trouvé le vôtre ?



























L’AUTRE RIVE


L’Autre rive
Tout était calme. J’étais bien. J’avais l’impression d’être léger, de flotter dans l’air. Au début, je ne voyais rien. Il y avait bien trop de lumière. Elle venait d’en face et m’éblouissait. Puis son intensité a faiblie, lentement, très lentement et je me suis retrouvé sur cette barque qui m’emmène je ne sais où. Nous glissons silencieusement sur une étrange rivière. Je dis « nous » car j’ai un curieux compagnon de voyage : un homme ou plutôt ce qui ressemble à un homme. Il est grand et maigre. Je ne vois de son corps que ses mains longues et squelettiques. Il est vêtu d’un long manteau à capuche qui le dissimule complètement. Pourtant, je n’ai pas l’impression qu’il fasse froid. Enfin moi, je n’ai ni trop chaud, ni trop froid. Je suis bien. Je le regarde actionner une grande perche pour faire glisser la barque au fil de l’eau. Je veux lui demander où il m’emmène mais aucun son ne sort de ma bouche. Je me sens subitement effrayé mais la plénitude des lieux et de mon compagnon ont tôt fait de m’apaiser. Je me laisse bercer par le bruit de la perche dans l’eau, par les oscillations de la barque au grès des remous de la rivière. Tout à coup, mon attention est attirée par une présence, là-bas, sur l’autre rive. Bien avant de la voir je l’ai sentie : deux yeux brillants qui m’observent. Je tourne la tête, elle est là. C’est une femme. Elle semble attendre qu’on vienne la chercher. Elle a un je ne sais quoi qui m’hypnotise. Elle ressemble à un ange tant elle me apparaît pure et belle. De plus, elle est vêtue d’une longue robe blanche, ses épaules et ses pieds sont nus. Je retiens mon souffle. Va-t-on s’arrêter pour la faire monter à bord ? Cette femme me fascine. J’aimerai lui parler, connaître son prénom, savoir ce qu’elle fait là, seule, sur le bord de cette rive inconnue. Qui attend-t-elle ? Quelle est sa vie ? Nous ne sommes plus qu’à quelques mètres d’elle. Comme si elle avait deviné mes questions, je la vois articuler un mot. Aucun son ne sort de sa bouche mais je vois ses lèvres bouger. Je me concentre. Elle semble vouloir crier quelque chose… Emma, oui c’est ça. Emma ! A mon tour, je hurle : Thomas, Tho… mas. J’articule du mieux que je peux pour qu’elle me comprenne. Nous sommes presque à sa hauteur. Mais que se passe-t-il ? La barque se met à tanguer effroyablement comme si une énorme vague venait de secouer toute l’embarcation. Surpris, mon étrange passeur perd l’équilibre. Un bruit sourd de corps qui tombe à l’eau… A nouveau cette lumière aveuglante au-dessus de moi. J’ouvre les yeux. Des hommes et des femmes en blouse blanche s’agitent :

Reposez les palettes, on n’en a plus besoin. Il est revenu parmi nous. Eh bien Monsieur Falet, vous nous avez fait une belle frayeur. Vous m’entendez ? Si vous m’entendez, serrez ma main.

Presque inconsciemment, je presse ma main dans la sienne. Que s’est-il passé ? Où suis-je maintenant ? Je tourne la tête pour voir ce qui se passe autour de moi. Je réalise que je dois être dans un hôpital et la lumière au-dessus de ma tête n’est autre qu’un gros spot médical. Je ne peux pas parler à cause d’un tuyau enfoncé dans ma gorge. Je commence à comprendre. Le médecin conforte d’ailleurs mon idée sur ce qui vient de se passer :

Pas de panique. Tout va bien. Vous avez fait un arrêt cardiaque de quelques minutes mais nous vous avons réanimé. Vous êtes stabilisé. Vous allez vous reposer et on vous enlèvera ce tuyau dans quelques heures.

On m’emmène dans une chambre claire et calme où je m’endors rapidement.
J’ai dû dormir longtemps et profondément. Je n’ai qu’un vague souvenir du moment où l’on m’a retiré ce satané tuyau. Maintenant, il ne me reste plus qu’une perfusion plantée dans le bras. Je regarde le goutte-à-goutte s’égrener lentement comme les grains de sable d’un sablier et je repense à Emma. Existe-t-elle vraiment ou n’était ce qu’une hallucination ? Je ne peux me résigner à croire qu’elle n’a été que le fruit de mon imagination. Elle ne pouvait pas se trouver là par hasard. Il doit y avoir une explication. Son regard me hante. Elle semblait me supplier, mais de quoi ? De l’aider ? Elle n’avait pourtant pas l’air en danger dans cet endroit si calme. Non, je sais ! Elle était peut-être tout simplement perdue. Oui, c’est ça. Elle voulait que je lui montre le chemin. Mais pour aller où ? Une infirmière met fin à mes divagations en entrant dans la chambre. Elle apporte un plateau repas. Je regarde dehors. Il fait jour et le soleil commence à pointer sérieusement le bout de son nez. Il doit être midi. J’ai perdu la notion du temps mais je me souviens maintenant de ce qui s’est passé. J’étais au volant de ma voiture lorsque je me suis senti mal. J’ai voulu freiner, m’arrêter sur le bord de la route mais je me suis évanoui avant. Mon dieu ! Pourvu que je n’aie blessé personne dans l’accident. J’interroge l’infirmière mais elle ne sait rien. Elle me dit que le médecin pourra m’en apprendre davantage lorsqu’il fera sa visite dans l’après-midi. Que cette attente va être longue ! Et si j’avais tué quelqu’un. Et si j’avais tué… Emma. Son visage est peut-être la dernière image qu’il me soit restée avant que je ne perde connaissance dans l’accident. Au cours de mon arrêt cardiaque, j’ai transposé la scène dans un autre lieu. Elle n’était pas sur une rive mais sur un trottoir. J’ai perdu le contrôle de la voiture, tout comme l’homme a perdu le contrôle de la barque dans mon rêve, et j’ai foncé sur elle. Au moment du choc, elle m’a lancé un regard d’effroi et c’est précisément ce regard que j’ai perçu pendant ces quelques instants de mort clinique. Je commence à m’agiter, je panique complètement en pensant à ce scénario. Il faut que je sache et vite. Je dois trouver le médecin ou n’importe qui susceptible de me dire si j’ai tué Emma. En dépit de tous mes efforts, je n’arrive pas à bouger mon corps Il me semble si lourd que je ne peux même pas me redresser dans mon lit. Alors je m’acharne sur la sonnette. Je l’actionne frénétiquement. La même infirmière ouvre la porte et entre dans ma chambre. Je crie :

Non, pas vous. Trouvez-moi le médecin. Je veux savoir ce qui s’est passé.

Elle tente de me calmer, me parle d’une voix douce mais je ne l’entends pas. Je ne veux pas me calmer, je veux savoir ! Elle sort pour revenir quelques secondes plus tard avec une piqûre de ce que je suppose être un sédatif. En dépit de mes protestations, elle injecte le produit dans ma perfusion et je sombre à nouveau dans une douce somnolence.

A mon réveil, je me sens un peu bizarre : la tête qui tourne, la bouche pâteuse, les idées qui s’embrouillent. Je reste là, inerte, à fixer le plafond. Je suis trop anéanti pour m’agiter. Je vais attendre sagement la visite du médecin en espérant qu’il n’est pas passé lorsque je dormais. Mes craintes sont vite dissipées. Toute une armada de blouses blanches fait irruption dans ma chambre sans crier garde. Et tout ce petit monde m’examine, discute, prend des notes sans vraiment me considérer.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents