Exomonde - Livre I : Perle, le piège du temps
247 pages
Français

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Exomonde - Livre I : Perle, le piège du temps , livre ebook

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Description

Année 2323.
Lola est une adolescente comme les autres, qui approche de son dix-septième anniversaire. Elle est aussi l’unique enfant à avoir vu le jour sur Perle, exoplanète identique à la Terre.
Sa mère était membre de l’équipage de l’Explorer I, le tout premier vaisseau habité à s’aventurer hors du système solaire afin d’explorer et étudier ce nouveau monde. Mais à l’approche de leur destination, les astronautes ont été confrontés à une mystérieuse planète dont l’orbite a frôlé celle de Perle. Leur « aplanétage » d’urgence a coûté la vie à la mère de Lola.
Élevée par les survivants, qu’elle surnomme « les grands », la jeune fille n’en est pas moins heureuse et épanouie. Au bord d’un bassin paradisiaque, elle partage son existence entre séances d’étude, bains de mer et construction d’un petit avion qui lui permettra de partir à la découverte de sa planète déserte.
Pourtant, la crise sommeille.
La catastrophe à l’origine du naufrage est sur le point de se reproduire et les adultes sont inquiets : la Terre, qui aurait dû répondre depuis longtemps à leurs messages de détresse, semble les avoir oubliés !
Fait plus troublant encore : Lola recommence à parler avec l’ami imaginaire qu’elle s’est inventé durant son enfance. Mais cette fois, elle prétend qu’il est bien réel et est déterminée à le trouver !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 février 2021
Nombre de lectures 36
EAN13 9782370115980
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EXOMONDE
Livre I – Perle, le piège du temps

Emma Cornellis



© Éditions Hélène Jacob, 2018. Collection Science-fiction . Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-37011-598-0
Première partie – Les naufragés
– 1 –


Kepler IV-138/c

Elle regarde autour d’elle, étonnée. C’est bien la colline, leur colline ! Rien ne semble avoir changé. Le pré qui monte en pente douce vers le ciel, la forêt qui l’encercle comme une muraille protectrice et les milliers de parfums qui s’échappent de cette nature apaisée. Elle se met à courir vers le sommet ; l’herbe grasse parsemée de petites fleurs violettes caresse ses chevilles, tandis qu’une brise fraîche joue avec ses boucles. Cela fait si longtemps qu’elle n’est pas venue ici qu’elle a fini par oublier… Soudain, elle se fige, le cœur serré par l’émotion : si elle est revenue, alors, lui aussi sera peut-être là. Elle reprend sa course, redoutant et espérant ce qu’elle va découvrir. Tout en haut, le pré s’arrondit comme le dos d’un chaton qui s’étire. Là, un chêne solitaire déploie sa magnifique tignasse de verdure, comme un défi au ciel sans nuages. Elle ralentit à quelques pas de l’arbre, les joues en feu, et la respiration haletante. Il est bien là. Allongé dans l’ombre du feuillage, il la regarde s’avancer, un sourire aux lèvres. Si tout ici lui paraît immuable, figé pour l’éternité comme au premier jour de sa venue, lui, en revanche, n’est plus le même. Le petit garçon espiègle s’est transformé en jeune homme. Elle l’observe un instant, déroutée par la nouvelle apparence de son ami. Son visage à la peau claire, ses yeux rieurs et sa bouche sensuelle lui sont vaguement familiers. Pourtant…
— Toi aussi, tu as changé… , dit-il, amusé.
Elle rougit, fâchée d’avoir oublié qu’ici, il n’y a aucune différence entre ce qu’elle pense et ce qu’elle dit. Cette réflexion vient tout juste de l’effleurer qu’il est déjà debout devant elle. Grand, les épaules larges, il semble pouvoir l’envelopper tout entière avec son corps. Il l’attrape doucement par la taille, rapproche son visage du sien comme pour scruter ses pensées les plus profondes.
— Tu sais bien que je ne me le permettrais jamais ! s’exclame-t-il, choqué. Je veux juste être plus près de toi. Cela fait si longtemps !
Elle le repousse avec fureur.
— Va-t’en ! Disparais ! Pourquoi es-tu revenu ? Je vis très bien sans toi, je n’ai plus besoin de ton existence ! Tu n’es qu’un rêve ! Qu’un rêve ! assène-t-elle, comme si ses paroles pouvaient exaucer sa volonté.
Alors, un peu étonnée, elle voit le songe commencer à s’effondrer. La forêt en bordure de son champ de vision s’étire dans un lent mouvement de spirale, entraînant peu à peu la colline et le ciel azuré dans un tourbillonnement silencieux de couleurs. Le chêne disparaît aussi, aspiré dans une traînée de verdure flamboyante et lorsque le maelström destructeur s’en prend aux traits trop parfaits de son ami, celui-ci n’a que le temps de crier :
— Non ! Ne t’en va pas, je n’ai pas fini…
Lola se réveille en sursaut. Pourquoi est-il revenu ? Cela fait des années qu’elle n’a plus parlé avec Zven. Elle se souvient, avec une pointe de nostalgie, des jeux qu’elle inventait avec lui, des conversations qu’elle imaginait et, bien sûr, de leur complicité, qui lui manque encore parfois. Mais elle l’a banni ! Elle a réussi à se débarrasser de ce rêve trop encombrant. Alors, pourquoi est-il revenu ? Dangereusement beau et attirant… Elle a parfaitement conscience que le garçon imaginaire, qui comblait la solitude de ses années d’enfance, s’est métamorphosé en une sorte de prince charmant… Et pour combler quoi, cette fois ? Elle connaît très bien la réponse et cela ne lui plaît pas du tout.
Le jour se lève, elle n’a pas l’habitude de se réveiller aussi tôt. Maudit rêve ! pense-t-elle, en se demandant si elle doit en parler aux autres. Quand elle était petite, les grands l’avaient bien aidée à remettre Zven à sa place, mais, a-t-elle vraiment besoin d’eux, cette fois-ci ? Les grands ! Pourquoi fait-elle encore référence à ses compagnons ainsi ! Elle a presque 17 ans et dépasse déjà Elena ! Bon, Elena ne mesure qu’un mètre soixante-trois… Après un moment d’hésitation, elle s’extirpe de son lit, bien décidée à profiter de l’heure matinale. Elle jette un coup d’œil au miroir pendu au-dessus de sa commode : une fille au visage ovale, mangé par deux grands yeux noirs, l’observe sans concessions. Elle tourne la tête, étudie ses profils avec une moue désespérée : son nez est trop long, et même pas droit ! Heureusement, sa bouche bien dessinée et les fossettes qui creusent ses joues lorsqu’elle sourit rattrapent un peu l’ensemble. Satisfaite, elle relève en une queue-de-cheval ses boucles brunes, décolorées par la mer et le soleil, avant de se détourner du miroir. Comme il est vraiment trop tôt pour le petit déjeuner, elle décide de descendre jusqu’à la plage.
Vêtue d’un simple short en toile écrue et d’un débardeur en coton, elle ouvre doucement la porte de son cabanon et se retrouve sur la petite véranda qui fait parfois office d’entrée, de salon et même de chambre lorsque la chaleur de l’été devient trop étouffante.
Un coup d’œil aux six autres cabanons qui entourent l’apatam lui indique que ses amis dorment encore. Elle glisse ses pieds dans les sandales de corde qui attendent mollement là où elle les a jetées la veille, prend la serviette de bain qui sèche sur la balustrade et traverse le camping silencieux. Le camping. Un nom déniché par Jonathan pour désigner leur lieu de vie, mais qui ne veut pas dire grand-chose pour Lola. Elle sait, bien sûr, ce qu’est un camping et comprend pourquoi les autres trouvent ça drôle, mais, pour elle, c’est tout simplement la maison.
Sur le sentier qui descend à la plage, le chien se joint à elle en bondissant allégrement. Son corps long aux poils ras couleur de sable se coule contre ses jambes, manquant de la renverser à chaque pas.
Lola s’accroupit et prend le museau arrondi entre ses mains.
— Du calme, le chien… Je t’emmène, mais arrête de faire le fou !
La bête, tout excitée, la remercie en lui léchant le visage de sa langue râpeuse et étonnamment longue. Elle rit.
— Bah ! Je sais que tu m’aimes, mais c’est dégoûtant !
Elle continue sa descente, tandis que le chien la devance, épais, avec son cou aussi large que sa tête et un corps qui se termine par une queue en forme de battoir. Maladroit et lent, il semble se dandiner sur ses grosses pattes courtes.
La sente se déroule entre les conifères géants et l’odeur de la sève parfume l’air matinal déjà chaud. L’ombre des arbres et le tapis d’aiguilles mortes faisant office de désherbant naturel, très peu de plantes poussent sur la pente qui descend au bassin. Après cinq minutes de marche, Lola peut entrevoir le bleu des flots en contrebas. Quand elle pose ses sandales sur la plage de sable noir, le chien a déjà plongé. Elle l’aperçoit encore, ondoyant avec grâce et vélocité entre deux eaux, ne refaisant surface que pour respirer, avec, parfois, un poisson frétillant dans sa gueule de carnivore : il n’a plus rien du gentil toutou pataud.
La jeune fille prend un moment pour contempler la baie qui s’enfonce dans le continent. La plage du camping n’est que l’une des nombreuses petites criques de la Bahia Rosa. À l’est, elle est presque entièrement fermée par une langue de sable noir, une dune à la crête ronde et sensuelle, qui forme un barrage infranchissable entre l’océan et les eaux plus calmes du bassin. Le soleil, encore bas, y déverse une pluie d’étoiles scintillantes, tandis que la forêt qui entoure la plage semble dormir, embuée du halo rose de l’aube. Le bassin des Bahamas, c’est ainsi que Jonathan l’a baptisé, en hommage au plus bel endroit de la Terre, selon lui. Mais Lola préfère Bahia Rosa, le nom donné par Elena… Ou baie d’Yls, le nom secret qu’elle a trouvé avec Zven…
— Pourquoi Yls ? avait demandé la petite fille maigrichonne.
— Parce que les reflets sur l’eau te font penser à des gouttes de soleil…, avait répondu Zven.
— Tu veux dire à des étoiles…
— Étoiles, soleil, Yls… Pour toi, c’est pareil !
Le chien la tire de sa rêverie en s’ébrouant juste à ses pieds. Elle pousse un cri de surprise, enlève ses vêtements avant qu’il ne vienne frotter son pelage trempé contre elle et se jette dans l’eau en riant, tandis qu’il tente de lui sauter dessus en jappant.
Elle nage longtemps, loin. Jusqu’au moment où elle peut enfin voir la plage tout entière : un petit croissant de sable entouré de jungle. Parfois, elle va si loin qu’elle peut apercevoir l’étroit chenal par lequel l’océan entre dans la baie. Un peu essoufflée, elle se retourne sur le dos pour se laisser flotter. Elle n’avait que 12 ans la première fois qu’

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