Fêtes sanglantes 2

Les Auteurs De L'Horreur

Description

Écoutez, tendez l’oreille et ouvrez bien les yeux.... Vous vouliez des contes de Noël ?

Nous vous les apportons sur un plateau d’argent. Que serait cette nuit sans sa dose d’originalité ?

Sans un zeste de piquant, d’angoisse, de peur... Et qui sait, de fous rire ?

Ouep ! Nos auteurs ont fait fort, cette année. Régalez-vous très chers lecteurs... ou pas !

Sujets

• Policier & Thriller
• Thriller
• Noel
• Criminalité
• Horror
• Crime
• Horreur
• Gore
• Homicide
• Fiction
• Littérature

Informations

• Publié par: evasion-editions
• Date de parution: 26 octobre 2022
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782493499455
• Langue: Français

Extrait

Fêtes
sanglantes
2
Les auteurs de l’horreur




Crédits
Tous droits réservés
Couverture réalisée par @EBGcreation
Correction et relecture par @Farida Oreilly Derouiche
Édité par Évasion Éditions
ISBN ebook : 978-2-493499-45-5
©Évasion Éditions
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Le village de
Noël
Écrit par
Mali Charrier








« Venez visiter le village de Noël des mascottes, pour le bonheur des petits et des grands. »

Givet, Belgique : 21 décembre 2021
Helena tient fermement la main de sa filleule, Élie, alors qu’elles traversent le parking. Seul le cliquetis de ses talons sur le bitume brise le silence des lieux. Elle est épuisée, la période des fêtes de fin d’année s’avère toujours la plus chargée au salon. Tout le monde se bouscule dans la course du paraître. Que vaut un bon moment en famille si on n’arbore pas une coupe impeccable ou la dernière couleur à la mode ? Mais pour elle, la fatigue ne suffit pas à rompre une promesse. Surtout si elle concerne la petite blonde souriante qu’elle aime comme s’il s’agissait de sa propre fille.
La demoiselle lève la tête vers sa marraine et plisse son nez tout froid. C’est le plus beau jour de sa vie d’enfant, elle trépigne d’impatience et son cœur est gonflé d’amour pour sa seconde maman. Chaque année, pour Noël, Helena l’emmène quelque part : fêtes foraines, marchés, aires de jeux à thème. Il s’agit de leur rituel à elles et Élie adore ça. Presque autant que les cadeaux sous le sapin ! Aujourd’hui, elles se rendent au Village de Noël des Mascottes .
Sur la brochure, en admirant les belles images, la jeune demoiselle avait trouvé ça « trop trop bien ».
— Alors, ma puce, impatiente de découvrir le village ? demande la femme d’un ton enjoué.
— Oh oui ! Je vais manger plein de sucreries et tu sais… Papa, il m’a donné dix euros pour acheter une surprise à maman, répond la chérubine, avec un débit de mitraillette. Mais tu ne lui diras rien, hein, marraine ?
— Motus et bouche cousue, promis !
Ravie d’échapper enfin au vent glacial, Helena pousse la grande porte et entre dans le village couvert et, Dieu merci, chauffé, en compagnie de sa protégée. Ses sens sont immédiatement assaillis. L’odeur de mélasse et de cannelle qui provient des différents stands sature son odorat et remplace celle des permanentes et de la laque dans sa mémoire. Ses oreilles sifflent alors que les rires et les cris des nombreux enfants explosent et recouvrent le bruit des conversations autant que les chants de Noël diffusés dans les haut-parleurs. Quant à sa vision, elle ne sait plus où poser les yeux : fausse neige et sapins lumineux côtoient des guirlandes bariolées, des sucres d’orge géants et des boules scintillantes.
Les deux filles se rendent à l’accueil, le sourire aux lèvres, tant les lieux dégagent quelque chose de féerique. La grande achète une liasse de tickets alors que Élie accompagne de sa petite voix aigüe la chanson de « Petit papa Noël ».
— Et si on commençait par trouver le cadeau de maman ? demande la marraine.
— On y va !
Main dans la main, elles s’avancent au milieu des cabanes décorées, disposées en arc de cercle. Chaque échoppe se voit inspectée sans pitié par la jeune exploratrice. Le choix est vaste : ours en peluche mignons, savons artisanaux parfumés, lutins de bois articulés, décorations pour les fêtes variées... Finalement, la décision de la fillette se porte sur une étrange boule à neige.
La scène représente des enfants autour d’un sapin. Les sujets sont taillés dans un matériau blanc nacré qui rappelle à Helena les statuettes en ivoire de feue sa grand-mère.
— Tu crois que maman, elle va être contente ? Je sais qu’elle en a pleiiiin, des boules de neige.
— Tu l’as choisie avec ton cœur ?
— Bah… non, Marraine. Je l’ai choisie avec mes mains et mes yeux !
La femme glousse en secouant la tête. C’est en partie pour ça qu’elle apprécie tant les enfants : leurs réparties.
— Oui mais, est-ce que tu l’as fait avec tout l’amour que tu portes pour maman ?
— Mmmh, réfléchit la demoiselle, le visage tout froissé par la concentration, je crois que oui !
— Alors, elle va l’adorer.
Élie adresse un sourire éclatant à sa marraine. Elle veut vraiment faire plaisir à sa maman.
Un peu parce qu’elle a fait beaucoup de bêtises, ces derniers temps et qu’elle souhaiterait se rattraper. Mais surtout car elle l’aime de tout son cœur. Se laissant entraîner jusqu’aux autres cabanes, des étoiles lui remplissent les yeux. Tout brille et scintille, l’émerveillant. Des enfants de tout âge courent partout et elle a très envie de les rejoindre.
La petite tire sur son bras pour se dégager et Helena, après lui avoir ôté son manteau et donné quelques recommandations de sécurité, la laisse aller. Avec une moue attendrie, elle admire la jeune blonde surexcitée s’élancer dans la foule. Du regard, elle parcourt les environs et repère une table en forme de traîneau, parfaitement placée, qui lui permet de surveiller la salle et la porte. Elle s’y installe et on lui offre un verre de vin chaud, son péché mignon.

***
À six ans, Élie n’est plus un bébé. Alors quand sa marraine lui lâche enfin la main, elle n’hésite pas une seule seconde à partir en exploration. Au milieu du village, sur une colline neigeuse, entre plusieurs sapins gigantesques, un renne l’observe. Avec calme et lenteur, pour ne pas l’effrayer, la petite approche pour le caresser. Elle tend les doigts et les pose sur son
museau. C’est tout doux, tout dur et surtout tout froid. C’est un faux et elle est déçue… l’espace de quelques secondes. Un lutin s’avance vers elle en dansant et en faisant de larges gestes avec ses bras. Elle rigole en rejoignant la mascotte et l’accompagne gaiement dans sa gigue.
Élie admire ses longues oreilles, son petit chapeau vert assorti à sa tenue et ses immenses yeux de plastique noir, vides d’expression. Elle n’a pas peur du costume, elle est grande et les grands, ils n’ont jamais peur. Avant de s’éloigner, l’elfe géant lui donne un sucre d’orge en forme de canne rouge et blanche. La gamine le remercie et se met à le suçoter avec un plaisir manifeste. Miam ! Trop bon ! pense-t-elle.

***
Avec un soupir d’aise, Helena avale une gorgée de son verre. Elle peut, sans regret, lui décerner le prix du meilleur vin chaud de l’univers. Le mélange des saveurs est parfait, juste ce qu’il faut de cannelle, d’agrumes et de girofle. Elle surveille sa filleule caracoler autour d’un employé costumé en lutin tout en improvisant une chorégraphie sur « Vive le vent ». Cette demoiselle déborde d’énergie et de joie. Avec son pull cerise à tête de renne et ses boucles blondes, elle ressemble à un angelot sous caféine, ce qui arrache un gloussement à la brune. Un couple passe à côté de sa table et y dépose leurs verres vides. Elle les fusille du regard, mais trop fatiguée pour leur faire la leçon, laisse couler. Les gens sont vraiment sans gêne.

***
La fillette cherche sa marraine des yeux et lui adresse un signe joyeux de la main. Qu’est-ce qu’elle s’amuse ! Un groupe d’enfants, eux aussi armés de sucreries, se dirigent en chahutant vers l’aire de jeux. La piscine à balles lui fait de l’œil et elle décide de les suivre en sautillant.

***
Après un regard à la ronde, Helena fronce les sourcils. Le nombre de clients a drastiquement diminué ces dernières minutes, et pourtant, elle n’a vu personne passer la porte. Peut-être y a-t-il une sortie de l’autre côté ? se demande-t-elle en haussant les épaules. Elle se penche vers la table voisine où une mère de famille solitaire sirote son troisième verre d’un air hagard.
— Excusez-moi, je dois m’absenter quelques secondes, pourriez-vous garder à l’œil la petite fille au pull rouge, le temps que je revienne ? questionne-t-elle en désignant Élie, occupée à nager parmi les sphères colorées. Je fais vite.
La dame, d’une quarantaine d’années, l’observe, les yeux aussi vides que brillants avant de hocher la tête. Mon Dieu, tous ces parents ont l’air de s’ennuyer ferme, avec leurs mines endormies. Helena se...