Gasps
387 pages
Français

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Description


Un bip régulier, des voix prononçant une litanie de mots que je ne sais plus traduire.



Et la douleur, lancinante...



Dans l’entre-deux-mondes, voilà où je me trouve. Ni vivante ni vraiment morte non plus. Il me tarde de choisir l’un ou l’autre. Pas sûre que ce soit moi qui décide cependant.



Avant aussi j’appartenais à deux univers différents ; les humains, les éveillés... Il y a une éternité de ça, j’ai mis de longs mois à comprendre lequel des deux m’attirait irrémédiablement.



Avant...



Le passé, le présent. Des unités de temps qui s’entrechoquent dans mon esprit, qui s’effacent pour revenir en force des années plus tard.



L’entre-deux-mondes...





Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2021
Nombre de lectures 6
EAN13 9782492480072
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivant du Code de la propriété intellectuelle. Cette œuvre est un ouvrage de fiction. Les noms, les personnages et les événements sont le produit de l’imagination de l’auteur ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des faits réels, des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite.


ISBN : 978-2-492480-07-2
Correction : Anne Anjard
Couverture et mise en page : 2Li ( www.2li.fr )

© Élodie Morgen, 2021
L’Alsacienne Indépendante
40 rue principale
68520 Burnhaupt-le-Bas





À retenir :
Ne JAMAIS faire confiance au type qui vous dit que « ça va être rapide » ou que « ça ne fera pas mal ». Surtout si le type en question a de la Bétadine et des compresses dans la main.
Table des matières
 
 

Playlist
Épisode 1 Éveil
Épisode 2 Première rencontre
Épisode 3 Sens de l’amitié
Épisode 4 Nouvelle tentative
Épisode 5 Bonnes résolutions
Épisode 6 Fondements de l’amitié
Épisode 7 Troisième don
Épisode 8 Préjugés dévastateurs
Épisode 9 Ni mort…
Épisode 10 … Ni vivant
Épisode 11 Épargne utile
Épisode 12 Débuts chaotiques
Épisode 13 Type sympa
Épisode 14 Revers inconfortable
Épisode 15 Jeux
Épisode 16 Doutes
Épisode 17 Sombre cascade de conséquences
Épisode 18 Allégeance
Épisode 19 Volonté
Épisode 20 Épreuves
Épisode 21 Rappels
Épisode 22 Semblables
Épisode 23 Réminiscences
Épisode 24 Dernier geste
Épisode 25 Dans l’ombre
Épisode 26 Si près du but
Épisode 27 Retrouvailles
Épisode 28 Éclaircissements
Épisode 29 Dure réalité
Épisode 30 Adaptation
Épisode 31 Confessions
Épisode 32 Achèvements
Épisode 33 Ressuscitée
Épisode bonus Jae
Compensation
Remerciements
Quelques mots sur la maison d’édition
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux 
Playlist

Épisode 1 : Immortels , Alain Bashung
Épisode 2 : Nevergreen , Emancipator
Épisode 5 : Dirge , Death In Vegas
Épisode 11 : Nothing Else Matters , Metallica
Épisode 12 : Sugar , Robin Schulz, Francesco Yates
Épisode 14 : El Maῆana , Gorillaz
Épisode 15 : Big jet plane , Angus & Julia Stone
Épisode 16 : Chou Wasabi , Julien Doré & Micky Green
Épisode 17 : Roads , Portishead
Épisode 18 : Be sensational , Jeanne Added
Épisode 19 : Blood//Water , Grandson
Épisode 20 : Angel , Massive Attack / Your Freedom Is The End Of Me , Melanie De Biasio
Épisode 21 : Drop The Game , Flume & Chet Faker
Épisode 22 : Ghost , Skip The Use
Épisode 23 : Runaway , Aurora
Épisode 24 : Riverside , Agnes Obel
Épisode 28 : Drunk Groove , Maruv & Boosin
Épisode 29 : Nice Girl , Syence
Épisode 32 : Blizzard , Fauve
Jae : Somebody That I Used To Know , Gotye, Kimbra


Épisode 1 Éveil


Je me retrouve.

« Le train au départ de Strasbourg et à destination de Marseille Saint-Charles arrivera voie 6. Il desservira les gares de… »
— Bon, tu fais pas de bêtises là-bas, hein ?
— Ça dépend. C’est quoi une bêtise pour toi ?
Je fixe Vincent dans les yeux et il ne cille pas, trop heureux d’avoir trouvé un moyen de m’agacer. Il réagit à peine quand je fais mine de le frapper. En quête d’occupation avant l’arrivée de leur train, quelques voyageurs observent notre petit manège d’un air amusé. La gare de Colmar est pleine aujourd’hui, sans doute l’approche des fêtes…
— Tu vois très bien ce que je veux dire, conclus-je.
Seul son regard me répond : doux et moqueur à la fois. Je détourne le mien. Impossible de résister longtemps à ses facétieuses pattes-d’oie. Ce qu’il sait.
— C’est vrai que j’aurai tellement d’occasions ! Deux semaines complètes avec… que des couilles.
J’éclate de rire.
— Mais bien sûr. Je suis certaine que quand vous irez en boîte, il n’y aura aussi que des couilles .
Il m’embrasse pour me faire taire et je le laisse faire. À l’arrivée du train, nous nous relâchons. Il sort alors de sa poche un petit étui transparent contenant des écouteurs sans fil.
— Eh ! regarde ! me dit-il en les agitant sous mon nez. Je garde mon cadeau d’anniversaire avec moi. Comme ça, je ne peux pas t’oublier !
Je prends une mine outrée.
— Parce que tu as besoin de ça pour te souvenir que j’existe ?!
Il me sourit.
— Tu sais quoi ? La prochaine fois, tu n’auras qu’à poser quelques jours de vacances, comme ça tu pourras venir me surveiller, me propose-t-il alors que nous nous approchons de son wagon.
Secouant la tête, je lui rétorque :
— C’est ça. Et pendant que tu es en formation, je fais quoi, moi ? En attendant, n’oublie pas les cadeaux de Noël pour tes parents. Des chocolats…
— … et des calissons. Oui maman , se moque-t-il.
Sa paume reste dans la mienne jusqu’à la porte. Il m’octroie un bref baiser sur les lèvres et me décoche son sourire ravageur avant de disparaître.
Coincée à l’extérieur, je le suis et le regarde s’installer à sa place. Avec son mètre quatre-vingts, il doit se faire petit sur son fauteuil. Nous nous adressons un dernier signe et je profite de son visage sous ses cheveux châtains. Puis je me détourne et me dirige vers la sortie.
Deux semaines.
Ce n’est rien, deux semaines. Des copines qui seraient ravies d’avoir la paix sans leur mari ou leur copain, j’en ai une liste. D’autant plus pour deux semaines.
Deux semaines…
Ce n’est pas mon cas.
En rejoignant le hall, un joli morceau de piano m’accompagne. J’en cherche l’origine et découvre un petit attroupement autour du musicien qui s’active sur l’instrument de la SNCF.
Lui au moins sait en jouer. Contrairement à la majorité des personnes qui l’utilisent.
Lorsqu’il achève son interprétation, il se retourne sous les applaudissements de quelques badauds, tout en les gratifiant d’une carte de visite.
— Je donne des cours si ça vous intéresse, leur signale-t-il en conclusion avec un léger accent alsacien.
Une façon comme une autre de se faire de la publicité. Je me détourne et reprends ma route vers le parking de la gare. Les mains enfouies dans les poches de mon manteau pour les protéger du froid, je me sens seule. Une fois mon ticket payé, je rejoins la voiture, m’assieds au volant et règle le fauteuil pour pouvoir conduire dans de bonnes conditions.
C’est ainsi quand on a une taille ridicule : il faut sans cesse tout ajuster.
J’attends un peu avant de démarrer, tout à fait déprimée. Probablement la perspective de m’acquitter des courses de Noël toute seule pour la première fois depuis trois ans. Au moins, je pourrai organiser une vraie surprise à cet idiot qui vient de me quitter.
Pour deux semaines.
Je soupire.

En chemin, je réalise que j’ai tout de même quelques emplettes à faire. L’avantage d’être si proche des fêtes de fin d’année, c’est que les grandes surfaces sont exceptionnellement ouvertes ce dimanche. L’inconvénient, c’est qu’elles sont souvent prises d’assaut.
Je me gare dans une partie assez éloignée du parking et rejoins l’entrée, pas un brin motivée à l’idée de me retrouver dans une foule compacte. La lumière agressive du magasin et ses décorations installées depuis plusieurs mois m’accueillent et je constate ce que je craignais : les achats de dernière minute ne concernent pas que moi.
Je file dans les rayons qui m’intéressent puis passe à la caisse rapide.
Devant moi, deux hommes se saluent : des collègues de travail ?
— Eh, Pascal ! comment ça va ? l’apostrophe le premier, un type grand et maigre qui n’a conservé qu’une fine couronne de cheveux autour du crâne. Et ce démantèlement ?
Le second réplique, gêné :
— Aïe, ne m’en parle pas. (Il secoue la tête, ses pupilles bleu ciel glissent sur le reste de la file d’attente dont je fais partie.) Franchement, c’est une décision à la con si tu veux mon avis.
Je me désintéresse de la conversation, l’attention détournée par une mère et sa petite fille qui la supplie d’acheter quelques bonbons avant d’accéder à la caisse. Tout en les observant, j’intègre quelques notes mentales sur les techniques de négociation de la maman pour éviter de céder en douceur à un caprice qui sera vite renouvelé.
Comment s’y prend-elle pour ne pas craquer ? Sa gamine est tellement mignonne avec sa coupe au carré et ses joues rondes.
D’ici quelques années, j’aimerais en avoir une aussi. Ou un. Pas maintenant bien sûr, je suis d’accord avec Vincent, il faut quand même un peu profiter avant, mais… Après tout, nombre de mes camarades en ont déjà un, voire deux, et elles sont souvent plus jeunes que moi.
On ne fait pas toutes les mêmes choix.
Au bout d’une longue et pénible attente, je parviens enfin à m’extraire du magasin. J’aurais juste préféré ne pas me retrouver seule en rentrant chez moi…

Une fois dans mon appartement, j’appelle ma sœur pour finaliser la liste des cadeaux. Elle a l’avantage d’être sur Paris pour pouvoir trouver à peu près tout et n’importe quoi, mais l’inconvénient de devoir les transporter en train pour nous les amener.
On ne peut pas tout avoir.
— Eh ! salut sœurette, ça va ? dis-je de mon ton le plus enjoué.
— Oui et toi ? Ça y est Vincent est parti ? se moque-t-elle gentiment de moi.
— Ouais…, soupiré-je. Je n’ai pas eu le choix. Et toi, tu as trouvé quelque chose pour Mamie ?
L’éternelle question. Que peut-on offrir à quelqu’un ayant perdu son mari et qui a dû quitter sa maison pour aller vivre dans un appartement deux fois moins grand ?
— Non, pas encore… Mais ne t’inquiète pas, je suis sur le coup.
Ambre, l’éminente chercheuse de cadeaux… Moi, j’ai toujours eu beaucoup plus de mal. Certainement moins d’imagination.
— Et sinon, pour le reste ? me demande-t-elle.
Nous passons vingt bonnes minutes supplémentaires à échanger sur le thèm

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