Genèses - Kath, T3

Kristoff Valla

Description

Avec la disparition de Kath et le retour de son frère Laban, de grands bouleversements déferlent sur le monde des vampires.

Les divers protagonistes abattent leurs derniers atouts dans une course contre les autres, vers la révélation de l’ultime secret des Premiers-nés.

Les immortels ne seraient-ils que des pions dans un jeu de stratégie commencé il y a plusieurs millénaires ? Que sont vraiment Kayne et la Porte noire ?

Et si l’enjeu n’était rien de moins que la survie de leur espèce... ou celle de l’Humanité ?

Sujets

• Occult
• Supernatural
• Fiction
• Vampire
• Littérature

Informations

• Publié par: Editions du Petit Caveau
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782373421019
• Langue: Français

Extrait

Kath – tome 3
Genèses
Kristoff Valla
Éditions du Petit Caveau - Collection Sang Neuf
Avertissement

Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau. Je tenais à vous informer que ce fichier est sans DRM, parce que je préfère mon cercueil sans chaînes, et que je ne suis pas contre les intrusions nocturnes si elles sont sexy et nues. Dans le cas contraire, vous aurez affaire à moi.
Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !
à Lau qui m'inspire au quotidien
à Maïko et Gwendal, assez grands pour m'accompagner désormais dans nos histoires



Merci à Laurence et Chrystel, à Ambre et Lia pour avoir rendu ce livre meilleur
Merci à mon complice Jee pour avoir donné un visage à Kath
Chapitre 1


Il faisait beaucoup trop chaud dans la chambre. Enroulé dans ses draps humides de sueur, Jess Andrews s’agitait dans un demi-sommeil. L’épuisement le tirait vers des profondeurs oniriques et apaisantes, la douleur entre ses côtes le retenait dans cette réalité qu’il aurait pourtant préféré fuir. Il ouvrit les paupières. Rien. L’obscurité était totale. La chaleur infernale. Il flottait dans l’air une odeur de désinfectant et autre chose de plus subtil. Plus fleuri. Il essaya de se concentrer, mais tout paraissait noyé dans une brume épaisse. Le parfum raviva finalement sa mémoire. Morigian. C’est elle qui l’avait soigné. Il y avait aussi... Il ne se souvenait plus. Où était-il en ce moment ? La résidence de Kath avait été détruite, de ça il en était certain. Plus ou moins. Il l’avait entendu dire par...
Une migraine lancinante menaçait à tout instant de l’engloutir. L’Américain roula sur le dos avec mille précautions et se cambra lentement. Une sensation vive lui vrilla le ventre, autour de la plaie suturée. Il souffla plusieurs fois jusqu’à ce que la souffrance s’efface un peu. Il percevait le bruit assourdi du trafic routier à travers le verre épais d’une fenêtre, mais il ne pouvait pas distinguer celle-ci. Trop sombre. Un rideau opaque masquait certainement l’ouverture. Aucun autre son ne parvenait à ses oreilles, hormis celui de sa propre respiration sifflante et le ronronnement de la climatisation réglée pour délivrer une température bien trop haute. Jess se cala contre le gros coussin en mousse, aussi confortablement qu’il le pouvait. C’est-à-dire dans une position qui ne tirait pas trop sur sa blessure. Il ferma les yeux. Il se sentait si fatigué. Depuis combien de temps était-il là ? Ses souvenirs lui paraissaient si confus qu’il ne leur faisait pas confiance. Sans doute un effet secondaire de la morphine. Vu son niveau de douleur, un nouveau shoot ne lui semblait pas de trop. Il ignorait s’il avait un moyen d’appeler quelqu’un. La fatigue gagnait le duel et il se rendormit finalement, sans s’en rendre compte.

La porte venait de se refermer. Le claquement léger de la poignée avait suffi à le tirer de ses songes qui, pour ce qu’il lui en restait, n’avaien t rien d’agréables . I l sentait plus qu’il ne voyait la silhouette se mouvoir dans les ténèbres, à pas de loup, légère et discrète. Comme un assassin. Un sentiment de panique s’empara de Jess. Il tenta de se redresser, mais une fois de plus la douleur le plia en deux, le retenant cloué sur son lit d’infortune. Un gémissement crispé s’échappa entre ses lèvres.
― Chut ! Tout va bien.
Une main rassurante se posa sur son épaule et l’obligea à se recoucher. La voix était féminine, autoritaire mais tendre, et dans le brouillard de sa conscience l’enveloppait comme un écrin qui le protégerait de tout. La respiration de l’Américain se calma, ses pulsations ralentirent comme il se laissait aller. Il devinait l’inconnue en train de se déplacer dans la chambre. Un mince filet de lumière jaillit soudain d’une lampe juchée sur un bureau près de la porte. Il tourna la tête pour apercevoir sa visiteuse.
― Kath ?
La Primarque se tenait debout près du mur. Dans la pénombre, il ne distinguait pas ses traits, juste les contours de son corps menu et félin. Les cheveux étaie nt, semblait-il , un peu plus longs que lors de leur dernière rencontre. La lueur blanche accrochait à peine les reliefs du visage, les pommettes hautes, le nez pointu, le menton volontaire. Elle portait un étrange manteau noir, tout en cuir, serré à la taille par une grosse ceinture à la boucle argentée. Il pensa qu’elle devait avoir très chaud là-dedans.
La vampire traversa les quelques mètres qui les séparaient et s’assit au bord du lit.
― Comment allez-vous, Jess ?
Il grimaça en guise de vague réponse. Les draps de coton irritaient sa peau moite. Ses coudes, son dos et ses mollets lui paraissaient à vif. Il avait l’impression que la lame qui avait déchiré sa chair se trouvait toujours plantée dans son ventre. Son cerveau brûlait et ses poumons crissaient comme s’ils étaient remplis de limaille. Pourtant, la présence de la première-née juste à côté de lui dissipait un peu toute cette souffrance. Il esquissa un sourire maladroit.
― J’ai eu des jours meilleurs...
― Et vous en aurez d’autres, croyez-moi.
Penchée au-dessus de lui , Kath observait avec intensité le corps meurtri du jeune homme. Elle posa un doigt sous sa clavicule et descendit lentement vers la poitrine, enroula son ongle aiguisé autour du sein de Jess, griffa le sternum, s’arrêta contre le drap enroulé au niveau de sa taille.
― Kath... Votre Majesté...
― Chut, répéta-t-elle dans un souffle.
Le bout de l’index souleva le tissu et le repoussa vers les cuisses. Jess tressaillit. Des sentiments contradictoires luttaient dans sa tête. Il se sentait gêné qu’elle le vit ainsi : vêtu d’un simple caleçon, amaigri, luisant de sueur, faible. Il ne pouvait également nier l’excitation qui s’emparait de ses sens. La présence de la Primarque si près de lui, le contact à la fois doux et cruel de sa main, la voix sensuelle porteuse de promesses comme autant de menaces...
― Vous êtes blessé.
Jess se raidit. Du bout des doigts, la vampire explorait le bandage ceignant son abdomen. Une nouvelle décharge de douleur lui vrilla la colonne vertébrale. Il attrapa la main fraîche et l’éloigna avec autant de ménagement qu’il en était capable. Il sentit le contact poisseux, l’odeur métallique du sang. Relâchant sa prise, il appuya sur sa blessure, confirmant ce qu’il craignait. La plaie avait dû se rouvrir et suintait sous le pansement. Il grogna.
Près de lui, Kath souriait. Il apercevait les dents blanches derrière ses lèvres retroussées. Avec un geste gourmand, la vampire porta l’index à sa bouche et lécha le fluide écarlate qui s’y était déposé.
― Vous survivrez, Jess. Vous survivrez pour voir comment t out finit .
― Pardon ?
― Vous irez au bout de cette histoire, parce que vous ne pouvez pas faire autrement, n’est-ce pas ? Vous voulez savoir.
L’Américain secoua la tête. Il n’arrivait pas à comprendre ce dont elle parlait. Il allait demander un éclaircissement quand la première-née posa la main sur le haut de sa cuisse. Il sentit comme un courant électrique lui traverser tout le corps.
― Vous trouverez la clef et vous lèverez le voile. Devra. Là où dort celui qui hurle. Pour moi. Pour vous sauver vous... et elle.
Une seconde silhouette se matérialisa de l’autre côté du lit. Jess sursauta. Gloria Hellywell se penchait vers lui, un sourire sur les lèvres, ses yeux noirs brillant d’un éclat luxurieux. La métisse posa sa main près de celle de Kath et fixa la vampire. Les visages des deux femmes se rapprochèrent. Leurs doigts glissaient centimètre après centimètre vers son entrejambe. Tétanisé, Jess ne pouvait que constater son érection. Au-dessus de lui, leurs lèvres se joignirent et il se renversa en arrière, les traits crispés, le dos tendu comme la corde d’un arc.
― Vous trouverez, Jess. Juste pour nous trois.
Quand il rouvrit les yeux, la chambre était vide. Il n’y avait que lui. Lui, la souffrance dans son corps, le feu dans son esprit et l’impression que le pire était encore à venir.

― Comment va-t-il ?
Une voix d’homme, pas très grave mais profonde. Un accent léger, peut-être français.