Histoires étranges
280 pages
Français

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Histoires étranges , livre ebook

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Description

À travers ce recueil d’histoires étranges, effleurant des domaines aussi divers que la magie, le rêve, le paranormal, le paradoxe temporel ou les univers parallèles, l’auteur veut nous faire partager sa passion pour tous ces mystères que renferme notre univers, et que seule, pour le moment, l’imagination est capable d’aborder.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 avril 2016
Nombre de lectures 4
EAN13 9782334114363
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-11434-9

© Edilivre, 2016
Citation


« Il n’est rien qui ne soit plus en notre pouvoir que la pensée. »
Descartes
« Je pense donc je suis »
« Depuis quatre mille ans il tombait dans l’abîme,
« Il n’avait pas encore pu saisir une cime
« Ni lever une fois son front démesuré,
« Il s’enfonçait dans l’ombre et la brume effaré,
« Seul… »
Victor Hugo.
Cette sensation de chute agit sur son subconscient, aussitôt il fut en éveil. Sa première réaction née dans ses centres hypothalamiques fut de se contracter dans l’attente du choc. L’épaisse brume qui obscurcissait son cerveau et le paralysait dans un sommeil léthargique se dissipa. Il fut parfaitement conscient. Conscient mais malgré tout paralysé par cette sensation qui s’insinuait en lui par le canal des sens et provoquait une émotion qui inhibait ses centres nerveux. Emotion d’autant plus intense que les ténèbres les plus complètes enveloppaient son corps.
La chute avait sans doute précédé son éveil. Quel espace avait-il parcouru depuis ? Peu importait, sinon que la contraction de tous ses muscles, qu’il avait maintenue jusqu’à présent, était plus qu’inutile. Il décontracta totalement ses muscles de la vie de relation par action directe sur ses nerfs volontaires, ce qui atténua sa tachycardie, et pratiqua une respiration lente. La sensation de peur s’atténuait mais non celle d’isolement et celle désagréable qui persistait à contracter ses viscères. Il avait besoin de savoir ce qui l’attendait pour pouvoir contrôler plus parfaitement ses réactions thalamiques et se préparer à… se préparer à quoi ?
Il fallait analyser cet événement subit et les répercutions qui pouvaient en résulter. Il était, actuellement, à peu près maître de lui, de ses réactions internes et émotionnelles, conscient de ses modifications nerveuses et viscérales, de ses cogitations inhérentes à l’événement, des réactions inhibées… Il restait à prendre conscience plus précisément de l’extérieur.
Depuis sa prise de conscience, quelques fractions de secondes ou quelques secondes s’étaient à peine écoulées. Il se rendait compte qu’une atmosphère devait exister car il n’éprouvait aucune sensation d’asphyxie, or il ne percevait aucune sensation de courant d’air, ni de direction privilégiée de chute. Il se sentait par contre envahi de vertiges ténébreux, et le sang semblait bourdonner à ses oreilles. Etait-ce l’absence de bruit ? Aussitôt posée, cette question établit un schème cérébral nouveau. Tous ses sens semblaient dormir. Il en vint à se demander avec surprise si c’était faute de stimuli extérieurs ou si c’était pathologique. Le fait, lui sembla-t-il, qu’il ait ressenti les symptômes de la maladie de Ménière prouvait que son système nerveux était partiellement atteint de troubles fonctionnels. Cette seule constatation suffit à effacer la tension nerveuse qui en était résultée et lui permit de considérer son état plus positivement.
Surtout éviter toute excitation néfaste et les réponses hormonales résultantes. Sa vigilance en éveil, il se mit à l’affût d’un renouveau de ses vertiges, tout en vérifiant le fonctionnement de ses sens. Il cligna fortement des paupières les ouvrant et les fermant plusieurs fois et, si ce n’était la sensation tactile de ses paupières, il n’eut aucune preuve du fonctionnement de ses centres visuels. Un facteur extérieur pouvait avoir provoqué cette agnosie, mais ce facteur pouvait très bien n’être que l’obscurité totale, et cette sensation de chute non orientée une apesanteur artificielle expliquant ainsi cet état particulier de relaxation, ces troubles d’orientation et le bourdonnement léger dû au flux inhabituel de sang aux oreilles. Il accepta cette explication comme réelle, prise de conscience purement corticale, en étant attentif à son côté favorable mais aussi déductif. Après la décontraction totale de ses muscles ce fut celle de son encéphale avec la disparition des multiples petites tensions nerveuses nées des doutes qui lui avaient assailli l’esprit.
Il resta ainsi quelque temps, essayant de confirmer ses déductions. Il émit un sifflement modulé mais il n’y eut aucun écho, il n’y eut aucun son. Sans doute le bourdonnement du sang aux oreilles lui empêchait-il de percevoir des sons.
Pour autant qu’il put en juger il était intact de corps et d’esprit. Dans l’attente, restait à faire une rétrospective des événements antérieurs à sa perte de conscience et une analyse de sa situation présente en état d’apesanteur.
* * *
Abdonk l’air songeur, les mains profondément enfouies dans les poches de sa blouse blanche, s’arrêta à la porte du laboratoire.
L’esprit quitte le corps du mourant bien après sa mort, c’est pourquoi chez certains peuples veille-t-on les corps plusieurs jours d’affilé et chante-t-on auprès de leurs dépouilles pour charmer les esprits et leur ouvrir, par la musique, les portes du paradis. Mais existe-t-elle vraiment cette énergie spirituelle après que le système nerveux de l’individu ait cessé toute activité cérébrale ? Pour Bergson, activité spirituelle et activité cérébrale étaient étroitement liées, la première étant conditionnée par la seconde. « L’activité cérébrale – disait-il – est à l’activité spirituelle ce qu’est le clou au vêtement auquel on l’accroche. Supprimer le clou, le vêtement s’affaisse. » Cela signifiait-il que l’activité spirituelle impliquait nécessairement l’activité cérébrale ? Mais si cela était, était-ce une condition suffisante ?
Supposons que les deux aillent de pair. Supprimons un bref instant l’activité cérébrale, l’activité spirituelle disparaît-elle pour autant ? Il semble que oui en apparence, et si nous rétablissons l’activité cérébrale et que l’activité spirituelle persiste avec ou sans inertie, alors tous les espoirs mis dans son existence à part entière sont permis. Seule l’expérience pourra enlever le doute subsistant.
Il ouvrit la porte lentement et jeta un regard derrière lui à cet immense aquarium hérissé d’une multitude de fines tubulures raccordées à des pompes d’alimentation, qui bruissaient sourdement, et où baignait, agité de légers soubresauts périodiques communiqués par les pompes nutritives, un système nerveux humain entier. La greffe du cerveau était-elle pour bientôt ?
La Porte
Je viens d’acquérir une ancienne maison, dont le dernier propriétaire, un certain Monsieur Pierre Senlis, devait être romancier. Cette maison, est isolée du village, toutes les maisons alentours sont inoccupées, les propriétaires étant morts, certains depuis longtemps d’autres tout récemment. Elle est restée inoccupée pendant plus de quatre-vingts ans, inutile de vous dire l’épaisseur de poussière que j’y ai trouvée et qui recouvrait la totalité du plancher. En pénétrant dans la maison j’ai ressenti une étrange sensation et, si j’étais superstitieux, je dirais que l’esprit des anciens propriétaires rodaient en ces lieux, j’avais l’impression qu’il y avait une présence. En outre j’ai eu la surprise de découvrir un journal, celui d’un certain Monsieur Luc Dallet, ce journal devait être l’ébauche d’un roman ou tout au moins d’une nouvelle. Il était enfoui sous une épaisse couche de poussière, positionné sur un très vieux livre écorné que je n’ai pas encore lu mais dont le contact physique m’a procuré une merveilleuse excitation. Passionné de vieux livres et friand d’histoires étranges, je me suis plongé dans ce journal.
Journal de M. Luc Dallet.
« J’ai décidé, moi aussi, d’écrire un journal.
Voici quelques notes explicatives, au préalable, pour édifier mon futur lecteur, si lecteur il y aura.
Récemment j’ai reçu une lettre de mon ami Pierre Senlis qui me disait en peu de mots ce que je reproduis, ci-après, intégralement. »
VERNET le 8 août 1936
Mon cher Luc,
Ta présence m’est indispensable d’ici à quarante huit heures.
J’ai toujours été attiré par l’ésotérisme, la magie, l’étrange et le mystérieux. Tu connais mon violon d’Ingres, mais aussi mon naturel timide et méfiant. Pourtant ce soir, j’ai pris, je le crois, une résolution irrémédiable. Ce mot, que je viens d’écrire inconsciemment, me fait froid dans le dos, peut être tout simplement par son final.
Quelques mois auparavant, j’ai trouvé chez un vieux bouquiniste un livre étrange, le terme de grimoire serait mieux adapté. Il reposait (depuis combien de temps ?) sous une énorme pile de vieux livres et autres journaux du début du siècle, tout couvert de poussière, aux feuilles écornées et jaunies par le temps. C’est comme si je savais qu’il était là et qu’il m’attendait, comme si un phénomène d’induction, de communication, amplifié par notre proximité, s’était établi entre lui et moi d’une façon mystérieuse et, lorsque je l’ai saisi, j’ai éprouvé une joie physique accompagnée d’un frisson d’excitation. Excitation un peu tempérée par le fait que ce grimoire est rédigé en latin. Bien qu’ayant fait des études classiques j’ai eu quelques difficultés à le traduire. Je me suis mis, cependant, immédiatement au travail et, à sa lecture, plus celle-ci avançait plus je ressentais comme une sorte d’envoûtement, une fascination, une mystérieuse domination sur mon esprit et, bien que j’en fusse conscient, je ne pouvais résister à son attrait. C’est sûrement ce qui explique mon expérience actuelle.
Il y a cinq jours, suite à une lecture très avancée, mais pas encore exhaustive, de ce grimoire, j’ai entrepris une expérience que l’on pourrait qualifier de « magie noire ». Ce soir, je passe à l’acte final. J’ai besoin de toi pour certaines vérifications ultérieures. Si je ne suis pas là, à ton arrivée, tu liras les notes, que j’ai écrites à cet effet, dans un journal que je laisserai sur le burea

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