Horizons - #3 Des cendres nous renaîtrons
220 pages
Français

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Horizons - #3 Des cendres nous renaîtrons , livre ebook

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Description

Colère et tristesse. Voilà tout ce que Xalyah a emporté avec elle en quittant Belary.
De nouveau seule sur les routes, elle se confronte aux horreurs commises par le NGPP et doit affronter ses propres démons qui l’empoisonnent et l’empêchent d’accomplir sereinement sa quête de justice.
Bien que la solitude lui pèse, elle se persuade que Khenzo l’aura bientôt oubliée, que Xavier expulsera sa peine en s’engageant corps et âme pour la Résistance et que le général Kalan abandonnera son idée de symbole.
Et si elle se trompait ?
Tandis que ses certitudes s’effondrent, Xalyah va devoir forger de nouvelles alliances et composer avec ses relations de plus en plus complexes à gérer.
La voie qu’elle empruntera sera déterminante pour son avenir et celui de ses proches.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782490630226
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

renaîtrons



L ’ Auteure
Née en 1988, Lysiah Maro a grandi en région parisienne. Dès le plus jeune âge, Lysiah s’est découvert une passion pour la lecture, dont le premier coup de cœur a été pour La nuit des temps de René Barjavel, bien que son auteur préféré reste David Gemmel.
Cette passion lui a donné des rêves plein la tête. Des rêves qui ont fini par se transformer en histoires pour atterrir sur papier. Horizons est l’une d’entre elles et a vu les premiers rayons du jour pendant ses années de lycée pour se construire au fil des ans, sur des feuilles volantes, des carnets... Une dizaine d’années plus tard, Horizons devient son premier roman publié chez les Editions Inceptio.



LYSIAH MARO




HORIZONS
#3 - Des cendres  nous renaîtrons




INCEPTIO



Direction éditoriale : Guillaume Lemoust de Lafosse
© Inceptio Éditions, 2019
ISBN : 978-2-490630-22-6
Inceptio Éditions
13 rue de l’Espérance
La Pouëze
49370 ERDRE EN ANJOU
www.inceptioeditions.com



Chapitre 32
lundi 19 au vendredi 23 décembre 2107
J’avale deux grandes gorgées d’eau pour étancher ma soif, puis lève les yeux vers la vitre crasseuse. Dehors l’obscurité est encore dense, pourtant c’est l’heure de se remettre en route. Je mâche rapidement un abricot sec et bois une dernière gorgée d’eau avant de ranger la gourde dans mon sac.
Ma main rencontre les morceaux de tissu noir que j’ai récupérés hier et j’en sors un pour le faire jouer entre mes doigts. Je me demande encore ce qui m’a pris de m’encombrer de ça. Délicatement, je plie le tissu qui va rejoindre les autres. Une fois assurée que tout est bien en place et ne risque pas de se faire la malle, je me relève et sors du magasin qui m’a servi d’abri pour la nuit.
De la buée sort de ma bouche lorsque j’expire, mais je n’ai pas froid. Pas encore. Il va falloir marcher d’un bon pas pour rester au chaud. Tout en me mettant en route, j’enfonce mon bonnet sur la tête, enfile mes mitaines et remonte mon foulard sur mon nez. Mon sac pèse lourd sur mes épaules, tout comme mon fusil d’assaut qui se balance le long de ma hanche. Je tapote le canon d’une main. Ce HK-720 m’aura quand même bien servi.
Quatre jours plus tôt, en quittant Vichy avec l’aide de Thomas, j’ai pris la direction du nord. La discussion que j’ai eue avec Xavier au sujet des intentions de papa m’a fait réfléchir.
Quand j’étais encore avec eux, nous n’avions jamais réellement abordé le sujet. Tout ce que je savais, c’était qu’il voulait nous mettre hors de danger. Pas seulement Sarah, Samuel, Xavier, maman et moi, mais aussi tous ceux qui nous accompagnaient et comptaient sur lui pour les guider en un lieu sûr. D’après les rumeurs qui courent sur l’Australie – rumeurs qui seraient proches de la vérité vue que les différentes sources se rejoignent sur ce point –, cette destination semblait toute désignée. A priori peu touchée par la Rupture et prête à accueillir ceux qui désirent fuir l’oppression des différentes organisations, je me suis dit que papa choisirait probablement cette option. Et lorsque j’ai appris qu’il comptait les guider jusqu’à Nantes, cette hypothèse semblait se confirmer. De là-bas, ils auraient sûrement pu embarquer à bord d’un cargo qui transite entre les deux pays. Ce voyage n’aurait pas été sans risque, mais il aurait offert une meilleure alternative à ce que nous vivions en France.
Seulement d’après Xavier, il aurait changé d’avis, préférant s’opposer à l’expansion du NGPP en France, plutôt que de fuir à l’autre bout du monde. Au final, ça ne m’étonne pas vraiment de lui. C’est un homme qui affronte toujours les difficultés de face. C’était, Xalyah... C’était.
Partagée entre la fierté d’être la fille d’un tel homme et la douleur de savoir que jamais plus je ne le reverrai, j’accélère la cadence sur la route cabossée. Dans la pénombre, je devine la végétation essayant de reprendre ses droits, distordant le bitume pour se frayer un chemin jusqu’à l’air libre.
Quatre jours plus tôt, j’ai donc choisi de repartir vers le nord. J’ai décidé que moi non plus je ne fuirai pas. Certes, partir en catimini de Belary peut sans doute donner l’impression du contraire, mais à vrai dire, je me fous de ce que les gens penseront de moi. Je sais que mes pas me portent dans la bonne direction. Celle où mon cœur trouvera de quoi apaiser la plaie béante qui le fait se vider de son sang. Celle où ­j’assouvirai ma soif de vengeance pour rendre justice aux miens.
Alors, à raison de dix heures de marche par jour en empruntant des départementales et en coupant à travers champs, je suis arrivée sur Bourges, hier. En chemin j’ai croisé plusieurs convois qui gagnaient vraisemblablement Vichy. À chaque fois, je me suis écartée de la route pour les regarder passer d’une position cachée. Il y avait des militaires, des civils et du matériel dans les camions. Les choses semblent s’organiser autour du général Kalan. Objectivement, il n’a pas l’air d’être un mauvais leader, mais ce qu’il m’a fait me reste encore en travers de la gorge. J’ai trop souffert pour que l’on joue ainsi avec ces souvenirs. Je n’ai aucune envie de voir mes démons ressurgir au grand jour. Je n’ai aucune envie de servir d’icône pour une cause qui me dépasse.
Sur la route, j’ai aussi croisé des marcheurs. Solitaires ou en groupe. Avec eux, j’ai pris le risque de me montrer pour connaître leurs intentions. Tous m’ont répondu vouloir gagner la base de Belary. Certains plus déterminés que d’autres, mais ça m’a fait bizarre de me rendre compte qu’ils convergeaient tous vers le même objectif, animés du même espoir d’y trouver une vie meilleure. Mal à l’aise de rester près de quelqu’un aussi armé que moi, pas un seul d’entre eux ne s’est attardé. Je ne m’en suis pas offusquée, ne cherchant la compagnie de personne. Seule, je suis mieux. Je n’ai pas besoin de faire bonne figure.
Mes pieds crissent dans les congères qui emprisonnent l’herbe folle et ma lampe torche balaye les environs pour accrocher le panneau indiquant la sortie de la ville d’Allogny. Merci pour cette nuit au chaud, petite ville. Fourbue par ces trois jours de marche intensive et cette terrible journée sur Bourges, je suis contente d’avoir pu dormir quelques heures en toute tranquillité.
En repensant à ce qui s’est passé hier, mon expression ­s’assombrit davantage. J’ai assuré, oui, mais surtout… putain rien que d’y repenser, mes tripes se tordent douloureusement. Je crois que j’ai surtout dérapé.
Tout le sud de la ville avait été détruit par les bombes lors de la Rupture. J’ai donc avancé avec précaution à travers les ruines, me frayant un chemin dans cet amas de débris, escaladant des toitures effondrées, rampant sous des tunnels de tôles froissées, gambadant à travers des immeubles éventrés. Le centre-ville était en meilleur état et habité. Là, j’ai esquivé les gros pick-up américains qui quadrillaient les rues, transportant les hommes de la milice à l’arrière de façon à ce que leurs armes soient bien visibles de tous. C’est en gagnant le nord de la ville pour en sortir que les choses se sont gâtées. Pas pour moi, mais pour eux .
J’avais presque atteint la sortie de la ville via la nouvelle ZAC qui n’avait pas eu le temps d’être achevée que j’ai surpris des mouvements de véhicules assez étranges. Dans ce quartier, je n’avais alors croisé personne et voilà que des voitures blindées – sorties de nulle part – rentraient discrètement dans l’un des magasins en construction. Toujours aussi curieuse, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller y jeter un œil.
En prenant garde à ne pas me faire repérer, je me suis approchée du bâtiment en passant par l’arrière. Aussi souplement que possible, j’ai alors grimpé à une échelle qui courait jusqu’au toit pour entrer et les observer d’en haut. La peinture des véhicules était neutre, tout comme les vêtements des hommes qui s’activaient. Mais aucun doute pour moi, j’avais affaire au NGPP. Ou plus précisément : au déploiement d’un avant-poste secret. Cela signifiait donc que Macrélo

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