Jack in the box

Gwen Geddes

Description

Direction : la petite ville de Perfection, dans le désert du Nevada. Ambiance : chaleur écrasante, virevoltants et routes désertes. Un drugstore abandonné au milieu de nulle part, et miraculeusement remis à neuf du jour au lendemain. Dans l'étrange boutique, une étrange boîte à vendre. Et dans la boîte...

Sujets

• Short Stories
• Fiction
• Short story
• Littérature
• Nouvelles
• Novela corta

Informations

• Publié par: Les Éditions Mille Cent Quinze
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9791097100681
• Langue: Français

Extrait

Gwen Geddes
Jack in the box









Les Éditions Mille Cent Quinze
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réservés pour tous pays.

© Gwen Geddes
© 2020, Les Éditions Mille Cent Quinze
Collection ChronoPages ISSN 2610-0908

ISBN : 979-10-97100-68-1
Photo de couverture : 2020© Victor Yale


Dans la même collection :

- Tout va bien, dormons tranquilles / Ménéas Marphil
- Visite fantôme / Luce Basseterre
- Orwell m’a tu / Bruno Pochesci
- Forestier, Chausseur / Elisa Wild
- Le roi de la clairière - Ce que l’Homme croit / David Bry
- Bob, textile futé / Luce Basseterre
- Odregan #1 & 2 / Nicolas Le Breton
- Céder la place / Emmanuel Quentin
- L’Homme Chocolat / Aurélie Mendonça
- Bois Hurlants / Frédéric Czilinder
- Infiniment / Louise Roullier
- Volontaires ! / Bruno Pochesci
- La Machine différente / Jean-Laurent Del Socorro


Dans la collection ChronoPages Junior :

- Rémanence #1 à 4 / Danielle Martinigol
- La Malédiction d’Ashkar / Sylvie Arnoux
- Mes parents sont des tueurs / Sylvie Arnoux
- L’Arbre d’Imagination / Aurélie Mendonça

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Gwen Geddes
Jack in the box
 
 
Gary Stone regarda sa montre. Huit heures pile. Le représentant en assurances-vie se réjouit de débuter sa journée avant que le soleil n’irradie Perfection, petite ville du Nevada où se trouvait sa chambre d’hôtel. À cette heure-là, il ne croiserait personne sur la longue route menant à ses premiers clients potentiels. Personne à part quelques virevoltants errant au gré du vent, fantômes peuplant de petites villes désertées depuis plusieurs années à cause du climat trop rude et de la crise économique.
— Eh merde ! s’exclama-t-il en fouillant dans sa boîte à gants, faisant tomber dans sa voiture ses lunettes de soleil, de vieilles cartes routières et des emballages de bonbons vides, englués les uns aux autres par le sucre fondu.
Une fois encore, l’homme avait oublié d’emporter une bouteille d’eau et savait qu’il ne trouverait aucune station-service ni épicerie sur son trajet.
— Je suis le roi des cons… Je suis condamné à crever de soif, avec cette chaleur infernale, maugréa le quadragénaire en frappant son volant.
Il récupéra ses lunettes et les chaussa d’un geste rapide. La lumière devenait déjà aveuglante. Stone se regarda en ajustant son rétroviseur et admira son reflet. Malgré ses tempes grisonnantes et l’apparition de quelques rides, il se trouvait plutôt séduisant.
— Tu sais que t’es pas mal, toi, se complimenta-t-il.
Il arrangea sa cravate rouge, un peu trop en biais à son goût et réajusta son chapeau, assorti à son costume. Il adorait son fédora gris clair, qui lui conférait une allure élégante, parfaite selon lui pour inspirer confiance à ses clients.
Comme tous les jours, il passa devant des maisons abandonnées et un vieux magasin à la devanture défraîchie, survolé par des vautours maigrichons en quête d’une charogne. Comme tous les jours, le panneau rouillé de la boutique, qui ne tenait plus que par un clou, ondulait au gré du vent en émettant un long grincement strident. On pouvait encore y lire le nom de la petite échoppe : Jack in the box . Gary s’était toujours demandé ce qui s’était autrefois vendu dans ce lieu. Sans doute était-ce une épicerie, un restaurant mexicain ou une armurerie, les trois commerces préférés des habitants de la région. Il aurait donné n’importe quoi pour qu’un chef d’entreprise audacieux décide de racheter les locaux afin d’en faire un bar ou un coffee shop , où il pourrait se restaurer et se désaltérer entre deux visites.
La première maison de bois, peinte en beige et précédée d’un porche aux colonnes blanches, ressemblait à toutes les bâtisses du coin. Gary s’extirpa de sa voiture, saisit sa mallette en cuir brun et sonna à la porte. Un visage se montra brièvement derrière un rideau. Une trentenaire vêtue d’une robe à carreaux bleus et blancs et d’un tablier de cuisine rose à petits volants lui ouvrit.
— C’est pour quoi ? demanda-t-elle d’un ton trahissant combien cette visite l’importunait.
— Bonjour Madame, je suis Gary Stone, s’exclama l’homme au sourire forcé. Je représente les assurances Livewell. Savez-vous à quel point il est important ...