Kaeru
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Kaeru , livre ebook

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Description

Japon médiéval, début de l’ère des samouraïs. Un antique fléau se réveille. Les morts se relèvent par milliers, attaquant tout sur leur passage et contraignant les survivants à se battre pour subsister sous le regard d’une étrange communauté secrète. Des samouraïs guidés par l’honneur, un pirate wakō cupide et ingénieux, un vieux moine bouddhiste adepte de kung-fu, une sauvageonne des îles du Nord. Une fresque haletante d’un Japon du XIIIe siècle infesté de zombies ! Katanas, nunchakus, arts martiaux, lutte, trahison... Tout est bon pour venir à bout de ses adversaires, morts ou vivants, dans cette impitoyable quête pour survivre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 octobre 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332983893
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-98387-9

© Edilivre, 2015
Chapitre 1 Prélude
Japon médiéval, 1242. L’ère des samouraïs ne fait que commencer.
Ryo, un berger de treize ans, et sa petite sœur Kimiko âgée de huit ans habitent dans un village montagnard au sud-ouest du mont Fuji dans la région de Chubu, sur l’île d’Honshu, la plus grande des îles japonaises. Ryo est encore jeune mais son corps, modelé par la dure vie de la montagne, est rompu aux efforts. Il est brun et sec, le teint hâlé par le soleil, toujours alerte. Derrière son apparente robustesse se cache, si l’on plonge au fin fond de son regard, une âme d’enfant qui n’est pas prête à grandir. Kimiko, quant à elle, ressemble tout simplement à une petite poupée. Ses cheveux sont noirs comme du jais et ses yeux forment deux billes rondes qui ne se plissent que lorsqu’elle sourit.
Le printemps arrive rapidement et la fraîcheur de l’hiver se dissipe à grands pas. Bientôt, les sakuras commenceront à fleurir et embaumeront l’air. L’herbe drue des montagnes se met à repousser et, en temps normal, pour Ryo, cela serait la période idéale pour mener les chèvres aux pâturages afin de leur faire profiter des premières pousses. En temps normal…
Le village est d’ordinaire assez paisible. Il se tient relativement à l’écart du conflit qui oppose les deux clans samouraïs les plus influents et fait partie des terres des Taira. Le shogun Kiyomori Taira y règne en maître, perçoit des redevances sur ses sujets et les protège des diverses menaces. En temps normal…
Le soleil est en train de poindre et l’aube devrait voir les deux enfants se préparer pour leurs corvées matinales. Ils ne redoutent pas les réprimandes de leur père. Celui-ci, hélas, a été dévoré vivant par les autres habitants du village. Malgré le peu de chair qu’il lui restait sur les os, il a trouvé le moyen de se relever et erre à présent dans le village, aux côtés de ses assaillants, sans même chercher à se venger de l’horrible traitement infligé par ses pairs.
Cela fait trois jours et trois nuits que les premiers morts se sont relevés par ici. Cela a débuté avec deux bergers revenus des pâturages en délirant et en proie à une violente fièvre. Le guérisseur du petit hameau, constitué d’une vingtaine de maisons et d’une cinquantaine d’âmes, a rapidement été dépassé par l’ampleur de l’infection. N’ayant trouvé aucune plaie à panser, à part quelques égratignures dont souffrent tous les bergers serpentant dans les montagnes, il a décidé de les mettre dans une tente à l’écart après les avoir enduits d’onguent pour prévenir la fièvre. Le berger le plus mal en point est rapidement décédé suivi du second au petit matin.
Les anciens du village se sont réunis et ont commencé à débattre de cette situation pour le moins inhabituelle. Une minorité a avancé l’hypothèse d’une rencontre avec Yuki-Onna, la déesse des neiges, ce qui a eu pour effet de déclencher une vague de murmures dans l’assemblée. Mais cela n’a pas convaincu grand monde, car l’on raconte que cette terrible déesse ne permet pas aux voyageurs de revenir sur leurs pas. De plus, il serait rare de la croiser si tard dans la saison. Elle se manifeste généralement au cœur de l’hiver, enveloppant ses victimes d’un blizzard sans fin, si bien que les pauvres malheureux décèdent des morsures du froid. Finalement, l’hypothèse la plus probable serait une rencontre avec des onis des montagnes. Ces diables japonais ont l’habitude de jouer de mauvais tours aux bergers et aux voyageurs… Personne n’en a jamais clairement identifié un, mais tout le monde sait que la montagne en est infestée…
Pendant que le débat fait rage, une jeune femme surgit pour apporter une nouvelle étonnante : le berger que l’on pensait mort s’est relevé ! Mais il semble être dans un état second et tente de blesser quiconque essaie de l’approcher. Le guérisseur, suivi de plusieurs villageois, se précipite à la suite de la jeune femme pour voir ce qu’il en est.
Dans la tente, le berger finit par être maîtrisé, malgré quelques morsures distribuées apparemment pas bien graves. Au moment où tout semble être sous contrôle, le deuxième berger sort de sa torpeur pour s’attaquer directement au cou du guérisseur qui lui tourne le dos. La morsure ne laisse aucune chance au pauvre Japonais qui voit sa carotide arrachée aspergeant de sang toutes les personnes présentes. C’en est trop pour les autres villageois qui, pétrifiés d’effroi, lâchent le premier berger qui en profite pour attraper la jambe de la victime la plus proche et d’un coup de dent lui déchire la moitié du mollet alors que le second continue de dévorer le guérisseur.
À partir de cet instant, le village n’est plus que chaos et affolement. Les quelques villageois non touchés se barricadent dans leurs maisons de torchis et de pierres qui, sous la pression des morts-vivants, s’effondrent comme de vulgaires cabanes, exposant ainsi leurs habitants à la fureur et à la faim de leurs assaillants. Les survivants, rendus fous de terreur par les récents événements et ne sachant plus à qui faire confiance, se mettent à tenter de tuer tous ceux qui les approchent. Petit à petit les habitants du village meurent, agressés par les vivants ou par les morts.
À présent, seules quelques maisons tiennent encore debout et Ryo et Kimiko font le moins de bruit possible pour ne pas attirer les morts qui vagabondent dans le village. Transis de peur, dans un état quasi catatonique, les deux enfants ont avalé ce qu’il leur restait de racines et de viande séchée. Mais cela fait bientôt une journée qu’il n’y a plus d’eau et plus rien à manger dans la pièce où ils se sont terrés. De plus, comme leur maison ne peut se fermer que par une légère porte en bois, ils ne sont pas à l’abri de l’extérieur. Ryo explique donc calmement à Kimiko qu’il va falloir sortir et courir pour échapper aux onis.
Celle-ci, en entendant ces paroles, commence à geindre. Ryo lui met immédiatement la main sur la bouche. Pas le temps de se morfondre, il faut réfléchir au plus vite. Ces onis ne semblent pas avoir la capacité de se mouvoir très rapidement. Il en a vu quelques-uns marcher à vive allure, mais aucun n’a encore couru devant lui. De plus, ces créatures sont maladroites et gauches, ce qui leur laisse une légère marge de manœuvre. Le garçon espère que celle-ci sera assez large pour deux…
Le village est constitué d’une place, avec un puits en son centre, entourée de maisons et de barricades de bois qui ont été placées de manière précaire. Le hameau comporte trois entrées. Celle de l’est, la plus proche du jeune berger et de sa sœur, est barrée par un effondrement de maisons et celle du sud est compromise car quelques créatures se sont empêtrées dans les barricades et risquent de compliquer la fuite. Il ne reste donc que celle du nord qui mène aux montagnes.
Ils ne sont qu’à deux maisons de cette sortie et, par chance, elles tiennent encore à peu près debout. Il va leur falloir se faufiler discrètement d’une habitation à l’autre pour atteindre la sortie en restant autant que possible à couvert. Il est temps d’expliquer ça à Kimiko :
– Kimiko, écoute-moi bien !
Elle finit par se calmer et tend l’oreille aux propos de son grand frère. Elle prie pour que ce ne soit pas sa dernière occasion de lui parler.
– On va sortir de la maison, petite sœur. On va aller se cacher dans celle d’à côté, puis dans celle encore après, tu as compris ?
La voix de son frère est chargée d’angoisse et la fillette ne peut réprimer un tremblement.
– Oui Ryo, mais j’ai peur, je veux maman. Où elle est Ryo ?
– Écoute, maman n’est pas là. Concentre-toi. Je vais te faire passer par la fenêtre et tu vas courir jusqu’à la maison d’à côté et je te rejoins, d’accord ? Tu ne te retournes pas et si je te dis de courir, tu cours, promis ?
La fillette n’a pas pour habitude de discuter les ordres de son frère. Elle lui promet donc sans réserve de lui obéir, les larmes aux yeux.
Ryo s’assure qu’aucune créature ne rôde à proximité et fait passer sa sœur par la fenêtre. Il la porte à bout de bras, elle attrape le rebord et essaie de l’enjamber. L’effort est difficile. Un mort-vivant au loin est attiré par le bruit. Il se retourne lentement et aperçoit l’enfant à la fenêtre. Dans un mugissement, il commence à se diriger vers elle en titubant, les bras ballants. Kimiko se met à paniquer et essaye de revenir en arrière mais Ryo, qui n’a pas vu le mort, continue à la pousser en avant. Le cadavre ambulant a du mal à utiliser ses jambes correctement. La moitié de son visage est arrachée et il ne lui reste qu’un œil qui fixe avec intérêt la petite japonaise qui s’élance de la fenêtre, la peur au ventre.
Lors du saut, ses vêtements, trop amples pour elle, se coincent dans le chambranle de la fenêtre, la retenant ainsi suspendue à la merci du mort-vivant ! Celui-ci, excité par les mouvements qu’il perçoit, continue à avancer et presse même le pas pour rejoindre sa proie. Il n’est plus qu’à quelques mètres et Kimiko est toujours accrochée. Elle se cache les yeux avec les mains, trop bouleversée pour regarder ce qu’il va lui arriver. Mais au lieu de continuer à se rapprocher, le bruit du revenant stagne tout près d’elle. Elle ouvre les yeux et voit la chose empalée sur un pique en bois, les bras tendus vers elle, effleurant ses habits ! Le pieu retient le mort, mais ne paraît pas très solide. Il faut faire vite. Ryo, qui est monté sur le rebord de la fenêtre, voit sa sœur empêtrée et la détache. Ils contournent précautionneusement le macchabée : c’est leur oncle, ou plutôt c’était leur oncle. Bien que caractériel, il ne leur avait jamais voulu le moindre mal jusqu’à présent.
Ils rejoignent hâtiv

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