L'Annihilatrice à couettes (L'Antévers 2)

Guilhem

Description

« Lorsqu’il fut établi que personne ne serait en mesure d’empêcher l’Armée de Secours de foncer dans le tas tête baissée, les soldats expérimentés d’Asia les prirent de vitesse. Ils se sacrifièrent pour réussir une percée dans les défenses ennemies. La plupart d’entre eux furent cueillis en pleine charge par les armes de jet de l’Élysée. Leur mort permit de créer une petite brèche dans laquelle la horde de femelles s’engouffra, massacrant à tour de bras, de l’intérieur, les forces de l’Élysée. C’était comme si des siècles à contenir leur animalité derrière des sourires charmeurs, une coquetterie forcée et des putains de cérémonie du thé à la con explosaient tels des pieds bandés lotus d’or enfin libérés. De mémoire militaire, jamais on ne vit un tel carnage sur un champ de bataille. »

Dans cette suite du Chevalier à la canne à pêche, l’écriture de Guilhem est un triomphe de la rencontre de l’Heroic Fantasy et de l’humour. Savoureusement imaginatif et d’une qualité d'évocation remarquable, son récit nous emporte dans cette mascarade lumineuse où tout est possible et où la surprise de lecture, atterrée et joyeuse, est omniprésente. L’imagination débordante de cette saga titanesque pousse, comme irrésistiblement, à une lecture dévoratrice. Guilhem signe là un deuxième tome à sa Saga de l'Antévers à la hauteur de nos espérances les plus folles.

Sujets

• Fantasy
• Fiction
• Littérature
• Science-fiction
• Fantastique
• Science fiction
• Fantasy (canción de Mariah Carey)

Informations

• Publié par: ELP Editeur
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782924550588
• Langue: Français

Extrait

L'Annihilatrice à couettes (L'Antévers 2)
Roman

GUILHEM
 
© ÉLP éditeur, 2020 www.elpediteur.com [e-mail]
ISBN : 978-2-924550-58-8

Conception graphique : Allan E. Berger
Image de la couverture : Emmanuel Serpe, 2020
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à Douglas Adams
Remerciements
Je voudrais tout d’abord remercierceux et celles qui ont compris que le meilleur moyen d’épaulerun auteur est – au-delà du fait de le découvriret de le faire connaitre – de lui offrir un pourboire mensuelpour lui permettre de mener de fantasques projets. J’adressedonc ma plus sincère gratitude à mes quelques mécènes,qui chaque mois m’apportent fidèlement un peu de leursoutien sur la plateforme Tipeee.
Grâce à mes relecteurs,leurs ressentis, leurs conseils, leurs fessées orthographiqueset grammaticales, vos yeux saigneront sans doute moins sur ces pages.Dans le cas contraire, voici la liste exhaustive des fautifs :
Sylvie CROISIER, Mathieu MOREAUD, JérômeMALBRANQUE, Brice MAILLARD, Hervé ALIX et Mathieu VALENTIN.

Si je dois tomber, ce ne sera pas seul !Mais bon, merci à eux quand même…
Chapitre 1
Krièkkrièk !
Lupins’éveilla doucement au cri exaspérant d’unemouette-railleuse. Il flottait tranquillement à la surface del’eau et se sentait en paix.
Endécouvrant un ciel d’aurore déclinant lesprémices d’un azur, une sérénitéabsolue envahit Lupin.
Lebain était à la température de son corps.
Àmoins que ce ne fût le contraire.
Ilse sentait dans un état rassurant, régressif.
Aucunevague ne perturbait sa quiétude.
Seulun léger vent soufflait.
Lupinn’aurait pu imaginer plus doux réveil. Il humecta seslèvres et leur trouva un gout salé d’embrunsmarins. Il franchit alors un nouveau palier de conscience et réalisaqu’il flottait au milieu des flots.
Ilpaniqua.
D’uncoup, il voulut se redresser et constata qu’il n’avaitpas pied. C’est ainsi que son petit-déjeuner, une tassed’eau de mer, annonça le menu de sa prochaine heure.Immédiatement après, elle fut suivie d’une quintede toux rauque, caverneuse.
L’oiseauqui l’avait réveillé se tut. Il dérivaittranquillement à la surface non loin de lui et l’observaitsilencieusement d’un œil critique. L’humain étaitresté endormi surnageant sans le moindre effort depuis qu’ils’était métamorphosé à l’aubenaissante et, maintenant qu’il s’éveillaitréellement, il se noyait. Pitoyable.
Alorsque Lupin buvait sa seconde tasse d’eau de mer, lamouette-railleuse décolla, dépitée par cetteespèce pathétique, désormais convaincue quel’homme qu’elle avait trouvé flottant si loin dela côte était plus intéressant inconscient.
Lupinse retrouva donc seul à lutter contre son pire ennemi :lui-même. Et malheureusement, lui-même étaitpaniqué et se mit à gagner ou à perdre ;c’est selon.
Laterrible malédiction, qui le liait à l’élémentaquatique depuis qu’une truite-garou l’avait mordu, ne lesauverait pas. Il faisait jour et, faute de pleine lune, il nepouvait compter sur une éventuelle transformation.
Deplus, il sortait tout juste d’une métamorphose, ce quiexpliquait sa nudité et sa présence en ces lieux. Soncorps lui rappela d’ailleurs par de sourdes courbattures sesinvolontaires exploits de la veille. Des réminiscencesincertaines de Sélène, la fille qu’il aimait,entrainèrent en lui une lame de fond de désespoir quise mêla aux vagues qu’il créait dans l’eau.Ensemble, elles le firent sombrer un bref instant. Il lutta pourremonter à la surface.
« Commentai-je pu échouer en pleine mer ? Comment vais-je m’ensortir ? s’inquiéta-t-il. »
Lupinse souvenait rarement de ce qui lui arrivait pendant sestransformations en truite-garou. Seules quelques images pouvaientparfois lui revenir de ces moments où sa part ichtyennel’emportait sur son humanité.
Lafatigue qui l’assaillait les lendemains de métamorphoseétait bien plus forte que d’habitude. Elle étaiten train de devenir paralysie. Il en comprit la cause. Son corpsétait en hypothermie.
Lupin,qui jusqu’à présent se maintenait encorepéniblement à flot, à bout de force, les musclesengourdis, les membres douloureux et l’esprit embrumé,commença à sombrer.
Alorsque la mer recouvrait son visage, ses yeux restèrent ouverts àcontempler le cielà travers les vagues limpides,entrapercevant épisodiquement des flashbacksflous aux couleurs étranges. Il était alors dans saforme de truite- garou et revit par ses yeux de poisson lesimages d’un dragon noir,denombreux soldats,une fournaise s’abattant sur lui, un déchainement demagie. À nouveau, il vit Sélène, maisde manière nette cette fois. Elle était penchéesur lui, le regard rougi, et elleluisouriait enlui disant des paroles qu’il n’avait pas comprises.Dansle flash suivant, une féroce créature le frappait et lecatapultait au loin dans cette mer. Une fois dans l’eau, soninstinct animal avait repris le dessus. Il ne se souvenait pasde ce qui s’était passé après.
Maintenantde trois pieds immergé, la respiration bloquée, il sedemanda s’il allait mourir par cette belle journéenaissante et ne plus jamais revoir Sélène. C’estalors qu’il remarqua la proue d’une embarcations’approcher au-dessus de lui. Et, à travers la surface,il distingua une silhouette familière, troublée parl’eau et dos au soleil, qui se penchait par-dessus lebastingage du petit bateau. Mais Lupin coulait inexorablement.
Quelqu’uncriait vers lui, s’agitait, sans que Lupin puisse l’entendre.Le silence sous l’eau était assourdissant.
Poussépar le désespoir, Lupin découvrit l’énergiepour donner à son corps une dernière impulsion. Ilparvint à faire jaillir son bras à l’air libre.Ce faisant, il utilisa ses ultimes ressources. Sa volontévacillait.
Maisla silhouette entraperçue fit tout ce qu’elle put pourne surtout pas l’attraper. Et Lupin, les yeux piquants etruisselants, ne sortit pas la tête hors de l’eausuffisamment longtemps pour voir qui se trouvait sur l’embarcation.Il eut à peine l’occasion de prendre une inspirationtrop tôt, faisant entrer du liquide dans ses poumons. Toutjuste entendit-il une voix mâle s’agacer :
— Maisnon ! C’est pas comme ça qu’on…
Lupin,entrainé par son poids, coula à pic, cette fois.
Leton de l’inconnu lui rappela quelqu’un. Il avaitdésormais la certitude de savoir qui était l’hommesur le bateau.
Enquelques instants, Lupin se retrouva huit coudées sous lasurface, le visage tourné vers l’inquiétant fondmarin. Puis, alors qu’il se devinait hors de portée deson éventuel sauveur et qu’il perdait tout espoir, unedouleur aigüe se fit au niveau d’une de ses fesses. Il sesentit hissé, lentement, tiré vers le haut, sanscomprendre comment. Au même moment, une envie irrépressibled’expectorer l’eau salée le mit au supplice. Maisil tint bon aussi longtemps que dura sa remontée.
Arrivéà l’air libre, Lupin toussa tout ce qu’il put,suffoquant pour faire entrer dans ses poumons plus d&#