L’Étoile rouge
112 pages
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L’Étoile rouge , livre ebook

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Description

Une douce magie flirtant avec le surnaturel flotte sur ce recueil de nouvelles. Dans la première histoire, nous suivons l’enquête sur une étrange disparition, un certain Walter Joe Wagner qui s’est littéralement évanoui dans la nature du jour au lendemain. Là, le policier Hartmann, qui se plonge dans le journal de cet individu si singulier, ne sera pas au bout de ses surprises. Puis nous évoluons dans l’atmosphère feutrée de « Neige » où le monde semble se dissoudre autour d’un charmant vieux couple qui s’endort tendrement enlacé. Puis nous enchaînons avec des thèmes tels que la vie après la mort dans « Attentat », l’histoire incroyable, un peu folle, de la réincarnation – ou pas, le mystère demeure !− d’un concertiste mondialement connu imaginée dans « L’homme qui voyait son passé », ou encore la nouvelle très poétique intitulée tout simplement « Le sourire » et qui évoque l’histoire d’un peintre et d’une jeune fille dont le fameux sourire reste encore mythique aujourd’hui.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414182145
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-18212-1

© Edilivre, 2018
Disparition
Hartmann détestait s’immiscer dans la vie privée des gens. Il adorait son métier de policier, rechercher des criminels, mais exécrait fourrager dans les affaires personnelles des hommes et des femmes et violer leur intimité en toute légalité.
Dans l’appartement, tout était en ordre. Le soleil entrait par la grande baie vitrée et inondait la pièce de lumière et de chaleur. Elle sentait le renfermé. Des livres rangés dans une bibliothèque et d’autres laissés en vrac sur une table basse. Hartmann regardait les titres. À côté des sonnets de Shakespeare, des livres d’aventures à deux sous vendus dans les gares et le « Banquet » de Platon. Aucune photo nulle part. Sur les murs, trois reproductions de maîtres impressionnistes disséminées au petit bonheur.
– Un homme éclectique, marmonna Hartmann tandis qu’Alma, sa co-équipière, traversait la pièce pour inspecter la salle de bains.
Dans l’armoire, quelques costumes, des pantalons de différentes couleurs, des chemises repassées accrochées sur des cintres et du linge soigneusement plié. Sur une commode, une assiette chinoise sur un trépied et un chat égyptien en bronze.
Dans le premier tiroir de la commode, des papiers pêle-mêle. Factures de nettoyage à sec, quittances de loyer, d’électricité, relevés bancaires, quelques cartes postales et, sous ce fatras empilé, des cahiers d’écolier. Hartmann en ouvrit un. Sur la page de garde, un gribouillis cabalistique et, en dessous de la date, une écriture serrée mais bien lisible. Hartmann rassembla les cahiers sur la commode.
– Nous devrons tout lire ! Il nous faut un carton pour tout emporter.
Sa collègue, une femme bien en chair, au début de la quarantaine, quittait la salle de bains.
– J’en trouverai peut-être un dans la cuisine, répondit-elle.
Hartmann continuait ses investigations. Le canapé tournait le dos à la baie vitrée et, visiblement, servait de lit à l’homme disparu. C’était l’unique endroit en désordre. Sur le drap froissé, un coussin avec la trace d’une tête et une couverture à moitié tombée par terre. Face au canapé, au bord du mur, un écran de télévision aveugle posé sur un meuble et, juste à côté, un ordinateur de bureau.
Hartmann contempla l’appareil un instant puis s’assit devant le clavier et alluma l’unité centrale. Il essaya sans succès plusieurs mots de passe avant de renoncer. Son collègue, expert en informatique, saurait tout examiner de fond en comble. En soupirant, il éteignit l’ordinateur.
Ils étaient venus chez Wagner à cause de l’appel de son employeur inquiet du sort de son comptable absent depuis plusieurs jours.
– Le téléphone. Je ne vois pas de téléphone ! Alma revenait de la cuisine avec un carton vide portant le nom d’une lessive connue.
– Tu as raison. Hartmann cherchait du regard sur les meubles puis il enleva le drap du canapé avant de trouver le portable par terre, caché par la couverture.
Le répondeur était vide.
Ils entassèrent les papiers et les cahiers dans le carton avant de poser les scellés sur la porte.
* *       *
Poussé par la curiosité et malgré d’autres affaires en cours, dès leur arrivée au bureau, Hartmann ouvrit un cahier. Avec un soupir, il commença à lire le plus ancien, daté cinq ans auparavant.
« Je n’oublierai jamais ma première nuit ici. La chambre de ce motel me parut tellement insolite. Je connaissais de vue les meubles, leurs formes, pourtant tout me sembla étrange, inhabituel. Comme un enfant, j’ai essayé le matelas en sautant et en rebondissant et j’ai trouvé ça drôle, tellement bizarre. C’était vraiment un autre monde…
J’ai examiné la télécommande, allumé la télévision et zappé. Différentes émissions, des films, des jeux se suivaient sur l’écran. Techniquement ce n’était pas mal mais je me suis vite lassé parce que j’étais fatigué. La journée avait été rude, le transfert, le voyage, l’arrivée, tous les changements, toutes ces nouveautés. Je me suis allongé tout habillé sur le lit et j’ai éteint la lumière à côté de moi.
Le rideau de la fenêtre atténuait la lumière criarde des lampadaires du parking. Par moment, les phares d’une voiture de passage grimpaient sur le mur et le plafond pour disparaître aussi soudainement.
Je sentais la solitude et l’environnement hostile se refermer sur moi. J’étais seul. Malgré mes connaissances linguistiques, je mesurais les efforts nécessaires pour comprendre les gens et répondre à leurs questions. Pendant un instant, je regrettai d’être venu, d’avoir choisi de venir vivre parmi ces hommes, des êtres si différents ! Surtout l’esprit, la mentalité. Mais je savais que personne ne m’avait influencé pour prendre cette importante décision, j’étais donc ici pour longtemps. Je devrais me familiariser avec cette forme de vie.
Tourné sur le ventre, j’ai enfoncé mon visage dans le coussin moelleux, quand j’ai perçu un bruit. Un bruit étrange complètement nouveau. Un rythme lent mais soutenu, comme si j’étais dans une caisse de résonance !
Il m’a fallu du temps pour comprendre que c’était les battements de mon cœur ! Cette machine travaille sans arrêt en moi en un mouvement perpétuel. Je ne sais pas, je ne connais rien concernant mon corps. Le cœur, les fluides intérieurs, les échanges physiques et chimiques. J’ai tellement de choses à apprendre ! Nous avons sciemment négligé les fonctions d’un corps humain, désormais le mien.
Ce soir-là, le rythme et les battements de mon cœur m’ont aidé à plonger dans un sommeil quasi hypnotique. »
* *       *
– J’ai lu les débuts de son journal intime. Hartmann montrait le cahier à Alma.
– Intéressant ?
– Je ne sais pas encore. Apparemment, c’est un homme bizarre, répondit-il, songeur. Et toi, qu’as-tu trouvé parmi ses papiers… ?
– Rien d’extraordinaire. Selon ses collègues, Joe Wagner n’était pas liant et, s’il avait des amis, personne ne les connaissait.
– Pas de maîtresse non plus ? Les plis de son front s’accentuèrent.
– Il semble que non. Mais, il y a plusieurs mois, il appelait une femme assez régulièrement. Si tu veux, je vais voir de quoi il retourne, proposa Alma.
– S’il te plait. En attendant, je continue mes recherches dans les cahiers.
* *       *
Pour gagner du temps, Hartmann sautait les pages et les dates pour avoir une vue générale de l’homme.
« Trouver du travail dans un bureau s’est avéré beaucoup plus difficile que je l’avais imaginé. Alors j’ai choisi des emplois non spécifiques qui n’exigeaient pas de connaissances spéciales. Pendant quelques mois, j’étais plongeur dans un restaurant étoilé, puis j’ai rempli les réservoirs des voitures dans une station-service avant de travailler sur un chantier comme manœuvre.
Il me fallait des diplômes pour justifier mes études. Une situation réellement ridicule. Mes connaissances scientifiques dépassent tout ce que les professeurs et les savants pourraient imaginer. Hélas, je ne connais pas bien le niveau atteint par les scientifiques et les chercheurs, j’ignore tout des lois utilisées ici.
Pendant quelques semaines, je suis devenu un rat de bibliothèque. J’empruntais les livres, je passais une partie de mes nuits à les feuilleter et à tout mémoriser. Et c’est à cette époque que j’ai constaté en moi une modification imprévue. Je sentais dans mon corps l’éveil du désir, une chose inconnue et inexplicable. Je ne connaissais pas les rapports hommes-femmes, ce qu’ils appellent désir et amour. Il y avait des transformations dans mon corps et elles me faisaient peur !
Nos relations sont tellement simples. Le choix de notre partenaire est définitif. C’est une association entre deux êtres qui sont différents sexuellement, mais égaux au point de vue intellectuel et force physique. Nous ressentons ce qu’éprouve l’autre. Nos esprits restent soudés des heures ou des journées durant, nous n’avons pas besoin d’acte physique pour former un couple. Il n’y a pas de passion dévorante, ni de coup de foudre et nous ne changeons pas de partenaire non plus. Il n’y a pas d’erreur, d’amour feu de paille. Le sexe n’est pas une source et un outillage exclusifs pour le plaisir, mais pour la reproduction. Nous faisons l’amour uniquement pour avoir un enfant, une continuation pour un avenir lointain. Ce sont les rares moments où nos corps s’unissent. Dans notre monde, la femme n’est pas au service sexuel de l’homme. Il n’y a pas de prostituées, le sexe n’est pas utilisé pour enrichir les hommes qui vendent le corps des femmes. C’est impensable ! Un homme et une femme s’associent, ils mettent en commun leurs biens et leurs talents pour vivre ensemble. Leur couple est comme les morceaux d’un puzzle assemblé représentant une entité pour toute leur existence. Pourtant, notre vie est si longue…
Je sais aujourd’hui que pour les humains c’est une relation impossible. Ils ne peuvent s’unir qu’en utilisant leur physique. Ils connaissent le plaisir de l’instant et c’est la raison pour laquelle ils changent souvent de partenaire…
Mon regard suivait les corps des femmes légèrement vêtus. C’était l’été. Les pantalons, les shorts épousaient leurs lignes et je ne connaissais rien de ce qui était caché derrière les vêtements qui bien souvent révélaient plus qu’ils ne couvraient.
A la bibliothèque, je voyais presque tous les jours une jeune femme blonde, une beauté assise en face de moi.
Une beauté ? Je pense. Peut-être. Je ne sais pas. Je ne connais pas ce qu’est la beauté, mais moi, je l’ai trouvé belle. Très belle. Ses longs cheveux couvraient ses épaules mais, certains jours, ils étaient liés ensemble et tenus par un élastique ou bien elle faisait un chignon.
Le décolleté de ses tenues laissait souvent entrevoir la naissance de ses seins. I

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