La femme à travers les générations
123 pages
Français

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La femme à travers les générations , livre ebook

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Description

Basé sur des faits historiques, ce roman relate l’existence de trois femmes à travers trois époques distinctes.
À la fin du XIXe siècle naît Éloïse, l’aînée d’une famille de douze enfants. Un village, une histoire, un quotidien. Cette histoire s’échelonne sur trois générations de femmes, en commençant par la détermination de la grand-mère Éloïse, en passant par les exploits de sa fille Gabrielle, jusqu’à la complicité qu’elle tisse avec sa petite-fille Florence.
L’action évolue à travers l’éducation, l’enseignement, les familles tricotées serrées et les mœurs de chacune de ces périodes. Les joies, les peines et les amours de ces héroïnes se déroulent sans contredit dans l’adversité. En revanche, la vie de l’époque, qui n’est pas toujours facile, nous amène à réaliser les conflits que vivent ces femmes dans des similarités générationnelles.
Avec de la passion et de la détermination, les trois femmes d’honneur, Éloïse, Gabrielle et Florence nous font vivre leur résilience face à des luttes et des situations qui ne sont pas toujours dans le respect de l’individu, toujours dans le but de subsister.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 février 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782897753146
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA FEMME
À TRAVERS LES GÉNÉRATIONS
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dolorès Leduc
 
 
 
 
 
Merci à mes deux filles Evelyne et Marie-Claude. J’ai apprécié votre encouragement tout au long de l’écriture de mon livre et surtout votre discrétion face au projet.
Un merci spécial à ma sœur Rachel qui m’a énergisée par son enthousiasme.  Aussi, Gaétan, mon mari, sur qui je validais certaines phrases de mes textes. Merci de ta patience chéri...
Particulièrement, mes trois petits-enfants : Anne Florence, Roseline et Liam. Merci, pour votre joie de vivre. Je crois que je leur ai donné le goût de la lecture et peut-être, qui sait, écrire un jour...
 
 
 
 
1. LES DÉBUTS
 
 
1 er THÈME
1893 : NAISSANCE D’ÉLOÏSE
 
L a neige se faisait rare depuis le début de l’hiver. Aujourd’hui, par contre, les sapins, les arbres et les clôtures ont revêtu leurs plus beaux atours afin d’accueillir la petite Éloïse. Elle vient de voir le jour, cette petite « pas plus grosse qu’un petit porcelet », comme le dit si bien son papa. La jeune maman de seize ans toute chétive s’imagine à peine que ce petit être sort de ses entrailles. La sage-femme, cette bonne Mme Georgina qui a accouché presque toutes les femmes de St-Paul, est très inquiète quant à la santé de la mère et de l’enfant.
 
« Il faudrait faire d’autres bouillottes! lance-t-elle à Hector, le père de la petite. Ce petit être et ta jeune épouse ne passeront pas l’hiver, si tu ne te grouilles pas.
 
Quel fainéant, ce garçon! », bougonne-t-elle en remontant les oreillers et en couvrant l’accouchée et son poupon qui crie à fendre l’air. Il était pénible d’accoucher ces nombreuses femmes qui n’ont pas nécessairement demandé de donner naissance à toute cette marmaille et qui, parfois, se font rabrouer et même battre parce qu’elles n’ont pas donné le fils tant attendu. Au fil des années, tout ça a rendu Mme Georgina plutôt aigrie face aux hommes. « Ces pauvres créatures! », dit-elle en insistant sur le mot « créatures », qualificatif que les hommes employaient pour désigner les femmes à cette époque. Comme si la femme était une personne sans importance et qu’elle n’avait aucune envergure. Juste bonne pour enfanter, quoi!
 
Malgré le froid et le peu de lait que produit Lucia pour nourrir sa petite, Éloïse veut vivre, tel un oisillon qui lève la tête hors du nid. Dans la vie de cette jeune mère inexpérimentée règne le manque de réconfort, d’aide et de soutien. La coutume veut que la mère de l’accouchée donne un coup de main pour les relevailles. Mais comme les parents de Lucia demeurent à trois villages plus loin et que les conditions des chemins ne permettent aucun déplacement, la jeune maman doit s’organiser seule.
 
À l’encontre de tous les obstacles, Éloïse réussit à passer à travers sa première semaine d’existence. Un matin, après qu’une neige lourde soit tombée durant une partie de la nuit, Lucia, debout devant la fenêtre avec sa petite dans les bras, voit une personne enjamber le banc de neige qui obstrue la porte. Cette intruse entre tel un coup de vent dans la cuisine. Effrayée, Lucia serre sa petite contre elle, à la manière d’un animal traqué, par peur qu’ on lui fasse du mal.
 
« Mon Dieu, que de vent!, s’écrit la femme emmitouflée comme un ours. Je croyais ne jamais me rendre. » Après avoir regagné ses sens, elle regarde la mère et l’enfant et s’attendrit devant ce chérubin. C’est Mme Dubois, sa belle-mère et voisine. Elle a la réputation d’être une femme honnête et juste. Embarrassée de ne pas être venue plus tôt à cause de sa besogne personnelle, elle se confond en excuses.
 
Son manteau enlevé et voyant arriver son fils Hector de l’étable, elle s’empresse de lui demander d’entrer quelques bûches de la remise. « Une bonne soupe va réchauffer le cœur et le corps de la petite famille », se dit-elle. Elle se hâte de descendre au caveau récupérer des patates et quelques carottes restantes afin de cuisiner un repas simple, mais nourrissant.
 
 
2 e THÈME
LA PAUVRETÉ
 
La pauvre Lucia se déplace avec difficulté, ce qui n’échappe pas à l’œil vigilant de Mme Dubois, sa belle-mère. Soupçonnant une infection dans la région pelvienne, elle demande encore une fois à Hector d’aller chercher du bois et de pomper de l’eau à la grange pour nettoyer cette pauvre Lucia qui souffre énormément. Ce dernier conteste la demande de sa mère, se plaignant que l’eau est nécessaire pour abreuver le bétail. « Sinon, les vaches ne produiront pas assez de lait », soutient-il. Sous le regard impératif de sa mère, il s’exécute enfin.
 
Mme Dubois fait chauffer le petit seau d’eau apporté par son fils. Tout juste assez pour se tremper le gros orteil. Elle en profite pour laver le poupon qui n’apprécie pas nécessairement cette baignade plutôt froide. Finalement, l’enfant ainsi que la mère sont mises au lit, emmitouflées dans des couvertures de laine chaude. En remarquant le garde-manger presque vide, Mme Dubois est inquiète à savoir comment son fils et sa belle-fille finiront l’hiver. Ils sont de plus en plus pauvres; la remise à bois contient à peine quelques bûches, et le bon chien de garde se déplace difficilement en raison de sa maigreur.
 
L’après-midi est avancé, le soleil descend de plus en plus, la montagne au loin semble envahie de multiples rayons qui dansent une ronde folle. Déjà quatre heures. La maisonnée de la salvatrice doit se demander ce qu’elle peut bien faire à cette heure. Mme  Dubois enfile son manteau, met ses pardessus et se sauve en toute hâte chez elle. En la voyant s’introduire dans la cuisine avec un air inquiet, son mari devine aussitôt son malaise à sa manière de se déplacer.
 
—  Alors, comment se porte notre progéniture? demande-t-il, visiblement tourmenté.
— Pas si mal, mais tu sais, mon vieux, notre fils a parfois des idées bien arrêtées. Pour lui, ses vaches semblent plus importantes que sa femme et sa petite. Quelle désolation!
 
— Tu sais, ma vieille, l’année 1893 n’est pas facile. Avec la pluie que nous avons eue cet été, la dernière récolte a été minime, juste assez pour nourrir les vaches. Et que dire de la vente du bétail! À peine quelques poules ont trouvé acheteurs. Nos vaches ne mangent pas suffisamment de foin pour donner des quantités de lait acceptables et de bonne qualité.
 
— Je sais bien, vieux. Mais, vois-tu, quand je pense à ces pauvres enfants qui manquent de tout, je me sens peinée telle une chatte qui a perdu ses chatons.
 
— Bon, ça suffit, c’est assez de s’appuyer sur notre pauvre sort. La besogne n’attend pas, elle.
 
Elle se retrousse les manches et s’affaire encore une fois devant son fourneau afin de cuisiner, avec le peu de nourriture qu’elle a sous la main, un repas convenable pour le reste de sa famille. Il ne va pas sans dire que dans la maison des Dubois, le caveau ne regorge pas nécessairement de légumes. Dans le petit village de St-Paul, la vie n’est facile pour personne. Des enfants sont en mauvaise santé et des animaux malades sont abattus. Par surcroît, l’hiver et ses vents glacials occasionnent des incendies fatals qui laissent des familles entières sur le pavé.
 
 
3 e THÈME
LA VIE À ST-PAUL
 
—  Nous voilà dans de beaux draps, mon mari! Les argents que nous avions mis de côté pour nos vieux jours viennent de prendre le bord.
 
— Ma femme, pourquoi faut-il que tu mêles tout? Ces argents sont en sécurité, ne t’en fais donc pas, notre sécurité n’est pas menacée. L’inquiétude de Mme Dubois est fondée sur des hypothèses et des craintes.
 
Mais les paroles de son mari ne la sécurisent pas pour autant. Elle sait pertinemment que son fils ne sera pas plus courageux et débrouillard une fois le printemps venu.
 
— Qui verra à faire les démarches pour l’achat du gra

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