La forêt de Saint-Ambroise
110 pages
Français

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La forêt de Saint-Ambroise , livre ebook

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110 pages
Français

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Description

Octave est un jeune homme simple qui a consacré l’essentiel de sa vie à sa petite sœur, Ariane. Son existence n’est pas parfaite mais faire le bonheur de la fillette lui suffit.
Alors, le jour où une licorne débarque sous son toit pour lui demander de l’aider à sauver une sorcière, son monde vole en éclats. Octave et Ariane découvrent un univers mystérieux et magique dont ils ne soupçonnaient pas l’existence...
Et, pauvres mortels, ils ne sont pas au bout de leurs surprises.

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Informations

Publié par
Date de parution 27 janvier 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782756432403
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Camille de Montgolfier
La Forêt de Saint-Ambroise

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© Pygmalion, département des Éditions Flammarion, 2021.
 
ISBN Epub : 9782756432403
ISBN PDF Web : 9782756432427
Le livre a été imprimé sous les références :
ISBN : 9782081510654
Ouvrage composé par IGS-CP et converti par Pixellence (59100 Roubaix)
Présentation de l'éditeur
 
À qui peut se fier un simple mortel ?
Octave est un jeune homme simple qui a consacré l’essentiel de sa vie à sa petite sœur, Ariane. Son existence n’est pas parfaite mais faire le bonheur de la fillette lui suffit.
Alors, le jour où une licorne débarque sous son toit pour lui demander de l’aider à sauver une sorcière, son monde vole en éclats. Octave et Ariane découvrent un univers mystérieux et magique dont ils ne soupçonnaient pas l’existence... Et, pauvres mortels, ils ne sont pas au bout de leurs surprises.
Passionnée de littérature, Camille de Montgolfier nous offre un premier roman fantastique original et aux personnages attachants.
La Forêt de Saint-Ambroise
À Nanou.
« Qui sommes-nous, sinon une goutte de lumière qui tombe dans la nuit ? Mais la goutte dissout la nuit. »
Passage par l’Abîme , Jean B ASTAIRE
Ouverture

Il régnait un profond silence dans la forêt de Bréhal. La mer n’était qu’à quelques kilomètres et donnait une odeur salée à la brise qui agitait la cime des arbres.
Une silhouette venant de la côte apparut dans la nuit. Elle avait une forme étrange qu’il aurait été difficile pour un promeneur nocturne d’identifier. Et de fait, la créature volante ne ressemblait à rien de connu en Normandie, ni plus largement dans le monde révélé.
C’était un grand cheval au front prolongé d’une corne épaisse et torsadée. La bête cornue se mouvait en ondulant dans les airs avec l’aisance d’un aigle. Ses sabots glissaient sur le souffle du vent, à mesure qu’elle descendait vers la masse épaisse des chênes.
Même si quelqu’un avait reconnu un équidé dans le ciel, la pointe sur son front aurait suffi à le convaincre qu’il rêvait. Mais nul risque qu’on vît la licorne, car pour la voir, il fallait y croire. L’apparition était en outre déformée par la forme aux contours mouvants penchée sur son encolure. C’était une femme drapée dans un large manteau, une capuche dissimulant son visage.
Elle montait à cru, sans mors ni rênes pour diriger sa monture. Les licornes, en effet, comme l’ensemble des créatures du monde caché, n’acceptent pas d’être dominées. Il est probable que les animaux ordinaires non plus, mais le droit du plus fort nous a dispensés de leur consentement.
La licorne volait au ras des arbres à présent et, sur un mot de sa cavalière, plongea sous le feuillage. Elle descendit avec grâce entre les troncs épais jusqu’au sol où ses sabots s’enfoncèrent dans un tapis de mousse.
La cavalière abaissa sa capuche et scruta l’environnement. Aucun son.
Pourtant, ni la femme ni sa monture n’étaient tranquilles. La licorne sentait la trace de la quintessence souillée et agita nerveusement sa crinière. La femme se pencha sur son encolure :
— Tu les sens, Lyra ? murmura-t-elle en allemand.
Oui. Ils sont tout proches.
La voix de la licorne se manifesta dans son esprit sans qu’elle ait besoin d’émettre un son. Il ne s’agissait pas de mots, mais plutôt d’un mélange d’émotions immédiatement compréhensible.
Dans un flash, la femme vit l’image de quatre silhouettes furtives se glisser entre les arbres. Lyra l’avertissait. Les nécromanciens venaient de passer par ici.
La licorne se mit en marche. Sa cavalière scrutait les ténèbres, à l’affût du moindre mouvement qui trahirait une présence.
Lyra remonta la trace de la quintessence jusqu’à une petite clairière. Là, deux grands arbres avaient poussé si près l’un de l’autre qu’arrivées à mi-hauteur leurs branches s’entrelaçaient pour former un seul feuillage. Entre les troncs, il restait un espace de près d’un mètre, suffisant pour qu’un adulte y passe.
Une forte tension régnait dans la clairière. La femme avait une acuité moins développée que la licorne, mais la quintessence venait d’y être manipulée, déchargeant une telle concentration d’énergie qu’elle était palpable.
La licorne inclina une patte et la femme mit pied à terre pour s’approcher des deux arbres enlacés. Dans le trou qui les séparait, il y avait une arcade noire, vibrante de quintessence. La femme se pencha, puis recula pour ne pas risquer de la toucher. C’était un portail qui venait tout juste d’être créé.
Elle posa une main sur le tronc le plus proche pour le questionner, mais celui-ci resta muet. Les arbres se taisaient. Même le vent ne portait aucun message. La forêt avait peur.
La femme sentit la menace fondre sur elle. Elle voulut rejoindre Lyra lorsqu’une boule de feu éclaira la clairière d’un rougeoiement infernal. La femme se jeta dans l’herbe, la chaleur passa au-dessus de sa tête, puis elle bondit sur ses pieds en faisant tournoyer un faisceau de flammes, prête à se défendre.
La licorne se cabra. Sa corne brilla sous la lune et elle lança un appel affolé : Monte, Charlotte. Nous devons fuir.
L’interpellée tenta un pas dans sa direction… Trop tard, trois silhouettes les encerclaient à présent. La plus proche envoya une onde de choc qui les jeta loin l’une de l’autre.
Lyra atterrit sur le flanc avec un hennissement de révolte. Ses sabots labourèrent la terre. Charlotte se releva immédiatement et fit face à ses assaillants. Avec des réflexes aguerris, elle dressa un mur de vent qui les tint en respect. Mais ils étaient trois et elle était seule. La fuite était leur seule chance.
Remise sur ses pattes, Lyra envoya une image fulgurante à Charlotte qui obéit. Elle fit exploser son mur de vent qui projeta les nécromanciens sur les arbres. Profitant de leur confusion, Charlotte et Lyra s’envolèrent l’une vers l’autre.
Charlotte réussit à agripper la crinière de sa monture, avant d’être fauchée par une lame de vent. Elles furent emportées ensemble, mais Charlotte reprit le contrôle des airs juste à temps pour libérer Lyra. La licorne fila à toute vitesse vers les hauteurs. Charlotte sentit la bise s’engouffrer dans les pans de son manteau. Des larmes s’échappèrent de ses yeux.
Elles avaient presque atteint l’extrémité des branches et, un instant, Charlotte crut qu’elles allaient rejoindre le ciel. Mais un quatrième nécromancien attaqua. La licorne fit une embardée pour lui échapper et, au lieu de sa crinière, il agrippa l’épaule de Charlotte avant de la précipiter en arrière.
Ils tombèrent entre les arbres dans une mêlée brutale. Charlotte sentit une lame s’enfoncer dans son ventre et poussa un cri. La douleur et le poison se ruèrent dans ses veines, la laissant à la merci de son ennemi qui atterrit dans la clairière en la retenant dans ses bras.
Il la tint emprisonnée dans un carcan d’air, le temps que le poison se propage. Puis, quand il sut qu’elle était paralysée, il relâcha son étreinte et la déposa dans l’herbe.
Le nécromancien était grand et portait une redingote de velours noir. Il essuya la lame de son poignard à manche en bois et le fit disparaître dans une poche.
Au-dessus de lui, la licorne évoluait dans les airs, poursuivie par deux de leurs assaillants. Elle était trop rapide pour qu’ils puissent la capturer, pourtant, alors qu’elle émergeait du feuillage, l’un d’eux lança une poignée de flammes hérissées qui lui déchirèrent le flanc.
Son hennissement de douleur vrilla la nuit. Étendue dans la clairière, les mains pressées sur sa plaie, Charlotte entendit la détresse de Lyra et gémit en retour. Mais elle ne pouvait plus bouger et sombra bientôt dans l’inconscience.
Les trois autres nécromanciens atterrirent et se rassemblèrent autour du corps inerte. L’un d’eux releva sa capuche, révélant le visage d’une femme aux cheveux frisés. Elle s’agenouilla près de Charlotte et déclara en anglais :
— Elle a son compte.
— Bien, fit l’homme au manteau noir avant de demander en italien : Pas d’autres paladins dans les parages ?
La femme se releva et secoua la tête.
— Philip a fouillé le ciel. Elle était seule.
Le dénommé Philip s’approcha des arbres enlacés. Il inspecta l’arcade, puis fit signe à ses compagnons que le portail était intact.
L’homme au manteau noir étendit ses mains au-dessus du corps de Charlotte, qui s’éleva en lévitant. Après un dernier regard à la clairière, les quatre nécromanciens s’éloignèrent, emportant avec eux leur prisonnière.
Lyra avait fui aussi loin qu’elle le pouvait avant que sa blessure ne lui ôte la force de voler. Elle se dissimula et suivit la progression des nécromanciens, qui glissaient comme des ombres dans la nuit.
La distance qui séparait la forêt de la petite ville de Bréhal n’était pas grande mais comprenait un cimetière et quelques maisons. C’est vers l’une d’elles que les nécromanciens se dirigeaient. La dernière avant la mer. Les quatre silhouettes pénétrèrent à l’intérieur. La porte se referma derrière eux, laissant la licorne seule et blessée.
Acte I
Les nécromanciens
1
L’enfant seul

Le lendemain matin, Bréhal se réveilla sans la moindre idée de ce qui était arrivé pendant la nuit. Le mois d’octobre touchait à sa fin et la ville était tapissée de feuilles mordorées qui donnaient du travail à l’équipe de nettoyage municipale.
La boulangerie ouvrit en même temps que le kiosque à journaux et ils reçurent la visite d’un homme qui, comme chaque jour, venait acheter son croissant et son quotidien. Les commerçants le connaissaient bien, il était né à Bréhal et n’avait jamais quitté la ville. C’était un garçon excessivement gentil, qui avait la sympathie du boulanger, de sa femme, de la marchande de journaux, de son mari et, de façon générale, de l’ensemble des habitants.
Les gens appréciaient Octave pour son affabilité. Ils le plaignaient aussi, un peu, parfois. Le jeune homme n’avait pas été favorisé par la vie. Si l’on voulait s’approcher de la vérité, il falla

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