La justice du bourreau

Kaliom Geefker

Description

Shura Vahnor est un bourreau dévoué à sa fonction. Intimement persuadé de rendre la justice, il accomplit sa tâche avec le plus grand respect pour ses détenus et les lois du Conseil des mages.

Pourtant, sa foi se retrouve mise à mal quand Fiane, une adolescente, lui est confiée en vue de son exécution. Cette dernière semble être la victime d’un immonde mage qui manipule le Conseil.

Ébranlé, Shura finit par s’interroger sur ce qu’on attend de lui et commence à remettre en cause les décisions des membres du Conseil...

Sujets

• Fantasy
• Fiction
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• Fantasy (canción de Mariah Carey)
• Anthology
• Collection
• Anthologie
• Nouvelle
• Exécution

Informations

• Publié par: Mots & Légendes
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782372270632
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

L AJUSTICEDUBOURREAU

Nouvelle de Kaliom Geefker Couverture de Karen Nadine

L AJUSTICEDUBOURREAU

Je me nomme Shura Vahnor et depuis toujours je suis bourreau. C’est notre tradition, de père en fils, telle est l a noble tâche que l’aîné des Vahnor a pour but d’accomplir. Certains verraient une malédi ction en un tel destin. D’autres penseraient que ma mère et mon père sont des gens s ans cœur, des êtres mauvais, des tortionnaires ou des sadiques. C’est l’image que l’on se fait généralement d’un bo urreau, et il est probable que ce soit une vérité pour des contrées barbares comme Ho rqmurte. Mais ici, à Andolièra, dans la capitale du royaume des mages, être un exéc uteur est une fonction des plus honorables. Très tôt, j’ai appris le respect de la vie et, suiv ant les enseignements de mon père, j’ai fait mon devoir avec dévotion, ne prenant jama is de plaisir à tuer, ne cherchant pas à comprendre pourquoi ma hache devait trancher la t ête d’un individu. J’ai toujours songé que chaque chose devait être à sa place, chaq ue être ayant son rôle à assumer. Le mien étant de terminer une existence, et non pas de la juger. On pourrait penser que je suis aveugle, que j’accep te de faire ce qu’on me dit sans remettre en cause la puissance du Conseil des mages . En vérité, je considère que pour appliquer les lois, il faut être impartial. C’est ce que mon père m’a appris à être et c’est ce que je suis. Impartial ne signifie pas pour autant froid ou sans cœur. En plus de mon rôle d’exécuteur, j’ai aussi la responsabilité de veille r sur la vie des détenus. Je suis donc à la fois leur geôlier et leur bourreau. Dans une cer taine mesure, je suis la dernière personne avec qui ils auront un contact humain. Au cours de mes vingt années à servir la justice, j ’ai eu l’occasion de me lier bien des fois avec des hommes ou des femmes condamnés po ur des crimes horribles. Afin de faire respecter l’ordre, le Conseil des mag es n’hésite jamais à se montrer radical dans ses décisions. Il m’est alors souvent arrivé de m’attacher à des êtres qui semblaient réellement innocents. À l’occasion des repas, j’avais tout le loisir d’entendre leurs confessions, leurs craintes, leurs regrets et ainsi leur donner une dernière et ultime attention. Bien qu’étant leur bourreau, j’essayais d’être le p lus humain possible, demeurant respectueux de leur bien-être. Et même si je pouvai s en venir à songer que c’était du gâchis de prendre la vie de certaines personnes, je me suis toujours évertué à rester en accord avec ma vision du monde :ne pas juger et uniquement faire la tâche qui m’est dévolue : tenir la hache de la justice. Évidemment, tous mes détenus n’étaient pas des enfa nts de chœur. J’ai eu l’occasion de garder dans mes geôles des tueurs rec onnus, des barbares d’Horqmurte, des marchands corrompus de Tardoff, des mercenaires de Sonnir, même un suceur de sang qui s’était fait capturer en rôdant trop près de la cité. Dans ces cas-là, il était aisé d’être impitoyable, car aucune clémence ne pouvait naître pour des monstres obsédés par le sang et la violence. Néanmoins, fidèle à ma doctrine, je m’évertuais à faire décemment mon œuvr e, sans infliger plus de souffrances que nécessaire. Un bon bourreau est celui capable d’exécuter le plu s rapidement et proprement sa victime. Parfois, il me fallait faire preuve de plu s de barbarie, car le Conseil jugeait qu’un crime méritait un plus grand châtiment que le s autres. Je devais alors sortir

pinces, petites lames et pointes diverses pour fair e hurler le condamné, pour donner à la foule le visage d’une justice répressive et auss i féroce que le fauve qu’elle punissait. J’avais toujours éprouvé de la fierté à accomplir m a tâche et je n’aurais jamais songé que mon regard sur le monde se modifierait... Tout cela changea le jour où Fiane rejoignit mes ge ôles... * * * À peine âgée de quatorze ans, vêtue d’une robe tern e et en piteux état, un visage marqué d’ecchymoses et des cheveux blonds et sales, c’est ainsi que je découvris Fiane. Immédiatement, ses grands yeux bleus, qui...