La lumière au plafond
90 pages
Français

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La lumière au plafond , livre ebook

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Description

Dernier de la classe, William est un enfant différent des autres. L’enseignement est hermétique à son intellect. Les spécialistes le diagnostiquent schizophrène. Alors, il intègre une formation d'insertion pour déficients mentaux.



Pour tous, il est anormal. Mais qu’est-ce que la normalité, sinon une moyenne statistique ? Les murmures dans sa tête perturbent ses capacités cognitives. Mais après certains événements, William va enfin comprendre.



C’est en compagnie d’un rat avec lequel il converse qu’il va prendre conscience que ce qui est caractérisé comme une maladie est en fait une aptitude psychique hors norme. Une ville entière va alors en être témoin et le destin de certaines personnes sera changé à jamais...



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 avril 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414516605
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-51661-2

© Edilivre, 2021
Exergue


Je remercie tout particulièrement Maïna qui a participé à la correction de ce roman.
Mais aussi, mon Père, à qui je dois le titre de ce livre.
« Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers (Matthieu 19 : 30) »
Ce roman est une œuvre de fiction.
À Louis-Pierre, mon grand-père
Chapitre 1
L ’ agence pour l ’ emploi lui a enfin déniché ce travail , à la hauteur de ses possibilités. William l ’ a accepté bien qu ’ il doive déménager. Pour beaucoup , un changement de lieu de vie représente bien des tracas , pour lui c ’ est bien pire. Cependant , il a laissé sa routine sécurisante pour emménager dans cette petite ville au cœur des montagnes , il y a plusieurs mois. La Mairie lui a octroyé une maison pour un loyer modéré , un logement social , en quelque sorte.
Pour mieux comprendre , revenons sur son passé quelques instants.
Depuis des années , il n ’ avait pas travaillé. D ’ abord exclu de l ’ école très tôt par manque de capacité intellectuelle , il avait suivi une orientation réservée aux enfants autistes ou ayant des déficiences mentales. Son cas différait de celui des autres dans le sens où son cerveau était très lent et ne comprenait pas ce qu ’ on lui inculquait. Il n ’ était pas débile pour autant , mais il réagissait toujours avec retard. Son esprit était comme recouvert d ’ un voile. Sa capacité d ’ analyse réduite , de ce fait , ne percevait pas l ’ intérêt de ce qu ’ on tentait de lui inculquer. Il rêvait , éveillé. Son esprit vagabondait quelque part dans les méandres des limbes. Les paroles résonnaient en lui , mais ne trouvaient aucun écho dans sa raison. Elles se perdaient. Il était là , sans être là. Un état étrange qui faisait de lui un enfant à part , mais pas un handicapé mental pour autant. Il lui semblait parfois entendre des voix murmurer. Il lui arrivait de perdre connaissance aussi , quelques secondes , comme si son cerveau se déconnectait et essayait de redémarrer comme un ordinateur. Cependant , le même processus reprenait. Rien de ce qu ’ on lui apprenait ne s ’ imprimait. C ’ était de l ’ encre sous l ’ eau. Son cerveau fonctionnait correctement , mais à côté de la réalité. Un peu comme si son corps était là et que son cérébral vagabondait dans une autre dimension. Il a grandi ainsi dans le mépris général de tous , même ses parents ne comprenaient pas comment ils avaient pu avoir un enfant aussi attardé bien que son cerveau ne présente aucune lésion , bien qu ’ il ne soit ni autiste ni trisomique. Ils n ’ admettaient pas son état. Pour eux , il était un échec.
Longtemps , il est intervenu dans des associations caritatives aux profils des handicapés. Il effectuait des tâches simples. Il rangeait les cartons , il nettoyait , il aidait à porter les courses , à débarrasser des locaux , etc. Puis , il a suivi des formations pour adultes sans diplôme. Il a travaillé comme standardiste , il accueillait les clients dans des sociétés qui employaient les personnes déficientes mentalement pour les payer le moins possible et pour toucher les aides de l ’ État. Il était devenu indépendant et vivait sa petite vie sans encombre. D ’ abord , sous tutelle pour la gestion de son argent , on a fini par le rendre autonome peu à peu. Et puis , étonnement , il avait développé des aptitudes à compter. Un jour , les chiffres lui ont parlé , tout à coup d ’ un coup. C ’ est apparu comme un cheveu sur la soupe. C ’ est d ’ ailleurs ça qui l ’ a sauvé de la léthargie intellectuelle. En premier , on a cru qu ’ il trichait , mais très vite on a compris que les mathématiques étaient la porte d ’ entrée concrète pour établir un lien avec la réalité. Ainsi , on lui a donné son autonomie financière. Il s ’ y entendait bien pour gérer ses comptes. Les années passèrent et firent de lui un homme simple , mais loin d ’ être idiot bien qu ’ on l ’ ait toujours considéré comme handicapé. La société aime bien inscrire les individus dans des cases. Lui n ’ entre pas dans un moule prédéterminé. Personne n ’ a su en réalité voir en lui ce qui aurait pu soulever ce voile qui enveloppe son esprit. Néanmoins , son physique agréable aux traits fins attirait l ’ attention , bien que parfois sa tête laissait à penser qu ’ il était débile tellement son regard semblait vide lorsqu ’ on lui expliquait quelque chose.
Personne n ’ avait remarqué son hyper sensibilité lorsque se produisaient certains événements. Aussi , le simple fait de l ’ effleurer activait en lui les mécanismes de réflexe plus prononcé et plus rapide que chez les autres individus. Il ressentait les choses avant tout le monde , sans pour autant être capable de les comprendre. C ’ est un peu comme si ses sens étaient plus développés que ceux de ses semblables , mais sans avoir les moyens d ’ interpréter les messages pour autant. Cela revenait , en fait , à faire de cette capacité sensorielle particulière , un coup d ’ épée dans l ’ eau. Tous ces aspects de sa personne ont fait de lui un célibataire qui n ’ a connu l ’ amour qu ’ à travers les films à la télévision. Il a bien eu quelques aventures , mais cela n ’ a jamais mené bien loin. Il était surtout une curiosité à satisfaire par certaines femmes souvent bien plus âgées que lui , et attirées par sa sensibilité peu commune chez un homme. Une maturité qui demandait à exprimer un besoin de maternité tardif sans doute. Mais l ’ idée qu ’ on puisse en faire un compagnon de tous les jours ne s ’ envisageait pas un seul instant.
Tout va changer dans la vie du jeune trentenaire lorsqu ’ un soir il se retrouve assailli par des voleurs , dans sa rue , au moment de pénétrer chez lui , après sa journée de travail. Sans doute a-t-il été repéré depuis quelque temps par ses agresseurs. Il reçoit alors un violent coup sur la tête. Alors , il reste , pendant plusieurs heures , inanimé sur le trottoir , avant qu ’ on s ’ aperçoive qu ’ il n ’ est pas un de ces clochards saouls qui cuvent un de ces mauvais vins dans des bouteilles en plastique.
Quelqu ’ un finit par alerter les autorités et on le transporte aux urgences. Il plonge dans un coma léger pendant plus d ’ une semaine tout de même. Le coup a été très violent et a causé un traumatisme crânien avec un hématome important , entrainant une contusion cérébrale. Admis au service de traumatologie , il y séjourne pendant plusieurs mois avant de pouvoir enfin retrouver une vie normale. Parfois , des maux de tête l ’ obligent à rester des heures dans le noir et à prendre des cachets. C ’ est à ce moment-là qu ’ il commence à entendre des murmures bourdonner comme des abeilles dans sa tête. Après de multiples examens du cerveau , et aussi dans le cadre de son suivi post-traumatique , les médecins ne détectent rien d ’ anormal. Ils lui prescrivent un traitement et un accompagnement psychologique. Il a le temps , car depuis son agression , il a perdu son travail.
Après quelques mois , la peur de se voir de nouveau brutaliser s ’ estompe. Pour faciliter sa recherche d ’ emploi et augmenter son autonomie , il décide de passer le permis de conduire. Il ne l ’ obtient qu ’ après la troisième tentative , avec un examinateur qui juge qu ’ il ne représente pas un danger pour les autres , même s ’ il a tendance à rouler trop prudemment. Il connait tous les panneaux pour les avoir repérés grâce à des nombres qu ’ il a attribués à chacun. Il sait leur signification , car sa mémoire lui permet désormais de retenir et d ’ utiliser bien plus d ’ informations que par le passé. Il a d ’ ailleurs noté lui-même une nette amélioration depuis son agression. Il a davantage d ’ aisance dans ses mouvements , mais aussi dans la compréhension des choses qui l ’ entourent même si les explications qu ’ on lui communique sont parfois en partie masquées par des voix qu ’ il entend en arrière-plan. Ce qui le contraint à faire preuve de plus d ’ attention et lui donne cet air absent et décalé.
Ses tentatives d ’ obtenir un travail dans sa ville sont vaines. Les murmures s ’ amplifient et le gênent considérablement lorsqu ’ il converse avec une autre personne. C ’ est un peu comme s ’ il se retrouvait au milieu de plusieurs individus qui lui parlent en même temps et qui espèrent tous être entendus et compris. Sauf que là , il n ’ y a qu ’ une seule voix , les autres sont dans sa tête. Les médecins ont pensé que le grand air et le calme pourraient réduire cette pathologie. Le tumulte de la ville lui était sans doute néfaste.
C ’ est pourquoi l ’ agence pour l ’ emploi lui a dégoté un travail dans une ville plus petite , dans la montagne. Une entreprise cherchait depuis quelque temps un profil similaire au sien. Peu de capacité mentale pour exécuter des tâches simples , mais une personne volontaire et disponible.
Avant de partir pour ce poste dans une autre ville , il profite d ’ une soirée chaude de l ’ été qui s ’ offre à lui comme une jeune femme. Il passe dans différentes ruelles pour choisir un restaurant qui lui fait envie. Il veut fêter la nouvelle et ne souhaite pas rester seul chez lui. Alors qu ’ il arrive devant une cantine chinoise surtout fréquentée par la communauté asiatique et dont l ’ une des spécialités exotiques est le ragout de rat , il entend un cri presque imperceptible. Il n ’ y prête pas plus attention que cela. Il pense que cela provient encore des murmures qui ne cessent de le harceler , même si ces derniers surgissent essentiellement lorsqu ’ il y a des gens autour de lui. Il s ’ arrête quelques instants néanmoins pour s ’ assurer que ce ne sont pas ses chaussures qui couinent. Il entend d ’ autres cris qui semb

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