La Pièce jaune
70 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Pièce jaune , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
70 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Victor Mayer, un avocat de 43 ans, se réveille nu et désemparé dans une pièce jaune qui n'a aucune ouverture visible. Il ne sait pas comment on l'a enfermé là, ni pourquoi. Un mystérieux interlocuteur, un homme en costume Hugo Boss, apparaît bientôt et lui apprend qu'il est en enfer. Victor devra découvrir pourquoi il est là et surtout répondre à une question primordiale : est-il possible de s'échapper de l'enfer ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 juillet 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342053562
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Pièce jaune
Stéphane Jullien
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Pièce jaune
 
1
L’obscurité. Le silence.
Quand Victor se réveilla, il n’y avait rien d’autre là où il était.
Il était allongé sur le sol. Un sol dur et froid. Cela, il pouvait le sentir.
Sinon, il ne voyait rien, il n’entendait rien.
Il tâta son propre corps. Il ne portait aucun vêtement. Il était nu, complètement nu.
Il se releva et décida d’avancer un peu, dans l’obscurité. Il avançait très lentement, ses bras tendus devant lui, comme pour se protéger d’un obstacle éventuel. Il franchit plusieurs mètres mais n’en rencontra aucun.
Il s’arrêta un instant. Victor sentait la panique l’envahir.
Bon sang ! Mais il était où, là ?
Il continua à avancer. Quel autre choix avait-il ?
Il parcourut encore deux mètres supplémentaires quand ses mains tendues en avant touchèrent enfin quelque chose.
Quelque chose de dur. On aurait dit… Un mur.
Oui. C’était bien un mur. Il promena ses deux mains sur la surface du mur. Au toucher, ça ressemblait à du béton.
Il décida de longer ce mur. Il se déplaça lentement vers la droite, la main gauche appuyée en permanence contre le mur et la main droite tendue en avant. Il parcourut ainsi une dizaine de mètres quand il se retrouva face à un autre mur, perpendiculaire au premier.
Qu’est-ce que tout cela signifiait ?
Victor essaya de mettre de l’ordre dans ses idées.
De quoi il se souvenait ?
Il s’appelait Victor Mayer. Il avait quarante-trois ans et il était avocat. Il vivait à Paris. Il se rappelait très bien avoir quitté son bureau du 5 e arrondissement vers 19 heures environ et être monté dans sa voiture. Il était fatigué, il avait hâte d’être de retour chez lui. Pendant le trajet, qui en général n’excédait pas vingt minutes, il avait écouté la radio comme il le faisait toujours.
Au volant de sa voiture, en train d’écouter Blowin’ in the wind de Bob Dylan. C’était ça son dernier souvenir.
Ensuite, plus rien.
Comment avait-il atterri dans cet endroit sombre ? Il n’en avait pas la moindre idée.
Victor était sur le point de céder complètement à la panique quand, tout à coup, l’espace autour de lui se remplit de lumière.
Pour la première fois depuis son réveil, Victor put prendre conscience de son environnement immédiat.
Il se trouvait dans une pièce.
Une pièce jaune.
2
La pièce formait un rectangle. Une vingtaine de mètres en longueur sur une dizaine en largeur. Le plafond était assez haut, peut-être à trois mètres du sol environ. Les murs, le plafond et le plancher étaient tous de couleur jaune. Un jaune très pâle.
Il n’y avait ni fenêtre ni porte d’entrée. Aucune ouverture visible.
Dans cette pièce, il n’avait rien hormis une table, deux chaises et une pendule.
La table, sur laquelle rien n’était posé, était de forme rectangulaire également. Elle était placée au centre de la pièce.
Les deux chaises étaient disposées de part et d’autre de cette table.
La pendule était de forme ronde et incrustée dans le mur derrière la table à une hauteur d’environ 1 mètre 80. Une pendule toute simple avec deux aiguilles et des chiffres romains.
La table, les chaises et la pendule étaient également de couleur jaune mais un jaune un peu plus foncé que le reste de la pièce.
Et il n’y avait rien d’autre dans la pièce.
Il s’approcha de l’un des murs et promena sa main droite sur sa surface lisse.
— Comment a-t-on pu me faire rentrer là-dedans alors qu’il n’y a pas d’ouverture ? se demanda Victor.
— L’important n’est pas de savoir comment vous êtes arrivé ici, monsieur Mayer mais pourquoi vous êtes ici, fit une voix dans le dos de Victor.
Victor se retourna brusquement.
Un homme avait pris place sur la chaise qui était de l’autre côté de la table, autre côté si l’on se réfère au côté où se trouvait en ce moment même Victor. Un homme que Victor ne connaissait pas et qu’il n’avait jamais vu avant.
Comment cet individu avait-il pu apparaître ainsi, comme par magie, au milieu de la pièce ? Tout cela n’avait aucun sens ! Victor était-il en train de rêver ? Tout cela n’était-il qu’un affreux cauchemar ?
— Vous n’êtes pas en train de faire un cauchemar, Monsieur Mayer.
Victor tressaillit. Cet homme ne venait-il pas de lire dans ses pensées ? Non, c’était impossible !
— Approchez, je vous prie, fit l’homme assis sur la chaise.
Victor obéit.
Il avança et s’arrêta à une vingtaine de centimètres de la chaise qui était devant la table. L’homme assis en face de Victor était habillé avec le plus grand soin. Il portait un costume gris, très chic. Sous sa veste, il portait un gilet, gris lui aussi, ainsi qu’une cravate foncée à rayures jaunes. Ses mocassins marron étaient du meilleur goût. Il portait également une paire de lunettes. Des petites lunettes rondes avec une monture à écailles. Victor était presque sûr que son costume était un costume Hugo Boss. Il avait toujours eu un faible pour les costumes Hugo Boss.
— Oui, c’est bien un costume Hugo Boss. Moi aussi, j’ai un faible pour eux.
Victor, cette fois, en eut la certitude. Cet individu pouvait lire ses pensées.
L’instant d’après, Victor crut discerner un léger sourire sur le visage de l’homme en costume.
— Peut-être aimeriez-vous enfiler quelque chose ? demanda ce dernier.
Victor se rappela tout à coup qu’il était complètement nu. Nu face à un homme en costume Hugo Boss. Il mesura toute l’incongruité de la situation.
— Si c’est possible, répondit Victor.
C’est alors qu’un petit tas de vêtements soigneusement pliés et rangés apparut dans le coin droit de la table.
L’homme en costume n’avait pas fait un geste. Il n’avait pas bougé et pourtant, les vêtements étaient là.
Victor n’eut pas le temps de s’interroger davantage sur cet autre mystère. L’homme en costume s’adressa de nouveau à lui.
— Mettez ces vêtements, vous vous sentirez plus à l’aise.
Victor s’exécuta.
En fait, il n’y avait que deux vêtements. Un pantalon assez fin et un maillot sans manches. Tous deux de couleur noire. Il n’y avait ni sous-vêtements ni chaussettes ni chaussures.
— Bien, vous êtes plus présentable maintenant, non ? fit l’homme en costume. Vous pouvez vous asseoir maintenant, ajouta-t-il en indiquant l’autre chaise d’un geste de la main.
Victor obéit de nouveau.
Les deux hommes étaient maintenant face à face, à la même hauteur.
Il y eut un long silence. Victor regardait cet homme assis en face de lui. La cinquantaine, environ, de type européen. Cheveux bruns, coupés court, soigneusement peignés. Un nez plutôt fin. Une petite bouche.
Ce fut Victor qui rompit ce silence.
— Qui êtes-vous ?
— Qui je suis n’a aucune importance, Monsieur Mayer. Ce qui importe, comme je vous l’ai déjà dit, c’est pourquoi vous êtes ici. Savez-vous pourquoi vous êtes ici ?
— Non, je l’ignore, répondit Victor. Comment pourrais-je savoir pourquoi je suis ici alors que j’ignore même ce qu’est ce “ici” ? Où sommes-nous ? C’est quoi cet endroit ?
L’homme en costume gratifia Victor d’un large sourire avant de répondre.
— Vous êtes en enfer, Monsieur Mayer et vous allez rester parmi nous un certain temps !
3
— Je suis en enfer ? répéta Victor.
— C’est exact, Monsieur Mayer.
— Écoutez, je ne vous connais pas mais je peux vous dire une chose, vous débloquez complètement ! Je suis en enfer, rien que ça ! Si c’est tout ce que vous avez trouvé pour m’impressionner, je peux vous dire que ça ne marche pas !
— Je ne cherche pas le moins du monde à vous impressionner, Monsieur Mayer. Vous m’avez demandé quel est cet endroit et je vous ai répondu, répondit l’homme d’une voix posée.
D’un geste rageur, Victor repoussa sa chaise en arrière, se leva et se dirigea vers le mur qui était derrière lui. Il s’arrêta à un mètre du mur et ensuite se retourna. Là, il balaya la pièce du regard. Cette pièce qui n’avait aucune ouverture et dans laquelle on avait quand même réussi à le faire entrer. Et puis cet homme, là en face de lui. Cet homme qui lisait dans les pensées, qui s’était matérialisé d’un coup dans la pièce. Tout cela était impossible. Impossible. Et pourtant…
Victor avait beau dire qu’il n’était pas impressionné, il...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents