La quête

Michel Juste

Description

Un épisode difficile pour Ellen. Contrainte à un chantage pour libérer et sauver son amie Kyi, elle se soumettra pendant cinq jours aux volontés d'Hisako, la yakusa japonaise. Un jeu à la fois beau et cruel où trois femmes vont vivre une expérience hors du commun. Entre peur, douleur, plaisir et amitié, ce huis clos troublant revivifie notre imaginaire social. Et si ce n'était qu'une histoire d'amour ?

Sujets

• Science Fiction
• Fiction
• Philosophie politique
• Sadisme
• Respect
• Japón
• amour

Informations

• Publié par: Iggybook
• Date de parution: 01 août 2017
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9791096448111
• Langue: Français

Extrait

La quête

Michel Juste

2017
ISBN:9791096448111
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières

Rangoon
Otage
Dimanche
Lundi
Prière de Dorei
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Veillée
Emiko
Epilogue
Rangoon
 

 
Toute sa famille était là pour l’accueillir à l’aéroport. Cette petite fille perdue, enlevée, vendue, puis réfugiée aux Etats Unis. Elle avait remonté son histoire, refait à l’envers le trajet douloureux de sa jeunesse gâchée. Et elle avait retrouvé la trace de ses parents et de ses frères et sœurs.
Kyi descendait maintenant de son avion et elle était fière. Aujourd’hui, c’était son jour, son retour, pour fêter sa liberté avec ses proches.
Voilà presque deux ans  qu’elle avait quitté l’Asie, meurtrie, dégoûtée, mais libre. Et maintenant elle était métamorphosée : une Kyi pleine de vie et de projets qui travaillait à la Fondation d’Ellen.
La vie cache des retournements parfois surprenants et souvent dramatiques. Elle savait que tout est éphémère et qu’il faut se battre pour exister. Ellen lui avait transmis une énergie dont elle ignorait la force avant de la découvrir dans son corps.
Kyi retrouva sa meilleure jeunesse durant ces quelques jours. Elle rechargeait sa valise à souvenir. Elle se sentait bien à parcourir les rues de son village natif, renouant avec son enfance et acceptant toute son histoire. Une page qu’elle tournait sereinement.
Elle aurait du se douter que certains n’avaient pas la même vision du passé. Le respect du temps écoulé, avec ses expériences bonnes ou mauvaises, n’avait pas le même impact que l’appât d’un gain possible. Et l’homme qui suivait Kyi du regard ne faisait que calculer. La fille qu’il revoyait aujourd’hui s’était enfuie alors qu’elle travaillait pour l’Organisation, et l’homme était sûr que l’Organisation la recherchait toujours. Elle avait donc de la valeur.
Cet homme était un ancien militaire qui assurait la garde du camp de Win Nyunt à Taunggyi et il avait une sacrée chance d’être là aujourd’hui pour voir ce spectacle.
Kyi ne se doutait de rien et passait son temps parmi sa famille. Elle repartirait bientôt pour les Etats-Unis et pensait déjà à ce qu’elle raconterait de son voyage. Innocente dans sa tête, alors que l’homme préparait méticuleusement son méfait.
Ce soir là, en rentrant chez ses parents après avoir vu son amie dans sa boutique, Kyi évitait les flaques d’eau de pluie et elle regardait le sol pour savoir où marcher. Elle tenait son parapluie fermé car la pluie s’était arrêtée.
L’homme lui mit un sac sur la tête, la pressa sur le coffre de sa voiture pour lui passer des menottes puis l’enfourna dans sa voiture. Il démarra aussitôt et s’éloigna en roulant doucement dans les flaques d’eau et les trous de la route en terre. Il ne restait que le parapluie abandonné sur le sol mouillé. Kyi avait disparu.
Kyi en rage. La colère de se voir enlevée par un inconnu, elle qui pensait en avoir fini avec ces bassesses, ces horreurs. Encore et encore, et pour de l’argent, sûrement.
L’homme l’emmena dans un bâtiment isolé et elle se retrouva dans une petite pièce, sur une natte de paille. Elle était toujours menottée et l’homme avait trouvé un chaine qui reliait les menottes de ses poignets à celle de ses chevilles. Et cette dernière passait dans un anneau fixé au sol. Il lui avait donné un bol de riz et de l’eau. L’homme était sur sa terrasse et il téléphonait. Il essayait d’entrer en contact avec quelqu’un qui pourrait acheter la fille. Son ancienne maîtresse donnerait peut être cher pour la retrouver. Il réussit à joindre Maryka, un des adjointes d’Hisako. Il lui expliqua la situation et demanda de l’argent.
Maryka l’écouta et lui dit qu’elle le rappellerait plus tard. Elle en parla avec Hisako, pour connaître sa décision. Et Hisako hésita avant de l’autoriser à négocier.
L’homme aurait du demander plus. Il en était sûr. Les japonais sont riches, mais il avait peur. Il savait que sa parole faisait foi. Et la femme avait accepté 10 000 dollars à condition que Kyi soit saine et sauve. Interdit d’y toucher. Il fit ce qu’on lui demandait.
Un homme vint un matin.  Il prit la fille, remit l’argent et partit en voiture.
L’homme cupide avait son gain. L’argent du négoce, de la traite d’un autre humain.
Quand l’homme enleva le capuchon de satin noir qui cachait la tête de Kyi, celle ci se trouva en face d’Hisako et ne put réprimer un frisson. Les deux femmes se connaissaient bien et Kyi se savait en mauvaise position. Elle avait trahi sa maîtresse, de façon justifiée selon elle, mais en ce moment c’est la peur qui la dominait.
Kyi était toujours enchaînée et à genoux devant son ancienne maîtresse. Bonjour Kyi ! Tu as bien voyagé ? Oui, Maîtresse. Tu savais bien que tu reviendrais un jour. Mais tu n’étais pas prête ! Tu sais ce qui t’attend ? Oui, mais vous aurez peut être pitié de moi. Ne te rabaisse pas ! Tu as choisi un camp et tu as assumé. Aie le courage d’aller jusqu’au bout ! Je suis trop jeune pour mourir ! N’essaie pas de m’amadouer. Tu dois servir d’exemple. Tu vas mourir, c’est la règle. Reste à savoir comment. A moins que j’ai une autre idée. Pitié, Maîtresse ! Je vous servirai tout le reste de ma vie. Juste quelques jours, et après nous déciderons ! Si tu es vraiment une fille digne d’intérêt, nous allons le savoir rapidement. Maryka ! Arrange toi pour contacter Ellen Murray à Washington, que je puisse lui parler dés que possible. Ta vie tient à peu de choses, Kyi : un coup de téléphone et ton amitié pour Ellen. Je vais proposer à Ellen de venir te chercher pour te libérer. Cela te convient ? Oh oui, Maîtresse ! Merci. Mais en échange, Ellen restera ici cinq jours et je ferai ce que je veux avec elle. Ça te convient toujours ? Si elle tient à toi, elle acceptera. Sinon… Mais elle n’acceptera pas, elle n’est pas folle ! Vous vouliez la tuer ! Si elle accepte et si elle n’abandonne pas, elle restera saine et sauve. Sans dommages. Tu crois en elle ? Je crois en elle, Maîtresse, mais votre chantage est odieux. Vous voulez l’humilier et la torturer pour que je sois libre. Elle restera sans dommages, toujours belle. Car tu l’aimes bien, n’est-ce pas ? Oui, Maîtresse. Alors tu t’occuperas d’elle si elle vient, et tu peux prier pour qu’elle accepte.
 
Otage
 

 
Malgré le décalage horaire, Maryka avait réussi à joindre Ellen un matin de ce début de septembre. Il faisait beau à Washington, température chaude et ciel bleu. Mais quand Ellen sut l’origine de l’appel, elle eut froid. Et quand elle en comprit la raison, son sang se glaça dans ses veines. Vous avez enlevé Kyi ! Relâchez-la tout de suite, vous n’avez aucun droit sur elle ! Maîtresse Hisako veut vous parler, ne quittez pas. Bonjour Ellen ! Je vous rassure, je n’ai pas enlevé Kyi, on me l’a vendu. Un homme cupide, qui ne pensait qu’à son intérêt. Relâchez-la, elle n’a plus rien à voir avec vous. Elle est libre maintenant. Vous oubliez qu’elle m’a trahi. Et elle mérite la mort pour ça. Je sais que vous n’avez rien à faire de mes règles, mais je dois les suivre pour maintenir la discipline. Kyi est jeune, elle a toute sa vie devant elle. Elle n’a fait que suivre mes idées et votre punition est trop sévère. Si vous admettez une certaine responsabilité, je peux vous proposer un accord. Encore m’obliger à décider pour vous ? Non, mais je vous propose de venir chercher Kyi, ici, chez moi. Vous resterez cinq jours et vous accepterez mes volontés. Je garantis votre sécurité et vous repartirez sans dommages, saine et sauve. Et avec Kyi. Vos volontés ? Me torturer,  me ficeler et me tuer à petit feu ? Une discussion entre femmes. Vous vous soumettez à mes volontés, sans dommages pour vous, durant cinq jours. Libre à vous d’abandonner, si vous le souhaitez, à n’importe quel moment. Réfléchissez bien, si vous tenez à votre amie. Maryka vous rappellera demain.
Heureusement, une chaise était juste à côté. Je m’écroulais dessus. Qu’est-ce que c’é