La Vie Extraordinaire d Art Benton
132 pages
Français

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La Vie Extraordinaire d'Art Benton , livre ebook

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Description

En Angleterre, Art Benton travaille depuis vingt ans en tant que responsable « qualité » dans l’usine de cycles Ringman. Respecté pour son professionnalisme, personne ne se doute qu'il mène une double vie. Une porte dérobée dans sa cave lui permet d'accéder tous les soirs au royaume merveilleux de Terra Ligna. Il est sacré roi de cette planète qui recèle bien des mystères et rebaptisé René d'Ange-Possum. Seule Léoline, une brillante chercheuse dont il est tombé amoureux, partage son secret. Ensemble, parviendront-ils à relever la délicate mission qui lui a été confiée ? Florence L. Marchal déborde d'imagination dans ce roman consacré au destin hors du commun d'un homme entre les mains duquel repose peut-être le sort de notre planète.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 février 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414166510
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-16649-7

© Edilivre, 2018
Exergue

« La logique vous conduira d’un point A à un point B, l’imagination et l’audace vous conduiront où vous le désirez »
Albert Einstein
Un grand merci à Marlène
À Flo
Chapitre 1 Le secret
C’était une cité ouvrière dans un pays sombre et froid. Les nombreux entrepôts de briques rouges noircies par le temps formaient le lien entre la terre et le ciel bas. A chaque fois qu’Art Benton empruntait le chemin du retour vers sa maison après une journée de labeur, le dos un peu courbé par la fatigue, frissonnant dans la nuit tombée, il sentait monter en lui une sorte de jubilation qui gommait d’un coup la noirceur de son environnement. Etait-ce l’éclat nuancé des lumières derrière les vitres sales des maisons qui donnaient une résonnance étrange à la vie ? Etait-ce les différentes musiques qui s’entremêlaient dans le froid du soir, celle de la vieille Gaby, un pantin articulé qui chantait Piaf chaque fois qu’on lui mettait un sous dans sa poche, ce qu’il ne manquait jamais de faire quand il passait devant ; celle du café « à la vieille ancre » où les ouvriers venaient oublier leur journée de besogne devant un verre de bière de houblon frelaté ? Celle du poste de radio des filles du vieux Fernand qui chantait à tue-tête à faire enrager leur père alors que leurs ombres dansaient derrière les rideaux de leur chambre à l’étage, ne cachant rien de leurs formes généreuses ? Ou était-ce encore l’air frais et piquant du soir ? C’est un peu tout cela, pensait-il, un mélange d’odeurs, de bruits connus, d’ombres, de lumières, tout ce monde qui faisait son quotidien, et sans qui, il ne serait pas. Car il faisait partie aussi de ce cadencement des choses. S’il ne passait pas tous les soirs, la vieille Gaby ne chanterait pas, et la Marie du Zingue ne dirait pas « ah, celui-là, v’la qu’il a encore mis un sou ! ». C’était un théâtre dont il faisait partie, une scène jouée tous les soirs. Et quand un des éléments de cette pièce manquerait un jour, rien ne tournerait rond, et cela gripperait cette mécanique du quotidien, il en était sûr. Pour l’heure, rien de tel : la Gaby jouait, la Marie criait, les ouvriers buvaient et les filles du vieux Fernand se dandinaient derrière les rideaux de leur chambre. Tout était normal.
Il arriva devant la porte de sa maison, une maison de cité, semblable à des dizaines d’autres toutes alignées, sortit le lourd trousseau de clés de la poche de sa veste grise élimée, et ouvrit successivement les trois verrous. C’est qu’Art Benton aimait la sécurité. Jamais personne ne venait chez lui. C’était son domaine privé, son espace. Il regarda à droite et à gauche pour être sûr de n’avoir pas été suivi, et rentra vite, refermant aussitôt les trois verrous. Il pensa qu’un quatrième serait mieux et se promit d’appeler un serrurier pour le faire poser. Une fois rentré, la porte fermée à triple tour, il plaça son dos contre la porte et respira lourdement avec soulagement. Voilà, pensa-t-il, la journée est finie ! Son visage se radoucit et il rajeunit étrangement, comme si la lourdeur de son quotidien s’en allait d’un coup ; il se redressa même, et tapa dans les mains. « C’est parti ! », dit-il enthousiaste. Un autre Art Benton alors apparut, et bien surpris seraient ses collègues de travail de le voir ainsi !
Art Benton n’avait pas trente-cinq ans, mais pour ceux qui le côtoyaient depuis longtemps, il semblait que sa physionomie n’avait pas d’emprise sur le temps : toujours les mêmes types de vêtements classiques, la même coupe de cheveux sans un cheveu blanc, les mêmes courbes. C’était ainsi et c’était voulu : il ne voulait pas entendre de réflexion comme « mon Dieu comme il vieillit ! » ou encore « il n’a pas un peu grossi ? » ; non, il n’aimait pas qu’on lui fasse de remarques. Par cette attitude et cette rigueur, il ne souhaitait pas attirer l’attention et voulait se fondre dans le décor. Il était néanmoins plutôt bel homme avec une prestance certaine, et attirait l’attention des jeunes filles malgré lui. Son métier de responsable qualité dans l’usine Ringman était un vrai sacerdoce. Sa technique : faire partie des murs et du subconscient des ouvriers afin que dans leurs gestes répétitifs, ils sentent sa présence curieuse et bienveillante et son regard scrutateur. Il traquait la moindre défaillance et le moindre défaut. Oh certes cela ne lui valait pas que des amis, mais il faisait partie des chefs de l’usine et devait faire son métier au mieux. Il était reconnu d’ailleurs comme le meilleur dans cette fonction : aucun vélo ne sortait des ateliers avec le plus petit défaut. La réputation de l’usine Ringman était grande et elle le lui devait en grande partie. Pour les tester, il avait même imaginé un parcours de course dans l’entrepôt qui lui servait de bureau et de laboratoire, parcours volontairement chaotique parfois, afin de vérifier la résistance de l’engin, ce qui de surcroit le maintenait en forme. On peut dire que par sa technique, Art Benton était à l’origine du premier « vélo tout terrain » appelé PAB1 (prototype Art Benton 1). Il eut même l’idée d’organiser la première course aujourd’hui célèbre de « cross country bike », entièrement sponsorisée par l’usine Ringman, qui partait du centre ville d’Arlingtown, passait par les forêts de Betwicks, au nord, et revenait par le port de la ville où de multiples obstacles étaient disposés afin de rehausser les difficultés de la course, à la grande joie des spectateurs qui se délectaient des chutes des concurrents. Chaque année au printemps, il concourrait avec les autres, ou aidait à l’organisation. Il avait même remporté deux fois le trophée : un petit vélo en argent qui servait de coupe offert par Saul Ringman avec une prime et un vélo neuf. A chaque fois qu’il avait gagné, il avait donné ses cadeaux à l’orphelinat de la ville, sauf les trophées qui trônaient religieusement sur sa cheminée dans le salon, et qui lui soufflait à chaque fois « oui, Art, tu l’as fait ! ».
Sa grande connaissance des ouvriers et des ateliers l’avait conduit à travailler également étroitement avec le responsable du personnel de l’usine, Archie Pickball. En effet, le moindre recrutement ne se faisait pas sans l’aval d’Art Benton, car il connaissait les gestes, les profils nécessaires sur chaque poste et savait détecter les perles rares. Saul Ringman, son patron, lui faisait une confiance aveugle. « Monsieur Benton a-t-il vu la personne, questionnait-il avant chaque embauche ? » « Que pense Monsieur Benton de cette idée ? » « Monsieur Benton est-il au courant ? », voici les questions que le grand Saul ne manquait pas de poser à chacune des initiatives de ses contremaitres. Ceux-ci auraient pu en être fâchés et jaloux, mais ce n’était pas le cas car Art Benton cultivait la simplicité et la discrétion. Il n’avait pas pour but de prendre la place des uns ou des autres. Non, il voulait aider. Parfois, il se sentait même gêné des questions qu’on lui posait, ne cherchant pas à prendre de l’importance. Mais c’était ainsi : Art Benton faisait partie des murs.
Archie Pickball était un personnage petit et malingre, avec de grosses lunettes noires et des oreilles qui semblaient immenses comme deux radars en écoute constante des divers bavardages des employés. Ainsi chez Ringman, on ne disait pas qu’il avait toujours une oreille qui traine, mais deux. Il avait l’air toujours sévère, mais son fond n’était pas méchant. Il avait pris Art Benton sous sa protection, comprenant toute l’aide qu’il pouvait lui apporter dans sa connaissance du personnel et des postes. Ils n’étaient pas amis, mais s’estimaient l’un l’autre. Quand Art Benton sentait un employé en difficulté, il allait voir Archie Pickball pour l’en informer. Ainsi quand Rickie Bullcroket fit une fausse couche et revint travailler alors qu’elle n’était pas rétablie, Archie, sur les conseils d’Art Benton, fit venir la jeune fille dans son bureau, lui donna une semaine de repos et paya le médecin pour la soigner. Sa popularité, pour toutes les femmes employées dans l’usine, s’en trouva grandie et lui et Art en éprouvèrent de la fierté, même s’ils ne le montraient pas et ne changèrent guère leur attitude rigoureuse et simple. « Un employé en bonne forme et bien dans son métier travaille d’autant mieux, et c’est toute l’usine qui s’en trouve mieux », disaient-ils souvent à leur patron. Ce dernier, grand humaniste, approuvait ces considérations.
Saul Ringman était un chef charismatique, grand et mince, pour ne pas dire maigre, toujours courbé sur sa canne noir et argent qu’il ne quittait jamais. Personne ne savait exactement l’âge qu’il avait, mais certains pensaient qu’il faisait plus vieux qu’il n’était. Quand il venait saluer chacun des employés une fois par semaine, il demandait toujours des nouvelles des parents, voir des grands parents qu’il avait connu et avait parfois eux-mêmes travaillé dans l’usine. « Trois générations, disait-il, trois générations et je suis toujours là ! ». C’était un roc. Il avait perdu sa femme très tôt alors qu’elle accouchait de faux jumeaux. Sa fille, mariée à un plombier, avait aujourd’hui de grands enfants, tandis que son fils était un notable reconnu de la ville, le Directeur de la Banque Crotale, mais il ne s’entendait guère avec son père, ayant un penchant affirmé pour les jeunes hommes, ce que Saul Ringman ne pouvait accepter. Bien qu’il ait une bonne situation et une intelligence certaine, son fils ne reprendrait jamais l’usine. Ainsi l’avait décidé Saul Ringman qui le jugeait incapable de poursuivre l’œuvre familiale avec les qualités dévolues à ce poste. Et Saul Ringman cherchait son successeur dep

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