Le cinquième gardien
198 pages
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Le cinquième gardien , livre ebook

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Description

Awen, un adolescent sans histoires, a hérité d’une chevalière de son grand-père et devient, sans le savoir, le cinquième gardien d’une organisation secrète ayant pour but de préserver l’humanité.
Tout son petit monde vole en éclat lorsque cinq hommes surentraînés se lancent à sa poursuite pour récupérer la bague.


De Paris à Tchernobyl en passant par la ville fantôme de Pripiat, Awen lèvera le voile sur cette obscure société tout en s’efforçant, tant bien que mal, d’échapper aux tueurs à ses trousses.
Sur sa périlleuse route, il croisera un vieux flic bourru, aux méthodes peu conventionnelles, et une jeune femme au tempérament aussi trempé que l’acier de ses armes. Ensemble, ils lutteront pour leur vie. Ensemble, ils lutteront pour le sort de l’humanité.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 16
EAN13 9791097570828
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour ma fille Clélia, qui est la pile nucléaire de mon cœur  
 
« Nos centrales nucléaires ne présentent aucun risque.
On pourrait les construire même sur la place Rouge.
Elles sont plus sûres que nos samovars. »
Anatoli Alexandrov
Président de l’Académie des sciences de l’URSS
 
 
« Le peuple soviétique est plus fort que l’atome. »
Banderole accrochée au sommet
du réacteur numéro 4
 
 
« Il n’y a pas un seul endroit sur Terre où tu puisses échapper à ton destin. »
Citation de Martial,
Les épigrammes – env. 90 apr. J.-C.  
I.
 
Fenyang
 
Continent : Afrique
Pays : Botswana
Ville : Gaborone
Avril 2016
 
Un hurlement déchira l’air et le réveilla en sursaut. Il se redressa sur ses coudes,  complètement désorienté. Il lui fallut une fraction de seconde pour se rappeler où il se trouvait. Malgré l’obscurité qui y régnait, il reconnut sa chambre, son lit, son radioréveil chromé en forme d’astronef. Il passa sa main sur son front brûlant et s’ép ongea brièvement. Il était trempé de sueur. Son cœur battait à tout rompre comme s’il essayait de s’échapper de sa cage thoracique. Ce cri qui l’avait brutalement extirpé d’un cauchemar provenait-il de son rêve ou bien était-il réel ? Il n’en avait pas la  moindre idée. Il grimaça de douleur, un étau invisible broyait son crâne. Nul besoin d’en rechercher la cause, la bouteille vide de bourbon sur le sol répondait amplement à cette question.  
Il se leva difficilement et se dirigea tant bien que mal vers la fenêtre. Sa tête se mit soudainement à tourner. Il parvint à se stabiliser, les bras à l’horizontale, et s’aperçut que des gouttes d’eau martelaient le verre avec fracas. Dehors, une tempête faisait rage. C’était la saison des pluies et cela ne l’étonnait guère. Les pluies étaient bien souvent diluviennes dans la région, contraignant parfois les autorités à fermer certaines routes et avenues. Il approcha lentement son visage de la vitre et à peine fut-il à une vingtaine de centimètres de celle-ci qu’il sursauta. Un homme l’observait. Un homme à la peau aussi noire que du jais, les traits saillants, le nez relativement fin et les yeux verts marqués par de profonds cernes.
Détends-toi, ce n’est que ton reflet !
Il colla son front à la vitre fraîche. Cela lui fi t un bien fou. Le mercure aujourd’hui avait atteint les 40 °C. Les secondes s’écoulèrent, interminables, durant lesquelles il focalisa toute son attention sur l’extérieur. Finalement, sa respiration se fit moins haletante. Il se sentit rassuré de voir que  personne ne rôdait dehors. Ce n’était qu’un mauvais rêve.  
Encore un , pensa-t-il.  
Effectivement, ces derniers jours, il ne dormait presque plus, tourmenté par d’horribles cauchemars. Et pour cause. Il appartenait à une organisation et avait appris de source sûre que l’un des membres avait été assassiné dans d’atroces circonstances. N’ayant aucune nouvelle des autres, il était intimement persuadé qu’il serait le suivant sur la liste. Il noyait alors son inquiétude dans le liquide ambré du whisky ou, du moins, de tout autre alcool lui tombant sous la main. C’était pour lui la seule façon de mettre en veille son cerveau durant une heure ou deux, le temps de reposer son esprit agité.
Il jeta un dernier coup d’œil dehors. La visibilité s’avérait fortement restreinte, malgré le réverbère décati dressé devant chez lui. La pluie s’intensifiait et le son des gouttes d’eau qui cognaient à la fenêtre devint de plus en plus assourdissant. Heureusement, des éclairs zébrèrent le ciel noir et illuminèrent les environs l’espace d’une seconde. On aurait dit des cicatrices de feu sur une peau d’ébène.
Qui pourrait sortir par un temps pareil !
Il se retourna et s’assit, le dos calé contre le mur. Il inspira profondément afin de recouvrer un rythme cardiaque normal. Ce n’é tait pas le moment de faire une attaque. Il se prit la tête à deux mains. Le métal froid de la chevalière qu’il portait à l’annulaire droit lui donna des frissons. Il l’examina et repensa à son camarade exécuté. Et les autres, étaient-ils tous morts égalem ent ? Pourquoi ne répondaient-ils pas à ses appels ? Et qui pouvait connaître leur existence ?  
Il devait à tout prix les prévenir d’un danger imminent. Il fit tourner sa bague autour de la phalange et un flot de souvenirs inonda ses pensées.
Soudain, un gémissement se fit entendre. Son corps se raidit instantanément. Plus aucun doute possible, ce n’était pas dans sa tête. Cela paraissait provenir du rez-de-chaussée. Il se releva péniblement, la gueule de bois n’aidant en rien, et prit appui à la table de chevet. Il se stabilisa et se dirigea vers la porte de sa chambre. Il l’entrouvrit et se rendit compte qu’il y avait de la lumière en bas des escaliers. Son sang ne fit qu’un tour.
Qu’est-ce que…
Il poussa la porte avec une extrême lenteur pour ne pas la  faire grincer. Il parvint enfin en haut des marches. Le silence était absolu, inquiétant. D’ici, il percevait à peine le claquement de la pluie contre les fenêtres. Y avait-il réellement quelqu’un en bas ? Il hésita à nouveau, son corps figé, pareil à un h omme qui aurait croisé le regard de Méduse. Une idée percuta ses neurones alcoolisés de plein fouet. Pourquoi n’appellerait-il pas la police ? Aussi simplement ! Il n’avait plus qu’à récupérer son téléphone portable, mais se mordit la main de rage. Celui-c i était posé sur la table du salon.  
Mais quel con !
Il n’avait plus le choix. Il posa alors le pied sur la première marche avec la douceur d’un félin puis entama la descente. Une des lattes grinça. Il s’immobilisa aussitôt, tous ses sens en alerte. Sa dem eure baignait toujours dans un silence religieux. Il aurait voulu courir et hurler dans toutes les pièces, afin de s’assurer qu’il était bel et bien seul, qu’il avait simplement laissé la lumière allumée du fait de son état d’ébriété avancée, que le cri n’ était autre que la résultante de l’orage combiné à sa paranoïa et que son esprit torturé lui jouait des tours.  
Mais son sixième sens lui soufflait que ce n’était pas le cas.
Arrivé en bas, il plaqua son corps contre le mur de droite puis progressa jusqu’à l’extrémité de celui-ci. Derrière se trouvaient le salon et la cuisine américaine, l’endroit d’où provenait la lumière. Il baissa la tête et aperçut des gouttes vermeilles au sol. La tension atteignit son apogée.
Ne pas paniquer, ne pas paniquer ! Il doit bien y avoir une explication.
Subrepticement, il inclina la tête sur le côté afin de jeter un œil. Ses yeux se focalisèrent aussitôt sur une scène d’horreur. Un corps baignant dans une mare de sang était étendu au milieu de son salon. Il plaqua instincti vement les mains devant sa bouche sèche. Il connaissait parfaitement cette personne. C’était Georges, son plus fidèle ami. Il était ce que l’on appelle un  veilleur  au sein de l’organisation, un homme assigné à sa protection et dont il était devenu très pro che au fil des ans. Il était quelqu’un de la famille pour ainsi dire. Le cauchemar continuait et prenait vie. Sans plus réfléchir, il se précipita vers le vieil homme. Il s’agenouilla et de sa main gauche il lui releva la nuque. Sa peau était encore tiède,  mais était-il toujours en vie ? De son autre main, il lui asséna une première gifle, puis une seconde, plus virulente.  
Aucune réaction.
Il approcha son visage du sien puis posa son oreille contre le cœur de son veilleur. Il ne détecta aucun battement. Il voulut hurler, mais aucun son ne sortit de sa gorge nouée. Des larmes roulèrent sur ses joues creuses. Il se redressa et bascula le corps sans vie de son ami sur le côté pour découvrir de multiples entailles dans le dos.
– Mon Dieu, qui t’a fait ça ?  Qu’est-ce qui s’est passé ? Hein ? murmura-t-il à l’encontre de son veilleur.  
Bien évidemment, Georges ne répondit pas. Fenyang passa sa main dans les cheveux blancs du vieil homme et récita une prière. Tous deux étaient de fervents catholiques et se rendaient chaque semaine au diocèse de Gaborone, non loin d’ici. Puis il fit un signe de croix et leva les yeux au Ciel. Ses craintes s’avéraient fondées.
On en avait après lui et ses compagnons, mais qui ?
Il était sur le point de se relever quand, soudain, il entendit derrière lui quelqu’un en train de taper dans ses mains. Il fit pivoter sa tête à plus de quatre-vingt-dix degrés, faisant craquer ses cervicales, et braqua son regard vers ce mystérieux visiteur. Un homme blanc, entièrement vêtu de noir, se tenait immobile à deux mètres de lui, en train d’applaudir. Il paraissait grand, très grand. Son crâne était chauve et, de là où il se trouvait, il ne put clairement distinguer ce que représentait le tatouage sur le haut de sa tête. Mais ce qui le frappa le plus, c’était la mâchoire carrée de l’homme, si puissante qu’elle pouvait broyer de la pierre. Il vit vaguement autour de son cou de taureau un collier d’écrous.
– Jolie petite réunion de famille. Très émouvant, je dois avouer ! intervint enfin l’inconnu, u n sourire narquois dessiné sur ses lèvres fines comme du papier à cigarette.  
Fenyang se releva sur ses jambes flageolantes et fit face à cet individu qui le narguait ouvertement. Il se rendit compte qu’il avait tort sur un point. Il n’était pas grand, non, c’était tout bonnement un géant. Il devait avoisiner les deux mètres, avec des épaules aussi larges qu’une porte cochère. Il se vit donc contraint de basculer sa tête légèrement vers l’arrière pour soutenir son regard. Son mètre soixante-dix le désavantageait, mais il ne se laissa pas démonter pour autant.
– Fenyang ! Quelle joie de te rencontrer !
L’Africain ne broncha pas. Les yeux de l’assassin étaient noirs comme du charbon, ténébreux, impénétrables et ils semblaient sonder profondément ceux de Fenyang.
– On a eu du mal à te retrouver ! Beaucoup de mal, je dois dire. Mais c’était sans compter l’aide précieuse de ton veilleur. Enfin… de ce qu’il en reste.
Fenyang serra les poings de rage. Il était à deux doigts de fondre sur son ennemi.
– Ordure ! Tu vas payer

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