Le Clan des couleurs
152 pages
Français

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Le Clan des couleurs , livre ebook

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Description

Adoubé chevalier, Slovan ne rêve que de plaies et bosses. Accompagné d'Orlane, une jeune fille qui lui sert d'écuyer, il s'engage sous les armes du conte Vladimir pour une campagne en haute Égypte. Hélas, leur navire, une véritable hourque montée par des marins de raccroc fait naufrage. Slovan, Orlane et Vladimir échappent à la noyade grâce à un talisman magique. Mais dans quel étrange pays les a-t-il transporté? Il échouent dans une gaste forêt et un monstre vert qui ressemble à une sauterelle géante, un mangehomme, s'empare du talisman. Le chemin du retour est bien compromis! Il leur faudra s'allier à une tribu de barbares pour vaincre les mangehomme, mais ces barbares sont assujettis à la lumière verte ou rouge, ce qui les rend soit aimables, soit agressifs. Un caractère bien versatile, tempéré par les emblèmes qu'ils portent comme une coiffure, et qui semblent avoir une grande influence sur eux. Orlane n'est guère appréciée par la tribu en raison de son caractère sarcastique. Elle se moque continuellement de Slovan, bien qu'étant secrètement amoureuse de lui, et ne voulant surtout pas l'avouer. Mais cependant il appert qu'elle seule peut vaincre les mangehomme, grâce à un don qu'elle ignorait jusqu'alors... Réussiront-ils, et surtout Vladimir échappera t-il à la vindicte du magicien Horlemonde?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 novembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342044621
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Clan des couleurs
Alain Bérard
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Le Clan des couleurs
 
 
 
 
Premier chapitre. « Destination, ailleurs »
 
 
 
— Grande andouille dépendue ! Faut-il que je sois folle pour continuer à te suivre !
Slovan sourit dans sa barbe. Une barbe naissante dont il était très fier ! Depuis le matin, Orlane n’arrêtait pas de tempêter.
— Cesse donc tes jérémiades, fit-il en prenant un air sévère. A-t-on jamais vu un écuyer dicter ses désirs à son chevalier ? Il suit, et se tait, un point c’est tout.
Orlane ne retint point un ricanement sarcastique, l’accentuant même.
— Un chevalier ! Tu as plutôt l’air d’un vaugan !
— Un vagabond, c’est exact. C’est-ce que je suis désormais, puisque je n’ai nulle attache. Nul espoir, sinon celui de trouver une mort glorieuse.
Il avait dit cela d’un ton amer et la jeune fille soupira.
— Tu penses encore à cette fille… Tu l’as sauvée et elle t’a repoussé. Beau remerciement. Moi, à sa place…
— Oui, je sais ce que tu aurais fait à sa place. Et j’en suis désolé, mais ne peux répondre à tes élans.
— Pour l’instant. Mais tu oublieras. Tous les hommes oublient.
C’était pour cela qu’elle continuait à le suivre. Et parce qu’elle savait très bien qu’elle n’oublierait pas, elle. L’espoir. Profondément enraciné en elle. Comme Slovan. Elle l’avait dans la peau. Profondément incrusté, pas moyen de s’en débarrasser en dépit de ses réticences. En dépit de ce qui les séparait, l’ombre de Laudine. Trop d’aventures vécues ensemble, trop de vies sauvées mutuellement, trop de moments de presque tendresse. Il s’en était fallu d’un rien. Si seulement il n’y avait pas eu cette Laudine entre eux deux… Oui, mais alors elle ne l’aurait pas rencontré, car il n’aurait pas entrepris cette quête destinée à la sauver. C’était le destin et elle n’y pouvait rien. Sinon continuer de le suivre dans sa quête éternelle des plaies et bosses. Pour tenter de minimiser les dégâts.
Adoubé chevalier, Slovan le Rom en avait l’esprit s’il n’en avait point l’allure. Vêtu simplement de cuir, dépourvu d’armure et de cote de mailles, pour seule arme une épée et un poignard. Ainsi, il ressemblait plus à un détrousseur de grands chemins qu’à un chevalier. Quant à elle, elle n’avait rien d’une frêle jeune fille. Habillée en homme, une longue dague de chasse à sa ceinture, pendant de son éternelle fronde et du sac de cuir qui contenait des billes d’acier, elle faisait la compagne parfaite d’un ruffian. Une masse de cheveux rouges noués en catogan surmontait un visage presque encore enfantin, mais l’éclat sauvage des yeux verts ne trompait personne. Il valait bien mieux l’avoir pour amie que comme ennemie.
—  Tu comptes te mettre au service de ce comte d’Arcole, reprit-elle au bout d’un moment de bouderie. T’engager comme chevalier pour combattre les hérétiques. Il te rira au nez !
— J’ai mes lettres de créance. Et cesse dont tes jérémiades ! J’ai grand mal à te supporter !
— Combattre en terre sainte ! On dit qu’il s’y passe des choses curieuses. C’est le pays des Djinns ! Comme si nous n’avions pas eu notre compte de démons en tous genres ! Enfin, faut-il croire que ce n’était pas encore assez pour une grande andouille !
L’affaire avait commencé au matin. Une conversation captée au hasard dans la salle de l’auberge où ils déjeunaient après une nuit de repos. Lorsque Slovan avait décidé de fuir le château du Duc Gauvain, ce dernier lui avait donné une bourse bien garnie qui leur évitait l’auberge de la belle étoile, qu’ils avaient trop fréquentée à son goût par le passé.
Orlane aurait pu rester. Messire Gauvain l’avait richement dotée. De belles robes qui avaient transformé la jeune sauvageonne en belle damoiselle. Qui n’aurait certainement pas manqué de galants damoiseaux. Mais elle avait tout plaqué pour suivre une andouille dont elle était amoureuse ! À son corps défendant, elle s’évertuait à le nier, bien que toutes ses actions prouvaient le contraire.
Donc, ce matin, Slovan avait dressé l’oreille en captant la conversation d’un groupe de paysans. L’un d’eux affirmait en gémissant qu’un sergent recruteur était passé la veille à sa ferme, avait réquisitionné presque toutes ses victuailles et enrôlé son fils aîné en prime.
C’est comme cela que Slovan avait appris qu’une expédition était prête à partir en terre sainte pour guerroyer. Et que depuis le matin il galopait ventre à terre de peur d’arriver trop tard, ignorant les sarcasmes et remontrances de sa compagne et amie.
Au soir, ils arrivèrent enfin au camp de rassemblement, en bord de mer. Il y régnait une confusion improbable. De grandes tentes entre lesquelles circulaient les chevaliers et la valetaille, de grands feux sur lesquels rôtissaient des moutons. Des invectives joyeuses, des rodomontades, des hommes qui s’entraînaient à l’épée.
Un navire était au mouillage et déjà on embarquait les chevaux à bord. Slovan s’étonna que l’embarquement ait lieu sur cette plage et non à l’abri d’un port. Il demanda néanmoins où se trouvait la tente du comte Vladimir d’Arcole. Un gamin déluré, criblé de taches de rousse la lui indiqua et il lui confia leurs montures, se dirigea vers la tente d’un pas assuré.
Une assurance peu à peu ébréchée par l’étonnement. Aucun des hommes qu’il croisait ne portait la croix. Ce qui était étonnant pour une expédition en terre sainte.
— Ce n’est pas la foi qui dirige leurs actes, fit Orlane qui trottinait à ses côtés. J’ai rarement vu plus belle réunion de ruffians ! Crois-moi grande andouille ! Faisons demi-tour tant qu’il en est encore temps !
— Vraiment ? Quelles que soient leurs motivations, je sens une odeur de bataille et c’est tout ce qui compte !
— Hélas… Quand donc apprendras-tu à être raisonnable ?
— Une andouille n’a pas de cervelle, tu le répètes assez !
— Encore une fois hélas ! Bah, sans doute n’en ai-je pas plus puisque je te suis comme ton ombre…
Deux gardes défendaient l’entrée de la tente et Slovan demanda poliment à voir le comte, de la part d’un chevalier désireux de se ranger sous sa bannière, affirma-t-il.
L’un des gardes pénétra à l’intérieur de la tente, revint et l’invita à entrer, lui demandant néanmoins de lui remettre ses armes. Slovan obéit en grommelant.
— Le comte craint-il quelque feintise ?
— Un assassin est toujours possible répondit le garde.
— Qui voudrait occire un homme qui part combattre en terre sainte, reconquérir le tombeau du Christ ?
— Ceci n’est pas notre but. Seules les richesses de l’orient nous tentent. Si tu es envoyé par un évêque, fais demi-tour tant que tu le peux.
Slovan ignora l’avertissement, entra. Quatre hommes se trouvaient dans la tente, penchés sur une carte étalée sur une table. Trois des hommes étaient manifestement de vieux routiers. Des capitaines vieillissants mais encore redoutables qui devaient avoir mené au combat maintes compagnies. Le quatrième était le comte. Un condottiere, un conquérant, pensa aussitôt Slovan. Grand, large d’épaules, fine moustache et nez corbin sous un regard d’aigle, incisif, qui le jaugea en un éclair. Vêtu de cuir renforcé de plaques de métal, coiffé d’un morion empanaché de plumes. Une chaîne d’or entourait son cou, qui soutenait un pectoral gravé de runes étranges. Le métal irradiait une lueur verte, bien visible dans la semi-obscurité de la tente.
— Un gamin. Tu veux t’engager ?
— Je suis chevalier protesta Slovan. Voici mes lettres de créance.
Le comte les ignora.
— Ce n’est point de chevaliers dont j’ai besoin, mais d’hommes qui savent en découdre et obéir aux ordres ! Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Tu n’as pas l’air d’un chevalier, si ce n’est de par l’insolence du regard !
— Je suis un Rom ! Un errant. Un saltimbanque, un voleur de poules, tout ce que vous voulez mais également chevalier adoubé en raison de ma valeur !
— Un Rom ! Certains sont de redoutables guerriers dit-on. Ceci me plaît. Tu es engagé. Si les richesses t’intéressent. Nous n’allons pas en terre sainte. Mon but est une cité perdue en haute Égypte. L’ancienne capitale des pharaons noirs.
— L’or n’intéresse pas un Rom. Mais du moment qu’il se trouvera des adversaires à combattre, j’en suis.
— Grande andouille aveugle cracha Orlane. Tu combattras sous la bannière de Belzébuth, ne le vois-tu pas ? Ce pectoral à la lueur cadavérique ! Cela sent le soufre !
Le comte parut seulement s’apercevoir de sa présence, s’exclama :
— Par les cornes de Satan ! Mais c’est une fille !
— Mon écuyer fit Slovan. Je ne pars pas sans elle.
— Une fille ! Source d’ennuis ! Mes hommes ne sont point des anges de vertu ! Pourquoi t’en encombrer ?
— Parce que je sais me battre rétorqua furieusement Orlane. Et que sans moi cet imbécile serait mort cent fois !
— Vraiment ? Et bien, voyons cela.
Il se tourna vers ses acolytes avec un sourire mauvais.
— Lequel d’entre vous veut bien s’abaisser à rabattre le caquet de cette femelle hargneuse ? Toi, Aubert ? D’accord.
— Je vais lui flanquer une bonne fessée rugit l’homme, un véritable colosse. Et après, je lui montrerai ce qu’est un homme véritable ! Ce qui la changera de son godelureau !
Slovan frémit sous l’insulte. Porta la main sur la garde de son épée, hélas absente. Néanmoins, il rugit en s’élançant impulsivement.
— Lâche ! Je vais te faire rendre gorge !
Une épée se darda devant lui. Il recula précipitamment. Orlane lui fit un signe.
Alors, délibérément, il tourna le dos au spadassin, joignit ses mains devant lui, à hauteur du ventre. Orlane s’élança, s

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