Le Destin Apprivoisé : Roman
395 pages
Français

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Le Destin Apprivoisé : Roman , livre ebook

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Description

Ce livre est un roman intitulé “LE DESTIN APPRIVOISÉ”. Roman de l'altérité radicale où les rapports humains sont scurtés à la loupe, roman du défi de l'adversité, des liens conflictuels, des tensions anxiogènes, roman du regard clinique posé sur une large frange de la société tant rurale qu'urbaibne où les rémanences ancestrales sont mises à nu: la confrontation, la reconnaissance, la vertu, le courage, la noblesse, la piété, l'Amour, la violence et surtout le caractère magnanime des protagonistyes de premier plan, tous ces affluents sont dignes d'une épopée tragique d'un film à suspens.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9796500167053
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nejib Turki
LE DESTIN APPRIVOISÉ
ROMAN
Arabesques 2013 1
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Livre : LE DESTIN APPRIVOISÉ Auteur : Nejib TurkiTous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés à l’éditeur ARABESQUES Editions 33, rue Lénine-Tunis 1000 Tel : 71.33.81.37 E-mail : arabesques1991@yahoo.fr ISBN : 978-9938-07-029-3
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Au legs unique de mes parents: la Bonté Originelle
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La route nationale serpente au pied de la montagne qui prolonge sa masse assombrie et évanescente vers des contrées lointaines, toutes gagnées par le crépuscule brumeux qui s’installe lentement, en silence. Les réverbérations des ultimes rayons de soleil en accentuent la lueur argentée qui surgit, par endroits, décrivant desméandres de cendres qui,mêlésaux exhalaisons de la steppe, s’articulent entre vapeurs et poussières dans un clair–obscur envoutant. Majestueuse cette chaîne de montagne de l’Atlas qui s’étale jusqu’aux confins du Maroc, et qui trouve son point culminant non loin de là, à une trentaine de kilomètres, à Djébel Chéambi, grande fierté de tous les natifs de la région, qui semble décupler leur vanité ou leur orgueil, comme si, par ricochet, leur virilité, dans un lien de consanguinité inaltérable, en découlait. Dans la vallée, côté Est de la montagne, le jour paraît bien plus court du fait de la zone d’ombre qu’elle y projette inexorablement. Tandis que la chaleur emmagasinée dans ses flancs pendant la journée s’effrite, comme un parfum d’épi de blé, sur l’étendue interminable de terres cendrées, de pierres jaunies, de végétation brûlée, un voile arachnéen fait de vapeurs et de poussières, du moiré chatoyant, donnant à la clarté vespérale qui l’enveloppe, tout l’attrait de la magnificence et du superbe grandiloquent et mystérieux qui s’en dégagent. 7
Autravers de cette brume translucide de la tombée de la nuit, l’irréel oule mythiqueauxquelsconvieimmanquablement la contemplation, sont soudain anéantis, éventrés par des champignons de poussières qui se dégagent au loin, et que provoque, à en juger à la vitesse à laquelle ils progressent, un véhicule roulant à vive allure. Le rideau de vichy bleu et blanc est écarté délicatement, laissant apparaître ce côté de la vallée qui va, bien au-delà de la grande route, s’engouffrer dans les flancs brumeux de la montagne. En bout de piste, sitôt quitté l’asphalte, le nuage de poussière se fait de plus en plus épais et le bruit du moteur traduit les conditions peu commodes de la route à travers champs. De dos, confondue à la pénombre, la silhouette de la jeune femme, tout en gardant le rideau écarté, se penche par-dessus l’évier de la cuisine, vers la vitre de la fenêtre. Le bruit du moteur se distingue nettement ; elle aperçoit la voiture qui s’approche à une vitesse folle, dans une parfaite insouciance des bosses et des crevasses. « Le voilà, il arrive ! » annonce-t-elle, sans se retourner. La voiture effectue un grand virage devant le perron de la maison puis s’arrête avec grand fracas ; une Peugeot 505 bleue, dans un piteux état. Le conducteur en descend, se tape vigoureusement les épaules pour se dépoussiérer et, dans une succession de gestes tout aussi gauches les uns que les autres, tant bien que mal, essaie de pallier aux inexpugnables imperfections de sa corpulence. Il ajuste la ceinture du pantalon, se tire les pans de la veste, vérifie son nœud de cravate mais manque de rectifier le col de la chemise qui dépasse outrageusement celui de la veste ; puis ouvre grands les bras à l’adresse de celui qui, à grandes enjambées, s’avance vers lui, les bras tendus, dans un même élan. Les deux hommes se font l’accolade avec une vigueur qui rend compte de la sincérité de leurs retrouvailles. Ils s’embrassent, poussent des cris de
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joie, puis se tapent mutuellement à l’épaule et au dos. Ils se tiennent par les bras et, en se penchant vers l’arrière, se reluquent l’un l’autre, de bas en haut. Le conducteur, avec une voix forte et enrouée, s’exclame : « Dis donc ! Presque dix ans et tu n’as pas changé d’un poil ! » « Toi, par contre, avec ton costard trois pièces, tu es vraiment méconnaissable… ça te change de tonkadroune; puis désignant la voiture du regard, il renchérit : « et ce vieux tacot, il tient toujours la route ? » « C’est pour bientôt, s’empresse de rétorquer le conducteur avec une assurance bien affichée, je vais m’offrir ma Mercedes 200, comme tous les gens bien… Tu vas voir ! » Reprenant le ton jovial des retrouvailles, le propriétaire des lieux lui passe le bras par-dessus l’épaule et l’invite par ces termes : « Viens, rentre ; je vais te présenter à ma femme… Je suis content de te retrouver, tu sais ! » « Alors comme ça, tu reviens au pays ? » lance le visiteur. Sitôt la porte d’entrée franchie, il marque une pause, reluque les environs avec une insistance qui se traduit par une expression du faciès exagérée bien au-delà de ce qu’en appelle la circonstance. Le goût de la nuance n’est décidément pas du ressort d’Amor dont les sourcils fortement prononcés ainsi que la grosse moustache stigmatisent l’étonnement manifesté à la découverte des lieux. Il s’exclame : « eh bien dis donc ! Regardez moi ça par exemple !... Comparé à ce que c’était autrefois, c’est vraiment du joli… » Et tout en promenant son regard d’un bout à l’autre de la vaste entrée, il ajoute : « ça, ce n’est pas un architecte d’ici qui l’a fait ! »
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