Le Destin de Kila
212 pages
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Le Destin de Kila , livre ebook

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Description

« Le chef Ario prit la parole : – Kíla connais-tu ton destin ? – Non, Ario. – À cette jeunesse du jour, tu fêteras avec nous Saman et partiras avec La Sage pour accomplir celui-ci. Le vent d'une bataille prochaine nous est venu des oracles. Tout en le lui disant, il posa sa main sur son épaule droite. À ce contact, elle sentit une douce chaleur pourtant, elle ne comprenait rien. Elle, l'enfant sans père, elle qui l'attend depuis des lunes, chaque soir avant de s'endormir, on lui annonce qu'elle doit quitter sa mère sans avoir la moindre chance de revoir son père. Pourquoi ? Cette question lui brûlait la langue mais elle ne dit rien. Elle recula tout en saluant les deux hommes. Est-ce parce qu'il va revenir ? Elle espérait fortement. » Il est des secrets qui se doivent d'être révélés pour accomplir un destin et une vie pour révéler le destin des hommes. Qu'est-ce qui attend Kíla ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mai 2016
Nombre de lectures 4
EAN13 9782342051476
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Destin de Kila
Marie-Agnès Lavergne
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Destin de Kila
 
 
 
 
 
 
 
Noble, toujours, sera l’acte de l’homme qui sachant déchiffrer puis défier sa propre part d’inanité, sacrifiera à ce qui demeure son souffle et ses lendemains confondus.
Dans le crépuscule tourmenté d’un jour, il en est qui donnèrent leur vie, cette vie qui n’était qu’à son aurore. Mais la terre sur laquelle fut versé le sang, portera dans son imputrescible corps, le visage glorieux du combattant enseveli et cependant jamais vaincu. C’est alors que la terre faite inaltérable linceul verra sa pérennité s’entremêler une immortalité d’homme reconquise sur le néant. Et soudain dans l’antre des ténèbres apparaîtra d’une clarté de cristal que le poids de la mort n’était rien au regard de la réconciliation réalisée entre l’homme et la noblesse humaine.
 
Sumiglia
Marcel Acquaviva
 
 
 
Le départ
 
 
 
— Kíla, cesse de jouer à la flûte et viens m’aider !
La voix sévère de Syria arrêta net le jeu des enfants qui s’amusaient à tourner en rond autour de Kíla en train de jouer un air entraînant. Pour une fois, Kíla ne fit pas la sourde oreille en obéissant à sa mère. Elle avait trop de joie dans son cœur pour chercher querelle. En effet, l’approche de Saman annonçait aussi le retour de son père absent depuis sa naissance. Un oracle l’avait annoncé à sa mère et depuis Kíla y pensait sans cesse. Parfois, elle passait des jours entiers à scruter l’horizon lorsque au temps des récoltes il fallait aider les femmes à porter les bottes de paille des grandes herbes de la rivière qu’elles avaient laissées sécher à plat, jusqu’au village. Vivant dans la tribu ki dont leur chef était Ario, leur village surplombait les hauteurs des plaines d’Himonii aux bordures de la forêt des Brésilianda. Assez loin des chemins des Cell , ils vivaient pratiquement de leurs récoltes et de leurs élevages sans qu’ils aient besoin des villages alentours. Doté de six huttes et d’une ferme, le village des Ki n’était pas très grand mais avait des huttes plus larges que d’ordinaire. Les huttes amusaient beaucoup les enfants qui dessinaient des ronds de poussières autour des huttes carrées en disant que les Sylves dansaient en dedans. Bien sûr, le toit aux pentes très basses, pour protéger du vent, faisait parfois office de jeu, celui qui arrivait à attraper la plus haute tige de roseau gagnait. Ce n’était pas souvent le cas, ils le faisaient au temps des grandes occasions. Il n’y avait qu’une hutte qu’ils évitaient soigneusement, celle de La Sage. Isolée des autres, la vieille femme apparaissait dans le village rarement, elle ne le traversait que pour les naissances ou les morts, accompagnée par le Toumi blanc Ogham. Quant aux fois où elle était vue c’était uniquement au coucher du soir, panier en roseaux à la main rempli d’herbes et de plantes. Elle ne parlait jamais et ne cherchait jamais à visiter les villageois. Toujours habillée d’une tunique et un long manteau noirs retenus par une fibule en forme de corbeau, elle ne se maquillait pas ses sourcils de noir ni ne portait de bijoux en or comme les femmes du village. Ses longs cheveux noirs cachés par un tissu de couleur, ses yeux sombres et ses ongles crochus effrayaient les enfants. Pourtant, quand un des leurs était gravement malade, leurs mères les envoyaient chez elle. Quand ils en ressortaient guéris, aucun n’en gardait le souvenir. Elle recevait plusieurs visites, celle du chef Ario, de Syria et du Toumi blanc. D’ailleurs cela valait parfois la moquerie des enfants. Ils disaient que Kíla était plus fille de la Touma, surnom qu’ils lui donnèrent, plus de Syria qui devait être enchantée par elle pour la visiter. C’est vrai que Kíla avait les mêmes cheveux que La Sage à un détail près, les siens avaient des reflets roux. Elle mettait cette différence sur le compte des ancêtres certainement de son père, sa mère ayant les cheveux aussi blonds que les épis d’orge voguant sous les airs du vent de Lugus. Syria ne les tressait jamais, préférant enrouler les cheveux du front au-dessus de son crâne et garder à l’air libre le reste de sa chevelure qu’elle ne teignait jamais. Elle les lavait à l’eau claire et de temps en temps à l’eau de camomille pour qu’ils conservent leur éclat. Ses yeux aux couleurs d’un ciel de Belisama et les traits fins de sa peau hâlée inclinaient l’esprit de Kíla à la prendre pour une déesse vivante. Elle aimait passer devant elle et lui attraper sa main pour la baiser, le goût de sa peau aux parfums d’huile de violette et de jasmin lui était irrésistible. Souvent, lorsque Kíla devait, avec les autres filles du village, laver les ustensiles de cuisine dans la rivière, elle contemplait son reflet dans l’eau en se demandant pourquoi elle n’avait pas sa beauté. Bien sûr, elle avait le sang de son père, mais ne l’ayant jamais vu, comment savoir ? Elle n’aimait pas la couleur corbeau et feuilles roussies de ses cheveux épais si dur à tresser, ses yeux en forme de roue colorée de feu, d’argent et d’herbe et sa peau aussi blanche que le lait d’une vache.

Puis, un jour, elle décida de poser la question gardée dans son cœur. Elle termina vite son travail et rentra dans la hutte où Syria tissait avec d’autres femmes la laine, assises sur les bancs. Elle déposa sur les étagères en bois les ustensiles et s’assit par terre, les jambes croisées aux pieds de sa mère.
— Quelle curieuse beauté je porte, tu ne trouves pas, Ma ?
Syria se tourna et vit dans les yeux de sa fille les raisons de sa question.
— Dans peu de temps, Saman sera fêté et l’oracle qui a prédit le retour de ton père est peut-être pour celui-ci. Kíla, ton père est aussi blanc de peau et noirs de cheveux que toi. D’ailleurs mes ancêtres avaient la même chevelure aussi noire et épaisse que toi. Ils vivaient dans une terre où se mêlaient les pierres ocre et les arbres aux fruits noirs. Loin du regard des hommes, dans de grandes plaines, ils avaient coutume de vénérer leurs dieux. Souvent, tu me vois lors des lunes blanches partir dans les bois. Ce soir je te montrerai. Ma mère qui tenait de la descendance de sa mère, avant la mort, m’offrit ce vase en bronze près de l’entrée.
— Dis-moi Ma ! Comment se nommait-elle ?
— Rhée. Attends ce soir et tu sauras.
Kíla comprit qu’il ne fallait pas poser plus de questions et sans attendre l’ordre de sa mère, se mit à tirer sur la laine nouée.
Le soir venu, elles allèrent donc dans le bois de chênes qui entourait la rivière. Syria qui avait pris le vase de bronze le plaça près d’une pierre taillée où un jeune chêne poussait, se mit à balayer les feuilles mortes autour de la pierre. En quelques minutes apparurent d’autres vases en bronze lesquels, en se touchant les uns aux autres, formaient un cercle. En plaçant son vase, Syria ferma ce cercle. Kíla émerveillée vit alors sa mère joindre ses mains qu’elle leva au ciel de nuit :
— Grande Mère GE, fille de Rhée, insuffle-moi le vent de ma réponse aux sons du vent du dieu vulcain !
Elle frappa sur le vase placé au Nord lequel vibra. D’abord lentement puis dans un grondement aigu tous les vases se mirent à résonner ; les jeunes feuilles du chêne se mirent à vibrer, puis comme pris d’un tremblement maladif ce fut tout l’arbuste qui vibra. Kíla surprise, s’agrippa à sa mère qui ne bougeait plus du tout. La résonance se tut et tout redevint silence. Syria s’approcha alors du jeune chêne et remarqua la branche cassée près du vase au Nord.
— Ma, que se passe-t-il ?
Le visage de sa mère s’était fermé à la vue de cette branche.
— Kíla, un jour tu comprendras. Je voulais juste te montrer, à toi de taire car ici ce n’est pas l’enseignement des Toumi. Cet oracle vient des vallées de Dodone où les filles des mères de ma mère vivaient. Il faut rentrer. Aide-moi, fille, mais surtout ne balaie pas, la poussière du cercle est sacrée, elle porte les empreintes des dieux.
Pourtant habituée aux attitudes de sa mère qui répondait toujours à la moitié de ses questions, cette fois Kíla fut agacée de ne pas en savoir plus. Tout ce qu’elle apprit, fut que sa mère n’était pas tout à fait du peuple des Cell.
Faisant le moindre bruit possible, elles marchèrent lentement dans un silence total quand soudain, Syria se retourna et scruta la nuit en direction du bois.
— Nous n’étions pas seules !
— Alors quelqu’un connaît l’existence de ton oracle, Ma ?
— Je connais la chaleur de cette présence, il aurait dû venir.
Perplexe, Syria fronça les sourcils et se mit à réfléchir tout au long de leur retour. Lassée, Kíla ne tenta aucune question, se contentant de la suivre de très près et de s’affaler sur sa paillasse une fois arrivée.
Leurs jours s’écoulèrent à l’accoutumée. Entre rentrer les dernières tontes des moutons, emmener les porcs à l’orée du bois pour qu’ils s’engraissent avec les glands des chênes tombés, aider aux dernières eaux des couleurs pour teindre les laines, Kíla n’avait pas reconnu les premiers signes de l’approche de Saman. Elle comprit lorsqu’elle entendit les sons des flûtes que jouaient les enfants des autres tribus en grimpant dans les plus hautes branches des arbres de la forêt. C’était le premier signe. Enfin, de voir s’affairer les femmes à moudre l’orge et l’avoine pour faire les farines des pains et les hommes du village à rassembler les peaux de bêtes sur la place du village. À la dernière nuit de la saison claire, Ario convia tous les habitants à un repas pour fêter l’arrivée de la sa

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