Le Paradoxe de Théophraste
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Le Paradoxe de Théophraste , livre ebook

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Description

Au matin de son cinquantième anniversaire, un homme croise le regard d'un chat noir et se retrouve prisonnier d'un sortilège. Il est entraîné malgré lui dans des mésaventures rocambolesques, où les déboires et événements insolites s'accumulent sans qu'il ne comprenne ce qui lui arrive. Dépossédé de tous ses biens, seul, « égaré », il tente tant bien que mal de survivre au fil de rencontres plus absurdes les unes que les autres. Passer le cap d'une nouvelle dizaine ne se fait pas sans peine et ce cauchemar éveillé est une surprenante métaphore des inquiétudes liées au fait de vieillir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414204168
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-20414-4

© Edilivre, 2018
Partie I Les tribulations improbables d’une journée anniversaire
 
 
Sept heures le matin, à la fenêtre de ma chambre, au troisième étage d’un petit immeuble de bord de mer, admirant le panorama, j’eus le sentiment d’être observé, vous savez, cette curieuse sensation que l’on a parfois, quand on est seul, cette perception qui vous pousse à vous retourner, parce que vous vous imaginez que quelqu’un de suspect vous guette.
Comment aurais-je pu deviner les événements qui allait suivre, la mer était lisse comme un miroir et tout était calme, silencieux, endormi.
Profitant de la douceur de l’astre du jour, j’ai ressenti cette sensation et abaissé le regard, un chat, noir, assis dans la cour intérieure de l’immeuble, un chat tout ce qu’il y a de plus banal, de la famille des Felis Silvestris Catus ; Le plus intrigant de l’histoire était que l’observateur, c’était lui.
Il me fixait droit dans les yeux, de cet air sévère qu’ont les chats qui vous regardent sans vous regarder, en général cela ne dure que quelques dizaines de secondes, mais celui-ci me fixa durant plus d’une minute et sans bouger un poil. De prime abord, je pensais que mon imagination débordante me jouait des tours, après tout ce n’était qu’un chat, un vulgaire animal domestique.
Force était de constater qu’il m’observait intensément, ce qui est absolument inhabituel chez un chat ordinaire, mais était-ce un chat ordinaire ? Puis, comme s’il avait été appelé par quelques forces obscures, il fila d’un bond par-dessus la haie de rosiers nains et disparu aussi sec.
Au même instant, sans que j’y prenne garde, un flash m’aveugla, un peu comme le reflet du soleil sur une fenêtre ; Chose plus curieuse, cet éclat semblait provenir du large, « un bateau de croisière » pensais-je immédiatement, hors en cette saison, il n’y avait pas de croisière… ?
Pris d’un doute, je sautais sur le journal local et tournais fébrilement les pages ; Confirmé ! Aucune croisière n’était annoncée, mon imagination délirante s’était jouée de moi. J’en profitais au passage pour feuilleter quelques pages et arrivais par hasard ou inconsciemment sur l’horoscope du jour, machinalement je lus celui correspondant à mon signe, alors qu’a l’accoutumée je n’y prête guère attention, je l’ai lu, comme le font la plupart des gens qui, bien entendu, nient s’y intéresser, mais secrètement, quand les autres ont le regard ailleurs, en profitent pour le consulter, des fois que…
Un court texte stipulait :
« Si un chat, noir, vous regarde droit dans les yeux en ce jour anniversaire, prenez garde ! Vous devriez conjurer ce mauvais sort, dans les plus brefs délais, en prenant acte, la plage est le lieu idéal ».
Quelle coïncidence ! Qu’est-ce que cela pouvait bien dire ? De quel mauvais sort parlait-on ? Et pourquoi la plage en plein mois d’avril ? Étonné par ce message énigmatique, je balayais immédiatement toute ambiguïté de mon esprit, quant à la possibilité qu’il puisse y avoir une quelconque crédibilité dans ce torchon. Je le lançais avec dédain dans le bac à recyclage, moi qui, d’ordinaire, ne prends pas au sérieux ce genre de chronique, pourquoi l’ai-je lu ce matin-là ?
Vous allez penser, c’est un réflexe naturel, les concepteurs, spécialistes en marketing, sont experts pour attirer votre attention sur telle ou telle rubrique ou publicité tapageuse.
Pour clore l’incident et fêter convenablement cette journée, je décidais de proposer à Corinne, ma chère et tendre, une petite balade en amoureux sur la jetée, suivis d’un petit-déjeuner en tête à tête.
Je m’emparais du téléphone main libre, qui trônait fièrement sur le comptoir de la cuisine, et composais illico son numéro.
Une, deux, trois sonneries, le répondeur embarqua, je l’écoutais distraitement, tout en pensant au message que j’allais lui laisser, lorsque je crus entendre une voix d’homme à la place de celle de Corinne ; Assumant une erreur de composition, je raccrochais aussitôt, vérifiais son numéro dans mon agenda et le recomposais sans plus attendre.
Une, deux, trois sonneries puis à nouveau le répondeur, mais cette fois je restais concentré, écoutant avec la plus grande attention et quelle ne fut pas ma surprise, non seulement, de ne pas entendre le son de la voix de mon amie, mais bien celle d’un homme, prononçant un autre nom que celui de ma bien aimée.
Je raccrochais, abasourdis, ne comprenant ce qui arrivait, je vérifiais à nouveau le numéro dans l’agenda, sur l’afficheur puis l’agenda pour retourner à l’afficheur, aucun doute possible ! J’avais bien signalé le bon numéro, il fallait me rendre à l’évidence que ce n’était plus le sien.
Que s’était-il passé ? Pourquoi avait-elle changé de numéro ? Avait-elle déménagé ? Il y a moins de dix jours nous avions dîné chez elle, alors pourquoi ne m’avait-elle rien dit ? Un oubli ? Improbable…
Je scrutais à la loupe mon agenda, cherchant le numéro de son amie d’enfance, afin de tirer cela au clair, cette fois je tombais sur une voix féminine, elle me répondit qu’il n’y avait personne avec un tel nom chez elle et qu’en plus elle ne connaissait personne avec un tel nom dans les environs ???
J’étais médusé, estomaqué, pris d’une angoisse subite, je saisis au vol mon veston et dévalais les escaliers quatre à quatre, bien décidé à vérifier, in situ, ce qu’il en était.
Arrivé au coin de la rue Des Moines, je me dirigeais vers mon véhicule tout en repensant à ce qui venait de se passer et, surprise, celui-ci était occupé par quatre malabars en blouson de cuir, cheveux longs, mal rasés et mines patibulaires.
Interdit, je m’arrêtais et regardais en avant et en arrière de celui-ci dans l’espoir de découvrir ledit véhicule libre de tout occupant, mais ce ne fut pas le cas ; Prudemment, j’abordais celui qui était au volant, il me dévisagea sans vergogne tout en recrachent vers moi la fumée nauséabonde de son cigarillo, je remarquais qu’il avait les cheveux gominés et portait plusieurs bagues à chaque main. Je tentais poliment de lui expliquer qu’il devait y avoir erreur, que cette automobile était bien ma propriété et que j’aimerais bien la récupérer, mais celui-ci au lieu de s’excuser, tendit la main par la portière et disant sur un ton qui ne laissait place à aucun doute ;
– « Les clés Connard ! Et dégage si tu tiens à ton slip !… »
Devant tant d’assurance et de démonstration de force, je n’osais les lui refuser et n’eus à peine le temps de les lui tendre qu’il me les arracha des mains avec un ricanement d’hyène, mit le moteur en marche, puis partit dans un grand éclat de rire et de crissement de pneus, dans ce que fut ma voiture.
Je restais là, hagard, tournant la tête dans toutes les directions espérant trouver une âme charitable, un support, une présence policière, rien… J’étais seul et l’on venait de me voler ma voiture, sans témoin. Quoique, je lui avait donné les clés de mon plein gré.
Non seulement je venais d’apprendre que Corinne avait changé de numéro de téléphone ou déménagé, mais en plus son amie avait aussi changé d’adresse et voilà que maintenant je me retrouvais à pied. Reprenant mes esprits, je décidais malgré tout d’aller porter plainte, pour intimidation, menace et emprunt non autorisé d’un véhicule motorisé, au poste de police local. Eux, pourraient, certainement, m’aider et tirer tout cela au clair.
Perdu dans mes brumeuses pensées, je me dirigeais vers les locaux de ladite force constabulaire et tentais de formuler mentalement ce qui s’était passé, histoire d’avoir les idées plus claires lorsque le préposé me poserait les questions d’usage.
Arrivé devant le bâtiment, je pénétrais dans celui-ci et me dirigeais vers le comptoir. L’agent de service me semblait fébrile, il tournait comme un lion en cage derrière son comptoir, je n’eus pas le temps de finir ma phrase qu’il m’interrompit en disant précipitamment ;
– Désolé ! Vous ne pouvez tomber plus mal ! Me dit-il en frappant son poing droit dans la paume de sa main gauche ; Quatre malfrats viennent de nous voler nos armes, de couper les fils du téléphone et de crever les pneus de notre voiture, on ne peut plus rien pour vous, repassez plus tard mon brave monsieur ! p’t-être qu’ça iras mieux ! Puis il fit le tour du comptoir avant que je n’eusse le temps de lui dire quoi que ce soit, me repoussa fermement vers la sortie. Lorsque je fus dehors il verrouilla la porte de l’intérieur à double tour et descendit les rideaux de fer.
Ahuri, mon angoisse venait de grimper d’un cran, si la police ne pouvait rien faire pour moi, mais alors… qui le pourrait ?
À pied, je n’avais d’autre choix que de me rendre au guichet automatique m’enquérir d’un peu d’argent de poche pour les transports en commun ou le taxi, la journée commençait bien, Corinne allait certainement être surprise de me voir arriver à pied…
Le distributeur était situé dans l’entrée d’une petite banque de quartier, je remarquais au-dessus une curieuse banderole sur laquelle était inscrit en gros caractères :
« Ici, on veut votre bien » signé Dushmol… Était-ce une plaisanterie ?
À peine avais-je pénétré dans la bâtisse, tourmenté par tous ces événements, que le caissier sauta par-dessus le comptoir, le regard fou, cheveux hirsutes, chemise débraillée et revolver au poing, il me plaqua contre le mur et tonna sur un ton belliqueux ;
– Vide tes poches ! Et que ça saute ou je te fais sauter le caisson ; J’ai pas que ça à foutre…
Tremblant de tous mes membres, je sortis ce qui me restait de monnaie et autres babioles puis avec un rire sardonique, Il saisit prestement le tout et tira plusieurs fois en l’air, signifiant que l’entretien était terminé.
Recevant quelque

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