Le retour de l'oiseau-tonnerre 01 : L'éveil

Anne Robillard

Description

Logan McEwan, divorcé, dans la quarantaine, satisfait de sa petite routine entre l'atelier de réparation d'ordinateurs et son minuscule appartement à Vancouver, voit sa vie chamboulée à tout jamais lorsqu'il se met à faire des régressions spontanées dans ses vies antérieures... Mais quelle est cette grande destinée vers laquelle on le conduit malgré lui ?
Avec l'aide de Rain Taylor, une médium que lui présentera John Oliver, son meilleur ami, Logan se mettra en communication avec un être de lumière qui lui montrera le cheminement de son âme depuis sa toute première incarnation.
En retournant dans ses vies antérieures, de l'Atlantide en passant par l'Egypte, la Mésopotamie, Babylone, la Phénicie, l'Amérique du Nord, la Chine, la Scandinavie et l'Italie, Logan a peine à croire qu'il a surmonté toutes ces épreuves dans un but unique… mais lequel ?

Sujets

• Occult
• Supernatural
• Fiction

Informations

• Publié par: Wellan Inc.
• Date de parution: 08 août 2018
• Nombre de lectures: 8
• EAN13: 9782924442227
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 6 Mo

Extrait

DROITS
© Wellan Inc., 2018. Tous droits réservés. Ce roman, incluant les personnages et l’histoire exprimés, est protégé par le droit d’auteur en vertu de la Loi canadienne et des conventions internationales sur le droit d’auteur. Wellan Inc. est le titulaire exclusif du droit d’auteur sur le roman. Aucune partie de cette œuvre ne peut être utilisée ou reproduite sous quelque forme ou en quelque plateforme que ce soit en l’absence de l’autorisation écrite et préalable de Wellan Inc.

ANNE ROBILLARD

Le retour de
l’oiseau-tonnerre

TOME 1

L’éveil

Août 2018
ISBN : 978-2-924442-22-7



CITATION
«Vous ne pouvez choisir ni comment mourir, ni quand. Mais vous pouvez décider de comment vous allez vivre. Maintenant.»
— Joan Baez

Chapitre 1 Premières visions
L ogan McEwan était un homme modeste qu’on ne remarquait pas vraiment dans une foule. Dans la quarantaine, il était de taille moyenne et ses cheveux châtain foncé commençaient à grisonner sur les tempes. Il avait des yeux gris que les femmes auraient probablement qualifiés de rêveurs et de romantiques si elles avaient pu les voir, car Logan était plutôt réservé et ne recherchait jamais leur compagnie. Divorcé depuis plusieurs années déjà, il partageait son temps entre son petit appartement de Vancouver et l’atelier de réparation d’appareils électroniques où il travaillait.
Il vivait plutôt simplement. Il passait la journée à l’atelier et le soir, il s’enfermait chez lui. Une fois par mois, il mangeait au restaurant avec John Oliver, son meilleur ami, qui possédait une importante entreprise de gestion. Les deux hommes provenaient de milieux différents, mais ils avaient grandi ensemble dans les Prairies canadiennes et fait le pacte de ne jamais se perdre de vue. Lorsqu’ils se rencontraient, Logan et John parlaient de tout et de rien en dégustant des mets de tous les coins du monde, car jamais ils ne choisissaient le même restaurant.
Logan se considérait parfaitement heureux dans sa bulle de verre émotionnelle. À part son ami John et sa fille adolescente Sabrina, qui lui rendait visite de temps à autre, il ne fréquentait personne. Il était aimable envers ses compagnons de travail, mais il refusait toujours de participer à leurs activités sociales à l’extérieur du boulot. Il préférait la tranquillité de son appartement et la présence sécurisante de son téléviseur. Souvent, lorsque les autres employés partaient, il restait à l’atelier pour faire des heures supplémentaires. Il en profitait alors pour monter le volume de sa petite radio et chanter ses chansons rock préférées à pleins poumons. Il mettait cet argent de côté pour permettre à sa fille unique de faire un jour les études de son choix.
Ce dévoué technicien ne se doutait guère que sa vie était sur le point de changer de façon radicale. Les forces cosmiques avaient tendance à choisir des gens au cœur pur pour exécuter une part du grand plan divin.
Ce jour-là, dans son coin de l’échoppe, Logan réparait un circuit d’ordinateur lorsque son patron s’approcha de lui en fronçant les sourcils. Peter Humphrey, un homme trapu et musclé d’une cinquantaine d’années et aux cheveux argentés, avait investi toutes ses économies dans son commerce. Il tenait à ce qu’il tourne rond.
– Tu en as encore pour combien de temps avec celui-là, Logan? demanda-t-il.
– Encore une demi-heure tout au plus.
– On va me livrer une trentaine d’appareils cet après-midi.
– Ils ont tous le même problème?
– C’est ce que je crains. Il y aura certainement des heures supplémentaires à faire ce soir.
Inquiet de ne pas pouvoir réparer tous ces circuits dans le délai convenu avec son client, Peter alla aussi fouetter ses cinq autres employés.
– Je n’ai rien d’autre à faire de toute façon, soupira Logan.
Il continua d’examiner la pièce électronique éventrée sur sa table de travail. Une tasse de café en plastique atterrit subitement devant lui. Logan leva les yeux sur son bienfaiteur. Ian Roberts était un jeune homme dans la trentaine qui avait décidé de devenir électronicien parce qu’il n’aimait pas prendre des décisions. Il n’avait aucune ambition de posséder sa propre entreprise ni de se joindre à une grosse firme multinationale, où il aurait pu devenir chef de division. Il aimait son travail routinier qui ne taxait pas trop son esprit et auquel il n’avait plus besoin de penser après avoir quitté l’atelier pour plonger dans sa turbulente vie sociale.
Pour Logan, c’était différent. Il avait décidé d’étudier l’électronique parce qu’il n’avait pas eu les moyens d’aller à l’université comme son copain John. Il avait ensuite travaillé dans plusieurs petites boîtes de réparation avant d’atterrir dans celle de Peter Humphrey. Au début, il avait planifié de mettre de l’argent de côté pour pouvoir se perfectionner en informatique, mais son mariage, la naissance de sa fille et son divorce avaient mis un terme à tous ses projets. Il se consolait toutefois en se disant qu’il était un excellent électronicien et qu’il aurait peut-être été un piètre informaticien.
– C’est pour moi? s’étonna-t-il.
– Tu vois quelqu’un d’autre assis à ta place? le taquina Ian.
– Merci.
Il but une gorgée en observant le visage inquiet de son collègue. «Qu’a-t-il encore derrière la tête, celui-là?», se demanda Logan.
– On dirait bien qu’il va y avoir un surplus de travail, constata Ian. Est-ce que tu restes?
– C’est possible. J’ai une pension alimentaire à payer.
– Tu n’en as pas assez de vivre seul, Logan?
– Parfois, mais je suis réaliste. J’ai des besoins plus restreints ainsi et je réussis à les combler. Il y en a qui sont bien plus démunis que moi.
– Mais tu passes le plus clair de ton temps ici! Ce n’est pas une vie, ça! Fais-toi une petite amie! Trouve un passe-temps excitant! Prépare un voyage!
– J’aime regarder la télévision, rétorqua Logan en haussant les épaules. C’est instructif et ça ne coûte pas cher.
– Ton téléviseur n’a pas de bras pour te serrer et te caresser toute la nuit.
– C’est vrai. Mais il ne s’éprendra pas d’un autre homme après trois ans de mariage, et il ne me traînera pas devant un juge pour demander le divorce. Crois-moi, j’ai connu les joies et les souffrances de l’amour et je préfère de loin vivre seul.
Ian vit alors approcher le patron et décida de mettre fin à sa pause-café pour ne pas se faire sermonner. Il fit un clin d’œil à son collègue et retourna prestement s’asseoir à sa propre table de travail. «Il a raison», pensa Logan. Certains soirs, il lui arrivait de rêver d’un nouvel amour, d’un foyer chaleureux, mais il n’avait certainement pas les moyens de payer une deuxième pension alimentaire. Il secoua la tête et se concentra à nouveau sur les circuits à réparer.
Tout comme Peter l’avait annoncé, d’autres appareils furent livrés à l’atelier quelques heures plus tard et les six employés s’y attaquèrent sur-le-champ. À dix-sept heures, il restait toujours une vingtaine d’ordinateurs à réparer. Logan fut, encore une fois, le seul à offrir de rester pour les remettre à neuf. Dès que les autres employés furent partis, il monta le volume de la radio et chanta en travaillant. C’est alors que se produisit un phénomène des plus insolites.
Le tournevis dans sa main se transforma en un bel arc de bois. Logan releva la tête et constata avec stupeur qu’il ne se trouvait plus dans l’atelier, mais aux abords d’une forêt dense, les deux pieds dans la neige. Ses vêtements étaient faits de peaux de bêtes et il portait de curieuses bottes lacées. Un cavalier s’approcha sur un cheval noir et blanc, et Logan vit que c’était un vieil Amérindien, habillé comme lui. Il ressentit aussitôt le besoin de s’enfuir, mais ses jambes refusèrent de bouger.
– Je suis l’aigle, déclara le vieillard.
Logan réintégra brusquement son corps en sursautant. Il laissa tomber le tournevis sur le sol et s’agrippa fermement au bord de la table. Il demeura un long moment sans bouger, en attendant que se calment les battements de son cœur affolé, puis jeta un coup d’œil à la grosse horloge au mur. Il était déjà vingt-deux heures.
– Je me suis endormi, supposa-t-il.
Le vieil Amérindien n’était qu’un personnage de rêve. Il n’était pas réel. Logan rangea ses outils et enfila son veston. Il éteignit toutes les lumières et verrouilla la porte de l’atelier. Puisqu’il habitait à quelques rues de là, il ne prenait jamais sa voiture et préférait marcher jusqu’au travail. C’était d’ailleurs son seul exercice de la journée. Il passa devant les petites boutiques de la rue commerciale, toutes fermées à cette heure tardive, et croisa quelques âmes en peine, cherchant elles aussi