LES Chevaliers d'épées

Anne Robillard

Description

Il existe sur la Terre des centaines de sociétés secrètes. Certaines ont dû mettre fin à leurs activités, mais d'autres poursuivent leur travail occulte malgré tous les efforts de leurs ennemis pour les faire disparaître.
Agé de 96 ans, le docteur Charles Mulligan s'accroche à la vie en Colombie Britannique, car il veut absolument savoir ce qui est arrivé à Thomas, son fils adoptif, disparu depuis presque quarante ans. Cloué dans son fauteuil roulant, le vieillard revit dans ses pensées les événements qui ont précédé la soudaine absence du jeune homme qui lui était si cher.
Il se rappelle le jour où il a rencontré la mère de Thomas, la jeunesse rebelle de ce dernier, leurs séjours à l'étranger où il était souvent appelé à travailler, la première peine d'amour du jeune homme, ses efforts pour le soustraire à la guerre, puis le jour où, à Londres, il l'a présenté au docteur George West, un pionnier de la génétique, afin qu'il le prenne sous son aile.
Mais Charles ignorait que le docteur West n'était pas qu'un simple chercheur. Celui-ci recrute Thomas dans la société secrète pour laquelle il travaille sans lui dire qu'elle est la nouvelle incarnation des Chevaliers du Temple, éradiquée au XIVe siècle.
C'est ainsi que Thomas devient un Chevalier d'Epées et que débuta cette étrange aventure...

Sujets

• Occult
• Supernatural
• Fiction

Informations

• Publié par: WELLAN INC
• Date de parution: 28 mars 2019
• Nombre de lectures: 23
• EAN13: 9782924442661
• Langue: Français

Extrait

À PROPOS DE L’AUTEURE
À ce jour, Anne Robillard a publié soixante-dix romans. Parmi eux, les séries cultes Les Chevaliers d’Émeraude et Les héritiers d’Enkidiev, Les Chevaliers d’Antarès , la mystérieuse série à succès A.N.G.E. ,
Qui est Terra Wilder ?, Capitaine Wilder, la série surnaturelle Les ailes d’Alexanne, la trilogie ésotérique Le retour de l’oiseau-tonnerre, la série rock’n roll Les cordes de cristal ainsi que plusieurs livres compagnons et BD.
Ses œuvres ont franchi les frontières du Québec et font la joie de lecteurs partout dans le monde.
Pour obtenir plus de détails sur ces autres parutions, n’hésitez pas à consulter son site officiel et sa boutique en ligne :
www.anne-robillard.com / www.parandar.com

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Les Chevaliers d’Épées / Anne Robillard.
Noms : Robillard, Anne, auteur.
Identifiants : Canadiana 20189432195 | ISBN 9782924442333
Classification : LCC PS8585.O3257 C433 2019 | CDD C843/.6—dc23
Wellan Inc.
C.P. 85059 – IGA
Mont-Saint-Hilaire, QC J3H 5W1 Courriel : [e-mail]
Illustration de la couverture : Aurélie Laget
Mise en pages et typographie : Claudia Robillard
Révision et correction d’épreuves : Annie Pronovost
Distribution : Prologue
1650, boul. Lionel-Bertrand
Boisbriand, QC J7H 1N7
Téléphone : 450 434-0306 / 1 800 363-2864
Télécopieur : 450 434-2627 / 1 800 361-8088
© 2019 Wellan Inc. Tous droits réservés
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2019 Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2019
« La vie est un écho : ce que tu envoies, te revient ; ce que tu sèmes, tu le récoltes ; ce que tu donnes, tu l’obtiens ; et ce que tu vois dans les autres existe en toi. »
— Zig Ziglar
CHAPITRE
1
Automne 1989
L e ciel était de la couleur de l’océan quand il se met en colère. De gros nuages roulaient à l’horizon. Il allait encore pleuvoir toute la journée. Mais depuis quelques années, le docteur Charles Mulligan ne se souciait plus de la température. Âgé de quatre-vingt-seize ans, il passait presque tout son temps dans un fauteuil roulant que son serviteur installait à divers endroits de l’immense manoir afin de lui permettre de changer d’ambiance. Ce matin-là, le vieillard se reposait à proximité de l’âtre. Son fidèle Edward l’avait placé de façon à ce qu’il puisse voir la baie de West Vancouver par la grande fenêtre tout en profitant de la chaleur du feu.
Charles Mulligan avait enseigné l’anatomie partout dans le monde jusqu’à l’âge de quatre-vingt-dix ans, puis ses jambes n’avaient plus voulu le porter. Un autre homme aurait tenté de trouver un traitement pour recouvrer sa mobilité. Après tout, Mulligan était médecin. Mais il n’en fit rien. Un terrible chagrin l’accablait depuis le jour où son fils unique avait disparu, trente-cinq ans plus tôt.
Perdu dans ses souvenirs, Charles n’entendit pas entrer le domestique. Même si les années avaient passé, le médecin insistait pour qu’Edward continue de porter la livrée de la maison, comme tous ses serviteurs avant lui.
– C’est l’heure de la sieste, monsieur, annonça-t-il de sa voix grave.
– Déjà ? s’étonna le vieil homme.
Comme il le faisait plusieurs fois par jour, le valet poussa lentement le fauteuil roulant vers le vestibule.
Edward Blake était issu d’une célèbre famille britannique qui avait servi plu sieurs rois. Il s’était présenté à la porte de la résidence en plein hiver pour offrir ses services à la famille, lorsque Thomas était toujours là…
– J’ai encore perdu la notion du temps, Edward, soupira Charles. Cela m’arrive de plus en plus souvent.
Habitué à ses incessantes lamentations, le Britannique ne les entendait plus et faisait son travail en silence. Il fit monter son maître à sa chambre grâce à l’ascenseur que celui-ci avait demandé qu’on installe lors de la réfection de la maison. Avec douceur, il déposa le vieillard dans son lit. Le médecin perdait du poids de façon alarmante.
Pendant qu’Edward le bordait, Charles se tourna vers une photographie encadrée sur sa com mode. Thomas, alors dans la trentaine, lui souriait de toutes ses dents. C’était un bel homme, grand et solidement bâti, aux yeux bleus comme la mer et aux cheveux bruns bouclés comme ceux de sa mère.
– Croyez-vous qu’il reviendra avant mon dernier souffle, Edward ?
– Ce n’est pas impossible, monsieur.
– Pourriez-vous m’apporter cette photo ?
Edward soupira discrètement, mais lui obéit. Les mains tremblantes du médecin saisirent le cadre et ses yeux se remplirent de larmes.
– Ce sera tout, Edward, merci.
Le serviteur quitta la chambre à coucher en refermant les deux larges portes derrière lui. Une fois de plus, le vieil homme sombra dans ses souvenirs.
– Mais où es-tu, Tommy ? Pourquoi ne reviens-tu pas à la maison ? Cela fait si longtemps que tu es disparu… si longtemps. Peu importe ce que tu as pu faire, tu sais bien que je te le pardonnerai. Je ne suis pas fâché contre toi, je n’ai jamais pu l’être. Tu as toujours été un enfant assez docile. Je me souviens de la première fois où je t’ai vu sur la plage dans les Hamptons. Tu n’avais que dix ans à cette époque, mais tu te comportais comme un vieil ermite. J’avais rencontré ta mère chez des amis et, même si j’étais plus jeune qu’elle, nous sommes tombés follement amoureux. Elle m’a parlé de ses trois enfants. Les plus âgés étaient dans la vingtaine, mais son bébé n’avait que dix ans. Elle comprenait que tu avais besoin de pleurer ton père, mort quelques mois plus tôt, mais s’inquiétait de ne pas pouvoir te redonner ta joie de vivre. Plus personne n’arrivait à t’approcher et tes notes à l’école continuaient de chuter. Je n’ai pas pu supporter cette terrible situation, alors j’ai décidé de conquérir aussi ton cœur.

Été 1926
Jeune médecin canadien en vacances sur la côte est des États-Unis, Charles Mulligan marchait au bras de Laura Swain-MacDougall, une belle veuve dans la quarantaine. Ses longs cheveux bruns bouclés étaient attachés sur sa nuque et elle protégeait sa pâle complexion grâce à une jolie ombrelle de toile.
Le couple déambulait sur le trottoir qui bordait la plage de sable blond sans se préoccuper des regards réprobateurs qu’on leur jetait sur leur passage, vu la mort récente du mari de Laura.
– Thomas est un bon garçon, Charles, mais il souffre terriblement depuis le décès de son père, déplora-t-elle.
– Son frère et sa sœur n’essaient-ils pas de lui changer les idées ?
– Ils sont mariés tous les deux et habitent au Vermont où ils pensent à fonder leur propre famille. Ils n’ont pas de temps à lui consacrer.
Laura s’immobilisa et attira le regard de Charles sur le jeune garçon assis en tailleur dans le sable, qui se contentait de contempler la mer sans bouger. Ce n’était guère le comportement d’un enfant de son âge. Il aurait dû courir avec un cerf-volant, ramasser des coquillages…
– C’est là qu’il va tous les jours depuis que nous sommes arrivés à la villa d’été, déplora Laura.
– Il n’a pas d’amis ?
– Non. De toute façon, Thomas a toujours préféré la compagnie des adultes.
– C’est plutôt inhabituel. Je vous en prie, présentez-le-moi.
– Non, pas aujourd’hui. Il a fait d’horribles cauchemars toute la semaine et il est d’une humeur exécrable ce matin. De toute façon, je dois retourner à la maison, maintenant. M’accompagnez-vous ?
Le couple marcha sans se presser jusqu’à la grande maison de style victorien que les MacDougall louaient tous les étés depuis vingt ans. Même après la perte de son mari, Laura avait tenu à conserver cette tradition. Ils grimpèrent les marches de la grande véranda.
– Vous verrai-je demain ? s’enquit Charles, les yeux remplis d’étoiles.
– Qui sait ? répliqua moqueusement Laura en refermant son ombrelle.
Avant qu’elle puisse reculer, le jeune homme déposa un baiser sur ses lèvres. Elle le repoussa aussitôt en faisant mine d’être offensée.
– Combien de fois devrai-je vous dire de ne pas m’