Les cheveux de saphir
213 pages
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Les cheveux de saphir , livre ebook

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Description

Zophia vit à Cataracta depuis toujours. Cette sirène ailée n’a jamais mis le pied hors du Cataractorium, une caravane errant de village en village pour donner en spectacle les créatures magiques qui y sont enfermées. Lorsque Zophia quittera enfin sa cage, elle découvrira un royaume qui a beaucoup changé depuis le couronnement de la reine Rose, 30 ans auparavant. Accompagnée d’un soldat se présentant sous le surnom d’Ace, Zophia voyagera à travers ce monde où les légendes s’avèrent souvent réalités.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 juin 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782898031601
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2019 Megane Chauret
Copyright © 2019 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : L.P. Sicard
Révision éditoriale : L.P. Sicard
Révision linguistique : Féminin pluriel
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89803-158-8
ISBN PDF numérique 978-2-89803-159-5
ISBN ePub 978-2-89803-160-1
Première impression : 2019
Dépôt légal : 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc .
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Chauret, Megane, 2002-, auteur

Cataracta. Tome 2 / Megane Chauret.
(Collection Scarab)
Public cible : Pour enfants de 8 à 12 ans.
ISBN 978-2-89803-158-8
I. Titre. PS8605.C42C372 2019 jC843’.6 C2018-942833-3 PS9605.C42C372 2019

Chapitre 1
Le Cataractorium
L e Cataractorium accueillait le spectacle le plus magique auquel on pouvait assister. À l’intérieur de cette caravane de merveilles, on exposait les plus rares des créatures, tels des papillons aux ailes enflammées et des poissons carnivores. Plus impressionnant encore, s’y trouvait un homme des forêts à l’allure d’ours féroce. Son numéro était l’un des plus populaires parce qu’il procurait aux gens des frissons de peur et d’excitation. Le clou du spectacle restait cependant l’hybride . Lorsque le rideau rouge de sa cage était soulevé, on découvrait cette magnifique enfant de la mer. Sa queue de poisson devait s’être transformée en jambes humaines hors de l’eau, mais elle était bien une sirène : ses cheveux plus bleus que l’océan le confirmaient. Néanmoins, au moment où la fillette détachait la cape qui recouvrait ses épaules, des ailes majestueuses se déployaient dans son dos. Les spectateurs réalisaient avec stupéfaction que ce n’étaient pas des plumes qui les recouvraient, mais plutôt des rangées d’écailles de poisson dorées.
— J’ai créé cette hybride en combinant les âmes d’une sirène et d’une myliphe, expliquait avec fierté le maître du Cataractorium. Elle est unique en ce monde !
Les visiteurs applaudissaient avec entrain ce génie qui avait donné son propre nom à la créature. En effet, il l’avait nommée Zophia , en raccourci de Zophiaquen.

Le spectacle était terminé. Des murmures excités résonnaient dans les rues alors que les gens retournaient chez eux. Le lendemain matin, ces quelques villageois chanceux n’allaient discuter que des créatures qu’ils avaient vues au Cataractorium. Ceux qui avaient refusé de débourser le prix d’entrée exorbitant le regretteraient probablement toute leur vie, car il était bien connu que la caravane ambulante ne repassait jamais au même endroit. La roulotte devait maintenant être loin sur la route, emportant ses mystères avec elle. Ce spectacle était comme un simple rêve qui disparaissait dans la nuit sans laisser de traces. Ce soir, comme tous les autres, personne n’avait reconnu Zophiaquen. Auparavant, le monde entier le connaissait sous le surnom de Collectionneur . C’était il y avait bien longtemps, lorsqu’il possédait de vastes terres et vivait dans un manoir aux abords du fleuve. Sa plus précieuse possession avait alors été sa collection de créatures magiques.
« Que j’adorais ma collection », se rappelait-il souvent avec amertume.
Son trésor lui avait été arraché, 30 ans plus tôt, par une fillette impertinente. Zophiaquen ne mettait les pieds qu’en de rares occasions dans la capitale de Saysserra, où cette ennemie habitait maintenant. Il vivotait donc des spectacles du Cataractorium qu’il donnait dans les petits villages éloignés, et le passé du Collectionneur restait caché. Maintenant, il était un homme qu’on oubliait facilement. Après un spectacle, les visiteurs ne se souvenaient que du nom de sa création : Zophia. Il était vrai que la beauté unique de l’hybride était tout simplement inoubliable. Son visage portait les immenses yeux limpides attribuables aux sirènes, mais de la couleur émeraude propre aux myliphes. Ses longs cheveux imitaient la mer à la perfection, cascadant telles des vagues bleues jusqu’au bas de son dos. Ses ailes reflétaient la lumière à la manière d’une armure forgée dans de l’or précieux. L’exceptionnalité de Zophia ne pouvait être admirée qu’au Cataractorium ; jamais la fillette n’en était sortie.
— Pourquoi suis-je gardée dans une cage ? avait-elle un jour demandé à son maître.
L’enfant était alors âgée d’environ six ans. Elle était assise derrière ses barreaux à s’amuser avec son seul jouet, une vieille poupée usée jusqu’à la corde. Zophiaquen était lui aussi à l’intérieur de la cabine, concentré à compter les pièces d’or que lui avait rapporté sa dernière représentation. Il avait été pris de court par cette question délicate.
— Pourquoi me demandes-tu ceci, mon enfant ?
— Balbo, lui, a droit de sortir et pas moi. C’est injuste.
En ce moment même, l’homme mi-ours était assis à l’avant pour guider les chevaux qui tiraient la caravane. Sa cage et ses bruits féroces n’étaient que pour les spectacles. Dès que les rideaux étaient fermés, l’homme des forêts sortait de derrière ses barreaux et reprenait son attitude calme et silencieuse.
— Lui peut sortir seulement parce qu’il m’aide à tenir le Cataractorium, avait expliqué le maître.
— Moi aussi, je pourrais faire des tâches ! s’était exclamée la petite fille.
— Je ne veux pas que tu t’épuises avec des travaux manuels.
— Mais…
— C’est non, point final. Ne m’en reparle plus.
Zophia s’était renfrognée et avait passé le reste de la journée à faire la moue. Elle avait boudé derrière ce qu’elle appelait son « rideau de chambre ». Sa cage en possédait deux. Le premier, d’un épais velours rouge, était placé de l’autre côté des barreaux et ne pouvait être abaissé que de l’extérieur. Le maître s’en servait pour créer du suspense avant les spectacles. C’était plutôt le second rideau que Zophia avait tiré pour protester. Situé derrière le tabouret de scène, ce drap était utilisé pour cacher l’espace du fond aux yeux des visiteurs. C’était le coin de sa cage où se trouvait son matelas de paille tressée faisant office de lit. Sa « chambre ». Elle ne connaissait rien d’autre que cet espace restreint de la caravane. Lorsque la fillette avait demandé à sortir ce jour-là, son maître avait deviné qu’elle ne pourrait plus se contenter de sa vie isolée au Cataractorium pour longtemps. Quand Zophia ne se donnait pas en spectacle, elle passait la majeure partie de son temps à jouer avec sa poupée, se l’imaginant comme une vraie amie. Mais aussi gentilles qu’aient été ses paroles, jamais Zophia n’obtenait de réponse de sa compagne de tissu.
— Pourquoi tu refuses de me parler ? avait-elle demandé un soir, secouant sa poupée avec exaspération.
Zophiaquen devint préoccupé par le comportement de son hybride. Inévitablement, l’enfant se lassait de ne rien connaître de l’extérieur. À chaque village que le Cataractorium visitait, à chaque spectacle identique au dernier, Zophia s’enfonçait un peu plus dans l’ennui. Les visiteurs ne virent d’elle qu’une hybride triste et sans 

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