Les Défricheurs d Infini
45 pages
Français

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Les Défricheurs d'Infini , livre ebook

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Description

Nous affirmons qu’il existe une infinité de terres, une infinité de soleils, et un éther infini.
Cette révolution de Giordano Bruno: le plus grand phénix de son temps, suprême rébellion contre les marteaux des chasseurs de sorcières et les bûchers des inquisiteurs, est devenue celle de John Falco, de Juan Rommez, d’Algol, de Norak et de Sabre: les Défricheurs d’Infini.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 septembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312084336
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Défricheurs d’Infini
Johnny Phœnix
Les Défricheurs d’Infini
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2021
ISBN : 978-2-312-08433-6
À Jessie
Nous affirmons qu’il existe
une infinité de terres
une infinité de soleils
et un éther infini

Giordano Bruno
Prélude
Au sommet de la pyramide.
Tout le grand ciel étoilé se déroulait à présent devant Juan Rommez, telle une friche infinie.
L’homme n’était-il pas, après tout, à l’image d’un immense ithyphallus, conçu pour féconder cette matrice constellée, et sans frein ?
Une érection face au néant ?
Le livre de sa vie s’ouvrait lui aussi, pareil à ce vaste territoire obscur étendu sous ses pieds.
Allongée dans sa fontaine de sang, Erzabeth : la sirène à la chevelure rouge de scamandra, osa interrompre son outrecuidante rêverie :
– L’Univers t’appartient tout entier Juan Rommez ! Le souffle du Quetzal a su attiser tous tes désirs pour te porter jusqu’à moi.
La longue toison blonde du commandant flottait dans le vent sommital. Comète errante dans l’océan des étoiles. Il plongea les poignards azurés de ses yeux dans ceux d’Erzabeth.
– Pourquoi sorcière devrai-je me joindre à ta cruelle avidité de conquête ? Tu n’as rien fait pour empêcher la Terre de disparaître ?
Et les forêts vierges de Psychotria ? Quels nouveaux pièges nous tendront-elles ?
– Aucun piège n’est assez digne du grand Quetzal . Quant au Faucon , ton bras droit, je sais qu’il te surpasse même dans sa dextérité de guerrier. Mais c’est surtout grâce à sa lame d’incarnadium que tu lui as offert, comme un prolongement de son âme. Mais aussi grâce à la puissance de sa tigresse mutante : Sabre .
Nul ne pourrait t’offrir mieux, Juan Rommez, car leur qualité réciproque est indépassable. Mais non pas inégalable.
J’ai dans mon trésor de guerre, conquis à travers la Galaxie, un jaguar noir géant du nom de Satan. Ainsi qu’une lance d’incarnadium, qui pourrait presque faire de l’ombre au tamashitaka lui-même .
– Où sont-elles, ces armes absolues, Erzabeth ?
Montre les moi seulement, toi qui sais si bien percer les secrets de mon esprit ! Et je jure que je pactiserai avec toi, dans ton bassin de sang.
Sabre est à la lumière ce que Satan est aux ténèbres. Le jaguar noir géant, jusqu’à présent invisible, s’avance aussitôt vers le commandant afin de lui offrir sa révérence. Ses yeux sont un soleil double, dans lesquels l’ultraconquistador vient de plonger ses iris impavides.
– Et la lance Erzabeth ?
La reine des bathorines laisse émerger, au niveau de sa poitrine, la pointe démesurée et imprégnée de sang de l’arme redoutable.
– Rejoins-moi d’abord Juan Rommez. Et cette arme, tout comme ta monture ténébreuse, sera tienne à jamais !
Tao : la lune d’Empyrea se reflète désormais sur la nudité du corps lactescent et musclé du défricheur d’infini. Juan Rommez, en proie cette fois à une véritable et irrépressible montée de testostérone, lève une dernière fois son regard submergé de rêve vers l’astre étincelant.
Il lui semble que ce vaste puits de lumière blanche ne cesse alors de s’accroître. Pour laisser miroiter sur sa terrible verge proéminente d’ultraconquistador sa caresse aveuglante.
Et puis une énorme patte, armée de griffes d’obsidienne verte, traverse le trou immaculé de l’astre insolite. Suivie d’une voix sépulcrale :
– Le commandant est là ! C’est Sabre qui l’a retrouvé ! Enfoui sous un tertre de neige…
L’origine
Saison des pluies 2019.
Déserte était la route. Ou plutôt la piste. Qui déroulait son étroite bande rouge de lourde latérite, à travers l’immensurable jungle fumante.
Une transfusion de sang nouveau. À l’intérieur des veines bleuâtres de la nébuleuse forêt pluviale.
Un bouquet d’aras hyacinthe distillait, très haut au-dessus des frondaisons ouvertes, son infime parfum de plumes tièdes. Cachés sous le tapis des feuilles mortes, les anolis fouissaient la litière humide. Ces lézards étaient toujours à la recherche de quelques minuscules coléoptères succulents. Voire de ces longs lombrics gavés de sève organique et ruisselante, qu’ils avalaient d’une seule traite.
Tom Markham appuya brutalement sur la pédale de frein du vieux Land-Rover. Il ne voulait surtout pas écraser une vipère immobile, qui s’étirait devant le tout-terrain, dans une aréole de soleil. L’animal scindait de presque toute sa longueur la maigre piste boueuse. Il fallait bien que l’insidieux serpent s’abreuve de tout son saoul à ce mirage éphémère et luminescent. Parce que l’ondée n’allait plus tarder désormais à refaire son inflexible apparition dans le ciel vaporeux. Un ciel qui avait jeté son linceul de fantôme par-delà les canopées vertes.
– Allez, dégage mon grand, lui lança l’impétueux chauffard. Si tu ne veux pas ressembler sans tarder à une vulgaire tagliatelle géante !
L’ophidien, dans lequel il reconnut grâce à sa taille considérable, à ses truculentes arabesques, et surtout sous son vilain nez retroussé de vipéridé, l’identité d’un pernicieux fer-de-lance, ne broncha pas d’une écaille.
– Vade retro, Satana, grommela-t-il de plus belle, à l’adresse de la guivre récalcitrante. Et tout en abaissant la vitre à passager, dans l’espoir de mieux se faire entendre.
Un remugle de cadavre, suivi aussitôt par l’aspect inerte et ratatiné du serpent, eurent vite raison de sa véhémence. Tom Markham se rendit rapidement à l’évidence que le monstrueux reptile avait expiré, peu de temps auparavant certainement, son dernier souffle. Laminé sans aucun doute par un précédent véhicule aux pneus crantés. Le grage grands-carreaux avait donc subi, de façon plutôt grotesque, comme un excès de gravures, qui l’avait instantanément expédié ad patres. Il était mort depuis suffisamment de temps, en tout cas, un jour entier tout au plus, pour que l’insidieuse décomposition exhale déjà dans l’air ambiant ses miasmes ammoniaqués. Mais insuffisamment de temps néanmoins, pour n’avoir pas encore réussi à attiser la rapacité des urubus faméliques.
Tom revérifia par conséquent le bon verrouillage de sa boîte de transfert. Celle -ci était bien restée en grande vitesse. Dans la foulée, il embraya la première. Et ainsi de suite jusqu’en quatrième. Il se ravisa pourtant. Et finit tout de même par rétrograder en troisième. Son intention était de conserver, un tant soit peu, la vitesse réglementaire des cinquante kilomètres par heure.
Son pare-brise était déjà constellé de grosses gouttes ambrées. Qui dessinèrent sans attendre des ocelles irisées, se transmutant aussitôt en de majestueuses arborescences. La piste auparavant détrempée risquait fort de se transformer bientôt en une terrifiante pataugeoire. Voire en un tyrannique bourbier.
Au bout d’une bonne vingtaine de minutes néanmoins, le Discovery, possédé dans son habitacle vibrant, par une version génialement remixée du Sirius Project d’Alan Parsons, était tout de même parvenu à se faufiler entre les laminoirs des troncs dégoulinants de pluie glaireuse et glauque. Pour franchir sans encombre la dernière fosse fangeuse. Celle là même qui signalait l’ultime ligne droite et cahoteuse, d’une longueur de deux kilomètres, qui conduisait au centre d’observation radio-astronomique.
– Pourvu que je ne sois pas en retard au rendez-vous, songea très profondément le planétologue, dernier représentant d’un programme de recherche de vie extra-terrestre.
Et tout en écoutant le métronome de son cœur se mettre au diapason de la transcendantale rythmique d’Alan Parsons, et surtout à celui du miraculeux événement à venir, celui qui promettait, sans aucun doute, si son observation s’avérait justifiée, de défrayer les chroniques scientifiques internationales, le professeur Markham rivait ses iris en mydriase, sur la route scabreuse et glissante.
– Inutile toutefois d’aller plus vite que la musique, se répétait-il en son for. Si je ne veux pas offrir, comme cet animal de mauvais augure, ma dernière mue à la fatalité. Car il y a loin de la coupe aux lèvres, comme le rappelait l’immense Homère à bon escient ! Cela ne tâchons surtout pas de l’oublier !
L’image de son propre macchabée, allongé laminé au beau milieu de la piste scintillante de gouttes d’or de feuillages jadescents, telle une répugnante barrière à sa glorieuse destinée, s’imprima brièvement dans son esprit angoissé. Il leva donc cauteleusement le pied de l’accélérateur.
Encore vingt minutes supplémentaires, et il fut propulsé malgré lui, sans ambages, par son char archaïque, sur le parking à demi-noyé du radio-télescope géant d’Arecibo.
Où il claqua vigoureusement la portière, afin de se rendre jusqu’au laboratoire du professeur Michael Viso. Sous une pluie tellement battante, qu’il n’eut pas même le temps de se délecter de son calembour récurrent et stérile d’esthète incompris :
« Mais quel arrêt si beau ! ».
L’ambassadeur
– Vous aviez pourtant ostensiblement raison, Tom ! Je m’excuse de n’avoir pu corroborer plus tôt le résultat prodigieux de votre géniale observation !
Et c’est à la façon dont le professeur Viso , radio-astronome en chef du complexe d’Arecibo , lui expédia sa sentence, étayée de concert par un regard sagace, à la frontière de la folie, que Tom Markham comprit que sa brillante découverte venait d’être entérinée par l’une des plus hautes instances qui soient. Une trouvaille qui s’érigeait dorénavant jusqu’à l’acmé des plus grandes révolutions cognitives de l’histoire.
– On a de nouveau capté son signal, Tom. Incontestablement ! Cela est tellement stupéfiant, que toute votre révélation semble relever de la pure science-fiction !
– Ne soyez pas trop péjoratif envers ce type de littérature, Professeur ! N’oublions pas que la plupart des derniers prophètes, qui nous auront permis d’écarquiller nos yeux sur les champs du possible, se sont abrités eux-mêmes au sein de cette école de pensée hétérodoxe.
Mais que vous avais-je donc allégué à ce sujet, Michael ? Et tout ceci lors de sa dernière libration, n’est-ce pas ?
– Effectivement Tom. Cela s’avère on ne peut plus exact.

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