Les ELUS INEDIT
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Description

L’histoire des Élus n’a duré que quelques mois, mais qu’ont vécu les personnages avant, pendant, et après cette guerre ? Le temps file et laisse dans son sillage une multitude d’histoires.
Lincoln, l’oncle si bienveillant de Thomas et Tobias, a découvert que l’amour est un moteur et une force, mais qu’il ne peut pas toujours sauver les âmes perdues.
Anastasia, la guerrière mystérieuse et à première vue sans histoire, a compris que l’amour passe avant tout, et que noir et blanc ne sont que des couleurs.
Jade, l’instructrice désabusée, a connu l’amour, le vrai, mais elle l’a perdu, ainsi que sa capacité de faire confiance de nouveau. Son sourire lui a aussi été arraché… peut-être à jamais.
Chac, l’Élu de l’eau, a trouvé le marque-page de son livre en même temps qu’il découvrait sa véritable identité. Les liens qu’il a tissés l’ont maintenu à flot tout au long de sa quête.
Pour Joshua, le guérisseur de la Cité des Oubliés, l’amour a été semé avant que la frontière tombe, pour être récolté plus tard et adoucir les remous de l’après-guerre.
Un bel événement réunira les Élus et leurs amis sous le soleil flamboyant de l’Écosse, là où les chardons pourpres dansent avec la brise de la mer du Nord.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 mai 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782898321139
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Afin de bien comprendre et apprécier les histoires qui suivent, il est nécessaire d’avoir lu la série complète des Élus.


Lincoln
60 ans avant Les Élus
Je marchais dans la forêt qui bordait la vallée de cristal, me dirigeant vers notre repaire secret. Voyant apparaître le ruisseau entre deux sapins bien fournis, je devins invisible. Mon regard tomba sur le dos de mon amie qui m’attendait debout sur la grève, les deux mains sur ses hanches. Une douce excitation s’empara de mes neurones, m’électrisant le ventre et me collant un sourire malicieux au visage. Je m’approchai, et au moment où j’allais la surprendre en lui attrapant la taille, je me retrouvai sur le ventre, les poignets ligotés par sa poigne ferme. Son genou se plaqua entre mes reins, me clouant au sol.
—Bonjour, marmonnai-je en avalant presque le gravier dans lequel ma joue s’enfonçait.
Elle relâcha un peu la tension avant de se pencher pour déposer un baiser brûlant sur ma joue, ce qui me fit frissonner. Je n’avais que trois années de plus qu’elle, mais c’était à peine si ça se remarquait. Malgré son jeune âge, elle en imposait. J’avais la conviction qu’elle deviendrait une guerrière hors pair. Elle avait un sang-froid sans faille et elle connaissait déjà toutes les techniques de combat, autant magiques que traditionnelles.
—Pour une jeunesse de treize ans, tu es vraiment trop forte, dis-je en me retournant pour me redresser.
Je l’observai et elle fit pareil, ses iris marron me transperçant autant qu’ils m’apaisaient.
—Je sais, vieillard, chantonna-t-elle en relevant son menton et en m’envoyant un clin d’œil.
Je rigolai et elle se serra contre mon flanc. Je me laissai retomber sur le dos, l’entraînant dans ma chute. Son parfum, mélangeant le grand air et les effluves sucrés des fleurs d’oranger, me chatouilla délicieusement les narines. Tandis que j’en prenais une divine bouffée, mes paupières se fermèrent d’elles-mêmes.
Kayla et moi nous connaissions depuis que nous avions conscience d’exister. À l’instant où nous nous étions rencontrés, nos cœurs s’étaient liés. Nous pouvions passer des heures ensemble, sans parler, à juste ressentir la présence de l’autre à nos côtés. Une connexion particulière nous unissait, et ça allait au-delà de l’amitié. C’était un attachement profond, une compréhension de l’autre et une confiance aveugle. Est-ce que nous étions amoureux ? Peut-être. En vérité, je n’avais aucune idée de ce qu’était l’amour, mais au fond, est-ce que quelqu’un sur cette planète comprenait ce sentiment ? Un érudit décrirait les réactions physiques et hormonales, mais cette combustion qui faisait rage dans nos entrailles, elle était irrationnelle. Elle se ressentait. Ce que je partageais avec Kayla était indestructible. Tout le monde nous disait que ça ne durerait pas, que c’était une amourette d’adolescence. Nous nous en fichions. Ce qu’on vivait nous appartenait ; si nos proches se plaisaient à étiqueter nos sentiments, tant mieux pour eux…
Nous restâmes allongés au bord du ruisseau, main dans la main, bercés par le chant des oiseaux et le son cristallin de l’eau. Au bout d’un moment et de plusieurs baisers échangés, nous nous relevâmes pour commencer nos recherches. Dans le cadre de mon cours de médecine naturelle, je devais cueillir des plantes pour concocter divers remèdes non magiques. Parce que non, la magie qui guérissait – la plus fascinante de toutes, à mon avis – ne suffisait pas toujours. Kayla m’accompagnait souvent lorsque je faisais ce genre d’expédition. Elle aimait apprendre, et moi, j’adorais lui enseigner ce que je savais. Nous nous mîmes donc en marche, nous enfonçant dans la dense forêt de conifères.

Un paquet de fleurs et de feuillage flottait derrière nous, pendant que nos regards balayaient les bois à la recherche d’une prêle verte dans une marée… tout aussi verte.
—Kathar détestera ce cours, lançai-je en pensant à mon frère, qui était dans la classe de Kayla.
—Ton frère déteste tout sauf lui-même, répliqua-t-elle.
—Mais non, voyons ! Il aime se faire remarquer et il n’aime pas trop travailler quand la magie peut le faire pour lui… comme tous les adolescents. Au fond, c’est nous qui sommes anormaux, chuchotai-je en empoignant le poignet de ma copine pour l’attirer dans mes bras.
Elle encercla ma taille pour me rendre mon étreinte et soupira d’abord d’aise, mais lorsqu’elle commença à se tortiller, je m’écartai pour la questionner du regard. Elle pinça ses lèvres, comme elle le faisait chaque fois que quelque chose la tracassait. Je caressai sa joue pour l’encourager à parler et elle planta finalement ses prunelles dans les miennes.
—Ton frère a encore massacré un groupe entier de cerfs… C’est la troisième fois ce mois-ci. Les mages de la terre ne savent plus comment lui expliquer qu’on ne doit pas utiliser la magie pour chasser, et surtout, qu’on doit respecter les quotas imposés.
—Je vais lui en parler, dis-je en soupirant. Il veut probablement se prouver à notre mère. Encore.
Kayla haussa les sourcils, peu convaincue par mon hypothèse.
—Je sais que c’est ton frère, Linc, mais… il est tellement différent de tes parents, de toi. Il a quelque chose au fond de ses yeux qui me fiche la trouille. Et tu sais que je ne suis pas facile à effrayer.
—Je sais, lui soufflai-je, me perdant dans mes pensées alors qu’elle pressait sa joue contre mon torse.
Ma mère, Annabelle, était une mage de la terre admirée de tous pour ses talents de chasseuse, alors que mon père Jules était l’un des érudits les plus influents de la Terre des mages. Moi, j’étais un adolescent discret, studieux et un apprenti soignant très prometteur, selon mes instructeurs. Kathar, quant à lui, était un solitaire à la fois effacé et en recherche perpétuelle d’attention. Il avait toujours eu de la difficulté à s’exprimer avec les mots. J’imagine que le faire par ses gestes était plus simple et que ça lui apportait une attention immédiate… une satisfaction plus directe. Sauf que les gestes en question étaient souvent exempts de bonté, d’altruisme et de tendresse, et ça, c’était troublant, voire inquiétant. En plus, il entraînait fréquemment notre jeune sœur Scarlet dans ses plans foireux. Mes parents nous avaient éduqués équitablement, mais je voyais bien qu’ils n’arrivaient plus à comprendre les deux plus jeunes. Leurs valeurs s’écartaient de plus en plus des nôtres, allant même jusqu’à s’y opposer. Mon frère et ma sœur avaient toujours eu peu d’intérêt pour la vocation d’érudit, ne prêtant qu’une maigre attention aux enseignements de notre père. Moi, j’en buvais chaque goutte, assoiffé de connaissances. Scarlet, elle, n’avait d’yeux que pour Kathar, alors que ce dernier était obnubilé par un seul désir : surpasser notre mère comme mage de la terre. Depuis qu’il pouvait marcher, il l’accompagnait à la chasse. Il adorait se retrouver en nature. Il appréciait la sérénité de l’embuscade et surtout… l’adrénaline du succès.

Je m’arrêtai à l’angle du couloir qui bifurquait jusqu’à nos chambres. La voix de ma mère se rendit jusqu’à mes oreilles et sans même entendre son interlocuteur, je savais à qui elle s’adressait.
—Mon chéri, tu feras un mage de la terre extraordinaire, personne n’en doute. Encore hier, le grand mage dirigeant m’a répété à quel point tu étais impressionnant. Mais il ne suffit pas d’être doué pour attirer et abattre un animal. On doit le faire dans le respect et l’équité. Ça implique de ne pas…
—… utiliser la magie, l’interrompit mon frère d’un ton cassant. Je sais tout ça, mais je ne suis pas d’accord, voilà tout ! Et puis, il en sait quoi, ce cher Atlas, du haut de sa tour de pierre ? Il a peut-être toutes les vocations, mais je ne l’ai jamais vu chasser le moindre animal ! Il ne fait que radoter de belles théories vides !
—Kathar ! le gronda notre mère dans un soupir exaspéré. Notre dirigeant est le plus puissant des mages et même un humain le verrait sans pourtant savoir que la magie existe ! J’ai chassé avec lui au début de ma formation et si c’est lui notre chef, c’est parce qu’il maîtrise chaque vocation à la perfection. Il les a enseignées pendant des années avant de s’installer dans sa tour, comme tu dis. Ses théories que tu qualifies de vides sont appuyées par des millénaires d’acquisition de savoirs. Manquer de respect à Atlas, c’est manquer de respect à tes ancêtres qui ont défriché la terre que tu foules et qui ont étudié cette magie que tu as reçue sans effort, conclut-elle en reprenant son souffle.
Je profitai de cette pause pour frapper trois petits coups sur la porte entrouverte de la chambre de mon frère, qui roula des yeux en me voyant apparaître. Je fis signe à notre mère de nous laisser et elle me pressa doucement l’épaule en sortant.
—Explique-moi pourquoi la magie devrait être utilisée pour chasser, demandai-je sans détour à Kathar en m’asseyant devant lui sur la chaise que notre mère venait de quitter.
Son regard s’illumina légèrement. De surprise d’abord, puis d’excitation ensuite.
—Les animaux n’ont peut-être pas de pouvoirs magiques, mais ils ont, pour la plupart, des sens très développés, ou encore des capacités physiques qui leur offrent une endurance hors norme. Ils ont des gueules super puissantes avec des dents tranchantes, des pattes extrêmement fortes qui leur permettent de ruer et des griffes acérées. Certains ont même une vision nocturne.
Je hochai la tête, l’encourageant à poursuivre.
—Nous, nous n’avons rien de tel. Nous devons nous entraîner sans relâche pour conserver notre endurance et notre musculature. Nous devons utiliser des armes et des outils pour arriver à abattre un animal, ou à le pêcher. Alors, pourquoi est-ce que ce serait injuste et inéquitable d’utiliser le don que nous avons reçu, pendant que les animaux utilisent toutes leurs capacités ?
Je l’observai un long moment, analysant ses explications.
—Tu as raison sur ce point, lui accorda

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