Les Mystères de Vichy
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Les Mystères de Vichy , livre ebook

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Description

Les mystères de Vichy débutent dans un Vichy en liesse, dans ces années 1930 qui voient la montée des extrémismes de tous bords... On est au jour de l’inauguration du Nouvel hôtel des Postes. Pour cet événement, le maire de Vichy a même invité le Président de la République et une foule considérable se presse dans la cité thermale... Entre alors en scène Wladimir Moukine, secrétaire d’ambassade des Soviets, bizarrement présent, lorsque les sources thermales subitement gèlent et arrêtent de couler, formant des stalagmites de glace... Et plonge dans la plus profonde affliction tout ce qui, à Vichy, compte sur les activités thermales pour assurer sa prospérité et celle de la ville... Mais le Pr Mancelier, ami du président Brotteaux, veille. Avec sa petite équipe, il découvre, sous Vichy, une civilisation souterraine de Kobolds, sorte de nains ou lutins industrieux, venus il y a 8.000 ans de l’Atlantide, et qui, entre autres, assurent secrètement le bon fonctionnement des eaux chaudes thermales. Mais Moukine, ce « dangereux bolchevik », a entrepris de subvertir voire d’enrôler les kobolds dans sa révolution prolétarienne... S’ensuit une guerre fantasque, à la fois guerre civile sous terre entre kobolds et guerre économique à Vichy même où l’on tente par tous les moyens, légaux et magiques, d’éviter la ruine en empêchant curistes et touristes de fuir la prestigieuse station thermale.


Camille Audigier (1867-1939), né à Châteaugay (Puy-de-Dôme), romancier et essayiste régionaliste (Pour la Terre, La Terre qui renaît, Mémoires d’un cheval d’Iéna à Waterloo, Étude sur la race de chevaux d’Auvergne, Quelques coutumes et traditions de la Hte-Auvergne). On lui doit également deux romans fantastiques de science-fiction (Les Mystères de Vichy et La Révolte des Volcans).


Un roman d’anticipation entre mythe de la terre creuse, régionalisme auvergnat, humour décalé et critique sociale. A redécouvrir absolument.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782366346541
Langue Français
Poids de l'ouvrage 18 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection SF



















ISBN

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © PRNG EDITION S — 2022
PRNG Editions (Librairie des Régionalismes) :
48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.36634.194.2 (papier)
ISBN 978.2.36634.654.1 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.


AUTEUR

CAMILLE AUDIGIER




TITRE

LES MYSTÈRES DE VICHY




A M e JEAN ROBIN
Professeur à la Faculté de droit,
Maire-Adjoint de Clermont-Ferrand,
qui m’a donné l’idée de ce roman.
En affectueux hommage.
Et pour la plus grande gloire
de ma « petite Patrie ».
C. A.
PREMIÈRE PARTIE : LA VILLE EN JOIE. LA VEILLE
I. Le Défilé
D éjà, dès l’aube de ce 21 juillet 19.., les fanfares des orphéons et des harmonies, celles des trompettes, trompes de chasse, tambours, fifres et clairons, accourant avec fracas de tous les coins de l’horizon, saturaient de leurs cacophonies les faubourgs, les rues, les avenues et les carrefours de Vichy, avant d’aller cantonner dans les hôtels qui leur avaient été affectés. Le rendez-vous général était fixé à 11 heures, sur l’ancienne place de l’Hôtel-de-Ville, transformée en jardin anglais.
Il en arrivait par la gare (celles des provinces lointaines, de la Belgique, du Maroc et de l’Algérie) ; par camions, par autobus, dévalant, soit sur la route de Cusset, soit en deçà du pont magistral de Bellerive, soit encore de l’avenue triomphale qui, partant de Robinson, semblait l’annonce joyeuse du Nouveau-Vichy ; soit enfin par le service d’avions qui, sans arrêt, sur l’aéroport de Rhue, débarquait, sous les vrombissements de ses hélices, de véritables cargaisons de musiciens.
Et tous, aussitôt à terre, de se former en rangs de quatre, de rectifier la tenue, d’ajuster la giberne et d’emboucher le « cher » instrument pour, avant le « coup de fion » au cantonnement, réussir le pas redoublé si longuement étudié au village, et saluer en passant le Nouvel Hôtel des Postes — ce modèle (affirmait le ministre) de tous les hôtels des postes du monde entier, the greatest in the world !
Pour lui faire place, les halles malodorantes avaient émigré du côté du Sichon, et, au milieu du jardin fleuri, que des grilles entouraient d’une artistique ceinture, un monument s’élevait — remplaçant celui des quatre nymphes mamelues — heureusement périmé.
Il se composait, au-dessus d’une colossale colonne de marbre rouge, en forme d’obélisque à quatre pans, d’une statue en bronze vert : Jeune femme nue chevauchant une chimère, qui symbolisait Vichy. D’un geste large, malice peut-être voulue de l’artiste, elle semblait indiquer une maison d’illusions moderne et perfectionnée, la « Féria-Cinéma », telle, nous pouvons le dire avec fierté, qu’ils n’en ont pas en Angleterre.
Sur chaque pan de l’obélisque, à hauteur d’homme, bombaient les médaillons, en marbre blanc, de MM. Luc Latsimpas (1) , Maire défunt, au nord ; Paul Victor Gardénal, Maire en activité, au sud ; Fortuné Malin, Administrateur-Délégué de la Compagnie, à l’est ; et Pétrus Richon, Commissaire du Gouvernement, à l’ouest.
Cette œuvre, du statuaire Cormier, avait belle allure, mais le public ne pouvait encore en apprécier les détails, puisque le voile traditionnel l’enveloppait dans son entier.
Par la même occasion, Vichy mettant les bouchées triples, inaugurait encore, avec la Bibliothèque et le Musée, un nouvel Établissement de Bains, plus somptueux que les anciens.
Du côté de la gare, trois tribunes, tendues d’andrinople, ornées de feuillages, de drapeaux et d’écussons, avaient été édifiées pour les invités de marque et les Autorités.
Par toute la ville, dont les fenêtres disparaissaient sous les drapeaux, des arcs triomphaux avaient miraculeusement jailli du sol. Aussi, le maire, M. P. V. Gardénal, pharmacien comme feu M. Homais, ne pouvait-il s’empêcher de murmurer : Pour qui ces festons, ces fleurs, ces guirlandes ?
Autour des tribunes, chaperonnées par la Vichyssoise, et la Jeanne d’Arc (de Vichy), renforcées par la Française (de Cusset), se massaient les sociétés de gymnastique et de sports divers, lorsque à 11 h. 15, annoncés par un chant de l’Indépendante-Chorale, fraternellement associée à l’ Union et à la Symphonie, débouchèrent les groupements locaux : Administrateurs de la Compagnie et fonctionnaires des Cercles ; personnel et artistes des Théâtres et des Casinos, avec MM. Maujean et de Coutances ; M. Galetti précédant les actionnaires des Palaces ; M. Brignol, de l’ « Albert I er  », guidant les magnats de l’Hostellerie ; M. Béhème, à la tête du Syndicat d’initiative ; M. Démonat, le sympathique facteur de pianos, avec les chefs d’industrie ; les docteurs, les journalistes, les gardiens de la paix, les « Savants Modestes », les « Intellectuels Conscients », le « Rotary », le Moto-Club et le Cercle d’escrime.
On remarquait, derrière M. Marinier, principal du collège, les conférenciers du « Cercle Littéraire », les « Amis des Arts », avec leur courtois président, M. Dimanche, et la « Société des Beaux-Arts », dirigée par le portraitiste Gilbert Châlons, une des plus attachantes figures du parc de la Restauration.
La Magistrature, la Basoche, l’Ordre des Avocats, le Collège et le Clergé étaient en robes mandarines et au complet ; la « Loge » s’était bien gardée d’oublier chez ses dignitaires, grands cordons ou tabliers de soie brodés d’or, et « ceux » de l’africaine « Chéchia », avaient coiffé le turban, cher aux enfants d’Allah.
Tous les directeurs des grandes banques étaient présents, et les instituteurs escortaient sans défaillance l’innombrable troupeau de leurs ouailles enfantines.
C’était encore l’escouade des « Vichyssois cent-pour-cent », l’armée des « Corniauds », ou Vichyssois-métissés, le bataillon de la « Chatouille » (2) la redoutable « Ligue des Contribuables », les « Roulants », ainsi que se qualifiaient eux-mêmes les derniers descendants de l’immortel Gaudissart, la « République des Rourins », et la « Commune Libre des Champs Capelets », avec Mimi-Corre (3) , en grand pavois de pompier montmartrois, etc., etc.
Pourquoi ne pas noter la sélection des « Prêtresses d’Aphrodite » et des « Reines de Beauté », en toilettes vaporeuses ? Pourquoi ne pas dire que la maison d’illusions, fleurie des nymphes les plus empanachées de son catalogue, et ornée de camélias, de lys et d’œillets blancs, avait trouvé dans ce défilé de notre spirituelle République Athénienne, la place légitimement due au charme et à la vénusté ?
Par contre, pourquoi ne pas ajouter qu’en retenant beaucoup trop les regards, elle nuisait aux exhibitions masculines, passementées d’argent ou d’or ?
Mais nous nous ferions scrupule d’oublier les délégations de Bellerive et de Cusset, pas plus que celles des proches stations balnéaires : Châtel-Guyon, Royat, le Mont-Dore, la Bourboule et Saint-Nectaire.
Il n’était pas jusqu’à Carlsbad, Baden, Wiesbaden, etc., etc., qui, renonçant définitivement à une lutte ridicule, avaient délégué trois grands gaillards aux crânes rasés, aux fulgurantes barbes blondes et aux fortes lunettes d’écaille, que les dames lorgnaient avec sympathie, et que l’Harmonie de Cusset, la « Semeuse », encadrait.
Soudain, les douze coups de midi ayant sonné, le canon tonna ; toutes les musiques se turent, et il y eut une minute de silence impressionnant. Puis, lorsque la vingt et unième détonation eut fait trembler les vitres, la Marche de Rakowsky égrena ses arpèges là-bas, du côté de l’aéroport, où la foule s’était ruée.
C’était, fraternellement réunie à la Société Musicale, la Revanche, de Vichy, précédant deux carrosses dorés, qui avaient servi au sacre de Charles X (traînés par six chevaux, avec cochers, laquais et valets de pied, tous somptueusement harnachés) et dans lesquels avaient pris place :
Premier carrosse : Les trois bustifiés, tous trois du même âge heureux, la cinquantaine, et qui, toutes polémiques abolies depuis la mort de Luc Latsimpas, se livraient à une véritable orgie de mots d’esprit.
Le Maire et le Commissaire du Gouvernement occupaient les coussins du fond, M. Fortuné Malin celui de l’avant. Ils distribuaient les coups de chapeau chacun à sa manière et selon son tempérament : M. Richon avec un aimable sourire, M. Gardénal avec aisance, et M. Malin avec le chic d’un capitaine de hussards.
Des pompiers et des spahis marocains les escortaient.
Second carrosse : Entourés d’une compagnie de gardes mobiles, deux ministres en habit et chapeau de soie, faisaient vis-à-vis à un personnage de physionomie aimable et distinguée. C’étaient MM. Edouard Herriot, chargé de l’Hygiène et du Travail, et Henri Queuille, grand maître de l’Agriculture, qui, de l’air le plus sérieux du monde, et tout en saluant la foule, racontaient des histoires gaies à M. Paul Brotteaux, Président de la République.
A côté du Président — qui ne déguisait pas sa joie — M. de Fouquières, plus doré qu’un maréchal du Premier Empire, s’inclinait avec une élégance incomparable.
Dans une série d’autres voitures, automobiles, celles-là, on reconnaissait les trois sénateurs de l’Allier, auxquels on avait adjoint, pour faire le quatrième, un maréchal de France et d’Académie ; les députés, les conseillers généraux, des généraux tout court, le colonel de gendarmerie et l’inévitable série des préfets et sous-préfets.
Mais, malgré le canon des artilleurs, malgré la

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