Les rayures du Tigre
25 pages
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Les rayures du Tigre , livre ebook

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Description

La planète X existe. Le professeur John Markham a reçu en 2019, depuis le radio-télescope géant d’Arecibo, une série de signaux émanant de l’autre côté du Soleil. Cinquante ans plus tard, le Phaéton, une hypernef interplanétaire, est en partance pour une première incursion humanoïde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312069647
Langue Français

Extrait

Les rayures du Tigre
John Skyron
Les rayures du Tigre
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2019
ISBN : 978-2-312-06964-7
« Fleur brisée
Avec toi, chaque jour, j’avais de la tendresse
Tu étais, mon amour, un merveilleux garçon
Je puisais, dans tes bras, l’or de tes caresses
Délaissée, à présent, il me reste une chanson
Tu m’exprimais des sentiments si sincères
Me voici désormais si triste et fragile
L’absence d’amour et de douceur d’un frère
Éveille en moi la solitude d’une île
Je n’ai plus le moindre pétale dans le cœur
Et mon âme oubliée est pareille à cette fleur »
A ma femme Jessie
L’origine
Déserte était la route. Ou plutôt la piste. Qui déroulait son étroite bande rouge de lourde latérite, à travers l’immensurable jungle fumante.
Une transfusion de sang nouveau. A l’intérieur des veines bleuâtres de la nébuleuse forêt pluviale.
Un bouquet d’aras hyacinthe distillait, très haut au-dessus des frondaisons ouvertes, son infime parfum de plumes tièdes. Cachés sous le tapis des feuilles mortes, les anolis fouissaient la litière humide. Ces lézards étaient toujours à la recherche de quelques minuscules coléoptères succulents. Voire de ces longs lombrics gavés de sève organique et ruisselante, qu’ils avalaient d’une seule traite.
Tom Markham appuya brutalement sur la pédale de frein du vieux Land - Rover . Il ne voulait surtout pas écraser une vipère immobile, qui s’étirait devant le tout-terrain, dans une aréole de soleil. L’animal scindait de presque toute sa longueur la maigre piste boueuse. Il fallait bien que l’insidieux serpent s’abreuve de tout son saoul à ce mirage éphémère et luminescent. Parce que l’ondée n’allait plus tarder désormais à refaire son inflexible apparition dans le ciel vaporeux. Un ciel qui avait jeté son linceul de fantôme par-delà les canopées vertes.
– Allez, dégage mon grand, lui lança l’impétueux chauffard. Si tu ne veux pas ressembler sans tarder à une vulgaire tagliatelle géante !
L’ophidien, dans lequel il reconnut grâce à sa taille considérable, à ses truculentes arabesques, et surtout sous son vilain nez retroussé de vipéridé, l’identité d’un pernicieux fer-de-lance, ne broncha pas d’une écaille.
– Vade retro, Satana , grommela-t-il de plus belle, à l’adresse de la guivre récalcitrante. Et tout en abaissant sa vitre, dans l’espoir de mieux se faire entendre.
Un remugle de cadavre, suivi aussitôt par l’aspect inerte et ratatiné du serpent, eurent vite raison de sa véhémence. Tom Markham se rendit rapidement à l’évidence que le monstrueux reptile avait expiré, peu de temps auparavant certainement, son dernier souffle. Laminé sans aucun doute par un précédent véhicule aux pneus crantés. Le grage grands-carreaux avait donc subi, de façon plutôt grotesque, comme un excès de gravures, qui l’avait instantanément expédié ad patres. Il était mort depuis suffisamment de temps, en tout cas, un jour entier tout au plus, pour que l’insidieuse décomposition exhale déjà dans l’air ambiant ses miasmes ammoniaqués. Mais insuffisamment de temps néanmoins, pour n’avoir pas encore réussi à attiser la rapacité des urubus faméliques.
Tom revérifia par conséquent le bon verrouillage de sa boîte de transfert. Celle-ci était bien restée en grande vitesse. Dans la foulée, il embraya la première. Et ainsi de suite jusqu’en quatrième. Il se ravisa pourtant. Et finit tout de même par rétrograder en troisième. Son intention était de conserver, un tant soit peu, la vitesse réglementaire des cinquante kilomètres par heure.
Son pare-brise était déjà constellé de grosses gouttes ambrées. Qui dessinèrent sans attendre des ocelles irisées, se transmutant aussitôt en de majestueuses arborescences. La piste auparavant détrempée risquait fort de se transformer bientôt en une terrifiante pataugeoire. Voire en tyrannique bourbier.
Au bout d’une bonne vingtaine de minutes néanmoins, le Discovery était tout de même parvenu à se faufiler entre les laminoirs des troncs dégoulinants de pluie verte. Pour franchir sans encombre la dernière fosse fangeuse. Celle là même qui signalait l’ultime ligne droite et cahoteuse, d’une longueur de deux kilomètres, qui conduisait au centre d’observation radio-astronomique.
– Pourvu que je ne sois pas en retard au rendez-vous, songea très profondément le planétologue, dernier représentant d’un programme de recherche de vie extra-terrestre.
Et tout en écoutant le métronome de son cœur se mettre au diapason du miraculeux événement à venir. Celui qui promettait, sans aucun doute, si son observation s’avérait justifiée, de défrayer les chroniques scientifiques internationales, le professeur Markham rivait ses iris en mydriase, sur la route scabreuse et glissante.

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