Les tourmentés de Sonon
234 pages
Français

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Les tourmentés de Sonon , livre ebook

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Description

L’oeuvre porte sur la société africaine. Nous somme dans un contexte où de nombreux acteurs ne maîtrisant pas leurs vies, se font l’illusion d’être poursuivis, trompés ou ensorcelés par des voisins ou des sorciers. Cela crée des sentiments d’insécurité et des besoins de défense chez eux. Certaines personnes sont absorbées et débordées par les difficulté de l’existence. Et d’autres, malgré les problèmes de toutes sortes, s’engagent, s’accrochent, luttent, avancent et triomphent. La mort fauche à la fin du récit certains acteurs. Tout cela, mêlé à des thèmes importants de la vie des sociétés en développement, tels que la paysannerie, la nation, l’école, l’évolution de l’intellectualisme, la politique, la gouvernance, la pauvreté, le banditisme, l’économie, l’immigration dans les pays développés, les problèmes relationnels, les mentalités, les croyances, les conflits familiaux, les plantes, le mysticisme et j’en passe. Les tourmentés sont divers: ce sont les membres de la famille de Quilaquoh; ce sont les personnes perturbées par les sorciers; ce sont les pauvres et les personnes en difficulté; ce sont les chômeurs et toutes ces personnes en quête d’un avenir stable; ce sont les pauvres populations que les intellectuels, les politiciens et les corrupteurs abusent; ce sont les personnes assassinées et les membres de leurs familles; ce sont les personnes traumatisées et détruites par la maladie, et les membres de leurs familles; Les tourmentés de Sonon sont aussi, l’engagement et les aventures d’un jeune: Robert Kalanon, décidé à réussir sa vie.

Informations

Publié par
Date de parution 28 novembre 2014
Nombre de lectures 2
EAN13 9782312024974
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Tourmentés de Sonon

Pierre Luc Kessé Hié
Les Tourmentés de Sonon

















LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014
ISBN : 978-2-312-02497-4
Première partie

Le début d’une vie
Quelque part dans cette Afrique noire, j’effectuai un voyage en mars 2009 où je fis la rencontre d’un homme extraordinaire : Robert Kalanon ; un homme vraiment exceptionnel. L’histoire de ce monsieur me fut racontée de long en large et de manière détaillée, par un de ses intimes. Je la trouvai formidable et digne d’intérêt ; aussi, me décidai-je de vous la faire connaître intégralement :
« Quelques coups de pioche ; encore quelques coups et ça y est. Nous sommes à Kéré, une région agricole de Sonon, dans l’une des plantations du père de mon ami Kalanon : le père Quilaquoh. Cela se passe dans la deuxième moitié de la décennie 1960. C’est le labour des sillons du champ de coton où, le père travaille la main de son fils de huit ans, Robert Kalanon en concurrence à la daba avec ses pères : son père et ses oncles paternels.
En effet, travailler, c’est la chose la plus importante que les parents puissent apprendre à leurs enfants. Le petit Robert prend un réel plaisir à ce qu’il fait : il apprend à travailler, il fait son chemin d’homme. Il doit savoir travailler dur pour gagner sa vie plus tard.
Les parents, les adultes, les éducateurs doivent apprendre de bonnes choses aux enfants et aux jeunes : des choses correctes, utiles, serviables, applicables dans la vie, pour la régénérer, la maitriser et la perpétuer. Le vol, le banditisme, la délinquance, la paresse par exemple, ne sont pas à encourager.
En cela, les pères offrent en général ce qu’ils ont de meilleur, de beau, de valorisant et d’utile à leurs enfants.
Dans l’ancien temps, le problème de vocations des enfants ne se posait pas : ils apprenaient le travail de leurs parents.
Aussi, à Sonon, les parents paysans entreprenaient très tôt l’éducation à la vie paysanne de leurs progénitures. On leur apprenait à se battre, à se défendre et à s’autodéterminer. On les préparait à la relève. Cela prenait du temps et de la patience. On y mettait du sérieux car, la vie d’homme, la vie d’adulte, est une vie de charges, de participation active aux intérêts de la société où, l’on doit se lever chaque jour, sur des programmes : pour des courses, des idées, des idéaux, des orientations, des œuvres ; en tout cas du labeur.
Ainsi, Renan Quilaquoh apprenait ce qu’il connaissait de mieux en agriculture à ses garçons.
Les paysans de Sonon pratiquent une agriculture de plantations, d’élevage de basse cour, la chasse, la cueillette et quelques fois, la pêche.
Avec un air intéressé, Kalanon avance, il excelle, il tient à révéler son adresse, son talent, son intelligence, sa force et son habileté, par des attaques bien appuyées : il se lance dans la concurrence, comme un intrépide laboureur, dans toute sa splendeur. Une vraie vie de paysan ; simple, mais, dans tout son éclat, dans la pure tradition des sonons.
Le petit Robert détenait déjà un savoir-faire qui surprenait les adultes : sur les airs de labour, il talonnait de près ses oncles ; il voulait être le premier à l’arrivée, un privilège que de toute évidence, ses pères lui contestaient, tant les muscles se battaient pour l’honneur. On lui refusait tout simplement la place de grand, de premier.
C’était souvent comme cela, depuis un moment que Robert savait attraper la houe. Il aimait travailler, suivre ses parents au champ et, en marge du travail commun, entretenir ses propres petites parcelles de champs de coton et de légumes.
Il se faisait ainsi aduler par son père qui remarqua très tôt ses talents, et le tenait comme capable de devenir un grand, dans le milieu paysan.
Je connais Robert Kalanon de fond en comble parce que, cet homme est un intime : un ami que j’ai pratiqué depuis le début de la tendre enfance. En fait, nous étions unis par les circonstances : il était né un jour avant moi dans la même maternité à Sonon, notre village. Nos mères avaient été voisines de couches ; nos habitations étaient voisines et nos parents amis. Cela créa des liens forts, traduits par des fréquentations régulières, beaucoup de rencontres et de partage entre les membres de nos familles.
Comme d’ordinaire la vie est mieux accomplie et plus agréable par âge, Robert et moi avions donc constitué ce que je pourrais appeler : un symbole important de ce voisinage. Nous étions inséparables, unis dans une vie commune, en vertu de cette amitié. Nous avions joué ensemble, partagé nos secrets, cultivé des fois, ensemble les champs des parents. Nous avions été solidaires dans le bien et les épreuves. L’école, nous l’avions faite ensemble au primaire, au collège et au de là. Et, plus tard, quand nous sommes devenus grands et que nous nous sommes séparés, nous avions continué de nous voir régulièrement, de se donner des nouvelles.
Robert Kalanon était un homme bien ; un homme engagé, intelligent et fort dans l’esprit et les épreuves. Il avait la force de la volonté sur le destin. En cela, il fut un jeune exemplaire, un homme courageux et sage dont, la vie s’harmonisait et se heurtait aussi aux nombreux visages de notre société.
C’est de lui, et aussi de certaines personnes plus ou moins importantes qui influencent directement ou de loin sur sa vie, et aussi de certaines réalités et expériences de notre enfance que je parlerai.
Au champ, le monde de Quilaquoh était composé de :
– Sa femme, Kikan Péchérée Yédita ;
– Cinq enfants à bas âge : Robert Kalanon, Michel Nandjièpra, Yélé péhonron, Mita Odjan, Denis Monyra ;
– Trois petits frères de Quilaquoh, réguliers à la ferme : Pétion Péopra, Roger Cacon et Holto Monban ;
– Deux demi-frères de Quilaquoh : Joseph Camannon et Pécalatchin Chiéchoh. Ces deux là, ne venaient au champ que pendant les vacances scolaires ;
– Et généralement, deux ou trois manœuvres contractuels, en provenance de régions voisines de Sonon, ou de pays voisins de la République de Léwouoh.
La contribution de ces manœuvres dans le travail était importante. Quilaquoh leur donnait de grandes parcelles à cultiver moyennant rémunération. Cette rémunération se faisait en espèces, après la vente des récoltes, sur des montants convenus au préalable, bien avant l’exécution des contrats ; ou bien, elle se faisait en nature : dans ce cas, le propriétaire payait le manœuvre en produits agricoles ; ou enfin, c’était la rémunération par l’octroie d’un lopin de terre au manœuvre qui l’exploitait en contre partie de ses prestations. Mais le plus souvent, il s’agissait de la modalité de règlement en espèces.
Incontestablement, les travailleurs agricoles avaient beaucoup apporté à leur employeur. Les plus fidèles, ceux qui étaient restés longtemps à la maison avaient accédé à certains privilèges comme la chasse ou des champs personnels, propres à eux ; d’autres bâtirent de solides amitiés à Sonon.
Avec ce beau monde, Quilaquoh atteignait des résultats significatifs.
Il s’agit d’une agriculture sur brûlis à la houe et la machette. C’est l’agriculture extensive où il faut une grande quantité de travail et de temps, pour de faibles résultats. Donc, pour réaliser de gros résultats, il faut accomplir un travail colossal, acharné et épuisant, qui ne laisse pas assez de temps pour souffler.
La culture sur brulis se pratique sur un sol dont les herbes et les arbres ont été brûlés pour dégager le ciel. Ce principe de la croissance des plantes est connu de tous : une plante ne peut croitre sans lumière.
Ainsi, en forêt, on coupe les lianes et les arbustes. Puis, on abat les arbres privant les plantes du rayonnement solaire et, on coupe leurs branches.
Une fois séché, on brûle le tout. On établit donc ainsi cette relation entre les plantes et le rayonnement solaire en vue de leur bonne croissance.
En zone de savane, c’est pareil : on enlève les herbes tendres à la daba, ou bien, si on a affaire à de hautes et épaisses herbes, on les coupe à la machette. On abat les arbustes ; on allume du feu à la souche des arbres pour les tuer. Un arbre qui meurt, étale toutes ses feuilles dans les très prochains jours dans la nature. Une fois le tout sec, on y met le feu.
Puis on monte les buttes pour les plantes exigeant un entassement de terre avant les semailles. Mais, on enfouit directement les graines ou les boutures dans la terre pour les plantes poussant en terre ferme. Ces cultures croissent avec les eaux de pluie.
Vous savez en Afrique, les habitudes

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