Lumières des sentinelles enfouies
366 pages
Français

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Lumières des sentinelles enfouies , livre ebook

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Description

Dans un avenir pas si lointain, une communauté isolée, aux convictions fortement marquées, résiste à l'ordre dominant. Mais peut-on rester indéfiniment terré, loin du tumulte du Monde ? L'heure vient de la confrontation, où les idées de chacun seront exposées au grand jour, avec leurs forces et leurs faiblesses, et où les armes respectives sèmeront la mort et la confusion dans le camp adverse. L'espérance survivra-t-elle à un tel chaos ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 février 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334005722
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-00570-8

© Edilivre, 2016
Du même auteur
Du même auteur :
Apocalypse & Mondialisme (du XVI au XXI ème siècle…) : essai littéraire paru en 1998 aux Editions Lettres du Monde (142, rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012 PARIS), toujours disponible en format livre classique ; dont les analyses et prévisions, fondées sur des prophéties bien plus anciennes, ont été largement corroborées par certains événements survenus depuis, dont en particulier ceux du 11 septembre 2001 (comme l’attestent les quelques extraits ci-dessous tirés de ses pages 100 et alentour) :
« Ceux de la mer se tenaient à distance et criaient, regardant la fumée de ses flammes : “qui donc était semblable à l’immense cité ?” (…) une heure a suffi pour consommer sa ruine » ( Saint Jean : 1 er siècle après J.C. )
« Tes marchands étaient les princes de la terre et tes sortilèges ont fourvoyé tous les peuples » ( idem )
Il s’agit d’une ville côtière (…) siège d’une grande richesse (…) Or cette cité-phare du nouveau monde existe : c’est New York, (…) première place financière mondiale (…) et port immense dont les docks s’étendent sur des centaines de kilomètres. (…) Le pouvoir des financiers, qui s’exerce là-bas dans toute sa splendeur, est devenu le premier sur notre planète [l’auteur]
« Payez-la de sa propre monnaie ! » ( Saint Jean ) : allusion à la puissance du dollar, indissociable de celle de la cité new-yorkaise [l’auteur]
« En un seul jour, des plaies vont fondre sur elle : (…) elle sera consumée par le feu » (Saint Jean) : incendie faisant suite à l’explosion, (…) mort immédiate d’un grand nombre [l’auteur]
Dédicace


Aux deux témoins des temps futurs…
Avant-propos
Ceci n’est pas un livre de prophétie. Je ne prétends pas décrire dans cet ouvrage ce que seront le monde et les hommes au début du deuxième tiers du XXI è m e siècle. Certes, les forces qui s’y affronteront existent déjà, pour l’essentiel. Mais leur véritable nature ne s’est pas encore pleinement manifestée. Quelles seront demain leurs puissances respectives ? Nul ne peut à ce jour l’affirmer avec certitude.
Des personnages se trouvent mis en scène. Ils évoluent dans un contexte dépendant moins de leurs volontés propres que du destin collectif qu’achève de se construire l’humanité. Cet environnement peut être plus ou moins sombre, prenant parti lui-même pour l’un ou l’autre camp, influant sans cesse sur le déroulement de l’action. Une question se pose alors : l’issue du combat ne dépend-elle pas en grande part de cet environnement futur, qui nous reste aujourd’hui si largement insaisissable ?
Et c’est ici qu’intervient une réponse stupéfiante : NON ; en l’occurrence, le triomphe final ne dépend pas des vicissitudes de l’Histoire, en laquelle il est DEJA INSCRIT. Seriez-vous inquiet face aux incertitudes du monde ? Sachez alors que même les conditions les plus terrifiantes n’empêcheront pas sa réalisation. Telle est du moins l’immuable conviction de nos héros, icônes vivantes de ceux qui portèrent cette espérance sur la Terre et qui la porteront jusqu’au bout.
Michel BRUN
Chapitre 1 er Chroniques souterraines
– Qui va là ?
L’injonction se répercuta sans fin sur les voûtes humides.
– C’est moi, Jacques, n’aie pas peur !
répondit une voix du fond du boyau obscur. Cette galerie appartenait à la zone qui avait dû être évacuée lors de la panne de la deuxième turbine. Certes, les responsables affirmaient que l’on trouverait bien moyen de réparer, que l’on récupérerait les zones abandonnées aux ténèbres. Mais le petit peuple des réfugiés n’en savait plus trop rien, tant s’était dégradée la situation au cours de ces trois dernières années. A la surface, la Terre elle-même semblait porter le deuil des plus folles espérances humaines, cependant que le refuge souterrain apparaissait à son tour particulièrement menacé. D’une part ses ennemis n’ignoraient plus rien de son existence, sauf son exacte localisation ; d’autre part les calamités naturelles en cours à la surface produisaient leurs effets jusque dans le ruisseau alimentant la grotte.
Janine s’avança ; elle connaissait bien ce tunnel pour l’avoir parcouru au temps où il était encore illuminé. C’était une jeune fille intrépide et pleine de vie, malgré la dureté des temps. Voici déjà dix ans, elle avait rejoint avec ses parents son présent refuge, construit clandestinement à l’époque où la vie au soleil était encore radieuse mais où la révolte couvait à nouveau sous la surface apaisée du monde. Ceux qui l’avaient bâti, malgré l’optimisme officiel, savaient à quoi s’en tenir sur l’avenir de l’Eglise et de la Monarchie, provisoirement triomphantes. Ceux qui l’avaient construit s’étaient senti pour mission d’y maintenir une présence, en ce lieu qui, pour l’observateur extérieur, ressemblerait plutôt à un tombeau mais qu’importe : de ce tombeau où les puissances du monde s’apprêtaient, comme par le passé, à l’enfermer à tout jamais, ils avaient la conviction que la vie resurgirait un jour.
Janine avait donc vécu la moitié de son existence dedans la grotte. Elle en connaissait les moindres recoins ; les yeux fermés, elle aurait su s’y repérer. Nul boyau en effet n’est semblable à un autre : tous diffèrent par la température, par l’humidité ambiante, par la texture du sol fait de roche calcaire ou d’amoncellements de glaise.
Jacques, lui, était venu bien plus tard en ces lieux. Il n’avait pas eu le loisir d’y exercer, comme enfant ou adolescent, ses talents d’explorateur. Il ne les avait guère connus qu’à l’âge adulte puisque moins de trois ans séparaient ce jour, anniversaire de ses 26 ans, de la date où il avait fait son entrée dans le monde souterrain. C’est pourquoi l’immense dédale des caves et galeries lui semblait encore inquiétant et inhospitalier. S’il avait rallié ce refuge dont un cousin déjà présent lui avait jadis, sous le sceau du secret, révélé l’existence, ce n’était point de gaieté de cœur. Mais le maintien en surface l’aurait amené à mourir ou à renier la meilleure part de soi-même. De plus, il savait combien ses compétences en électrotechnique seraient utiles à la communauté troglodyte. Pourtant, lui qui avait grandi au soleil de Bourgogne regrettait les conditions de vie qui étaient actuellement les siennes, faute d’un autre choix possible. Il attendait impatiemment le jour radieux où il pourrait remonter à la surface d’un monde enfin renouvelé. « Mais ce jour viendra-t-il jamais ? » songeait-il parfois. « Ou s’il vient, ne sera-t-il pas déjà trop tard pour l’œuvre ici entreprise ? »
Janine arriva devant lui. Comme elle émergeait dans la pénombre, Jacques put la contempler. Comme la plupart des femmes d’ici, elle était vêtue d’une tunique de fine laine qui lui arrivait jusqu’aux genoux, renforcée çà et là de doublures et de pièces de cuir ; le tout maintenu par une ceinture, en cuir également. Les hommes, quant à eux, portaient des pulls de laine et des pantalons 3/4 en peaux de mouton, fréquemment rapiécés. Shorts et jupettes étaient réservés aux enfants. Tous ces vêtements laissaient apparent le bas des jambes car, selon le cycle normal des saisons, l’eau envahissait régulièrement les passages inférieurs des galeries. Or il n’est jamais agréable de tremper ses habits, pour demeurer ensuite dans des effets mouillés. Pour cette même raison, les chaussettes avaient disparu dès les premières années et les seules chaussures aujourd’hui disponibles étaient des sandales à base de caoutchouc ou de matières plastiques, que l’épuisement des stocks rendait de plus en plus rares, ou des sabots taillés dans le bois que charriait parfois le ruisseau intérieur. Au demeurant, beaucoup préféraient s’en passer, surtout parmi les jeunes ou ceux qui avaient longtemps séjourné dans la grotte. Tel était précisément le cas de Janine, dont la démarche souple venait de s’arrêter auprès de Jacques.
– Que fais-tu là ? lui dit-il.
– Rien de mal, rassure-toi. J’explore sous leur nouvel aspect ces lieux que j’ai tant aimés du temps où ils étaient habités. Je ne veux pas les oublier, tu sais ; comme ce bassin où nous nous baignions et où retentissaient les rires des enfants. Quel silence aujourd’hui ! Crois-tu que nous réussirons bientôt à produire assez d’énergie pour récupérer cet endroit ?
– Franchement, je n’en sais rien : les pièces détachées manquent, de même que la matière pour les fabriquer, et tu sais combien il est périlleux de s’aventurer en surface. De toute façon, une décision devra être prise.
– Quelle tristesse en tout cas : l’herbe s’est flétrie et les arbustes ont déjà perdu toutes leurs feuilles, faute d’eau et surtout de lumière.
– Mais comment sais-tu tout cela ? Les bougies sont réservées à l’autel, les lampes de poche à accumulateur ne servent qu’aux patrouilles de sécurité et tu ne sembles pas non plus avoir de torche à graisse.
– Je n’ai pas besoin de tout cela, répondit-elle ; la mémoire et le sens du toucher me suffisent. Je sens les feuilles mortes sous mes pieds et, tendant les bras, je puis atteindre certaines branches et constater combien elles sont nues.
– Tu ne devrais quand même pas t’aventurer seule dans le noir. Que se passerait-il si tu tombais et te blessais par exemple ?
Elle étouffa un rire.
– Rassure-toi, je ne vais pas partout ainsi. Mais ces chemins près de la piscine ne sont pas dangereux ; des milliers de fois je les ai parcourus et je ne veux pas les oublier.
Jacques étendit ses bras et les passa autour de la taille de son amie. Alors qu’ils s’enlaçaient tendrement, Jacques se sentit devenir poète et sa voix murmura en lui-même :
« Oui la grotte est vraiment son domaine,
Dans sa jeunesse elle en est la reine

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