Métamorphoses
78 pages
Français

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Description

Près d’un an s’est écoulé depuis la « fin » du monde. Vie misérable, chaos et désolation sont le lot des survivants. Jack quitte Mont-
réal pour rejoindre Main Duck Island où sa famille se serait réfugiée, mais la route lui réserve bien des surprises.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 novembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782896997169
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Métamorphoses

Du même auteur
 
 
 
 
 
 
 
Chez le même éditeur
Dévorés , roman, Ottawa, 2018, 216 pages. Collection Vertiges. Finaliste, Prix littéraire Émergence-AAOF 2019.
 
 
 
Chez un autre éditeur
Une dent contre l’ordinaire , nouvelles, Sudbury, Prise de parole, 2019, 120 pages.

Charles-Étienne Ferland
 
 
 
 
 
 
 
 
Métamorphoses
 
Roman
 
 
 
 
 
 
 
  
 
 
 
 
 
 
2020
Collection Vertiges
L’Interligne

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
 
Titre: Métamorphoses : roman / Charles-Étienne Ferland.
 
Noms: Ferland, Charles-Étienne, 1992- auteur.
 
Collections: Collection Vertiges.
 
Description: Mention de collection: Collection Vertiges
 
Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20200304887 | Canadiana (livre numérique) 20200304909 |
 
ISBN 9782896997145 (couverture souple) | ISBN 9782896997152 (PDF) | ISBN 9782896997169 (EPUB)
 
Classification: LCC PS8611.E747 M48 2020 | CDD C843/.6—dc23 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’Interligne
435, rue Donald, bureau 337
Ottawa (Ontario) K1K 4X5
613 748-0850
communication@interligne.ca
interligne.ca
 
Distribution : Diffusion Prologue inc.
 
ISBN 978-2-89699-716-9
© Charles-Étienne Ferland 2020
© Les Éditions L’Interligne 2020 pour la publication
Dépôt légal : 4 e trimestre de 2020
Bibliothèque et Archives Canada
Tous droits réservés pour tous pays

Pour leur lecture attentive et leurs commentaires instructifs, je tiens à souligner la contribution de Carla Parodi, Mélanie Boilard , Émilie Tron, Jean-Louis Trudel, Jacques Côté, Frédéric Lanouette et toute l’équipe des Éditions L’Interligne. Un grand merci à vous tous !

À mon père qui m’a fait connaître le fleuve Saint-Laurent
depuis Montréal jusqu’à Main Duck Island
et qui m’a appris à apprécier la lenteur des voiliers.


Prologue 
 
 
 
 
 
 
 
L’enfer sur terre  : vie misérable, cha os, désolation sont le lot des survivants. Toutes les cultures agricoles ont été ravagées par une nouvelle espèce de guêpes opérant jusqu’à ce qu’il ne reste presque plus rien à manger. Elle s’est alors tournée vers une nouvelle proie : l’être humain. Près d’un an s’est écoulé depuis l’infestation. Un centre de recherche de Toronto recrute des survivants pour mener la résistance contre la nouvelle espèce. La route réserve bien des surprises aux survivants qui longent le fleuve. Une bête assoiffée de sang rôde autour d’une communauté érigée sous un dôme grillagé. Ambroisie ou poison : une substance issue des ruches a de quoi révolutionner la médecine moderne. Mais, par-dessus tout, on est en mode de survie rocambolesque où la mort suit un groupe restreint de rescapés comme une ombre rampante.
Partie I


1

La légende du Carnivore

Birds flying high, you know how I feel
Sun in the sky, y ou know ho w I feel
Breeze driftin’ on by, you know how I feel
It’s a new dawn
It’s a new day
It’s a new life for me […]
And I’m feeling good
Anthony Newley et Leslie Bricusse, Feeling Good

Depuis l ’ arrivée de la nouvelle espèce de guêpes qui a ravagé toute végétation avant de s’en prendre à l’humanité, la vie gravite autour de l’horaire du prédateur. Le jour, nul ne sort au risque de ne jamais rentrer. La nuit, tous cherchent à manger.
Les guêpes ont émergé du sol, un peu partout sur la planète, en même temps que des secousses sismiques abattaient l’infrastructure. La panique s’est emparée des grandes villes jusqu’aux plus petits villages. Les mâles, d’une dizaine de centimètres de longueur, et les femelles, entre 60 et 90 centimètres. Tous munis de redoutables aiguillons venimeux capables, chez les femelles, de percer le verre et de faire éclater les fenêtres des voitures comme celles des immeubles.
D’où venaient ces guêpes ?
Tout le monde se posait la question. On savait uniquement où elles allaient : là où se terraient les restes de l’humanité. Toute tentative de vaincre l’envahisseur, conventionnelle ou non, avait échoué. L’effondrement de la civilisation n’avait pu être évité. Quelques survivants résistaient encore sous terre, ou barricadés dans les derniers bastions qui entretenaient l’espoir frêle d’une vie meilleure… un jour.
Tout ça s’est passé l’été dernier. L’hiver a accordé un bref répit aux rares survivants. Ils n’avaient plus à craindre les insectes affamés, seulement les autres humains. Maintenant que les premiers bourgeons éclosent, les hexapodes ressurgissent. Mais ils sont moins nombreux que les essaims de l’année précédente, parfois assez denses pour couvrir le soleil, pour que l’on pense qu’il fasse nuit en plein jour. À court d’humains pour se repaître, la nouvelle espèce connaîtrait-elle déjà un déclin ?

Les derniers bourdonnements se perdent dans le vent. Pas un moteur, un murmure, un rire d’enfant ou une sonnerie de téléphone. Une fin de journée ordinaire. Mais l’obscurité est loin d’être promesse de tranquillité.
Les couleurs du ciel composent un spectre plus sombre. Le soleil disparaît à l’ouest, derrière une haie d’épinettes. Un grincement : l’abri antiatomique souterrain ouvre ses portes lourdes et mal huilées. C’est la première fois en douze heures. Une pelle en fer dans une main, son fusil à pompe de calibre 12 dans l’autre, Richard doit se pencher pour éviter de se cogner la tête. Redressé de toute sa taille, il s’étire le cou et étudie avec une minutie chirurgicale les alentours. Une clôture en bois délavé encercle les quelques arbres de la cour, les meubles d’extérieur épars, un barbecue rouillé et un potager en friche. Le bord de l’eau n’est pas très loin, si bien qu’on aperçoit le fleuve Saint-Laurent par endroits à travers la clôture. Les herbes sont hautes et desséchées. Bientôt, les nouvelles pousses d’avril coloniseront les terres. Puis il y a la maison aux vitres brisées, une maison morte comme les autres, qui ne s’éclaire pas quand vient le crépuscule. Comme chez les voisins, comme chez tout le monde. Pas une lumière. Pas une colonne de fumée, provenant d’un feu de camp, d’une cheminée ou d’un poêle à bois qu’aurait allumé une petite famille dans tout South Lancaster.
- Rien à signaler, déclare-t-il.
Un nuage de vapeur s’échappe de sa bouche. Les traits usés du visage blafard de Richard se détendent. Entre sa barbe poivre et sel et sa moustache drue de plusieurs mois s’affiche un sourire fatigué, comme si chaque muscle de son visage devait produire un effort surhumain pour braver le monde extérieur, nuit après nuit. Mais à tout le moins son sourire marque l’espoir de rebâtir sur cette Terre désolée quelque chose qui en vaille la peine. L’homme inspire profondément, remonte la fermeture éclair de sa veste d’aviateur au col molletonné et gravit les marches en béton. Il expire. L’abri renferme une odeur âcre, humide, de sueur et de décomposition. La fraîcheur de l’air aux parfums de bois est un pur plaisir.
- Sentez-vous ? C’est l’odeur de la liberté.
- C’est juste une autre journée dans ce merdier.
La nièce, Emma, sans regarder son interlocuteur, enfile sa besace en bandoulière et s’assure que son couteau de poche est à portée de main. Ses pas sont vifs. Elle se hâte de contourner l’imposante silhouette de Richard pour s’éclipser. Grace, la tante, la rattrape et l’agrippe par une épaule :
- C’est pas une façon de parler ! Et puis, tu vas où ? Tes frères, tu en fais quoi ?
- Ils se contenteront de vous. Je reviens avant qu’il fasse jour.
- S’il te plaît...
Emma se défait de la main de sa tante d’un mouvement brusque, tourne les talons sans répondre et détale. Devant son absence manifeste d’autorité, Grace soupire en baissant la tête. Elle regarde sa nièce disparaître derrière la clôture. Richard essaie de la rassurer en lui répétant que le village est désert, qu’ils sont la dernière famille ici et que l’air frais lui fera du bien.
- À son âge, moi non plus je ne tenais pas en place.
- Quand j’avais son âge, les insectes ne mesuraient pas plus que la longueur de mon doigt !
Les jumeaux escaladent les marches du bunker et se faufilent dans la cour. On leur demande de demeurer dans le champ visuel de leur oncle. La tante entreprend de mettre un peu d’ordre dans le bazar exigu où ils ont passé l’hiver. L’endroit a permis de survivre à la catastrophe qui a changé la face du monde neuf mois plus tôt. Une seule pièce aux parois en béton, éclairée aux lampes DEL, assortie de meubles couleur années 80, et deux lits superposés. Quelques pas plus loin, s’ouvraient un espace pour cuisiner et une salle de bain rudimentaire, connectée à la fosse septique, au système de ventilation filtré, certes imparfait, mais fortement apprécié (cela dit, jusqu’à ce qu’il flanche). Voilà ce à quoi ils doivent leur existence. Ça et le calendrier où les X rythment un temps mort où chaque jour ressemble au précédent. Une grande quantité de provisions déshydratées avait été empilée dans la cave par l’ancien propriétaire, un illuminé partagé entre les prophéties eschatologiques et les théories du complot. L’homme s’était préparé pour non pas une fin du monde, mais bien deux. Lorsque l’apocalypse s’était présentée, il n’était pas là pour se réfugier, mais quelque part dans un tout-inclus en Amérique centrale.
Richard n’a pas oublié le soulagement éprouvé en découvrant, par une froide journée d’automne, ce repaire fortifié où ils allaient s’enterrer pendant tout l’hiver.
- Je pensais à un truc, s’écrie-t-il à l’intention de sa conjointe qui vient le rejoindre avec un bac de vaisselle et d’eau savonneuse. Il n’y a aucune raison

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