Mission Arctik

Elie Hanson

Description

Alain Thibault, éminent conférencier du paranormal, est approché par une mystérieuse organisation pour participer à une expédition dans l’Arctique.
Sous la menace des responsables de l’institution, il est contraint d’accepter de partir dans le Grand Nord canadien.
Pourquoi la participation d’Alain est-elle essentielle pour les membres de cette mission? Quels dangers guettent les participants de l’expédition Mirage? Que cherche cette énigmatique agence au-delà du 82e parallèle?
Lorsque l’expédition découvre une base souterraine construite par les nazis durant la Deuxième Guerre mondiale, Alain comprend qu’on ne lui a vraiment pas tout dit…
Un thriller fantastique haletant nous transportant aux confins de l’Arctique, abri sauvage et méconnu de très anciens secrets…

Informations

• Publié par: Éditions Corbeau
• Date de parution: 15 avril 2020
• Nombre de lectures: 10
• EAN13: 9782898190087
• Langue: Français

Extrait

Copyright © 2020 Elie Hanson
Copyright © 2020 Éditions Corbeau Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : Simon Rousseau
Révision éditoriale : Gabriel Thériault
Révision linguistique : Amélie Hamel
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
Illustration du journal : © Getty images
ISBN papier : 978-2-89819-006-3
ISBN PDF numérique : 978-2-89819-007-0
ISBN ePub : 978-2-89819-008-7
Première impression : 2020
Dépôt légal : 2020
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions Corbeau Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Mission Arctik / Elie Hanson.
Autres titres : Mission Arctique
Noms : Hanson, Elie, 1965- auteur.
Collections : Collection Corbeau.
Description : Mention de collection : Corbeau
Identifiants : Canadiana 20190040416 | ISBN 9782898190063
Classification : LCC PS8615.A569 M57 2020 | CDD C843/.6—dc23
LISTE DE MUSIQUE
Interstellar : Bande originale du film – Hans Zimmer
Ad Astra : Bande originale du film – Lorne Balfe et Max Richter
Extrait de « Le Canada et l’Arctique –
La pression russe », Le Devoir , lundi 30 mars 2009 1 .

MOSCOU ANNONCE SON INTENTION DE MILITARISER SA ZONE ARCTIQUE

« … Depuis déjà longtemps, la Russie affirme sa volonté d’exploiter les ressources de l’Arctique. En 2007, un de ses sous-marins plantait par 4000 mètres de profondeur un drapeau sous le pôle Nord. Elle soutient que la dorsale de Lomonossov est une extension de son plateau continental …
Le Canada a beaucoup tardé avant de prendre au sérieux l’enjeu de sa souveraineté sur un désert de glace qui représente tout de même 40 % de son territoire et recèle des richesses innombrables…
Le gouvernement Harper est plus sérieux. Il a pris plusieurs mesures, dont le renforcement de la présence militaire 2 , la construction d’un port et la création d’une station de recherche dans l’extrême Arctique . »

1. Éditorial de Bernard Descôteaux. Disponible en ligne : https://www.ledevoir.com/opinion/editoriaux/242639/le-canada-et-l-arctique-la-pression-russe .
2. NDA : entre autres avec le déploiement de rangers.
PROLOGUE
14 avril 2010, aérodrome de Nikel, Mourmansk, Russie, à 269 kilomètres du cercle polaire
Carlos et Diego, respectivement pilote et copilote, attendaient en bout de piste aux commandes d’un Curtiss C-46, un appareil de transport noyé dans un épais brouillard. Au pied de l’aéronef, quelques hommes, environ une demi-douzaine d’après ce qu’ils pouvaient voir, s’affairaient à en charger les soutes.
— Crois-tu qu’on va pouvoir décoller avec ce temps pourri, Carlos ?
— J’ai vu bien pire ! Tu sais, j’ai déjà été pilote de brousse.
— Justement, ici, c’est pas la brousse ! C’est le pôle Nord !
— Arrête un peu, tu veux ! Faut attendre que les gars finissent de charger les caisses, répondit le pilote d’un air las.
— C’est quoi comme cargaison ? demanda le copilote en surveillant les hommes au travail.
— Tu le sais très bien, Diego, je pose pas de questions, moi, répondit le pilote sèchement. J’estime qu’on nous paye assez cher pour qu’on se montre discrets… Tout ce que j’sais, c’est la destination finale.

Quatre hommes se dépêchaient sur le tarmac, sous les aboiements du conducteur rondelet du camion KamAZ-6560 gris verdâtre. À voir leurs visages tordus et à en juger par l’effort qu’ils déployaient pour porter les caisses, on devinait la lourdeur de la marchandise.
Quelques minutes plus tard, le transbordement terminé, le chauffeur leva le pouce en direction de quelqu’un se tenant en haut des escaliers qui menaient à l’avion. Les porteurs de caisses, ayant fini leur boulot, fermèrent la porte. Le mécanicien de vol la verrouilla de l’intérieur et fit les vérifications de sécurité nécessaires. Le camion démarra en trombe et s’éloigna rapidement. On ne l’apercevait déjà plus alors qu’il disparaissait derrière la barrière d’accès de l’aérodrome.

Un homme, vêtu d’un Kanuk, se planta à l’entrée du cockpit. Il lança, avec un accent qui trahissait ses origines russes :
— Je vous préviens, le mauvais temps ne doit pas nous empêcher de décoller ! Vous êtes tenu par un engagement, la marchandise doit être livrée ce soir.
— Nous, on était à l’heure, señor ! Si vot’ camion n’avait pas été en retard, on serait pas dans cette mierda , rétorqua sèchement Carlos. Si vous voulez qu’on parte, faudra retourner à vot’ place et boucler vot’ ceinture au plus vite.
L’homme au Kanuk, amer, battit en retraite, s’assit sur le premier siège dans la cabine de l’avion et s’attacha. Le mécanicien ferma la porte séparant le cockpit de la cabine et s’installa à son tour, à l’extérieur du cockpit, face au seul passager du vol, l’homme au Kanuk. À l’instant même, le pilote mit les gaz et les moteurs du C-46 rugirent. L’avion avança lentement sur le tarmac. Des rafales de neige tourbillonnèrent autour de l’appareil.
— J’arrive pas à croire qu’on va décoller par ce temps-là, c’est de la folie ! lança le copilote.
— On est tenus par un engagement, il a dit, le m’sieur, répondit Carlos. Et pis, si on veut recevoir le restant de nos dineros 3 …
Il laissa ses paroles en suspens, ferma les yeux, grommela une prière rapide en se signant et poussa d’une main la manette des gaz à fond, tout en saisissant le manche à balai de l’autre. L’avion prit de la vitesse et au fur et à mesure qu’il roulait, le copilote, non habitué à ce genre de météo, serrait les mâchoires à se broyer les dents.
— T’es complètement loco 4 , hombre ! lâcha-t-il, frustré.
Carlos fit la sourde oreille et se concentra sur la piste que l’avion avalait.
— On va se planter, hombre 5 ! cria Diego.
Au même moment, alors que l’engin atteignait la limite de la piste et qu’il se dirigeait droit vers les champs, Carlos tira le manche comme un damné et le maintint contre lui. L’appareil répondit, telle une monture sauvage, se cabra et s’éleva dans les airs. L’avion continua sa montée, perçant les nuages sombres. Le pilote eut un gloussement amusé en apercevant, du coin de l’œil, son copilote qui s’épongeait le front.

Ça faisait un peu plus de quatre heures que le Curtiss C-46 filait vers le nord-ouest à la vitesse de croisière nominale.
— On devrait arriver dans les temps, annonça le pilote.
Pour une énième fois, la porte de la cabine de pilotage s’ouvrit brusquement et l’homme au Kanuk entra comme un boulet de canon.
— J’ai vu des éclairs par le hublot… C’est pas grave, j’espère ? interrogea-t-il.
Les deux pilotes se retournèrent, agacés.
Carlos n’aimait pas qu’on vienne jouer dans ses plate-bandes. Et cet individu commençait à l’irriter avec ses multiples incursions dans la cabine depuis le début du vol. Il lui décocha un regard au vitriol et lui lança sèchement :
— Allez à vot’ siège, je vous ai dit ! C’est pas un autobus, ici !
— Et… qu’est-ce que c’est là ? ajouta-t-il en pointant son doigt vers l’avant de l’avion. De la pluie ?
Carlos fronça ses épais sourcils pour mieux voir.
En effet, une masse obscure s’approchait sournoisement, face à l’avion.
— On dirait que ça annonce un orage, répondit-il enfin.
— C’est normal, à cette hauteur ? questionna monsieur Kanuk.
— C’est très rare, répondit le pilote calmement d’une voix non convaincante, mais se voulant rassurante.
En effet, il avait effectué des livraisons dans des zones tropicales ou montagneuses, il s’était exposé à des tirs de mitrailleuse en Bosnie ou en Colombie, mais jamais n’avait-il fait face à ce genre de situation.
— Que coño es eso 6 ? cria le copilote d’une voix haletante. Regarde, Carlos, sur les côtés. Il faut qu’on grimpe vite !
De fait, l’orage avait pris la forme d’une muraille sombre s’approchant de plus en plus vite, telle une lame de fond scélérate menaçant d’avaler l’appareil. Ils montèrent à sept mille cinq cents mètres, mais la masse grise n’arrêtait pas de progresser dans leur direction, cachant le tapis de nuages en dess