Phitanie 3 – Destinée
205 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Phitanie 3 – Destinée , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
205 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Trahison. Culpabilité. Souffrance.La confrontation avec Valdaraus et le combat final n’ont jamais été aussi proches.Dans ce dernier tome de la trilogie Phitanie, Héloïne devra plus que jamais faire face à ses pires cauchemars.Sera-t-elle prête à affronter le roi ? Mais surtout, le devra-t-elle ?Pourvu que tout ça en vaille la peine…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9782365386265
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PHITANIE
3 – Destinée
Tiphaine CROVILLE
 
Tout vient à point À qui sait attendre.  
 
À la fin du livre précédent
La chambre d’Héloïne était immense – encore plus grande que celle dans laquelle elle avait logé dans le château de Zivoa. Au centre trônait un large lit en bois plein de charme, dans lequel elle se voyait déjà passer la nuit. Annexée à sa chambre, se trouvait une salle de bain, où il y avait un tonneau de bois. Elle n’y réfléchit pas à deux fois. Elle retira ses vêtements sales et déchirés, et fit apparaître de l’eau chaude. Elle enleva son écharpe avec précaution et maintint son bras blessé à l’aide de sa main valide. Elle se glissa dans le bain et laissa la chaleur détendre ses muscles. Pour la première fois, elle remarqua les traces de maigreur laissées par la faim. Ses cuisses étaient beaucoup plus minces et elle pouvait apercevoir ses côtes juste au-dessus de son ventre creusé. Son corps la dégoûtait. Elle se savonna rapidement avec les fleurs posées à côté du tonneau et sortit du bain. Elle trouva une tunique de nuit propre pendue à la porte et en conclut qu’elle lui était destinée. Elle la passa et constata à quel point le vêtement était ample, alors qu’il aurait dû lui aller à la perfection. Elle s’obligea à maintenir son regard détourné de son corps et s’installa dans le lit de sa chambre, le bras serré contre elle.
Le guérisseur finit par la rejoindre dans sa chambre, une demi-heure après qu’elle fut sortie de son bain. Il l’examina et lui appliqua une pommade sur l’épaule.
— Vous avez bien fait de la remettre en place. Avec cette pommade, vous n’aurez plus rien d’ici demain. Votre bras est déjà quasiment guéri.
— Merci, dit-elle simplement.
Elle n’osa pas lui demander comment allait Emmeran. Si sa blessure avait été aussi simple à soigner. Et elle l’observa quitter sa chambre.
Quelqu’un frappa timidement quelques minutes plus tard. Elle se redressa.
— Entrez ?
Emmeran poussa la porte et entra dans la pièce. Tout revint alors à l’esprit d’Héloïne. Comment avait-il pu la laisser lui sauter dessus ? L’embrasser ! Comment avait-il pu l’abandonner, elle, après tout ce qu’ils avaient vécu ? Sans un regard ? Sans une excuse ? Elle était soudain furieuse, et c’est en le fusillant du regard qu’elle le vit s’approcher d’elle.
— Je ne sais pas quoi dire, souffla-t-il.
Héloïne pouvait discerner à son expression qu’il s’en voulait, qu’il était torturé. Mais ce qu’elle ne savait pas encore, c’est la raison pour laquelle il était torturé, ce qu’il allait bien pouvoir lui annoncer...
Héloïne ne l’encouragea pas une seule seconde et le toisa du regard.
— Ton bras, ça va ? détourna-t-il l’attention, s’apprêtant à lui caresser l’épaule.
Mais Héloïne recula à temps.
— Ne me touche pas ! Tu es vraiment sérieux ? Tu me demandes comment je vais ? explosa-t-elle. Je ne te retourne pas la question, je crois deviner que tu as été très bien entouré ce soir.
La guerre était déclarée.
— Je suis désolé. Je n’ai pas su comment réagir. Tu comprends, on s’est quittés il y a trois ans, et depuis, on ne s’est pas revus... Je...
— Non, je ne comprends pas, non.

— Je... tenta-t-il de reprendre ses explications.

— Vous êtes toujours ensemble ?

— Non ! Bien sûr que non ! Comment peux-tu croire que je serais avec toi si j’étais avec une autre ?

— Ah, excuse-moi, c’est fréquent ici qu’on embrasse son ex petite amie, alors !
Il se mit à rougir.
— Je suis désolé. Jamais je n’aurais pensé qu’elle réagirait comme ça, je...
— Tu ne l’as même pas repoussée... dit-elle, dégoûtée.

Elle avait du mal à cacher sa peine, désormais.

— Je sais que je suis impardonnable. Mais je lui ai tout raconté. Je lui ai dit que j’étais avec toi. Qu’il n’y avait plus rien entre nous. Je t’en prie, il faut que tu me croies.
— Que je te croie ? Tu m’as caché que ton ex était l’une des princesses d’Erdnaxela ! Tu l’as embrassée ! Et après tu es parti avec elle, sans même un mot ! Et tu me demandes de te croire ?!
— C’est elle qui m’a embrassé ! se défendit-il.

— Tu ne l’as pas repoussée !

— Parce qu’elle m’a pris par surprise !

— Oh super ! Et la prochaine fois, elle couchera avec toi par surprise aussi.

Il se redressa, vexé.

— Tu as si peu confiance en moi ?!

— Tu ne me donnes pas de raison d’avoir plus confiance en toi.

Il accusa le coup. Il l’avait mérité. Plusieurs minutes passèrent sans qu’Héloïne fasse un mouvement vers lui. Finalement, il s’éloigna vers la porte.
— Je vais te laisser tranquille. À demain.

Elle détourna le regard.

— Je t’aime. Il n’y a que toi.

Et il quitta la pièce. Même si ces mots faisaient apparaître des papillons dans le ventre d’Héloïne, elle n’était pas prête à le pardonner. Pas maintenant. Pas tout de suite. C’était encore trop frais. Trop douloureux. Et puis, ce serait trop facile. Elle se faufila dans ses draps, et chercha le sommeil. Demain, elle aurait les idées plus claires. Demain, elle serait peut-être prête à oublier.  
Mais au bout d’une heure à se retourner dans son lit, à revoir la scène des retrouvailles entre Emmeran et Erystell, à se repasser sa dispute avec lui, elle abandonna toute idée de dormir. Elle se leva et partit en quête d’un peu de calme à l’extérieur du château.
Dès qu’elle arriva dans le jardin, elle sentit qu’elle allait déjà mieux. Elle se promena sans autre but que d’oublier et de profiter de la nature. Les odeurs, ici, lui rappelaient celles de Châtry au printemps. C’était fascinant comme certaines choses pouvaient être semblables entre ici et là-bas. Elle ferma les yeux et se laissa guider par les effluves oraux environnants. Elle se sentait revivre. Elle prit de grandes bouffées d’air et remplit ses poumons de cette substance si pure qui lui avait manqué dans les volcans de Zouva. Elle était bien. Enivrée.
— Tu es sûr que ça va ?
Héloïne ouvrit des yeux de surprise. Elle s’approcha et aperçut, tout près de l’endroit où elle était, Arthus et Isélan assis sur un banc de pierre. La princesse caressait le visage du Moundi d’un air inquiet.
— Tu m’as tellement manqué, lui avoua-t-il.
Et il s’approcha pour l’embrasser. Héloïne se détourna à temps, refusant de leur voler ce moment d’intimité, ces retrouvailles qu’ils avaient tant attendues. Un sourire s’étira sur ses lèvres, et le cœur un peu plus léger, elle s’enfonça dans la forêt par laquelle ils étaient arrivés. Elle avait toujours su que le cœur d’Arthus était pris, mais jamais elle n’était parvenue à obtenir des informations de lui. Jamais... jusqu’à maintenant. Et elle se réjouissait qu’il puisse enfin goûter à un peu de bonheur.
Elle mit une bonne dizaine de minutes avant d’entendre le cliquetis si familier qui l’avait rassurée dès qu’ils avaient gagné les hauteurs du château. Et bientôt, elle déboucha sur la cascade. Comme Isélan le lui avait conseillé, elle s’approcha prudemment du bord et laissa les gouttes d’eau ricocher et mouiller son visage. Ici, tout lui semblait plus clair. Elle repensa à Emmeran. Puis, le souvenir d’Arthus et Isélan sur le banc l’attendrit. Elle repensa à la mort de Layia, à celle d’Enhia, de Traest. Elle ouvrit les yeux et se jura d’aller voir Emmeran dès le lendemain et d’essayer d’oublier. La vie était trop courte...
Elle profita de cet instant de solitude pour méditer. Ils avaient déjà vécu tant d’aventures. Fallait-il vraiment qu’une guerre se profile encore ? Tout cela ne s’arrêterait-il jamais ? Elle regarda la cascade, défaite. Jamais elle ne pourrait avoir une vie paisible, tranquille. Et elle ne savait pas si elle tiendrait longtemps avec ce quotidien. La mort. Le combat. L’insécurité.
Elle inspira bruyamment et plongea son regard dans l’eau cristalline. Elle était pure, sage, éternelle. El

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents