Propagation 2
123 pages
Français

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Propagation 2 , livre ebook

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Description

Dystopie Post-Apo - 270 pages


Mike et Sarah vivent désormais dans les montagnes Rocheuses, en compagnie de l’oncle du jeune homme. Malgré les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, un rapprochement semble impossible, tant leurs conditions de vie se révèlent difficiles. Les survivants rôdent dans un monde dévasté, infesté par les rats qui prolifèrent.


Leur subsistance constitue leur unique priorité, jusqu’à ce que la situation se complique et qu’un choix crucial se présente à eux



Main dans la main, parviendront-ils à affronter les dangers qu’ils vont croiser sur leur chemin ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782379613548
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Propagation 2


LINDSAY LORRENS
LINDSAY LORRENS


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-354-8
Photographie de couverture : Stockasso
« C’est au cœur des ténèbres que l’homme voit le mieux les étoiles. »
Ralph Waldo Emerson
Il y a une chose que j’ai apprise depuis peu… Quand un pays n’est plus en mesure d’assurer la protection de ses habitants, que plus personne n’est capable de faire respecter les lois, un choix se présente à vous : soit vous apprenez à vous défendre pour survivre dans un monde qui n’a plus rien de civilisé, soit vous devenez une victime.
Et je ne suis pas une victime.
Sarah Stevens
I


Novembre 2025
Sarah
Parfois, il m’arrive de penser à ma vie d’avant…
Étudier pour avoir de bonnes notes, sortir avec mes amis, m’investir dans le club de lecture du lycée, aller au restaurant avec papa et maman, détester Mike Patterson, de l’autre côté de la rue. Tout était tellement simple…
C’est cette insouciance qui me manque tant. Le retour à la réalité n’est jamais évident après m’être promenée dans mes souvenirs. Car, même si je ne regrette aucun de mes choix depuis que j’ai pris la route en compagnie de ma tête à claques de voisin, le présent n’a rien d’une partie de plaisir. Il faut lutter constamment pour survivre, pour trouver de la nourriture, se chauffer. J’ai peur en permanence pour ceux qui partagent désormais ma vie. Pour autant, le quotidien en compagnie de ma nouvelle famille m’apporte tellement que jamais je n’envisagerais de me plaindre. Ils sont devenus mes repères dans ce monde étrange, que je ne reconnais plus. Surtout Mike, mais ça, il est hors de question que je le lui dise ! Lorsque je me rappelle ces semaines de solitude, il y a quelques mois à peine, barricadée chez moi, en panique au moindre bruit, n’ayant presque plus rien à manger ou à boire, je me dis que Mike m’a sauvé la vie. Sans lui, je pense que je serais morte de trouille ou dévorée par des rats, seule, sans personne pour me pleurer.
Je regarde à travers les grandes baies vitrées du visitor center de Kawuneeche et aperçois au loin le mont Patterson. Cela me tire un sourire. Mike fanfaronne à chaque fois sur le fait que cette montagne porte son nom. Il répète qu’il fallait bien ça pour symboliser sa grandeur. Quand je dis que c’est une tête à claques…
La neige s’étire à perte de vue, une brume légère stagne dans l’air, recouvrant le paysage alentour, lui conférant un aspect irréel, presque fantomatique. Aucun bruit, à part les hurlements du vent. Le monde s’est figé, dans l’attente du retour des beaux jours.
Je place mes doigts gelés de part et d’autre de ma tasse de café fumante, hume cet arôme que j’apprécie tant. Il est encore tôt, Elliot et Rosie dorment dans la pièce d’à côté. Mike et Jack sont déjà dehors, pourtant. Je frissonne malgré moi. Ils sortent tous les jours au petit matin, en quête de nourriture. Il faut dire qu’avec deux enfants à nourrir, deux chiens, un ranger géant, un ado constamment affamé et, enfin, moi, nous avons largement entamé les réserves que nous avions mises de côté avant l’arrivée du mauvais temps.
Après avoir assisté à plusieurs crises de panique de Rosie, qui s’accrochait, en larmes, aux jambes du ranger, Jack a décidé qu’il valait mieux s’éclipser durant son sommeil. Certains traumatismes laissent des traces… Et Rosie n’a pas oublié la fois où son père s’est absenté pour ne plus jamais revenir, les laissant, elle et son frère, seuls au monde.
Je ferme les yeux, tente de chasser ces idées noires, pense aux lèvres de Mike sur mon front, lorsqu’il a quitté son duvet, à l’aube. Je ne peux m’empêcher de sourire. Ce sont les seuls gestes d’intimité que nous nous autorisons. Lorsque, le soir, les enfants tombent endormis, dans le coin repos que nous leur avons aménagé dans l’auditorium du centre d’information, nos doigts se cherchent dans l’obscurité, de notre côté de la pièce. Et, le matin, une fois réveillé, Mike dépose un baiser sur mon visage. Le front, la joue ou, plus rarement, tout près de mes lèvres…
Même si nous n’en parlons jamais, Mike et moi savons ce que nous éprouvons l’un pour l’autre. Les mots sont inutiles, parfois. Seulement, vu nos conditions de vie actuelles, notre relation ne peut pas évoluer. Cela compliquerait trop les choses.
J’entends du mouvement dans la pièce d’à côté. Bailey et Athéna s’agitent. Rosie et Elliot doivent être réveillés. Je souris. Adieu, calme et tranquillité !
La porte de l’auditorium s’ouvre à la volée, me faisant sursauter. La petite fille court dans ma direction, puis saute dans mes bras.
— Bonjour, ma poupée, murmuré-je. Tu as bien dormi ?
J’en profite pour respirer son parfum. Elle a encore une odeur de bébé.
— Hum, hum. Papa Jack est parti ? Il va bientôt revenir ?
— Bien sûr, ma poulette ! Comment il ferait sans tes câlins ?
Elle rit, et je me dis alors que ce son cristallin est la plus belle chose que j’aie jamais entendue. Il représente la pureté, l’innocence, dans un monde où règnent désormais des instincts primaires plutôt qu’humains.
Elliot nous rejoint, souriant, Bailey et Athéna sautant joyeusement autour de lui.
— Tu vas bien, mon grand ?
Je me lève pour le serrer à son tour contre moi. Il est parfois gêné par mes effusions, mais j’ai été élevée comme ça, je ne peux pas m’en empêcher. J’ai grandi entourée de l’amour inconditionnel et particulièrement démonstratif de mes parents. Et, bien qu’il approche les 10 ans, Elliot a vécu tellement d’horreurs que je ressens un besoin viscéral de lui donner de l’affection. Je sais que, même s’il lève parfois les yeux au ciel quand je le prends dans mes bras, il comprend à quel point il compte beaucoup pour nous, et ça le rassure.
— Ça va, Sarah.
— Je suppose que vous avez faim, hein ?
— On a toujours faim, me répond Rosie.
Je m’esclaffe.
— C’est bien ce qu’il me semblait. Venez avec moi.
Je les entraîne à ma suite vers la salle d’exposition, côté librairie et boutique de souvenirs. C’est là que nous avons installé un coin cuisine. Je saisis leurs bols attitrés, à l’effigie du Rocky Mountain National Park, et leur verse une ration de céréales chacun – principalement de l’orge et de l’avoine qui poussent ici, dans les plaines – et de fruits secs ramassés quelques mois plus tôt, que je saupoudre de lait en poudre et d’eau fraîche. Une fois Elliot et Rosie servis, je m’empare de la mixture spéciale hiver destinée à Bailey et Athéna, fabriquée par le ranger, constituée de viande séchée, de céréales, de racines et d’autres ingrédients indéterminés. Je dépose leurs gamelles par terre, non loin des enfants.
Quelques secondes plus tard, tout ce petit monde a le ventre plein et déborde d’énergie.
Au secours !
Une fois les chiens sortis aux abords du visitor center , je rentre, grelottante, pour m’occuper de la toilette de Rosie et vérifier qu’Elliot n’a besoin de rien. Au fil des mois, nous avons réussi à leur dénicher tout un tas de vêtements dans les diverses boutiques du parc, qui les prémunissent contre les températures glaciales.
Le centre d’information de Kawuneeche a tout ce qu’il faut en termes de commodités. Des toilettes, l’eau courante – chaude, qui plus est –, et un système de chauffage qui nous permet de ne pas mourir de froid. Le fait que le parc soit autonome énergétiquement parlant, grâce à l’énergie solaire et à un système de récupération de l’eau de pluie, est une vraie chance. Mais il est aussi certain que, sans l’intervention de Jack et l’entretien des installations qu’il effectue régulièrement, plus grand-chose ne fonctionnerait et nous mourrions de froid… Le ranger est devenu pour moi une sorte d’oncle bienveillant et providentiel. Je ne sais pas ce que nous serions devenus sans lui, s’il avait succombé à ses blessures, quelques mois plus tôt…
Je secoue la tête pour chasser ces sombres pensées. Il n’y a pas de place pour la rumination dans cette nouvelle vie. Il faut avancer, point. Laisser toutes les atrocités derrière soi. Pour ne pas être submergé par… tout ça… ne pas devenir fou.
Je m’active alors, aère un peu les pièces, range le bazar, puis réunis les enfants dans la salle d’exposition. J’aime l’ambiance qu’elle dégage, avec la librairie d’un côté et, de l’autre, la modeste galerie exposant derrière des verrières diverses représentations ou objets en lien avec la faune et la flore du parc. Je prends quelques bouquins, puis fais asseoir le frère et la sœur dans l’espace travail que j’ai aménagé pour eux. Ils aiment cette petite routine studieuse que j’ai instaurée. Le matin, nous lisons des extraits de livres qui les tentent, je fais faire un peu de maths à Elliot aussi, quant à Rosie, elle déchiffre de mieux en mieux les syllabes. D’ici quelques mois, elle saura lire.
Aujourd’hui, je pense aborder avec eux le thème de Thanksgiving, l’origine de cette fête, puisque c’est dans quelques jours à peine. Si l’on compare notre situation actuelle à celle des Pères pèlerins, je me dis que nous ne sommes pas à plaindre ! Je vois Jack comme une sorte de Squanto ou Samoset, ces deux Indiens grâce auxquels les tout premiers colons ont survécu et qui leur ont appris à cultiver le maïs, chasser et pêcher. Cette année, pour Thanksgiving, nous remercierons Jack la débrouille !

En milieu de matinée, Athéna, le labrador que nous avons recueilli, à présent en pleine santé, se met à japper joyeusement, bientôt suivie par Bailey, le bouledogue français énergique de Mike.
On dirait bien que Patterson et son oncle sont de retour…

Mike
Une petite chose blonde et bouclée apparaît près de nous et s’agrippe au genou de mon oncle.
— Papa Jack !
— Eh, mon petit haricot !
— Mais… je suis pas un haricot !
La fillette fait des yeux ébahis.
— Ah non ? Et qui es-tu alors ?
— C’est moi, Rosie !
Jack s’esclaffe. Il hisse la petite dans ses bras, elle serre les mains autour de son cou.
— Bien sûr que c’est toi, ma Rosie !
Nous sommes bientôt rejoints pa

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