Quand dansent les âmes - 4 - L étreinte des ténèbres
239 pages
Français

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Quand dansent les âmes - 4 - L'étreinte des ténèbres , livre ebook

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Description

Bit-lit - 470 pages


Les secrets qui gravitent autour des colliers sont sur le point d’être révélés. Dans le chaos qui s’annonce, Brieg croise le chemin d’Erell, une Vaillante aux pouvoirs indéniables qui n’a de cesse d’aider les autres, au péril de sa vie. Leur rencontre apparaît comme un remède pour le loup maudit, prisonnier de sa forme animale depuis deux ans.


Mais saura-t-il affronter sa haine des sorcières ? Et surtout, seront-ils plus forts que la destinée ?



Dans les ténèbres, y a-t-il encore une place pour l’amour ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 18
EAN13 9782379612442
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quand dansent les âmes – 4 – L’étreinte des ténèbres

4
L’étreinte des ténèbres

Lucie Goudin
4
L’étreinte des ténèbres

Lucie Goudin


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-244-2
Illustration de couverture : Nicolas Jamonneau
« La voile claque au vent,
le renard glapit dans le champ. Toile rouge au vent, vent de l’ouragan,
vent de guerre, loi des géants.
La Loire roule sang,
le Renard mort à belles dents.
Bois le rouge sang, le sang des Normands,
que la brume noie dans le temps.
Ils ont réduit Vannes en fumée,
de Noël à Saint-Jean, Landevennec et Noirmoutier,
de Pâques à Saint-Laurent, Ravagé fermes et vergers,
de Dol ont fait leur camp, Fauché le foin, mangé le blé, Et bu le vin des francs. »
Tri Yann – Le renard
Compte-rendu de mon entretien avec Brieg.
Le 8 septembre 2018.

Tout comme Tristan, j’épluche tous les grimoires qui pourraient m’aider au sujet du loup maudit. Je voudrais nier l’évidence, mais force est de constater qu’aucun remède n’est recensé. Est-il condamné à vivre sous cette forme jusqu’à la fin de ses jours ? Ou, du moins, jusqu’à ce qu’il mute en Inférieur ?
Je n’ai pas d’affinités avec lui. Il grogne la plupart du temps, montre les crocs plus que de raison. Son humour douteux n’est au goût de personne. Sa dernière frasque date d’il y a quatre jours. Il a déposé un lièvre mort par ses crocs sous les couvertures d’Aziliz. La provocation semble innée chez lui, son comportement hérisse le poil de pas mal de monde, mais j’ai écouté ses exploits d’antan. Il était Bêta, l’un des meilleurs, si ce n’était le meilleur. Quand ses camarades parlent de lui, il est clair que Brieg savait se faire respecter. Depuis sa malédiction, la meute a été amputée d’un de ses maillons forts. Est-ce d’ailleurs pour cela que des erreurs lui ont été fatales au cours de l’été ? Je suis peinée de ne pas l’avoir connu à cette époque, au sommet de sa gloire.
Oh, bien sûr, Brieg n’a rien perdu de sa puissance, mais il est difficile pour lui d’assister à une réunion de plus de deux minutes. D’ailleurs, notre entretien a été expédié plus vite qu’un mail. Après quelques questions fermées, les seules auxquelles il peut répondre, des hochements de tête ou des signes de négation de sa part, voire des grognements intimidants, il a filé.
S’il a accepté son sort ? Non.
S’il pouvait ressusciter la sorcière qui l’a mis dans cet état pour la tuer à nouveau, il le ferait plutôt deux fois qu’une.
Malgré ses efforts pour paraître dur comme le roc, il me fait de la peine. J’espère sincèrement qu’un jour je pourrai rencontrer l’homme qui se cache derrière le loup blanc. Et puis, avec les temps durs annoncés par Karreg An Tan, la Roche de Feu, nous aurions vraiment besoin d’un élément comme lui en pleine possession de ses moyens.

Édit du 20 septembre 2018 : j’ai interrogé Élisabeth. C’est une sorcière et même si on m’a assuré que ses comparses n’avaient pas eu de succès, j’ai tenté le tout pour le tout. Elle a été affirmative. Si les conditions de retour à la normale sont méconnues, Brieg a peu de chance de se repentir. Pourquoi a-t-il fallu qu’il tue sa maîtresse, celle-là même qui l’a maudit ?

Partie 1
Prendre
Chapitre 1

Sa forme humaine ne lui avait jamais autant manqué qu’en ces instants. Il n’avait pas été totalement inutile. Il avait limité les dégâts, mais ceux-ci étaient déjà trop nombreux.
Si j’avais été capable de me transformer, je serais encore Bêta. Et où aurais-je été ce soir ? Au Bleiz & Breizh . En train de faire la fête, de boire et de draguer. J’aurais déserté la tanière.
Ses pensées contradictoires l’agaçaient. Il culpabilisait, tout en sachant qu’il avait fait tout ce qu’il pouvait. Depuis le coffre de la voiture dans laquelle il avait embarqué, un grognement de frustration et de rage mêlées lui échappa. Dans le rétroviseur intérieur, il capta le regard éteint de Serwan. Cette nuit, personne ne l’oublierait de sitôt. Pour certains, elle resterait à jamais gravée dans la mémoire.
Riley avait été torturé sous les yeux de Sélène, impuissante.
Marion et ses deux bébés avaient été enlevés.
Suzana était morte, faisant de Gwendel un veuf éploré.
Elouan, Alan et Loig avaient été assassinés. Eliaz aussi. Son ami, un mari, un père. La vue de son cadavre avait réveillé quelque chose en lui, tout en brisant son cœur. Deux ans plus tôt, Brieg adorait lui chercher des poux. Il flirtait ouvertement avec sa sœur Aziliz, laquelle le repoussait inévitablement, mais quand elle se fâchait avec son frère, elle faisait mine de céder à ses avances. Brieg raffolait de voir Eliaz se mettre en rogne, le provoquer en duel. Lui donner une raclée le comblait davantage. Ils finissaient toujours autour d’une bière, à fomenter une revanche sur la louve.
Ces moments lui manqueraient. Ils lui manquaient déjà.
Il faisait encore partie de la meute, mais il gravitait autour d’elle, vivait dans sa périphérie. Il ne pouvait plus se mêler aux conversations, même les plus insignifiantes. Il ne supportait pas qu’on le caresse comme un chien, qu’on lui donne discrètement sous la table les restes de leurs assiettes. Il n’aimait pas plus qu’eux les légumes ! Leurs comportements le blessaient. Forcément, sa condition l’éloignait des siens. Seules leurs bagarres amicales et ses petites blagues le faisaient se sentir vivant, connecté. Il ignorait comment il tenait. Il avait toujours eu un mental d’acier, mais était-ce suffisant ? Pour ce qu’il en savait, cette foutue sorcière avait aussi bien pu faire en sorte que l’Inférieur ne se déchaîne jamais. Pour qu’il puisse avoir conscience de la vie misérable qu’il menait. Parfois, il regrettait que la cohabitation entre l’homme et le loup se passe aussi bien. Cette vie le lassait. Jusqu’à il y a encore quelques heures.
Désormais, il souhaitait sonner l’hallali. La vengeance le guiderait. Seulement, comment y parvenir quand on était aussi démuni ? Il voulait se tenir en première ligne, retrouver sa place, défendre les siens avant qu’il ne soit trop tard. Il voulait briser cette malédiction. Il n’était pas bête, Anna étudiait son cas, passait des heures dans sa bibliothèque. Si les sorcières, ces fautrices de trouble, n’avaient pas la solution, elle n’avait aucune chance de l’aider. Il ne se faisait guère d’illusion. Il devait se contenter de ce qu’il était.
Comment faire comprendre à Tristan qu’il désirait réintégrer les rangs des Bêtas ? Il était le mieux qualifié, le plus fort. Autant qu’il remplace Gwendal. Avec la mort de sa femme, il n’était plus que l’ombre de lui-même. Durant son deuil, il n’avait plus rien à faire chez les guerriers. Il se ferait tuer.
Galvanisé par ses objectifs, Brieg s’imposerait, peu importait l’avis général. Trop longtemps, il avait été délaissé, s’était mis de côté. C’était sa meute. Ses parents, tous deux Bêtas comme les nombreuses générations avant eux, étaient morts pour elle. Il ferait de même, c’était bien la seule chose qui lui restait : décider de sa fin. Si en combattant, il préservait ceux qu’il aimait, il partirait avec honneur. S’il mourait dans la réalisation de cette tâche, il épargnerait peut-être ce triste sort à quelqu’un qui méritait davantage de vivre que lui. Avec cette malédiction sur le dos, il n’était qu’un demi-être. Son existence ne valait plus grand-chose. La vivre relevait plus du fardeau que d’une aubaine.
—  On va les massacrer, ces enfoirés  ! assura-t-il.
Seul un grognement sortit de sa gueule. Comme si elle suivait le cheminement de ses pensées, Sélène, assise sur la banquette arrière, acquiesça :
— Oui, Brieg. Ils vont payer.
Il sentait sa tension. Pris d’une impulsion, il lui lécha la nuque. Il adorait Sélène, ils avaient grandi ensemble. De deux ans sa cadette, elle était comme sa sœur. Quand il était devenu Bêta, elle avait travaillé d’arrache-pied pour l’égaler. Il l’avait aidée, entraînée, conseillée, au même titre que Tristan. Il n’approuvait pas totalement son âme sœur, tout comme il montrait les dents à Élisabeth quand elle et Tristan avaient le dos tourné, mais qui était-il pour juger ? En amour, il était pitoyable. Tout ce qu’il réussissait à faire, c’était briser le cœur des demoiselles.
Adolescent, il avait séduit Katell, lui avait donné son premier baiser sur les remparts de Saint-Malo une nuit d’été. L’ambiance romantique était propice au bonheur. La jeune fille avait fait des plans sur la comète. Elle l’avait surpris en train d’embrasser une inconnue deux jours plus tard. Brieg s’était pris une dérouillée de la part de son père, puis de Tristan. Ça ne l’avait pas empêché de réitérer avec des étrangères, s’assurant au préalable que personne ne viendrait lui chercher des noises. Du coup, il ne touchait plus aux louves de sa meute. Ce procédé avait marché durant des années. Parfois, il se prenait des claques, mais pour un dur à cuire tel que lui, ça ressemblait à des pichenettes. Et puis, il y avait eu la victime de trop, cette sorcière qui détestait le rejet. Il l’avait payé cher. Depuis, les parties de jambes en l’air lui manquaient affreusement. Le pire, c’était les « on te l’avait bien dit ».
Katell avait ri à l’annonce de la malédiction qui avait sévi. Quand tous avaient compris la gravité de la situation et la pérennité de la vengeance, l’ébahissement avait suivi. Elle ne s’était jamais excusée. Il ne lui en voulait même pas. S’il en était là, aujourd’hui, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Il s’était cru invincible, à tort.
Il s’était suffisamment apitoyé sur son sort. L’heure de reprendre le droit chemin avait sonné. Il prouverait son dévouement, sa volonté de regagner sa place de guerrier, de défenseur, de pilier inébranlable.
L’occasion se présenterait bien assez tôt.
Chapitre 2

La Forêt de Paimpont, ou plus communément appelée Brocéliande, s’étendait sur des milliers d’hectares et bien plus encore lorsqu’on pénétrait le voile magique qui entoura

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