Rendez-moi ma vie - Tome 1
356 pages
Français

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Rendez-moi ma vie - Tome 1 , livre ebook

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Description

Lucie, trente ans, mène une existence plutôt ordinaire auprès de Laurent, un homme caractériel, et de leurs deux enfants. Rêveuse, rebelle, la jeune femme traîne une mélancolie qui la plonge parfois dans des abîmes sombres et destructeurs. Cet état est contrebalancé par un univers intérieur riche où elle discute secrètement avec sa Petite Voix, où ses songes peuvent lui parler et où ses vœux peuvent se matérialiser. Lucie éprouve même une foi infaillible en des Esprits Supérieurs invisibles. Oui, Lucie se sent réellement étrangère à son monde mais surtout à elle-même. Cela aurait pu continuer ainsi mais tout va basculer le jour où Laurent perd la tête pour sa cousine et que son père décède dans des conditions mystérieuses...
Une main malfaisante va lui révéler ses origines : Lucie est Hendymone.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 avril 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334059893
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0120€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-05987-9

© Edilivre, 2016
Tome I - Rendez-moi ma vie
Prologue
– Il n’en est pas question, vous m’entendez, il n’en est pas question ! vociférait une grosse voix, à la limite de l’apoplexie. Débrouillez-vous comme vous voulez, continua-t-elle sur le même ton. Il est absolument hors de question qu’on la perde aussi.
– Oui, certainement Grand Maître, mais… essaya d’interrompre une autre voix, plus posée.
– Il n’y a pas de MAIS qui compte ! Il en va de notre essence même, bon sang. Pour l’instant, nous maîtrisons encore la situation, mais si notre mystérieux ennemi ouvre le passage, tout sera contaminé. Alors, il nous sera impossible d’enrayer la propagation et je n’ose imaginer. Ne me regardez donc pas avec ces yeux effarés, à moi aussi cela m’arrive. Donc je disais que je n’ose imaginer le chaos qui en découlerait. Quelle catastrophe, termina la grosse voix dans un souffle désolé.
– Que suggérez-vous, alors ? On ne peut tout de même pas débarquer dans sa vie et lui dire « coucou » ! Maîtresse Hendymone, nous sommes les petits hommes verts et en plus de vous sauver de vous-même, nous réclamons votre précieuse et indispensable coopération – proposa une autre voix narquoise.
– Joulag, dit la grosse voix soudain mielleuse, puisque tu te portes volontaire avec autant d’empressement, je te suggère de te rendre immédiatement auprès d’elle et de faire le nécessaire pour que sa folie nous soit épargnée. Après tout, cela fait si longtemps qu’elle rêve de toi.
– Justement, quel choc, répliqua Joulag caustique.
– Qu’importe, je t’ai désigné et il en sera fait selon mes ordres.
– Comme d’habitude. Seulement, je ne suis pas sûr que cette fois-ci vous ayez raison. Vous pourriez aussi bien envoyer Cyrrus ou Cyrros, ils feraient tout aussi bien l’affaire.
– Ils seront là eux aussi, sois en sûr. Mais cesse donc de te perdre en conjectures, pense plutôt à faire bonne impression. De toute façon, tu ne seras pas seul, conclut Exos avec un petit sourire moqueur.
– Vous êtes trop bon, ô Grand Maître Exos.
– Joulag ! le coupa la grosse voix impatiente. Un jour… ton insolence…
Sa phrase resta en suspens, laissant planer un silence menaçant.
Joulag capitula de mauvaise grâce.
– Bien. Je m’incline, puisque je n’ai pas le choix mais je vous aurais prévenu.
– On est bien d’accord. Cela dit, fais très attention. Décidément, je ne me pardonnerai jamais d’avoir été aussi négligent. Maintenant, un réel danger menace.
– Cette peuplade a pourtant…
– CETTE PEUPLADE ? s’énerva à peine Exos, CETTE PEUPLADE, répéta-t-il encore avec force, mais c’est nous !
– Euh… oui… certes… enfin non, s’empêtrait Arium.
Puis, avec plus d’assurance et surtout de réconfort, il insista :
– Ces créatures ont un potentiel d’évolution incroyable. Leurs multiples facettes nous ont laissé entrevoir de nombreuses réalisations. Cela serait dommage de renoncer maintenant à cause d’une erreur. Le fait qu’ils prolifèrent avec autant de malveillance ne veut pas dire que le processus ne peut être inversé. Bien sûr, beaucoup des nôtres se meurent mais… d’autres s’adaptent.
– C’est exact, Arium. Certains résistent mieux que d’autres, mais ils finissent malheureusement par renoncer, leur souffrance est insupportable. Alors peut-être est-il temps de mettre un terme à ce programme ! Le comportement d’Hendymone renforce mon opinion. Cette cadence imposée les tue… tout simplement. Quant à ceux que nous ne contrôlons plus, ils se modifient, s’adaptent et deviennent à leur tour un fléau…
– Grand Maître, l’arrêta Joulag, nous connaissons parfaitement la situation et vous n’avez absolument pas besoin de vous justifier, personne n’est à blâmer dans cette aventure.
– Je sais, je sais. Mais je frémis à l’idée qu’ils puissent s’introduire ici.
Après cet éclat douloureux, Exos reprit :
– Puisque tout le monde sait à quoi s’en tenir, j’ajouterais simplement, qu’il nous faut agir vite mais sans précipitation. La Mânes envisage sérieusement de mettre un terme au projet et de condamner le sas. L’équilibre de Pelagos avant tout ! En attendant que la Grande Sagesse les guide, nous devons nous assurer que l’anneau perlé de Xanagore retourne à la Source. Il renferme aussi les mystérieuses conditions de sa mort ; entre de mauvaises mains il serait notre perte, si ce n’est déjà fait.
Quant à Hendymone, il devient urgent de la préserver d’elle-même et de ceux qui la menacent. Côté stratégie ; de l’indolore. Je suggère une neutralisation amnésique, contrairement aux intentions expéditives de la Mânes.
– Joulag…
– Oui, Grand Maître Exos, lui répondit respectueusement l’intéressé.
– Je sais que tu ne me décevras pas et je serais désolé de te perdre. Mais, une fois auprès de ta source créatrice, la pureté de son entité te protégera.
Joulag l’observa, intrigué par ces paroles énigmatiques.
– J’ai des informations à te communiquer.
(Nous y voilà, pensa Joulag)
Un mutisme pesant vint ponctuer cette introduction peu engageante.
– Il s’avère que la Mânes a capté plusieurs vibrations de pouvoirs inconnus. Mais les plus inquiétantes sont celles qui émettent sur la même fréquence que celles d’Hendymone et, par voie de conséquence, une possible adéquation avec son anneau perlé.
– Mais c’est impossible ! s’exclama Joulag, ahuri. Sauf si…
– Ta déduction se tient, Joulag, confirma Exos sans pouvoir dissimuler son inquiétude. Ce qui est troublant, c’est l’exacte similitude des fréquences entre celles d’Hendymone et de cet être mystérieux. Autre chose nous perturbe.
– Quelle chose ?
– Les vibrations sont équivalentes à celles de l’Innocence.
– La Source Créatrice, émit Joulag dans un souffle, le regard vraiment épaté par tout ce que cela impliquait. De mieux en mieux. C’est tout, je peux y aller à présent ? Je me fais une véritable joie de cette expédition, une joie, maugréa Joulag en s’en allant.
L’être à la grosse voix le regarda partir, amusé, puis d’un ton plus sévère que nécessaire, il reprit, à l’intention d’Arium :
– Dépêchez Cyrrus et Cyrros au moment opportun. Il est temps de stopper les divagations de cette demoiselle ! Et des autres d’ailleurs. Informez-les aussi qu’elle est en possession de son anneau, enfin, normalement.
– Pourquoi normalement ? voulut savoir Arium.
– Je sais que Xanagore l’avait sur lui juste avant de mourir. Depuis, nul ne sait où est cette Clef, mais ses vibrations indiquent qu’elle est très proche de son Élik.
– Oui, mais…
– Pas de « mais », nous n’en savons pas plus pour l’instant, coupa court Exos.
L’Esprit Supérieur s’enferma dans un bref silence, puis continua :
–… Et puis…
– Oui, Grand Maître ?
– Contactez Plektorr au plus vite et trouvez-moi l’Autre. Je refuse de courir le moindre risque. Des ondes identiques à notre Élik sont émises si faiblement et de façon si sporadique, que nous avons vraiment beaucoup de mal à les localiser. Je ne comprends pas comment une telle chose soit possible. Il faut éclaircir cela au plus vite, j’insiste, conclut-il avec autorité.
– Je m’y attelle sur-le-champ, Maître Exos.
– Merci, vous pouvez disposer.
Exos se détourna avec lassitude, l’esprit tourmenté.
Leur prodigieuse expérience allait-elle se retourner contre eux ? Mais grâce à qui ? Et si…
Non, Ce n’était pas possible, Il fallait qu’il en ait le cœur net.
Mais dans l’immédiat, il devait veiller sur son escouade entière et contrecarrer leurs sottises à tous, même si Hendymone détenait le pompon, chuchotait son for intérieur.
Il était presque midi et, en cette fin de septembre, un crachin battait le paysage sans interruption. Les feuilles jonchaient déjà le sol et les trottoirs humides rendaient encore plus tranquilles les rues tristes et maussades de cette petite ville aux pavillons et aux bâtiments bourgeois. La grisaille persistait depuis une bonne semaine, comme pour signifier que l’été était bel et bien terminé.
Dans cette banlieue chic de la région parisienne, un homme en pardessus anthracite à l’allure dégingandée, de taille moyenne et la trentaine, remontait d’un pas pressé l’allée de sa résidence contemporaine, son courrier dans une main. Une grande enveloppe marron se distinguait. Il franchit le seuil de la maison d’un air distrait, manipulant l’enveloppe avec précaution comme s’il s’agissait d’un colis piégé.
Il claqua la porte plus qu’il ne la ferma. Dans le hall, il jeta son manteau dégoulinant dans le vestiaire, déposa le tas d’enveloppes sur la console, sauf la grande, et s’essuya les pieds avec minutie, sans oublier de nettoyer, jusqu’à la maniaquerie, le bout de ses derbys bicolores mouchetés de boue et de pluie. Il allait pénétrer dans le séjour lorsque, se ravisant, il jugea que se déchausser était préférable pour ne pas salir le carrelage éclatant de propreté.
Il enfila ses charentaises et traversa la salle à manger avant de s’installer dans le salon sur le bord d’un canapé en cuir noir. Il décacheta la fameuse enveloppe, parcourut le pli rapidement puis, encore et encore avant de le froisser avec nervosité et de le projeter au hasard, dans un mouvement de hargne, il agita de nouveau l’enveloppe et des photos s’en échappèrent.
– Maudite petite garce ! gronda-t-il en se levant et en faisant les cent pas, une main dans la poche de sa veste à trois boutons. Si tu crois m’avoir de cette façon ! Espèce de… mmmmmmmmm ! Sa rage se coinça dans sa gorge.
Puis, se calmant subitement, le regard vide et glacé, les lèvres pincées en un rictus mauvais, il ramassa la boule de papier coincée entre la télévision et la cheminée moderne, l’étala du plat de la main sur le plateau rectangulaire en verre de la table basse où s’éparpillaient les photos révélatrices, tout en

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