Sang Maudit
42 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Sang Maudit , livre ebook

-
illustré par

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
42 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Quand la différence devient intolérance, le danger rôde.

Trois femmes payeront cruellement le tribut de cette haine.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782369763390
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0019€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières

Mentions légales
Ad Vitam - Ad Mortem
Let’s play
Amours sacrilèges
 Marielle Marquet
Sang Maudit








Collection  Lune Ténébreuse
Fantastique – Epouvante
Dirigé par Anne Ledieu 
Mentions légales


Auteur ©2021 Marielle Marquet
Illustrations : © 2019 Nathy.
Dirigé par Anne Ledieu
ISBN 978-2-36976-339-0

Édité par Lune-Écarlate 16 impasse Toulouse-Lautrec 03100 Montluçon, France. Tous droits réservés dans tous pays. . Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou représentation intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon au terme des articles L,122,-5 et L,335-2 et suivant du code la propriété intellectuelle.
Si vous rencontrez un souci avec votre ebook à cause d'un DRM (que nous ne mettons pas) ou pour tout autre soucis veuillez nous contacter à contact@lune-ecarlate.com

Pour suivre toute notre actualité
http://www.lune-ecarlate.com

Ad Vitam — Ad Mortem
Nous sommes en 2012. Depuis presque six ans, je vis à Locronan, petit village typique de Bretagne, très touristique l’été et plutôt tranquille l’hiver. Je possède une petite librairie médiévale assez fréquentée. Je loge au-dessus de la boutique et, en dehors de mes heures d’ouverture, je me qualifierai de solitaire.
Je suis née en 1882. Mais oui, je vous assure, aussi bizarre que cela puisse vous paraître. En 1912, le 15 avril pour être précise, je me trouvais à bord du Titanic, je suppose que tout le monde a entendu parler de ce magnifique paquebot. Trente ans, toujours célibataire, je travaillais à l’époque comme nurse pour une famille américaine. On me disait plutôt jolie, avec mes grands yeux verts, mes formes généreuses, mon opulente chevelure rousse, mais je préférais travailler et garder ma liberté.
Grâce à mes employeurs, je voyageais beaucoup, ce qui me ravissait. Après une visite aux parents anglais de Madame, nous rejoignions New York, lorsque le voyage tourna au cauchemar. Du naufrage, je ne me souviens que d’une seule chose : mon patron, paniqué, entrant dans la cabine où je me trouvais avec leur fille et nous exhortant à le suivre sur-le-champ. Je pris juste le temps d’enrouler la petite dans sa couverture, puis je lui emboîtai le pas, sans avoir la moindre idée de ce qu’il se passait. Je ne pourrais point vous raconter la suite, car ma mémoire s’est arrêtée de fonctionner en ce moment de confusion totale. Je ne sais pour quelle raison, je n’ai aucune réminiscence des heures qui suivirent.
Je me suis réveillée à bord du navire Carpatia, entre la vie et la mort. J’eus la vague vision d’une silhouette se penchant sur moi, puis je me sentis irrémédiablement glisser vers mon trépas. Un liquide tiède et écœurant coulait dans ma gorge, alors que je rouvrais les yeux subitement, tout en m’étouffant. L’espace d’un instant, je fus réellement un macchabée, mais un homme spécial, une créature comme il n’en existe que dans les histoires à faire peur, me sauva la vie, ou plutôt la mort.
Laissez-moi me présenter à vous, je me nomme Léa et je suis une vampire.
Mon père « spirituel », celui qui a fait de moi une vampire lors de mon vague séjour sur le Carpatia est le docteur Midford. Il est issu d’une très vieille famille écossaise. Il avait à l’époque de ma transformation cinq cent quatre ans, et je vous assure qu’il ne les faisait pas ! Désolée pour ce pitoyable trait d’humour.
Quand je fus recueillie, au seuil de la mort, par les matelots du Carpatia, il a décidé de me sauver à cause de ma ressemblance avec sa sœur aînée à qui il vouait une admiration sans bornes, malheureusement décédée bien avant qu’il ne devienne immortel. Cette sœur l’avait sauvé de lui-même, alors que l’alcool l’asservissait. Il fut donc pris de pitié pour moi tout en pensant que je n’avais pas été placée sur son chemin par hasard. Eh oui, même un être soi-disant sanguinaire éprouve des émotions ! En tout cas, c’est grâce à lui que j’ai eu la vie sauve, et même si ma mutation s’est révélée longue et assez pénible, je lui serai toujours reconnaissante d’être « vivante ». À ce jour, je ne me suis jamais posé la question de savoir s’il eût été préférable que je meure.
J’appris par la suite que mes employeurs, ainsi que leur fille avaient trouvé la mort lors du naufrage. Je ne sais si mon sauvetage fut une bonne ou une mauvaise chose parce que j’ai vécu des épisodes atroces pour arriver au contrôle parfait de mes pulsions sauvages. Je n’avais de toute manière plus de famille ni quiconque pour s’inquiéter de moi. En somme, je n’avais plus rien à perdre.
Physiquement, je ressemble à tout un chacun. Rien ne me distingue d’une personne normale si ce n’est, peut-être, la pâleur de ma peau. Je suis capable de manger, comme vous, humains, mais cela ne me nourrit pas. Pour subsister, il me faut autre chose, des repas plus consistants, j’ai besoin de ce qui coule dans vos veines. Je rassure chacun d’entre vous, je n’ai jamais tué pour me sustenter. Vous êtes des fabriques de sang, seules quelques gorgées me suffisent quotidiennement. Certes, je me repais de votre essence vitale, mais il ne vous en reste aucun souvenir. De plus, contrairement aux idées reçues, je ne crains pas la lumière, ni le soleil, ni même sa chaleur, que j’apprécie énormément.
Mais passons sur ces détails, ainsi que sur les différents événements vécus par ma modeste personne pendant cent trente ans. Je puis vous assurer que mon destin, jusqu’à présent, ne vaut même pas l’encre pour l’écrire. Il s’est composé d’une vie simple, effacée, sans heurts. Cependant, rien n’est fait pour durer, aussi discrète que j’aie pu être, la fatalité a fini par un jour me rattraper.

*****

Par un bel après-midi de juin, je rentrais à Locronan après un séjour en Écosse, chez mon créateur. Aidan, le meilleur ami de ce dernier me raccompagnait. Je connaissais Aidan depuis ma transformation ; il passait du temps avec moi dès que l’opportunité se présentait.
C’était un vampire impressionnant. Grand et carré, de splendides yeux gris acier durs et froids, de longs cheveux noirs qu’il portait détachés sur les épaules, tout cela le rendait furieusement beau. Sur son visage, on pouvait lire les bouleversements, les douleurs, les atrocités, vécues pendant ses huit cent trois ans de vie. Lors de notre rencontre, et longtemps après encore, il m’inspira une sorte de peur et d’attirance mêlées. Pour moi, il était auréolé de mystère et d’un soupçon de sauvagerie. Il n’évoquait jamais son passé, il répétait que des êtres tels que nous ne devaient pas regarder en arrière. Cela nous rendait vulnérables et sujets à la mélancolie. Il dégageait un fort magnétisme auquel je ne résistais pas. Nous sommes devenus amants, et je n’échangerais pour rien au monde les moments passés ensemble...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents