Section Némésis - Tome 2
214 pages
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Section Némésis - Tome 2 , livre ebook

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Description

Aventure Bit-Lit - 450 pages


Sean, déchu et chef de la section Némésis, n’a qu’un but : maintenir l’équilibre des forces. Rien ne doit le détourner de sa mission, surtout pas la beauté fragile de Chann, son âme sœur. Pourtant, quand le passé la menace, il n’hésite pas à la protéger.


Mais le temps presse ! Un grand danger pèse sur Sean et sur l’ensemble des créatures surnaturelles. Chann, ondine, n’a pas l’intention de rester en retrait de cette bataille. Et si, par la même occasion, elle peut prouver à Sean qu’elle est digne d’être sa compagne, elle sera d’autant plus prête à affronter le pire.



Mais peut-être devrait-elle craindre les ténèbres du déchu...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 44
EAN13 9782379612084
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Section Némésis – Tome 2

Tome 2
Les ténèbres du déchu


Charlie Genet
Tome 2
Les ténèbres du déchu


Charlie Genet


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-208-4
Corrections : Nord correction
Concept de couverture : Didier de Vaujany
Pour Chann, ma meilleure amie. Pour toi, bel ange qui ne lira pas ces pages. Même dans la mort, tu vis en moi.
Noyée dans la noirceur de mon être, une flamme réchauffe mon cœur depuis que je l’ai rencontrée…
Sean

1
Sean

Inspirer, expirer, inspirer… garder le contrôle.
L’apparence, le paraître, la façade, ma vie se résume à être celui qu’on voit, à brider celui que je suis, celui que Woodstorm a créé et que je muselle.
Je suis le chef de la section Némésis et ranger du parc national de Kenai. Ce statut ne m’autorise pas à échapper aux obligations attribuées à toute l’équipe. Aujourd’hui, je suis de corvée de touristes. Si pour Luc, plus sanguin, jouer les guides patients est un vrai défi, pour moi, qui vis dans un carcan étroit depuis des années, c’est un jeu d’enfant. Je reste impassible face aux spécimens les plus agaçants. Par exemple, je garde pour moi l’envie de noyer celle qui me pose pour la dixième fois la même question.
— Madame, il est peu recommandé de se baigner, lui réponds-je aimablement. Il ne fait que 8 °C à l’extérieur, alors que nous sommes fin mai. L’eau est encore plus froide. Vous risqueriez une hypothermie.
— J’ai une grande expérience de la plongée…, insiste-t-elle.
Je reste zen. Elle ne me fera pas perdre mon calme. Depuis longtemps, j’ai appris à me contrôler parfaitement. Pas vraiment le choix, quand votre apprentissage se fait dans la douleur. Personne ne peut me faire péter les plombs, à part mon ange blond.
— Je ne mets pas en doute vos connaissances et vos capacités, madame. Néanmoins, sachez que la faune aquatique alaskienne n’est pas toujours une douce compagnie. Je vous suggère de l’observer d’un bateau, accompagnée par des professionnels.
Je me lance dans un exposé sur ce thème, leur parlant marsouins, loutres et orques. Nous continuons notre randonnée, passant à proximité de mon lieu de méditation préféré, une magnifique plage de sable noir face aux glaciers. Elle est dissimulée à la vue des curieux par les arbres du chemin. C’est un bout de paradis que je me réserve avant de finir un jour en enfer. Après tout, un déchu n’ira jamais rejoindre l’Eden des dieux. À la tombée du jour, les couleurs du ciel se reflètent dans les eaux des fjords. J’adore cet endroit, il m’apaise. J’y viens toujours seul. Même si rien ne cache cette merveille aux bons marcheurs ou aux navigateurs à embarcations légères, je n’y croise jamais personne.
Je reconduis mes randonneurs vers le point de départ, où ils retrouveront les bus qui les ramèneront vers leurs hôtels douillets. Calmée par la vue lointaine des orques, la plongeuse ne cherche plus à mettre un orteil dans l’eau et les autres bavassent entre eux. Je les observe dans leur normalité. Ils sont heureux, tranquilles ; pour ma part, je n’ai qu’une envie : rentrer chez moi et me défouler dans la salle de combat. Mon esprit est agité, mes ténèbres sont de plus en plus difficiles à contenir.
Le chauffeur ouvre les portes de son car et les touristes viennent me saluer avant de le rejoindre. Je leur fais les recommandations d’usage sur ce lieu sauvage que certains reviendront voir seuls. Je me dois d’attendre que le dernier ait embarqué pour monter dans mon véhicule. Cette fois, c’est une femme qui joue les traînardes, une jolie brune à l’allure sportive. Elle s’approche de moi, me tend un papier avec un regard suggestif, avant de repartir vers son groupe et de disparaître. Je glisse la carte dans ma poche. Encore une invitation pour devenir un souvenir de vacances.
Comme une attraction locale, les touristes nous laissent souvent leur numéro de téléphone ou de chambre dans l’espoir que leur guide du jour vienne leur apporter l’extase. Si Ethan aime ce genre de soirée, je me refuse à approcher l’une de ces femmes qui voient en moi le mec droit, l’homme à épouser ou celui avec qui avoir une belle aventure.
Je regarde le bus partir, le sourire aux lèvres en imaginant la tête de la brunette si je venais assouvir son envie. Je n’ai d’ange que le nom, je suis un déchu, je suis vil et sans limites. Les ténèbres de mon âme torturée font de moi un être terrible qu’il vaut mieux éviter dans la pénombre de la nuit. Ma sexualité est sans sentiment. Je me contente de professionnelles, et surtout, jamais dans les environs de mon lieu de vie.
Je monte dans mon SUV en direction du QG. La route défile et mes pensées s’envolent vers Paris. Je me demande ce que Chann fait en ce moment. Si elle se réveille seule ou aux côtés d’un homme. Mes doigts serrent le volant, les jointures blanchissent. Mes dents grincent, une vague de noirceur me menace. Une jalousie, que je ne m’autorise pas, me ronge. Dans quelques jours, mon ange blond arrivera à Seward pour l’été et je ne sais pas comment je vais pouvoir gérer mes pulsions en sa présence.
2
Chann

Dernier jour de travail, aujourd’hui. Dans une minute, la radio va s’enclencher. Tous les matins depuis mon retour d’Alaska, il y a trois semaines, c’est la même routine. J’ouvre les yeux bien avant la sonnerie du réveil, j’observe les chiffres défiler en essayant de ne pas penser à son regard sombre et hypnotisant. Je ne veux pas imaginer ce qu’il fait et avec qui. Sean m’obsède par son absence, par son refus de nous.
Mon départ approche, je vais passer l’été dans le parc de Kenai, Ève m’a trouvé un job dans un bar sympa à Seward. Mon cœur crie son désir de revoir le sombre déchu, alors que mon esprit me supplie de le fuir et de rester à Paris.
Une reprise de Zombie des Cranberries emplit ma chambre d’adolescente. Choyée et aimée par mes parents, je n’ai jamais quitté le cocon familial. Ils me laissent la liberté nécessaire à mon épanouissement et j’apprécie leur présence rassurante. Pourtant, j’ai hâte de prendre l’avion demain matin, ma valise est déjà prête. Ma mère y voit des vacances prolongées, mon âme espère un aller simple.
J’envoie des messages à Ève pour lui dire que j’ai hâte de la voir, je cherche un contact avec l’Alaska. C’est la nuit, là-bas, et celles d’Ève ne sont pas propices aux textos.



Après une dernière journée, je quitte enfin le centre commercial où j’ai travaillé pendant un an. Je n’ai pas envie de rentrer et de mentir sur les vraies intentions de mon voyage à mes parents. Mes pas me mènent à l’appartement de Damian, mon ancien amant. Je frappe à la porte. Silence… Je m’apprête à tourner les talons quand le battant s’ouvre.
— Salut, beauté. Tu n’es pas encore partie rejoindre les baleines et les caribous ?
Son regard triste et sa moue hargneuse annoncent un mauvais jour pour mon ami.
— Je vois que tu es en mode gros con ce soir. Je vais te laisser, dis-je en retournant vers le hall.
Damian m’attrape par le bras et me fait pivoter vers lui. Un sourire désolé naît sur ses lèvres fines.
— Pardonne-moi, Chann. Je ne suis pas dans mon assiette depuis quelque temps.
Je n’ai pas été très présente pour lui depuis mon retour, je lui dois des excuses. La meilleure façon de les faire est de ne pas relever sa saute d’humeur. C’est quelqu’un de bien, un ami fidèle, un amant attentionné, il est juste perdu.
J’entre dans son appartement, dépose un baiser sur sa joue. Il semble si fatigué, depuis la trahison de son ancien coéquipier, et le drame qui lui a fait perdre la confiance d’Amy, son âme sœur. Il a vécu avec cette douleur, caché ses blessures à tous, sauf à Fred. Il pensait avoir trouvé une stabilité, les pouvoirs d’Ève ont émergé et nos destins à tous ont basculé, révélant secrets et mensonges.
Je m’assieds sur le sofa encombré. Cela ne lui ressemble pas, Damian est un militaire, élevé par un homme strict ; ce désordre est un symptôme de son mal-être. Une bouteille de whisky trône sur la table. Il me tend un verre, je me sers et avale une grande rasade.
— Il est dur de ne pas mourir chaque seconde, quand on est séparé de son âme sœur ou de l’être qu’on aime, n’est-ce pas ? demande-t-il en s’écroulant à côté de moi.
Avoir une âme sœur ne signifie pas être fou amoureux, la nature ne fait que nous désigner le binôme de vie parfait. Parfait si ce compagnon ne nous entraîne pas dans les ténèbres… Je garde les yeux plongés dans le liquide ambré de mon verre. Mon ami me connaît bien, il a vu réagir mon corps en présence de Sean et mon cœur également, car je suis une ondine, un être surnaturel fait d’émotions. Je n’ai pas pu m’empêcher de tomber amoureuse de Sean. Damian a tout de suite compris que le destin venait de me livrer le secret de ma présence en Alaska lorsque j’ai croisé le regard onyx du déchu. Mais le destin est cruel, je suis rejetée par mon âme sœur.
Damian ouvre son bras, m’invitant à me rapprocher. Je me blottis dans sa chaleur, bois le reste de mon whisky d’une traite. Il remplit mon verre et se sert à son tour avec un sourire triste. Nous avons trouvé comment occuper la nuit qui précède mon départ.



Trois heures d’escale à Seattle, une éternité. Ça fait longtemps que j’ai quitté Paris. Je suis crevée, j’ai la gueule de bois, il me faut une douche et un vrai repas.
Je déambule dans le hall d’embarquement, peu encline à aller faire du shopping. Je suis stressée. Nous redécollons vers Anchorage dans une heure, j’essaie d’appeler Ève, tombe sur le répondeur. Elle m’avait avertie qu’elle ne serait pas disponible ce matin. Elle avait une randonnée avec des touristes.
En quelques semaines, mon amie s’est bien adaptée à sa vie en Alaska, passant d’infirmière parisienne à musher dans des contrées sauvages. Ève a trouvé son équilibre auprès de Luc ainsi qu’une nouvelle famille avec la section Némésis. Elle répète souvent que je suis le seul regret de sa vie d’expatriée.
Elle aussi me manque. Si je suis content

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