Sombre comme l Aurore
298 pages
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Sombre comme l'Aurore , livre ebook

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Description


La Citadelle est si élevée que le Haut et le Bas forment deux mondes à part.


En Haut, les hommes ont des ailes et vivent dans le royaume enchanté du Roi de Saphir. En Bas, la ville médiévale est dirigée par les devins élus à la Loge, et ses habitants subissent les exactions de la Reine Noire, la Reine du Mal à l'inquiétant Fusil... Seul le Donjon de la Monte, équipé d'une minuscule nacelle-ascenseur, relie encore ces deux mondes.


Dans la ville Basse, Tienn Sanzelle, fils de voleur, a obtenu de la main agile de son père une place d'assistant à la Loge, tandis que ses amis d'enfance suivent des chemins différents : Rakenn part en Haut pour devenir sorcier, Alyse est écuyère au Chapitre de chevalerie et le Capitann aide son père à tenir sa boutique.


En Haut, Crépusculine, la fille du Roi, est fascinée par le monde d'en Bas. Au point de s'enfuir et de descendre seule. Elle rencontre alors le fils du voleur...


Les amours de Tienn et de Crépusculine pourraient bouleverser à jamais la Citadelle. Mais les amours verticales sont-elles encore possibles ?



Passionné d’histoire médiévale, Jean-Baptiste Lamy est maître de conférences en informatique médicale à l’université Paris 13. Quand il n’écrit pas, il joue de la Lyre médiévale et chante les troubadours. Sombre comme l’Aurore - La Légende de Tienn Halidenn, son premier roman, est une époustouflante allégorie de notre société, parfois cruelle mais toujours poétique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782374537085
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
La Citadelle est si élevée que le Haut et le Bas forment deux mondes à part.
En Haut, les hommes ont des ailes et vivent dans le royaume enchanté du Roi de Saphir. En Bas, la ville médiévale est dirigée par les devins élus à la Loge, et ses habitants subissent les exactions de la Reine Noire, la Reine du Mal à l'inquiétant Fusil… Seul le Donjon de la Monte, équipé d'une minuscule nacelle-ascenseur, relie encore ces deux mondes.
Dans la ville Basse, Tienn Sanzelle, fils de voleur, a obtenu de la main agile de son père une place d'assistant à la Loge, tandis que ses amis d'enfance suivent des chemins différents : Rakenn part en Haut pour devenir sorcier, Alyse est écuyère au Chapitre de chevalerie et le Capitann aide son père à tenir sa boutique.
En Haut, Crépusculine, la fille du Roi, est fascinée par le monde d'en Bas. Au point de s'enfuir et de descendre seule. Elle rencontre alors le fils du voleur…
Les amours de Tienn et de Crépusculine bouleverseront à jamais la Citadelle. Mais les amours verticales sont-elles encore possibles ?

Passionné d’histoire médiévale, Jean-Baptiste Lamy est maître de conférences en informatique médicale à l’université Paris 13. Quand il n’écrit pas, il joue de la Lyre médiévale et chante les troubadours. Sombre comme l’Aurore - La Légende de Tienn Halidenn , son premier roman, est une époustouflante allégorie de notre société, parfois cruelle mais toujours poétique.
Sombre comme l'Aurore
La légende de Tienn Halidenn
Jean-Baptiste LAMY
Collection du Fou
Partie 1 Le fils du voleur
Chapitre 1 Il y a des enfants qui jouent en Bas
Au-delà des errances et des espérances, de vos vies et de vos morts, de vos envies et de vos remords, presque au-delà de vos rêves, s’élève la Citadelle. Et là-Haut, tout au sommet, le jour sans lumière cède la place à une nuit sans ténèbres : ici, le soleil n’est jamais qu’une lueur en contrebas. Trois terrasses de nacre s’étalent comme autant de petits lacs, sept tours d’argent descendent d’un ciel de cendre. C’est un royaume irréel qui s’étend sous vos yeux, tout comme les ailes diaphanes des insectes et des fées n’existent qu’à la lumière qui les éclaire.
Sur les remparts, il y a une jeune fille aux cheveux noirs qui regarde en Bas. Elle a l’œil rivé à une petite lunette télescopique, un objet doré monté sur un trépied sculpté de dragons.
— Viens voir, Auroraline, il y a des enfants qui jouent en Bas !
Dans le dos de la jeune fille, une paire d’ailes aux plumes noires frétille de curiosité. Derrière elle, la porte qui donne sur les remparts est ouverte et dévoile un rideau aux teintes vives, éclat de couleur unique au milieu du ciel monochrome et des pierres grises. Un léger souffle agite ce rideau, tandis qu’une autre voix féminine, un peu agacée, se glisse au travers pour répondre :
— Crépusculine, tu es grande, tu n’as plus l’âge de jouer !
— Et toi tu es encore trop jeune pour être ma mère !
— C’est pourquoi je suis ta grande sœur. Mais cela me donne les mêmes droits que Mère lorsqu’elle n’est pas là, tu le sais bien.
— As-tu des nouvelles de Maman ? Cela fait si longtemps qu’elle est partie !
— Tu sais bien que non.
— Dans ce cas, tu es ma mère, car Maman a disparu. Est-ce que le quart-duc Anion est au courant que tu as déjà un enfant ?
La voix derrière le rideau se fait plus sévère.
— Ne répète jamais cela, Crépusculine !
Auroraline n’a pas précisé si elle parle de l’absence de leur mère ou de l’enfant à charge et du quart-duc Anion qu’elle a trouvé fort séduisant lors du dernier bal. Mais, la connaissant, Crépusculine sait qu’il s’agit de tout cela à la fois. Elle sait aussi qu’elle ne suivra pas plus cet ordre que le précédent.
— De toute façon, Père n’acceptera jamais de me marier à un petit quart-duc… gémit Auroraline.
Mais Crépusculine ne l’écoute plus. Sans retirer l’œil de la lentille, elle oriente l’instrument de façon à mieux observer la scène et commente l’action :
— Ils ont tiré des épées, elles sont en bois ! À deux contre un, le jeune homme aux yeux rêveurs est en difficulté…
La tête d’Auroraline émerge du rideau dans une cascade de cheveux blonds, presque blancs. Le visage est la copie de celui de sa jeune sœur, mais les traits sont fins et élégants. Ils ont perdu l’aspect rond de l’enfance sans que la vieillesse ne les ait encore usés. Une douzaine de colliers, de boucles d’oreilles et de bijoux dans toutes les teintes de bleu la recouvrent comme autant de plantes grimpantes. En dessous, les épaules sont nues, et le rideau recouvre le reste de son corps comme une robe improvisée.
— Je t’ai dit d’arrêter ça ! répond Auroraline en haussant le ton.
— De toute façon, je ne joue pas. Je regarde les autres jouer, c’est différent.
— Regarder ou faire, c’est la même chose. Tu joues par procuration !
— Dans ce cas, tu joues aussi, puisque tu me regardes regarder jouer.
À présent, Crépusculine la défie du regard. Colère et facétie se mélangent sur son visage au point qu’on ne puisse les distinguer. Auroraline laisse échapper un long soupir, pendant que sa tête se noie de nouveau dans les vagues du rideau. Le bord d’une aile grise aux reflets bleutés est visible un instant, avant de disparaître lui aussi.
— Tant pis pour toi, j’abandonne la partie ! Tu as gagné pour ce soir. Mais j’en parlerai à notre père.
Pourtant l’autre n’a que faire de leur père, le Roi de Saphir. Et de remettre son œil derrière la lunette télescopique. Dans son dos, ses ailes se déploient pour la protéger des rayons ascendants du soleil. Elle regarde toujours vers le Bas, vers ce crépuscule qui lui a donné son nom. Dans la lentille, elle distingue à présent une cabane d’enfant dans un arbre. Quatre silhouettes s’affrontent dans un étrange combat…
La Citadelle, elle est devenue si Haute que les gens d’en Haut ne côtoient presque plus ceux d’en Bas.

*

Je lève la tête et j’observe notre cabane d’enfant perchée dans les branches d’un arbre : la forteresse du marchand me paraît imprenable. Le trésor que je convoite est là-haut, il est sûrement bien protégé. Je connais la cabane comme ma poche, pourtant je prends une nouvelle fois le temps de la détailler. Le tronc de l’arbre me toise du haut de ses quatre mètres. L’échelle de corde a été relevée. Il me faudra grimper autrement, mais après tout c’est ma tâche car je suis le voleur. J’ai une épée de bois glissée à ma ceinture et deux branches d’érable en guise de camouflage. Un coup d’œil à droite et un autre à gauche : tout va bien, le chevalier est encore loin. Alors sans un bruit je me glisse hors du buisson qui me protégeait, je cours jusqu’à l’arbre et je commence à y grimper. J’entoure le tronc de mes bras et mes jambes puis je m’élève lentement. S’élever dans les airs a toujours fait partie du rôle du voleur.
J’en suis à mi-hauteur, mais mon enthousiasme m’a trahi : j’ai épuisé l’essentiel de mes forces et mes bras me brûlent. Je sens la crampe qui me guette, tandis que mes poumons s’activent comme les soufflets d’une forge. Cela fait trop longtemps que je n’ai pas joué le voleur. Je décide de faire une pause avant de me rappeler qu’il vaut mieux ne pas s’arrêter dans ce genre d’exercice. Aussi je ferme les yeux et je décide d’en finir au plus vite. Je grimpe, je m’élève, je vole presque…
De la forteresse, des voix étouffées me parviennent :
— T’entends pas des bruits suspects ?
— J’entends surtout une respiration forcée, répond une autre voix plus calme, plus profonde aussi.
— Ça pourrait être ce voleur de Tienn. On devrait appeler le chevalier, qu’en penses-tu ?
— C’est toi le marchand, c’est toi qui vois. Appelle-le si tu crois que ton trésor est en danger, mais si le chevalier vient et qu’il n’y a rien… il ne sera pas content.
Je suis presque arrivé en haut avant que l’appel ne retentisse. Eux aussi ont perdu la main : ils ne sont plus aussi rapides qu’autrefois.
— Aux armes ! À l’aide, chevalier ! Aux armes ! On dépouille un honnête marchand de ses richesses !
Finalement, je ne m’en tire pas trop mal. Je me hisse dans la forteresse alors que le chevalier est encore loin derrière. Péniblement, je me mets debout sur la plate-forme qui tient lieu de plancher à la cabane. D’un même geste, je laisse tomber mon camouflage et j’écarte mon manteau doré pour tirer mon épée. Face à moi, deux de mes anciens amis : le Capitann, dans le rôle du riche marchand bien que pauvrement vêtu, et Rakenn, dans une de ces robes bouffantes et un poil ridicules que portent les gens d’en Haut. Deux petites ailes incongrues pointent dans son dos.
C’est à mon tour de prononcer les paroles rituelles :
— La bourse ou la vie, marchand ?
— Faudra me passer sur le corps ! grogne le Capitann.
— Alors en garde !
Nous sautons tous deux à terre pour avoir la place de nous battre. Alors que je chute, je vois s’envoler tous les efforts que j’avais déployés pour grimper dans la forteresse. Puis nous atterrissons dans les herbes folles.
Le Capitann a lui aussi tiré l’épée et nous croisons le bois de nos lames. Quant à Rakenn, il est resté en haut et donne des conseils à son maître.
— Attention, Tienn va frapper sur la gauche ! Courage, le chevalier approche !
Il n’a l’air de rien comme ça, le Capitann, avec ses habits usés et son visage plutôt banal, mais ses yeux brillent d’une avidité insatiable. D’ordinaire ils sont dorés, mais ils deviennent presque rouges à présent, à mesure que le combat lui donne l’envie du sang. Son ancêtre était capitaine de la garde, ce titre est même resté accroché à sa famille en guise de patronyme : le Capitann. Je sens bien qu’il s’emporte ! Esquivant ses assauts au dernier moment, je parviens à retourner son empressement contre lui. En quelques coups d’épée, je le fais reculer de quatre pas. Désormais plaqué contre le tronc de l’arbre-forteresse, il est dans une situation délicate. Encore quelques minutes et j’aurai raison de lui !
Mais c’est sans compter le chevalier. Il est dans mon dos et il me lance son défi :
— Attention, monsieur, vous êtes attaqu

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