Sous la lumière d Hélios
274 pages
Français

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Sous la lumière d'Hélios , livre ebook

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Description

2420.


Une colonie humaine de quelques milliers d’âmes s’est établie sur Eltanis, planète synchrone en orbite autour de Gliese 581, à vingt années-lumière de la Terre. Un nouveau contingent de pionniers arrive, avec parmi eux Clara MacQueen, une jeune télépathe au lourd secret, qui devra se battre pour survivre, et découvrir quels mystères ce monde recèle sous son crépuscule permanent. D’étranges formes de vie, dangereuses et envahissantes, croiseront la route de Clara.


Mais surtout, qu’est le Vood ?


Pour le découvrir, embarquez pour Eltanis !


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mars 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782384830275
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la lumière d'Hélios
Dominique Lémuri
Science-fiction
 
 
 
Je dédie ce livre à ma famille d’hier :
merci de n’avoir jamais compté ni les livres
que vous me mettiez dans les mains
ni l’amour que vous me donniez.
 
Je le dédie aussi à ma famille d’aujourd’hui :
Jean-Pierre, Sébastien, Alexandre et Maxime.
Vous êtes mon moteur et ma vie.
Merci de supporter mes longues séances d’écriture avec le sourire
et de me ficeler à mon ordinateur durant le NaNoWriMo !
 
Enfin, toute mon affection à Babeth, qui aime mes textes,
et les réclame tous en avant-première.
Vous êtes ma lectrice la plus enthousiaste
et la plus rock’n’roll !
Partie 1   Direction Gliese 581  
Chapitre 1
Clara s’agite et ouvre les yeux. Il fait trop chaud. Son corps baigne dans une moiteur à peine estompée par la brise nocturne. Pendant une seconde, elle ignore ce qui l’a tirée du sommeil. Les cris des patas au loin dans les gommiers ne la dérangent pas d’habitude. Puis elle sent que des hommes approchent. Leurs esprits excités, malsains, l’ont réveillée comme autant de morsures. Elle sursaute. Un craquement, tout près, une branche que l’on écrase, le froissement d’une fougère. Des murmures étouffés. Son cœur accélère. Ne pas se faire repérer. Soudain, des lueurs dansent sur la toile qui sépare la tente en deux. Des individus se sont introduits là où dorment ses parents et braillent des ordres en songhaï. Clara n’a pas le temps d’essayer de comprendre les mots prononcés. Elle entend des bruits de lutte, tente de contenir sa peur, mais des sueurs froides coulent le long de son dos. Sa mère gémit de terreur. Ce son la frappe comme un électrochoc.
 
— Qu’est-ce que ça donne ? fit le docteur Suresh en entrant dans la salle de réveil.
— Nous avons enfin une augmentation de l’activité cérébrale, docteur.
L’infirmière Sullivan transmit au médecin le dernier encéphalogramme de la patiente. La nouvelle ne suffit pas à le dérider. Cette jeune femme embarquée en catastrophe, après les épreuves traversées, méritait de sortir indemne de sa biostase. Le praticien s’installa derrière une console où se déployait une douzaine d’écrans holographiques. Arul Suresh gardait en tête les données physiologiques de base du sujet : dix-neuf ans, un mètre soixante-huit, cinquante-deux kilos. Une cicatrice à la lèvre, déjà ancienne. Un petit gabarit tout en muscles secs et pas trop dénutri. Sur le plan physique, le réveil suivait un processus normal. C’était son cerveau qui l’inquiétait.
— Elle n’est pas tirée d’affaire. Continuez la dihydropiézadine à vingt microgrammes. Je surveille ses autres paramètres.
 
Clara se coule hors de son lit de camp et rampe vers la discrète ouverture de son alcôve. Par un interstice, la scène lui apparaît dans toute son horreur : des hommes menacent ses parents. Son père est maintenu les bras en croix par deux brutes, et un troisième pointe une arme de poing sur sa mère. Clara inspire et expire pour retrouver son calme. Ils n’ont pas dû se rendre compte qu’il y avait une autre pièce au fond de la tente.
Des machettes pendent à leurs ceinturons. Un gros individu entre à son tour et se tient crânement en face de son père immobilisé. Il a l’air furieux. Soudain, il frappe le captif d’une gifle sonore. Un deuxième coup arrache un cri bref à sa victime.
Elle a déjà vu cet homme immonde. Elmoctar, le fils du caïd du coin, Wadaaru. Il est venu le lendemain de leur arrivée, avec toute sa clique, pour récupérer le bakchich prévu. Il est rapidement reparti dans un tonnerre de gasoil et de boue par la piste qui traverse la forêt. Ses parents les ont observés alors qu’ils s’éloignaient, se sont consultés des yeux avant de reprendre leur travail. Maintenant, il est là et parade comme un chef pendant que la bouche de son père saigne. Elle ne comprend pas ce que ce gros porc réclame. En revanche, elle voit très bien le regard de haine mêlée de concupiscence qu’il vient de porter sur sa mère. Il a un rictus vicieux, gueule un ordre, commence à dégrafer son ceinturon. « Non, pas ça ! »
 
— Docteur, elle a l’air de suivre le processus : son activité cérébrale augmente rapidement tout comme son rythme cardiaque. Cela me paraît même aller trop vite.
— Température corporelle ?
— Elle n’est qu’à 35 degrés pour l’instant.
Suresh jeta un œil au décompte au-dessus de la couchette. La jeune MacQueen avait trente minutes d’avance sur la durée normale de réveil, compte tenu de son âge et de sa corpulence. Si elle continuait à ce train-là… L’infirmière, debout à la tête du lit, l’interrogeait des yeux.
— On se tient prêt pour l’adrénaline, annonça-t-il.
 
Sa chambre se situe dans l’ombre au fond de l’alcôve. Ils n’ont pas dû se souvenir d’elle, si discrète et solitaire. Ni belle ni laide, elle sait que son air farouche et ses cheveux courts ne la rendent guère avenante. Alors qu’elle rampe vers son lit, elle espère qu’aucun scorpion n’a eu l’idée de se mettre au frais dans son coin de tente. Elle entend le coup porté à sa mère, son gémissement, le bruit de son corps précipité à terre, le son de ses efforts tandis qu’elle se débat en vain. Ils ne sont pas venus seulement pour tuer ou réclamer de l’argent. Clara reste sourde aux paroles de son père qui supplie qu’on laisse sa femme tranquille. Toute son attention est concentrée sur la ceinture, dissimulée sous sa couche, avec ses six couteaux de jet. Quatre hommes. Elle devrait avoir le temps d’en toucher au moins deux avant qu’ils ne réagissent.
 
Un mouvement spasmodique contracta la bouche de la patiente. La peau humide de gel protecteur luisait sous les néons agressifs de la salle de réveil. Suresh scrutait les traits grimaçants de la jeune femme, agrandis sur l’un de ses écrans. Depuis le début des opérations de sortie de biostase, soixante-douze heures auparavant, il n’avait encore perdu personne.
Les mains de la fille remuèrent.
— Elle rêve. Son corps accompagne le songe, mais une partie de ses facultés cognitives lutte contre le sommeil. C’est beaucoup trop tôt…
Suresh se rappela les consignes de la commandante N’Diaye. Chaque passager comptait, et plus encore cette invitée de dernière minute qui devait bénéficier des meilleurs soins. De son côté, le médecin redoutait un délire post-biostase sur un sujet avec de telles capacités. Comme pour lui donner raison, l’infirmière poussa un petit cri de douleur. Il se retourna et la vit, les mains sur les tempes, les yeux plissés. Il jura. Cela commençait. Et pourtant, la fille était toujours inconsciente.
— Madame Sullivan, venez auprès de moi, vous serez hors de portée.
Grimaçante, elle rejoignit en hâte le médecin qui détourna le regard de son écran pour examiner le visage de son assistante :
— Vous vous sentez mieux ?
Elle hocha la tête, les traits soulagés, puis retrouva son expression préoccupée habituelle. Le médecin avait envisagé un réveil compliqué pour la jeune MacQueen. Pour tirer d’affaire une télépathe, violente de surcroît, rien ne valait un autre télépathe.
— Contactez le lieutenant Pehlivan. Il faut qu’il nous aide à la ramener.
L’infirmière porta son tilt à ses lèvres, et donna le nom de l’officier. Le mince bracelet s’illumina en vert alors que le visage sérieux de son correspondant se déployait en relief devant elle, aussi net que l’original. Les traits du lieutenant s’étaient un peu creusés, comme ceux de tout l’équipage, mais son teint mat et ses yeux ambre qui semblaient vous scruter au fond de l’âme n’avaient pas changé. Même sous forme d’hologramme, il restait impressionnant, autant par son charme que par ses aptitudes mentales et ses états de service. La commandante N’Diaye avait fait de lui le plus jeune membre de son état-major. Cette position de conseiller n’était pas du goût de tout le monde, à commencer par les officiers de son âge qui ne cachaient ni leur méfiance ni leur jalousie. Yul Pehlivan apporterait au médecin l’aide dont il avait besoin.
 
Clara se met debout, boucle le ceinturon. Elle maîtrise sa respiration pour conserver son calme et essuie ses mains trempées de sueur sur son short. Le bout de ses doigts picote, sensation familière juste avant un jet. D’habitude, ses victimes sont des araignées génétiquement modifiées. Là, le gibier est plus gros et plus dangereux. Ses parents ont toujours voulu qu’elle soit capable de se défendre.
Sans bruit, elle écarte la tenture et embrasse la scène. Elle choisit ses cibles en une fraction de seconde, un couteau dans chaque main. La première lame fend l’air dans un sifflement mortel, aussitôt suivie par une deuxième. Elles se fichent jusqu’à la garde dans la gorge des agresseurs qui lui offraient leurs profils : celui qui tient le bras droit de son père et contemple le spectacle de sa mère à terre, et le gros chef à genoux qui s’apprête à la violer. Le sang jaillit à gros bouillons. Les deux individus portent les mains à leur cou, râlent puis s’effondrent, secoués de spasmes. Clara fait face à l’homme au pistolet-mitrailleur. Elle plonge au sol derrière une dérisoire table de camping alors qu’il tire en rafale. Elle ferme les yeux et serre les poings, mobilisant son attention sur une zone de son cerveau.
 
L’infirmière accueillit Yul Pehlivan avec une tunique, des gants et un masque stériles. Derrière elle, la porte vitrée de la salle de réveil montrait Clara MacQueen, agitée, les membres raides, à la limite de la tétanie. L’écran du moniteur de sa couchette présentait un tracé tout en piques fébriles. Plus loin, le docteur Suresh, la mâchoire serrée, l’attendait.
— Merci lieutenant, vous avez fait vite, remarqua madame Sullivan en l’aidant à s’équiper.
Yul répondit d’un ton tranquille :
— J’étais prévenu. La commandante m’avait demandé de me tenir prêt en cas de besoin.
— Comment vous sentez-vous ?
— Encore un peu vaseux. Mon réveil ne date que de quarante-huit heures.
Il plaça le masque sur son nez et sa bouche et ajusta le textile à mémoire de forme. Ce matériel lui rappela les systèmes de protection bactériolo

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