Sur les pas… de ma Silhouette
108 pages
Français

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Sur les pas… de ma Silhouette , livre ebook

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Description

« Sur les pas… de ma silhouette est le récit rocambolesque d’un homme, son portrait robot psychologique, interpellé, voire persécuté de manière récurrente, par sa conscience morale. Une conscience qui se révolte, en s’exprimant à travers la manifestation intempestive de sa propre silhouette. Omar, c’est son nom, vivait sous la double frustration d’une équation faite d’un statut social envié de cadre moyen, qu’il voudrait coute que coute sauvegarder d’une part ; et les assauts répétés de sa silhouette de le voir s’impliquer davantage dans l’effort d’émancipation et de changement, devenus inéluctables, d’une société rurale croulant sous le poids des injustices, des inégalités, et vivant sous le joug dominateur du clan : Le chef du village et son « comité des sages », d’autre part.
Un vrai dilemme cornélien que Omar tentera de démêler, en faisant appel tantôt à son intelligence et son intuition, tantôt en restant à l’écoute de sa conscience…
Saura-t-il, en effet, sauter le pas et succomber aux chants de sirène de sa propre silhouette, qui veut l’entrainer dans le giron de « la famille qui avance » Ou, au contraire, préfèrera-t-il, pour des intérêts étroits, fermer les yeux et vivre, comme un gagne-petit, dans le sillage de « la famille qui recule ». C’est à voir…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312077390
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sur les pas… de ma Silhouette
Bouhafs Chadli
Sur les pas… de ma Silhouette
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2020
ISBN : 978-2-312-07739-0
Préambule
Oh mon dieu ! Qu’ai-je donc fais pour mériter un tel sort ? Suis-je condamné à rester indéfiniment caché, sujet aux railleries des uns et à la vindicte des autres ? Prisonnier de cette « chose » immonde, de cette créature malfaisante ; et pris en otage de ses caprices. N’avais-je pas le droit, comme mes semblables, de déambuler librement dans les rues ? De profiter de la clarté éblouissante du ciel bleu, et de la chaleur réconfortante du soleil ?
Quel blasphème ou sacrilège avais-je, volontairement ou non, commis, pour vivre un tel cauchemar ? Suis-je condamné à fuir indéfiniment, tel un vampire, la lumière du jour. Et à ne trouver un semblant de répit et de normalité, que dans la grisaille du ciel, ou le voile protecteur de l’obscurité ?
Cette chose si banale, insignifiante jadis, anodine pour le commun des mortels, est en train de transformer mon quotidien en cauchemar. Pourtant , jusqu’ici, ma vie était indissociable de la sienne. Nos destins tellement fusionnels que nous n’en faisions, elle et moi, qu’une seule et unique entité. Nos humeurs tellement compatibles et empreintes de complicité qu’elles se confondaient en une seule et unique attitude. Nous partagions les bonnes comme les mauvaises choses dans une complicité presque enfantine. Mon destin était le sien, et son sort dépendait entièrement du mien. Sa fidélité sans faille, n’avait d’égale que celle de ma chienne « Lisa ». Autant l’une est envahissante, pleine de tendresse à mon égard, et n’hésitait jamais à me l’exprimer de manière ostentatoire ; autant l’autre, pour marquer son indépendance, restait taciturne, froide, presque fluette et insaisissable. Mais pourtant toujours présente, et obéissant à son « Maître » au doigt et à l’œil. Je la traînais, bon gré mal gré, partout où je vais. Même dans les endroits les plus intimes, ou les fréquentations les plus insolites et les peu recommandables. Pour vous dire le degré de soumission qui caractérisait naguère nos rapports. Elle faisait partie de moi-même, partageant en toute confiance tous mes secrets. Lorsque , pressé par le temps, je m’appliquais à vouloir soigner, une dernière fois, ma coiffure ou mes fringues, cédant au passage à mon côté narcissique, je me fiais entièrement à elle. Lui confiant le soin, en l’absence de l’indispensable miroir, de corriger les possibles imperfections qui auraient échappé à mon champ visuel. Je me mettais, pour ce faire, en face du mur le plus proche, de manière à ce que le reflet d’un lampadaire, ou celui du soleil levant, vienne projeter les contours de mon corps sur le plan de la façade. Plus qu’une compagne, elle fut ma confidente, le reflet de mon narcissisme, celle qui me tendait la main, lorsque, pour une raison ou une autre, tout le monde me faussait compagnie. Je la tenais, par moments, pour plus fidèle que Lisa , ma chienne. C’est elle : Ma silhouette
Partie I
Signes avant-coureurs
Nous somme en 1987, le 25 du mois de juillet, mois caniculaire par excellence et… propice aux manifestations supranormales les plus délirantes. Je m’apprêtais à me consacrer, comme chaque matin, à ma promenade matinale, devenue un rituel incontournable, depuis le jour où mon médecin traitant diagnostiqua un début d’arthrose. C’est toujours avec fébrilité et une joie manifeste, que Lisa attendait ce moment de la journée. Elle aboyait et remuait la queue pour manifester son impatience. Dehors, dans l’enceinte du seul parc dédié aux activités de loisirs d’une population plutôt sédentarisée et rurale, les gens déambulaient paresseusement, et semblaient heureux, malgré la canicule qui les accablait, qu’une autre journée ensoleillée soit au rendez-vous. Les plus âgés, en couple, tenaient laborieusement en laisse leurs chiots. Ils sont assis sagement sur des bancs publics, à l’ombre de peupliers majestueux, et conversaient entre eux. Parmi cette masse, crépusculaire et atone, quelques téméraires, voulant braver une dernière fois les stigmates de leur âge avancé, s’octroyaient imprudemment, sous un soleil de plomb, une foulée sur les pelouses verdoyantes du parc public. Préservé comme par miracle de l’inexorable avancée du béton, ce dernier paraissait exigu devant la ruée, sans cesse croissante, des jeunes et des moins jeunes. Ils revenaient, haletants mais visiblement satisfaits, une bouteille d’eau à la main, s’affaler parmi la foule. De l’autre côté de la pelouse, dans ce qui ressemblait à des stands de foire foraine, une foule bigarrée, exubérante, presque aux anges, formait une masse hétéroclite et multicolore, égaillant de ses rires enthousiastes la retenue et la sobriété des plus âgés. Allongés sur la pelouse, de jeunes garçons, se découvrant le torse, offraient fièrement leurs muscles, badigeonnés d’une lotion de protection douteuse, au rayonnement solaire et… aux regards envieux mais discrets de jeunes filles, accompagnées de leurs parents. Lisa, sans se soucier du manège, courait éperdument vers le ballon que je lui lançais, le rattrapait d’un bond, avant de revenir joyeusement vers moi.
Cédant à un caprice d’adolescence, je résolus d’aller offrir ma nuque en ébullition, au ruissellement sonore d’une eau qui descendait en cascades du haut d’une fontaine publique. Cette dernière, nichée sur les hauteurs en pente douce d’un tertre, semblait n’être accessible qu’aux personnes au meilleur de leur forme. L’eau était fraiche et scintillait agréablement sur ma nuque, pour aller inonder tout mon torse.
– Monsieur, monsieur !… votre silhouette »
Je retournais la tête, le visage encore dégoulinant d’une eau rafraichissante : Un homme et une femme se tenaient à bonne distance derrière moi.
– Pardon ? C’est à moi que vous parlez ? »
– Ben votre… silh…, renchérissait la bonne dame, dont les joues sont envahies par une poussée soudaine d’adrénaline »
Encore incrédule, et soupçonnant une mauvaise farce de la part d’un couple « sans scrupules », impatient sans doute de mettre main basse sur la fontaine et son précieux liquide, je remettais la tête sous l’eau, me promettant de leur faire payer le prix de leur insolence. L’eau continuait à ruisseler doucement sur ma tête et mon cou lorsque Lisa, ma chienne, sans préavis, commença à aboyer rageusement. Elle grattait le sol frénétiquement sans savoir réellement ce qu’elle cherchait. Le soleil inondait de ses rayons ardents la masse compacte qui commençait déjà à s’impatienter autour de moi. Des chuchotements à peine perceptibles, menaçants parfois, fusaient de partout, accentuant mon désarroi :
– Silhouette, sa silhouette… mauvais présage, sorcellerie… ». Je m’éfforcais de rester calme, balayant de mes yeux imbibés d’eau, le sol autour de moi. « … C’était donc ça ! Le couple avait bien raison : Aussi insolite que cela puisse paraître, ma silhouette a pris la clé des champs. Oui, oui… ma silhouette m’a bel et bien quittée. Encore sous le coup de l’émotion, ne sachant quoi faire, je regardais autour de moi pour bien vérifier que je ne rêvais pas. Que cette dernière a bien désertée mon corps. Je réalisais peu à peu l’ampleur de la situation saugrenue dans laquelle je me trouvais. Pris d’affolement, mon premier réflexe fut de vérifier si ma chienne « Lisa » est, elle aussi, sujette à ce phénomène insolite. Mais la « doublure » de mon animal est bien là. Elle mimait naturellement tous ses mouvements et gestes. Ce constat, au lieu de me rassurer, eut pour effet d’accroître mon inquiétude : Je me mis alors à tâter discrètement, de mes deux mains, tout mon corps, pour constater, avec satisfaction, que le phénomène restait, pour le moment, circonscrit à ma seule silhouette. Mon corps, quant à lui, restait compact au toucher, insensible à ce qui se passait autour de lui. En pleine rue, et sous un soleil déjà au zénith, je fus le seul à ne pas être flanqué de sa « doublure ». Dans toutes les positions où je me mettais, je demeurais tragiquement seul, en proie au doute, à la peur. Sur le coup, moi qui ne croyais qu’aux vertus de la science et de la technologie, fus, pour un moment, tenté d’aller confier mon sort entre les mains, peu amènes, d’un Raki {1} , ou celles, plus aléatoires,

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