Terry Hammer
214 pages
Français

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Terry Hammer , livre ebook

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Description

Après qu'une catastrophe naturelle sans précédent ait ravagé la ville de Butingham, Mickael Googman et son épouse Laïla, trentenaires, ont trouvé refuge chez la sœur de cette dernière, loin de s'imaginer de l'accueil glacial que les anciens de la petite bourgade réservaient aux nouveaux arrivants. Selon la légende locale, une terrible malédiction frappait sur la ville depuis plus de deux cents ans. Faisant fi des avertissements, le couple Googman prit sa résidence dans une maison cossue sur les hauteurs de la ville. Dès lors, Mickael et Laïla furent en proie à un tourbillon de terreur, qui allait leur faire perdre bien plus que ce qu'ils auraient pu imaginer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 janvier 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414503841
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-50464-0

© Edilivre, 2021
Première partie
 
« […] Tous ces petits riens
Prennent grande place :
Car les souvenirs sont autant d’amis
Qui disent au cœur : chéris ton pays.
[…] Le flot des jours entraîne notre esquif
Vers le néant, gouffre de cataracte ;
Mais la nature, en son cours fugitif,
D’un double amour avec nous fit un pacte.
Comme l’arbrisseau
Qui se lie au chêne,
Autour du berceau
S’enroule une chaîne […] »
Françoise-Marie Robert-Dutertre, L’amour du pays.
***
Hiver 1980
En cette soirée du sept janvier, les rues de la petite ville de Butingham dans l’Ohio grouillaient de monde qui se promenait dans les parcs et chez les marchands de crêpes pour se réchauffer en buvant un chocolat ou un café. Un groupe d’amis s’étaient retrouvés au coin de l’artère principale de la ville afin de se livrer à quelques parties de pétanque. Non loin d’eux se trouvait un vendeur de ballons qui s’amusait (en tous cas on l’aurait cru) à les tordre dans tous les sens pour les faire ressembler à un caniche ou à un serpent. Comme l’avait annoncé la météo le matin même, la température extérieure atteignait sans mal les dix-sept degrés, alors qu’il était presque vingt et une heure. Ce changement inattendu de la température, déroutait tout un chacun, qui la veille se vêtait d’un pull et d’un manteau pour sortir. Tous portaient ce soir-là, des shorts et des débardeurs, certains hommes, écrasés par la chaleur, bravaient L’interdiction de se trouver torse nu. Oui. Les prévisions météo étaient exactes. Les habitants n’avaient jamais vu un temps pareil pour un mois de janvier. Mais quelque chose qui n’avait pas été prévu vint perturber l’atmosphère.
Mickael Googman un homme de trente-cinq ans portant une barbe entretenue et arborant un look dandy chic un peu frenchy, sentit ses cheveux qui lui caressaient légèrement la nuque. Il s’assit sur un banc, et observa les yeux levés vers le ciel les feuilles des arbres qui se livraient à une sorte de danse nuptiale, d’où s’échappait un bruissement mélodieux. A vingt heures cinquante la brise prit de la force et devint un vent chargé d’humidité qui s’abattait en rafales. Les rues commencèrent à se vider peu à peu pour laisser place à l’ombre des nuages noirs grossissants dans le ciel menaçant. Personne n’avait été mis au courant de ce qui était sur le point de se produire, et beaucoup restèrent à leur occupation, profitant du temps à l’orage qu’ils croyaient être une bénédiction. Mais ce n’était que l’amorcement d’une gigantesque bombe à retardement. Ce fut à vingt et une heures dix que les nuages se percèrent et déversèrent leurs colères en trombes d’eau glacée sur le sol. Les gens se dispersèrent avec précipitation craignant l’orage sans précèdent qui allait se jouer. Le seul contact de l’eau avec la peau faisait penser à des aiguilles qui vous transperçaient. La pluie tombait drue et avec force, cassant des mottes de terre arides aux pieds des arbres. De derrière la fenêtre de son salon, une voisine distinguait l’ampleur du phénomène, mais également sa magnificence tragique qui se révélait en un rideau d’eau ininterrompu. De violents éclairs résonnèrent et illuminèrent le ciel d’une lumière jaune bleuâtre, déchirant de leurs doigts électriques les restes d’une soirée tranquille. Les rues et les artères étaient devenues désertes. De petits ruisseaux se formaient ci et là, se déversant dans les bouches d’égout qui se remplissaient à une vitesse alarmante. Les éléments qui pour le moment s’étaient abattus avec une certaine retenue, prirent une tournure apocalyptique vers vingt et une heures vingt. Des torrents d’eau arpentèrent les rues et inondèrent les parcs et les caves en contre bas des allées. Les grilles d’égouts vomissaient les eaux en jets noirâtres et les branches des arbres se balançaient dangereusement en un sifflement fantomatique. L’une de ces bouches d’égout, projetée par un immense jet d’eau, s’envola et alla s’encastrer dans l’habitacle d’une voiture garée quelques mètres plus loin. Le pare-brise arrière vola en éclat et le silence s’imposa. Aussi imprévisible que la tempête qui venait d’avoir lieu. Le noir s’abattit sur la ville. Le générateur de secours qui avait pris le relai des lignes électriques arrachées, périt à son tour. La lune d’une noirceur inhabituelle n’émettait aucune lueur… Aucun reflet dans les nombreuses flaques boueuses des parcs. Des branches flottaient dans les rues au milieu de vêtements oubliés, de bouteilles plastiques emportées par le flux destructeur.
***
A leur réveil aucun habitant ne réalisa réellement ce qui s’était produit durant la nuit. Ils se souvinrent de l’orage de la veille, mais n’avaient aucune conscience de la fureur dévastatrice qui avait ravagée la ville durant leur sommeil. Ce fut que lorsque les fenêtres et les volets furent ouverts que chacun pu s’en rendre compte. Des arbres couchés, des lignes électriques à terre, des lampadaires cassés et des voitures renversées entassées en un tas de taule contre la vitrine de la boulangerie. La stupéfaction se peignait sur les visages, alors que ce fut tout simplement l’horreur pure qu’affichait celui de l’agent de mairie chargé de nettoyer tout ce joyeux bordel lorsqu’il découvrit le petit corps sans vie d’un garçonnet, gisant dans le caniveau, à demi enseveli par des feuilles moisies gorgées d’eau. L’odeur qui émanait des rues était nauséabonde. Un mélange d’égout reflué, d’humidité… et de merde. Lorsque Mickael Googman se réveilla à son tour, il ne comprit pas la raison pour laquelle ses meubles étaient déplacés et une multitude d’objets, C.D et autres gisaient sur le sol de sa chambre. Il ouvrit les yeux et se trouva dans une position des plus inconfortable, tout comme le tableau accroché sur le mur qui se balançait sur son clou. Le réveil avait sonné au paroxysme de son rêve, le plongeant dans une panique inconsciente au bout de laquelle, il se trouva suspendu à quelques centimètres au-dessus du parquet en chêne. Il était là tel un imbécile encore engourdi par le sommeil qui ne le quittait pas, la tête contre la table de nuit et le reste du corps sous la couverture. Il émergea par la force des choses et au prix d’un dernier effort qui lui valut une contorsion dont il ne se soupçonnait pas la capacité, parvint à se hisser dans son lit au risque d’un éventuel lumbago. Mickael se redressa et comprit après coup qu’une secousse sismique avait ébranlée la ville. Il fut rassuré d’être à nouveau sur ce bon vieux lit protecteur et austère à la fois. Mickael observa le plafond dont les moulures autour du lustre avaient un effet hypnotisant. Il ne savait comment l’expliquer, mais il s’en faisait la représentation d’une gigantesque boite à idées qui le happait, le perdant dans un endroit brumeux où pensées et souvenirs s’entrechoquaient. Les méandres de son passé venaient se rappeler à lui, des flashs brefs mais tout aussi clairs que pouvait l’être le ciel après la tempête. La lumière du jour filtrait au travers de la fenêtre, dévoilant les particules de poussière en suspension. Mickael tourna la tête vers l’extérieur et s’assit sur le bord du lit, enfila à la hâte un caleçon et un jogging puis chaussa ses pantoufles et se dirigea dans la salle de bain. Il se rendit alors compte de l’étendue des dégâts qu’avait engendré la rencontre de sa tête avec la table de nuit en noyer. A environ un ou deux centimètres de sa tempe, une protubérance oscillait entre le rouge et le violet. Mickael ouvrit l’armoire à pharmacie, fouilla d’une main hasardeuse, et en sortit une crème anti œdémateuse. Il alla ouvrir la fenêtre et prit à son tour pleine conscience de la force écrasante et rageuse de dame nature. Tous les différents corps de métiers étaient sur le pied de guerre afin de rendre à la ville un semblant de dignité.
Cela prit cependant beaucoup de temps avant que le passage de la tempête ne fût totalement éradiqué. Les premiers travaux entrepris pour enlever l’eau des rues furent tout d’abord d’installer d’immenses tuyaux qui parcouraient la ville de part et d’autre et qui se déversaient dans la rivière qui coulait aux abords. Il avait fallu plusieurs heures pour que le plus gros de l’eau ne fût enlevé, suffisamment du moins pour que l’on puisse marcher sans avoir de l’eau jusqu’aux mollets et risquer de se tordre la cheville en se coinçant le pied. Ce ne fut qu’une fois l’eau retirée que tous prirent en pleine figure la catastrophique dimension de ce qu’avait été la nuit précédente. Il y avait eu bien pire que le vent violent et les coups de tonnerre tonitruants. Bien pire que les lampadaires renversés et les voitures balayées comme de vulgaires brins de paille. De longues crevasses s’étendaient ci et là sur plusieurs mètres, divisant l’asphalte en une sorte d’échiquier géant instable. Moulte fissures arpentaient les façades et les toits, dont certains avaient perdu des tuiles, laissant apparaitre une partie de couverture déchirée. En contre bas, à certains endroits, l’on pouvait presque regarder les ténèbres sans fond qui flottaient, tant le sol était entre ouvert. Les habitants comprirent alors que le violent orage n’avait été que le commencement. L’arbre qui cachait la forêt en quelque sorte. Mickael regardait les faits sans pouvoir y croire, ne pouvant s’empêcher de répéter des « oh mon dieu » et des « doux jésus » de résignation. Un autre genre de tremblement se mit à l’agiter. Celui de son estomac vide qui se contractait, tiraillé par la faim. Il descendit les marches de l’escalier sans prêter attention aux affaires sur le sol et se rendit dans la cuisine. L’envie d’œufs au bacon, d’un grand jus d’orange fr

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