Tombés du ciel - Livre 3

Karine Macgill

Description

« Kate tremblait. Elle avait eu très peur ! Et si Jack s'était senti inexorablement attiré par son état antérieur ? Et s'il s'était laissé convaincre dans le secret de son cœur de redevenir un pur esprit ? Et elle avait tremblé pour sa petite-fille. Elle avait craint aussi pour sa fille. Car elle savait que Kelly n'était pas prête. Pas prête du tout à voir partir loin d'elle et de sa fille l'homme qui lui avait tout donné, la sauvant à jamais de son chagrin et de sa peur inexorable de la mort. Aussi, c'est rassurée qu'elle avait vu le compagnon de son aînée reprendre ses esprits et présider comme auparavant à la destinée de ses enfants. En revanche, son appréhension se tourna vers sa cadette. Et elle s'inquiéta de savoir qui allait veiller sur elle, maintenant qu'elle avait décidé de s'en aller vers d'autres contrées... » Toujours sous la protection des esprits, les sœurs Carter mènent désormais leur vie chacune de leur côté. Kelly est restée au États-Unis à Providence avec Jack et Joy alors que Zoé et son fiancé Luc ont pris leur envol pour la capitale française et l'école des beaux-arts. Tout semble se dérouler au mieux. Et pourtant... Jack va-t-il retourner à son état antérieur et abandonner les Carter ? Comment Joy va-t-elle survivre à ce bouleversement ? Qui veillera à présent sur les deux sœurs ? Aux frontières de l'irréel, entre changements, adieux et dons surnaturels, Karine Macgill sème le doute et l'incertitude avant de clore majestueusement cette trilogie aussi sensible que surprenante.

Sujets

• French conjugation
• Littératures de l'imaginaire
• Pouvoir
• Aventure
• Fiction
• Surnaturel
• Fantasy
• Littérature

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 02 décembre 2016
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342058611
• Langue: Français

Extrait

Tombés du ciel - Livre 3
Karine Macgill
Société des écrivains

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Tombés du ciel - Livre 3

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http://karine-macgill.societedesecrivains.com
 
 
 
Kate tremblait. Elle avait eu très peur ! Et si Jack s’était senti inexorablement attiré par son état antérieur ? Et s’il s’était laissé convaincre dans le secret de son cœur de redevenir un pur esprit ?
Et elle avait tremblé pour sa petite-fille.
Elle avait craint aussi pour sa fille. Car elle savait que Kelly n’était pas prête. Pas prête du tout à voir partir loin d’elle et de sa fille l’homme qui lui avait tout donné, la sauvant à jamais de son chagrin et de sa peur inexorable de la mort.
Aussi, c’est rassurée qu’elle avait vu le compagnon de son aînée reprendre ses esprits et présider comme auparavant à la destinée de ses enfants.
En revanche, son appréhension se tourna vers sa cadette. Et elle s’inquiéta de savoir qui allait veiller sur elle, maintenant qu’elle avait décidé de s’en aller vers d’autres contrées…
 
 
 
Providence. Départ
 
 
 
Il semblait à Kelly que le temps passait trop vite. Il mettait les bouchées doubles en ce qui concernait Zoé (comme sa fille d’ailleurs !) Il lui semblait que c’était hier qu’avait eu lieu la fête voulue par Paul pour ses dix-sept ans, ainsi que les premiers pas de Joy. Pour Zoé (comme pour Joy) le temps s’accélérait.
Du moins, c’était ainsi que Kelly le ressentait. Et elle aurait voulu le ralentir.
Aujourd’hui, très précisément !
Car sa sœur partait. Elle s’en allait à Paris présenter à son père l’homme qu’elle avait choisi.
Et la grande sœur devinait que cela n’allait pas être si simple. Car Luc n’était pas un inconnu pour Paul. Luc avait été son professeur de golf lors de son séjour à Providence. Et c’est lui-même, d’ailleurs, qui l’avait présenté à sa plus jeune fille pour qu’il lui apprenne le français.
Allait-il apprécier que ce jeune homme devienne (si vite) le fiancé de sa fille ? Sans compter la différence d’âge !
Donc la jeune femme se faisait du souci.
Et Jack, resté à l’écart de cette décision, ne voulant pas prendre parti, regardait Kelly se débattre avec ses interrogations.
— Ne t’inquiète donc pas comme cela. Zoé est grande maintenant. Elle sait ce qu’elle fait.
— Tu crois ?
Jack, lui prenant la main, lui sourit avec tendresse :
— On ne te changera jamais ! Zoé a dix-huit ans révolus maintenant et elle a trouvé l’homme de sa vie. C’est normal qu’elle veuille le présenter à son père.
— Tu crois vraiment ?
— Quoi ? Que c’est l’homme de sa vie ?
Kelly baissa la tête. Elle ne savait pas si, en effet, Luc serait l’homme qui rendrait sa sœur heureuse. Elle craignait que celle-ci n’obéisse à un coup de tête. Purement et simplement. Elle aurait voulu que Jack la rassure sur ce point.
— Kelly… Je t’en prie. Lâche un peu la bride.
— Je ne peux pas. C’est plus fort que moi. Je m’inquiète. Luc a quand même vingt-six ans ! Et Zoé seulement bientôt dix-neuf… Tu ne trouves pas…
— Quelle importance ?
(Et là, Kelly croyait entendre Maureen !)
— Ce qui compte, ma chérie, c’est l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre. Je ne sais même pas l’âge que j’ai, moi-même !
Kelly lâcha la main de son mari un peu brusquement.
Non pas qu’elle lui en voulût de ne pas être d’accord avec elle. Non. Car elle espérait qu’il ait raison : c’était tout, vraiment, ce qu’elle souhaitait à sa sœur !
Mais c’était surtout qu’elle n’aimait pas que Jack fasse allusion à ce qu’ Il était  : un être divin, ou presque, qui n’était auprès d’eux que par la force de l’Amour. Elle craignait tellement qu’il puisse les quitter un jour pour revenir à son état antérieur.
D’ailleurs, elle avait tellement eu peur de le perdre. Lors de l’épisode avec Angelo. Rien que d’y repenser, elle en avait encore froid dans le dos ! Elle avait bien cru qu’il allait disparaître définitivement quand ils avaient été embrasés par cette lumière, lui et Joy ! Elle n’avait pas pu regarder. Cela la brûlait trop fort et surtout la bouleversait tellement…
Mais ils en étaient revenus tous les deux.
Pourtant Kelly ne pouvait s’empêcher de penser que son mari avait été très ébranlé et que, depuis, il n’était plus vraiment le même. Plus clairvoyant peut-être mais aussi, parfois, plus lointain, plus soucieux.
Par contre, en ce qui concernait Zoé, il semblait serein.
Encore une fois, comme s’il avait deviné ses pensées les plus intimes, Jack dit à sa femme :
— Kelly. C’est son histoire. Laisse-la vivre son histoire.
Alors elle se rapprocha de lui et l’embrassa chaleureusement.
— Tu as raison. Mais s’il te plaît : Fais que la mienne  ne cesse jamais !
 
 
 
Zoé
 
 
 
Dans l’avion qui m’emmène vers Papa et Juliet, les yeux fermés, je revois les derniers mois passés. Ce retour en arrière est important pour moi. C’est comme si je voulais ne rien oublier de ce que je quittais… Si cela se pouvait !
Tout d’abord, c’est ma nièce qui remplit mes pensées. Mon boutchou. Cette enfant qui me comble de joie. Que j’ai envie de protéger plus que tout autre personne en ce bas monde. Qui m’a sauvée d’une attaque cérébrale certaine, qui a des dons extraordinaires qui la rendent unique… Et que j’ai du mal à laisser derrière moi !
Elle n’est pas ma fille. Mais je ne l’en aime pas moins, car c’est tout comme !
Joy… Son joli minois d’enfant. Ses boucles noires. Les yeux de ma sœur mais le sourire de Jack. Son envie de croquer la vie à pleines dents. Son côté tenace et décidé. Tout moi, aurait dit sa mère, exception faite cependant de ses dons…
J’ai une tendresse infinie pour elle.
Pourtant, moi… Je ne me souviens pas ! À peine si je me revois à son âge. Et même plus tard, le cœur encombré d’une grosse colère, et prête à exploser. À peine…
Je devine cependant que ce « fameux » tempérament me vient sans aucun doute de ces épreuves que la vie m’a réservées… Et pourtant, de cela non plus je ne me souviens pas.
J’ai tout oublié…
Me reste seulement le souvenir confus de ma mère si tôt disparue. Aussitôt remplacée par l’image de Kelly. Tendre. Attentionnée. Tellement proche. Et encombrante aussi parfois. Ma sœur aînée. Celle qui sut être ma mère si souvent. Et que j’aime fort. Et dont j’ai tellement besoin encore… Même si je l’ai plusieurs fois malmenée. Sans aucun doute !
Jack aussi fait partie de mon univers affectif. Moins le Jack d’aujourd’hui, je l’avoue, que son avatar d’autrefois : Jk, mon animal tant aimé, mon ami. Le seul d’ailleurs que je n’eus jamais. À part mon copain d’enfance dont la défection récente est si cuisante…
Mais ça, c’est une autre histoire, que je ne veux pas évoquer, là, la tête sur le siège de cuir dans ce vol transatlantique.
J’ai toujours su ce que je ne voulais pas… Moins hélas ce que je voudrais ! Quoique… À bien y réfléchir, je sais assez ce que je désire. Car des envies, j’en ai à la pelle ! On dirait de moi d’ailleurs que je suis exigeante. Et obstinée.
Je suis si jeune encore. Je le disais hier à Maureen. À vingt ans, que connaît-on de la vie ? Pas grand-chose ! Même si je dois avouer que j’ai mon avis sur tout. Et, bien sûr, sur la vie de ceux qui m’entourent.
— Tu dors ?
Je me retourne vers mon compagnon, sagement assis près de moi.
— Non… je rêve.
— Ah ? C’est bon ?
— Hum…
— Alors je ne te dérange pas… Zoé ? Tu sais : je t’aime.
Je lui souris. Et je caresse sa joue en murmurant « moi aussi ».
Et c’est vrai que je l’aime. D’ailleurs, je pars avec lui. D’ailleurs, j’ai accepté sa demande en mariage.
D’ailleurs, je vais présenter à mon père mon futur époux.
Quelque chose s’éveille au fond de moi. Doux. Un frémissement de joie. C’est ça ! Un gratouillis de bonheur. Timide, mais puissant.
Pourtant, j’ai envie de retourner à mes rêves : le temps passe plus vite. Mais Luc les a fait s’évader.
Je me raccroche aux heures avant notre départ. Et je revois ma fidèle amie, Maureen. Triste de me voir m’en aller. Maureen, attachante et précieuse. Maureen, grâce à qui je suis fiancée au bel homme qui parade à côté de moi.
Ah, cette Ibérique ! Cette personnalité venue du Sud avec du soleil plein son cœur et ce bon sens si terre à terre qui m’a tellement aidée au cours de ces années. Maureen, notre pilier, à moi comme à Kelly.
Je laisse tout cela derrière moi. Le cœur un peu gros.
Mais ce qui m’attend devrait me réjouir !
Car revoir Papa, Paris et Juliet est une véritable promesse de bonheur. Leur présenter Luc. Leur dire mon Amour pour lui. Si soudain. Si fort… Même si je me sens parfois dépassée par ce qui m’arrive.
Le vol s’étire en longueur. Je devrais dormir. Luc s’est assoupi à mon côté. Je le regarde. Mon Dieu, qu’il est beau ! C’est sûr que je ne le « mérite pas » ! Moi, je n’ai rien à voir avec lui ! Ni physiquement, ni en âge. Pas même en antécédent… D’abord je suis petite et plutôt rousse. Et même si on s’accorde à dire que je suis un petit tanagra, avec du charme, et si pétillante. (Et je me suis souvent posé la question… comment je pétille, comme du champagne ou une mauvaise « piquette » ?) Ensuite je n’ai pas vingt ans alors que lui va sur ses vingt-sept… Et je ne connais pas grand-chose de sa vie non plus.
Qu’est-ce qu’il a bien pu me trouver ? Je ne suis qu’une gamine, non ? Je sais que c’est ce que tout le monde pense autour de moi… Kelly, Maureen.
Je